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Les versets parlant de combat : couper des textes de leur contexte ?
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13 mai 2006 12:39
Source : [www.maison-islam.com]

Question d'un internaute :

J'aimerais savoir quelles seront vos explications à propos de ce verset du Coran : "Lorsque les mois sacrés seront terminés, tuez les polythéistes là où vous les trouvez ; capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade" (sourate 9, verset n° 5). Ne pensez-vous pas que le Coran prêche la violence... D'ailleurs Muhammad n'a jamais accepté que des polythéistes résident en terre d'Islam.


Réponse :

Voilà bien le problème : on prend un passage du texte du Coran, on en considère la seule lettre sans référence aucune au contexte dans lequel ce texte a pris place, et on se fait ainsi sa petite idée sur la question. C'est comme si un citoyen d'un pays d'Asie prenait un passage d'un texte aussi essentiel pour la France que La Marseillaise, qu'il en extrayait ces phrases : "Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons ! Marchons ! Qu'un sang impur abreuve nos sillons", et qu'il en concluait : "La France pousse les Français à prendre les armes, et à marcher contre tous ceux dont ils jugeraient qu'ils ont du sang impur". Simplificateur ? Oui. Autant que le raisonnement mentionné dans la question. Chacun sait que ces phrases de la Marseillaise ont été écrites par Rouget Delisle en 1792 dans un contexte précis (la guerre entre la France révolutionnaire et l'Autriche royale et catholique), et que tous les petits Français qui les apprennent à l'école, tous les athlètes Français qui les chantent dans les stades n'en deviennent pas pour autant des gens belliqueux, sanguinaires et prêts à verser le sang de ceux qui sont Autrichiens ou autres ! Pourquoi ne pas adopter la même méthode de contextualisation pour les versets évoqués ?

Contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, les polythéistes peuvent tout à fait être résidents et citoyens de la terre d'Islam, comme l'a écrit Ibn Qayyim (lire mon article au sujet de la dhimma).

Comment explique-t-on alors que le Prophète (sur lui soit la paix) n'ait jamais pris de jizya avec les polythéistes ? Ibn Qayyim répond : à l'époque où le verset de la jizya (Coran 9/29) est révélé [entre ramadan de l'an 8 de l'hégire et rajab de l'an 9], "il ne reste en Arabie plus de polythéiste" (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 154, tome 5 p. 91) ; "la jizya n'a donc pas été prise d'eux parce qu'il n'y avait alors pas des gens relevant de ce cas, et non pas parce qu'elle ne pourrait pas être prise d'eux" (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 154). Selon cette explication de Ibn Qayyim, les polythéistes peuvent aussi être dhimmis ; mais si le Prophète (sur lui la paix) n'a concrètement pas pris de jizya avec des polythéistes, c'est parce que les polythéistes d'Arabie s'étaient déjà convertis à l'islam lors de la révélation du verset de la jizya.
Je ne suis qu'un étudiant en sciences musulmanes, et je suis très loin de ce grand savant. Néanmoins, l'explication qu'il a avancée ici n'a cessé de m'intriguer : si, comme il l'a écrit, lors de la révélation du verset de la jizya en l'an 9, tous les polythéistes d'Arabie s'étaient déjà convertis à l'islam, alors comment expliquer les versets du début de la sourate At-Tawba, révélés à la fin de l'an 9 et devant entrer en application au début de l'an 10, qui parlent d'un délai donné aux polythéistes ? et surtout pourquoi cette parole du Prophète, prononcée lors de sa dernière maladie en l'an 11 : "Faites quitter les polythéistes la Péninsule arabique" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 2888, Muslim, n° 1637) ? Je propose donc plutôt – et ce très humblement – l'explication que nous allons voir quant au fait que le Prophète n'ait jamais pris de jizya avec les polythéistes. Nous verrons également, au fil de cette explication, quel est le sens du verset que vous avez cité dans votre question…


Note préliminaire :

L'ordre dans lequel les versets de la sourate At-Tawba ont été classés par le Prophète (sur lui la paix) pour former le texte tel que nous le connaissons est différent de l'ordre dans lequel ces versets lui ont été révélés. D'après les recherches du grand savant indien Cheikh Ashraf Alî Thânwî (cf. Bayân ul-qur'ân), la révélation des versets de cette sourate s'est faite dans l'ordre suivant [ci-après, la numérotation des versets est celle qui se trouve dans les copies coraniques] :
– d'abord (avant le mois de ramadan de l'an 8) ont été révélés les versets n° 7 à 24, qui parlent de Quraysh et du fait de respecter le pacte conclu avec eux tant qu'ils le respectent ;
– puis (après le mois de shawwâl de l'an 8) ont été révélés les versets évoquant la bataille de Hunayn (versets n° 25 à n° 27) ;
– plus tard (avant rajab de l'an 9) ont été révélés les versets incitant à se joindre à l'expédition de Tabûk (n° 29 à n° 35) ;
– et après le retour du Prophète de Tabûk (retour ayant eu lieu en ramadan de l'an 9) ont été révélés les versets où Dieu adresse des reproches à ceux qui n'ont pas participé à Tabûk ;
– et ce fut ensuite (en shawwâl 9) que les versets 1 à 6 de la sourate At-Tawba furent révélés, de même que le verset 27 ; il s'agit des versets qui font justement l'objet de la question présente.


