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Grand Angle

SIAM 2024 : Les professionnels confirment la hausse des prix du bétail pour l’Aïd

Parmi les exposants au 16e Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2024), qui s’est clôturé ce week-end à Meknès, les vendeurs de bétail confirment que les prix grimperont cette année d’environ 1 000 dirhams, par rapport à 2023. Cette hausse conséquente illustre le coût financier des fourrages, impactés par les années successives de sécheresse.

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A quelques semaines de l’Aïd al-Adha, les éleveurs de bétail se préparent à investir les marchés mis en place pour l’occasion. Mais les prix seront considérablement élevés par rapport à ceux de l’année dernière, ce qui risque d’exacerber la crise du coût de la vie pour de nombreux citoyens.

Ayant pris part au 16e Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2024), tenu à Meknès du 22 au 28 avril, les vendeurs d'ovins et des caprins sont nombreux à confirmer cette hausse. Selon eux, elle est accélérée par l’impact des années successives de sécheresse, ainsi que par les prix élevés du fourrage.

Parmi les lauréats du prix du meilleur éleveur pour la race Timahdit lors du SIAM 2024, Ahmi Mouloud a déploré auprès de Yabiladi la baisse de ce cheptel, qui constitue une particularité du bétail de la région du Moyen-Atlas. «Les agriculteurs souffrent de ces deux problèmes et le soutien de l’Etat reste insuffisant. Malgré ces difficultés, l’offre sera disponible pour l’Aïd al-Adha cette année», a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le professionnel fait savoir que le cheptel le plus impacté de cette race est celui situé dans les zones de Meknès, Fès, Boulemane, Ifrane, Azilal, Beni Mellal, Khénifra et Khémisset. Ainsi, il a souligné que les prix du bétail de l’Aïd augmenteraient cette année d’environ 1 000 dirhams, par rapport à l’année dernière.

Les races endémiques s’adaptent de moins en moins à la sécheresse

M’barek Tiaza, parmi les lauréats du même prix pour la race Blanc des Alpes au SIAM 2024, explique à Yabiladi que «la sécheresse a affecté les troupeaux, dont le nombre a considérablement diminué». C’est le cas notamment pour la race qu’il élève, «bien qu’elle soit connue pour ses caractéristiques qui la rendent capable de s’adapter aux conditions climatiques les plus difficiles, ainsi que sa grande capacité à se déplacer dans des endroits arides».

L’éleveur confirme aussi qu’«on s’attend à une augmentation de l’ordre de 1 000 dirhams par tête». Si M’barek estime aussi que «le soutien de l’Etat n’est pas suffisant», il considère que l'aide «contribue en tout cas à alléger le fardeau» qui pèse sur les professionnels du secteur. Mustafa Khaili, spécialiste de la race Timahdit, a quant à lui affirmé que l’augmentation des prix cette année ne serait «pas inférieure à 500 dirhams».

Connue dans la région de l’Oriental, la race de Beni Guil n’est pas en reste. Malgré sa capacité d’adaptation à tous les types de pâturages, dans les zones arides comme semi-arides, ainsi que son niveau de productivité élevé, elle n’a pas été épargnée par la succession d'années de sécheresse. Mehdaoui Almiloud, lauréat du prix du meilleur éleveur de cette race d’ovins, confirme le poids du stress hydrique sur le bétail et les bergers.

«Le cheptel se réduit et le nombre d’agriculteurs a considérablement diminué aussi.»

Mehdaoui Almiloud

Selon cet éleveur, l’aide publique allouée par l’Etat «reste insuffisante malgré son importance». Pour lui, la hausse des prix du bétail pour la fête du sacrifice pourrait atteindre jusqu’à 2 000 dirhams par tête, par rapport à 2023.

De son côté, Ahmed Laklikh, spécialiste de la race Sardi à Kelâa des Sraghna, a estimé la hausse des prix des sacrifices «atteindra environ 1 000 dirhams cette année». Il souligne que les troupeaux de cette race, la plus prisée lors de l’Aïd al-Adha au Maroc, sont en déclin.

Qu’en est-il des actions du gouvernement ?

Lors du point de presse faisant suite au conseil du gouvernement hebdomadaire, le porte-parole de l’exécutif et délégué en charge des relations avec le Parlement, Mustapha Baitas, a confirmé «la volonté de doubler le nombre d’importations du bétail destiné à l’Aïd pour cette année». «On parle actuellement d’importer 600 000 ovins, mais on pourrait dépasser ce quota», a-t-il ajouté.

Le ministre a souligné que la mise en place d’un mécanisme occasionnel d’importation ne suffit pas, le gouvernement «travaille à simplifier et à réguler le procédé mis en place depuis l’année dernière, afin de faciliter le circuit d’importation et permettre le déroulement de l’Aïd dans de bonnes conditions».

En réponse à une question dans le même sens, le ministre de l’Agriculture, de la pêche, du développement rural, des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a déclaré il y a quelques jours qu’au 16 avril 2024, «environ deux millions de moutons ont été dénombrés dans le cadre des préparatifs pour l’Aïd».

Article modifié le 29/04/2024 à 23h04

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