Le Journal Hebdomadaire, l'une des principales publications indépendantes du Maroc, est menacé financièrement par une décision de justice et subit un "campagne" visant à le discréditer, ont assuré ses responsables.
"La ligne éditoriale du Journal Hebdomadaire gène, on cherche à le faire taire", a affirmé Ali Amar, directeur général de cette publication connue pour sa grande liberté de ton, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
Selon M. Amar, l'hebdomadaire vient d'être prévenu que les recettes de ses ventes, comme celles d'Assahifa (hebdomadaire arabophone du même groupe) seront saisies au profit du ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa.
Ce dernier, qui avait obtenu un jugement en sa faveur dans un procès en diffamation intenté contre les responsables du Journal Hebdomadaire, a eu recours à une procédure en référé pour le versement d'une somme de 700.000 dirhams, alors que le dossier est en attente à la Cour suprême, a indiqué M. Amar.
"La justice marocaine n'a pas été indépendante dans cette affaire", a-t-il dit, ajoutant que "le dossier pourrait avoir été réactivé pour faire pression sur le Journal Hebdomadaire".
Dans le même temps la publication est victime d'une campagne de certains éditorialistes marocains, "en liaison avec les sécuritaires du régime" et "visant à le discréditer", assure M. Amar qui dénonce les accusations "grotesques et graves" publiées à son encontre.
Selon lui, le début de cette "cabale" date de la publication, fin juillet, d'un dossier sur Hicham Mandari, un Marocain assassiné le 4 août en Espagne qui affirmait détenir des informations de nature à nuire à la monarchie marocaine.
Ali Amar et Aboubakr Jamaï, directeur de la publication, avaient été condamnés en première instance, en février 2001, à payer deux millions de dirhams et à une peine de prison ferme.
En décembre 2000, Le Journal avait été frappé par une mesure d'interdiction, avant de reparaître sous son titre actuel de Journal Hebdomadaire, trois mois plus tard.
Source : AFP