Officier de police, maire, député ; Ahmed Marcouch a occupé bien des fonctions. Né le 2 mai 1969, ce natif de Beni-Boughafer (provine de Nador) est arrivé à 10 ans aux Pays-Bas et s’y est plus tard frayé un chemin en politique.
Son père a quitté le foyer familial au début des années 1970 pour aller travailler aux Pays-Bas. C’est à Amsterdam qu’il pose ses valises et devient l’un des «Gastarbeider» (travailleur invité), littéralement les Chibanis. Enfant d’une fratrie de neuf, Ahmed Marcouch perd sa mère à l’âge de trois ans. Ce n’est qu’en 1979 que la famille rejoint le père et ses cinq autres enfants issus d’un deuxième mariage, à Amsterdam.
N’étant pas allé à l’école au Maroc, le jeune homme s’inscrit à l’école Montessori d’Amsterdam où il étudie le néerlandais durant deux ans, et poursuit sa scolarité dans l’enseignement technique. Il débute sa vie professionnelle dans une maison de retraite de la capitale néerlandaise avant de devenir en 1993 agent de police puis sergent, carrière qu’il mènera pendant dix ans. C’est au cours de cette période qu’il commence à enseigner la sociologie dans un centre de formation avant de se consacrer à la jeunesse de la ville. En effet, il est nommé plus tard directeur de la politique de la jeunesse.
La lutte contre l'homophobie, vecteur de sa carrière politique
Il gagne en visibilité et en notoriété lorsqu’il devient membre et porte-parole du conseil de l’Union des mosquées marocaines à Amsterdam. En 2006, il est nommé maire de Slotervaart, l’un des arrondissements de la capitale néerlandaise, faisant de lui le premier maire marocain et musulman du pays. Son programme était essentiellement motivé par des actions en faveur de l’éducation et la sécurité. Mais ce qui fait sa renommée à l’échelle nationale, ce sont bien ses positions concernant la jeunesse, et plus précisément les homosexuels.
Il fait partie de ceux qui ont contribué à l’émancipation de la communauté gay à Amsterdam entre autres. Un combat qui lui a valu d’être distingué en 2011 du prix de l’innovation LGBT, qui récompense les personnes ayant œuvré en faveur des droits des homosexuels, décerné par le ministère néerlandais de l’Education, la culture et les sciences. Des positions qui ont causé au quadragénaire des troubles avec l’opposition, notamment la communauté marocaine du pays. Qu’importe ; l’homme poursuit son chemin. Le 9 juin 2010, il devient député à la seconde Chambre des Etats généraux, la Chambre basse du Parlement des Pays-Bas, sous l’étiquette du PvdA, le Parti travailliste néerlandais. Il est en poste jusqu’au 23 mars 2017, date à laquelle il quitte le Parlement, n’ayant pas été réélu aux élections législatives 2017.
Le 3 juillet, Ahmed Marcouch est nommé par le conseil municipal de la ville d’Arnhem (est) nouveau maire. Il prendra ses fonctions le 1er septembre et succédera ainsi à Herman Kaiser, qui a quitté son poste le 1er juin pour des raisons de santé, selon le quotidien néerlandais Dutch News. Son élection n’est désormais qu’une formalité puisque l’avis favorable devrait être donné en conseil des ministres, d’après le Netherlands Times. Un avis qui devrait être délivré une fois que son nom aura été reçu par le ministère de l’Intérieur qui l’enverra par la suite au roi.
Il n’a pas hésité à partager sa nomination sur les réseaux sociaux, où il a exprimé aux habitants de la ville d’Arnhem combien il était «heureux et honoré d’être autorisé à être [leur] maire dans la magnifique ville d'Arnhem. Merci pour ce vote de confiance !»
Arnhemmers, heel blij en vereerd om jullie BM te mogen worden in het mooie en veelzijdige #Arnhem. Dank voor dit vertrouwen! @ArnhemRaad
— Ahmed Marcouch مركوش (@ahmedmarcouch) 3 juillet 2017