Les immigrés ont contribué de manière importante à la croissance de l'économie espagnole au cours des dix dernières années, entre 30 et 50%, permettant notamment de réduire le chômage, selon une étude du gouvernement espagnol rendue publique mercredi.
L'immigration, multipliée par quatre ces six dernières années pour atteindre près de quatre millions de personnes actuellement sur une population de 44 millions, "a eu des effets largement positifs" sur la croissance économique de ce pays, selon cette étude.
"Ceux qui pensent que l'économie espagnole a peu de marge de croissance, n'ont pas compris le phénomène migratoire", a déclaré Miguel Sebastian, le principal conseiller économique du chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, qui a conduit cette étude.
Ce rapport étudie les effets de l'immigration sur la croissance (PIB), le revenu per capita, et son impact sur les finances publiques et le déficit extérieur.
"La part de l'immigration sur la croissance (...) va de près de 30% de la croissance du PIB au cours de la dernière décennie" à "50% au cours de ces cinq dernières années", souligne ce document.
Le responsable espagnol a en outre rappelé que "les immigrés ont contribué à la création de près de 50% des nouveaux emplois" depuis 2001 et rapportent quelque 23 milliards d'euros par an aux finances publiques, soit 6,6% du budget de l'Etat. Une contribution qui devrait encore s'accroître les prochaines années.
La Sécurité sociale espagnole n'afficherait pas sa bonne santé actuelle sans l'apport des cotisations des travailleurs étrangers, a par ailleurs récemment souligné le ministre espagnol du Travail, Jésus Caldera.
Le seul point noir de l'immigration est "l'effet négatif de l'immigration sur la productivité du travail", a précisé Miguel Sebastian, soulignant notamment le manque de formation des immigrés les plus jeunes.
Un total de 3,7 millions d'étrangers résidente actuellement en Espagne, dont 2,8 installés légalement (contre 257.000 en 1996) et 800.000 en situation irrégulière.
Ils proviennent principalement d'Amérique latine (surtout d'Equateur, de Colombie et d'Argentine), du Maroc et des pays d'Europe de l'Est (surtout de Roumanie, Bulgarie et Pologne).
Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero a procédé en 2005 à la régularisation exceptionnelle d'environ 600.000 travailleurs clandestins, une mesure critiquée par certains pays de l'UE comme l'Allemagne et la France.
Source: AFP