Au-delà de la culture et la religion, bien souvent différentes du pays d’accueil, le sport reste encore le meilleur moyen de s’intégrer et de faire fi de ces différences. Peu pressés d’emprunter à nouveau le chemin de l’école et du travail après une saison estivale dans leur pays d’origine, nombreux sont les MRE à reconnaître l’importance du sport comme facteur d’intégration de leurs enfants dans les sociétés européennes.
Pour Mariam, mère de famille qui a tenu à rester auprès de ses parents pendant l’Aïd, «le sport, c’est l’un des moyens qui a permis à mes enfants, qui travaillent à présent, de tisser des liens avec leurs amis et le pays où ils sont nés : l’Espagne». Pour elle, «pratiquer un sport depuis le plus jeune âge a permis à mes enfants d’être particulièrement actifs sur le plan social. Ils n’ont pas eu de difficultés majeures pendant leur jeunesse», assure Mariam, installée à Séville et originaire de Ksar El Kbir.
Un constat que partage un autre père de famille qui réside à Toulon, en France. «Je suis parti en France il y a plus de 30 ans. J’y ai fait mes études et fondé une famille. Le sport a été un moyen déterminant pour mon intégration, surtout à l’université. C’est ce que j’ai essayé d’inculquer à mes trois enfants», raconte Mohamed, Casablancais d’origine.
La démocratisation du sport
Tous les binationaux sondés s’accordent sur l’avantage de la démocratisation des activités sportives. «Quand on est parent, on a peur pour nos enfants à l’étranger. Ce ne sont pas les mêmes valeurs que celles de notre pays. C’est ce qui fait qu’on recherche tout ce qui va permettre à nos enfants de ne pas dériver. Le fait qu’il y ait un terrain de foot juste en face de la maison, c’est génial ! Ça permet aux enfants de ne pas traîner avec n’importe qui, même s’il faut toujours rester éveillé», explique un autre père de famille résidant à La Rochelle.
Les motivations avancées par les autorités de nombreux pays européens contribuent elles aussi à encourager les jeunes à pratiquer une activité sportive. Preuve en est du nombre impressionnant de joueurs issus de l’immigration dans l’équipe nationale française, par exemple : «Le nombre de joueurs issus de l’immigration est en très grande partie le résultat des encouragements, tant logistiques que financiers des autorités. Les résultats, généralement, sont très bons», se réjouit un autre père de famille parisien.