Vider avant de remplir On ne peut remplir un récipient d’une substance qu’à condition de l’avoir préalablement vidé de toute substance contraire. C’est le cas pour les personnes physiques et les entités matérielles, mais également pour les croyances et les volontés : Si le cœur est rempli de fausses croyances et de faux désirs, il ne restera plus de place pour croire en la vérité et l’aimer. De la même manière que celui qui utilise sa langue pour parler de ce qui n’est d’aucun profit, ne pourra l’utiliser pour parler de ce qui lui est profitable, sauf s’il cesse de parler de ce qui est vain. De même, si les membres sont utilisés dans la désobéissance, ils ne peuvent être utilisés dans l’obéissance qu’en cessant de pratiquer ce qui s'y oppose Ainsi, si le cœur occupé par autre que l’amour d’Allah ta’ala , le désir d’aller vers Lui et Sa compagnie , il ne pourra être occupé par l’amour d’Allah , Sa volonté , Son amour et le désir de Le rencontrer qu’en étant vidé de tout attachement à autre que Lui . Parallèlement, la langue ne peut se consacrer à Son évocation et les membres se mettre à Son service, qu’en cessant d’évoquer ou de servir autre que Lui. Si le cœur est totalement occupé par les créatures et les sciences qui ne sont d’aucune utilité, il ne restera plus de place pour l’occuper par Allah ta’ala , Sa connaissance , Ses noms , Ses attributs et Ses jugements . Le secret permettant de saisir pleinement ce concept réside dans le fait que l’ouïe du cœur est semblable à celle de l’oreille. Si le cœur écoute autre chose que la parole d’Allah, il ne restera plus de place pour écouter et comprendre Sa parole. De même s’il penche vers l’amour d’autre qu’Allah, il ne restera en lui aucun penchant vers l’amour d’Allah. S’il prononce des paroles autres que l’évocation d’Allah, il ne restera en lui aucune place pour Son évocation, de la même manière que pour la langue. C’est pourquoi, il est rapporté dans les deux recueils authentiques que le Prophète sallallahu ‘alayhi wa sallam a dit : « Remplir son ventre de pus jusqu’à satiété est meilleur que de le remplir de poésie » 4 ...
le savoir abstrait n’a en lui-même aucune valeur s’il ne nous conduit pas à faire une expérience de la vérité. S’exprimant d’abord dans des invocations (mantra), puis dans des paraboles (upanishad), des rites (brahmana), des techniques (yoga), la philosophie contemporaine a trouvé avec Aurobindo une expression discursive et rationnelle. Tout le problème est de dépasser le dualisme naturel de la conscience commune (maya) et de participer à la vie divine (lila).
Pour y parvenir, Madhvacharya préconise la voie de l’adoration, Cankaracharya celle du travail intérieur. On oppose généralement les philosophies du détachement (vedanta, civaïsme, bouddhisme) au mysticisme, qui nous invite au contraire à nous perdre dans le monde (tantrisme, vishnuisme)