1) Ramadan de l'an 8 : la victoire sur les Mecquois ; Shawwâl de l'an 8 : les batailles de Hunayn et de At-Tâ'if :

Au mois de ramadan de l'an 8 et suite à une violation, par les Quraysh polythéistes, d'une clause du traité de paix conclu en l'an 6 à Al-Hudaybiyya, le Prophète et ses Compagnons conquièrent la Mecque. Le Prophète rend la Kaaba à sa vocation originelle, celle pour laquelle Abraham et Ismaël l'avaient édifiée : être consacrée à Dieu l'Unique. Il débarrasse donc la cour de la Kaaba des dizaines et des dizaines d'idoles qui s'y trouvaient (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4036, Muslim, n° 1781) et il fait également enlever les idoles qui se trouvent à l'intérieur de la Maison de Dieu (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4038) (Zâd ul-ma'âd, tome 5 pp. 406-407).

Au mois de shawwâl de cette même année 8 ont lieu deux batailles, l'une à Hunayn, l'autre à At-Tâ'ïf contre des clans de la tribu arabe Hawâzin ; c'était, après Quraysh, la plus grande force polythéiste de la région, et, ayant appris la conquête de la Mecque, elle rassemble ses forces contre le monothéisme musulman ; ayant été informé de leur rassemblement, le Prophète envoie Abdullâh ibn Abî Had'rad aller enquêter sur place. Suite à la confirmation de la nouvelle, le Prophète marche lui aussi vers eux et c'est ainsi que les deux batailles sus-citées ont lieu (Zâd ul-ma'âd, tome 3 pp. 465-467). Ce sont les dernières forces que le polythéisme arabe aura jetées contre le monothéisme musulman.

Les Arabes, bien que devenus polythéistes au fil des siècles, avaient gardé la mémoire du pèlerinage d'Abraham ; et chaque année ils venaient à la Mecque y accomplir le pèlerinage… un pèlerinage accompli nominalement en souvenir d'Abraham et pour honorer "la Maison de Dieu", même si factuellement il était davantage dédié aux idoles qu'à Dieu et même si les rites païens y avaient bonne place à côté des rites que les Arabes avaient hérités de la tradition abrahamique monothéiste. L'établissement de l'islam sur la Mecque a donc un retentissement considérable dans toute l'Arabie. 'Amr ibn Salama, contemporain de l'événement, explique : "… Les Arabes attendaient l'issue pour embrasser l'islam ; ils disaient : "Laissez-les, lui [Muhammad] et sa tribu [les Quraysh, de la Mecque] ; s'il est victorieux, il est un prophète véridique". Alors, lorsque eut lieu l'événement de la victoire de la Mecque, chaque tribu s'empressa d'embrasser l'islam. Mon père s'empressa de venir témoigner de l'adhésion de mon peuple à l'islam. Lorsqu'il revint, il dit : "Par Dieu, je reviens d'auprès de celui qui est vraiment le Messager de Dieu…" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4051).
Des tribus commencent donc à envoyer des délégations auprès du Prophète, à Médine, pour témoigner de leur entrée en islam. En fait le "temps des délégations auprès du Prophète" dure deux ans : les années 9 et 10 de l'hégire ; il commence à la fin de l'an 8 – comme l'a dit 'Amr ibn Salama – et se termine au premier mois de l'an 11. Et on peut distinguer deux périodes dans la venue des délégations à Médine :
– la première période débute à la fin de l'an 8 et va jusqu'au mois de rajab de l'an 9 – lors du départ du Prophète pour Tabûk ;
– la seconde va du mois de ramadan de l'an 9 – quand le Prophète, de retour de Tabûk, rentre à Médine – jusqu'au début de l'an 11.
Et c'est peut-être parce que l'affluence des délégations va augmenter après le retour du Prophète de Tabûk en ramadan de l'an 9 (nous allons revenir sur ce fait plus bas, dans le point 6) qu'on insiste plus sur le laps de temps qui suit ramadan 9 – c'est-à-dire la seconde période – en tant que "temps des délégations" ("'âm ul-wufûd"winking smiley.


2) Entre le mois de ramadan de l'an 8 et celui de rajab de l'an 9 : les premières délégations auprès du Prophète :

Parmi les délégations venues à Médine durant la première période, on peut compter celle de Sudâ', du Yémen, qui vient à Médine en l'an 8 (Zâd ul-ma'âd, tome 3 pp. 664) ; il y a aussi celle de 'Udhra, en safar 9 (p. 657), celle de Balî, en rabî al-awwal 9 (p. 657) et celle de Banû Tamîm (p. 510).

Dans le même temps, le Prophète fait détruire des sanctuaires de l'idolâtrie en Arabie : après la conquête de la Mecque, Khâlid ibn al-Walîd est ainsi envoyé détruire le sanctuaire de Al-'Uzzâ, situé près de la Mecque et géré par les Mecquois (Al-Iqtidhâ, p. 289)…

Il serait cependant erroné de penser que tous les polythéistes d'Arabie se convertissent alors à l'islam.


3) Tous les polythéistes d'Arabie ne se convertissent néanmoins pas :

De la fin de l'an 8 jusqu'à rajab de l'an 9, voici comment semble se présenter la situation des polythéistes en Arabie :

3.A) Au niveau des cités :

A.1) Certaines cités qui avaient anciennement le polythéisme comme religion officielle sont devenues des cités musulmanes, et font désormais partie de la Dâr al-islâm :
A.1.1) soit elles ont été conquises par les musulmans – comme la Mecque depuis ramadan de l'an 8 – ;
A.1.2) soit elles ont envoyé une délégation auprès du Prophète, à Médine, pour lui annoncer leur conversion à l'islam.

A.2) D'un autre côté, il existe d'autres cités qui disposent toujours de leur souveraineté et ont toujours comme religion officielle le polythéisme ; cependant, après la victoire musulmane sur la Mecque en ramadan 8 et après la bataille de At-Tâ'ïf en shawwâl 8 – exception faite de l'espace contrôlé par les Ghassanides aux confins septentrionaux de l'Arabie (nous allons y revenir plus bas) –, aucune cité d'Arabie ne combat plus le Prophète et la Dâr al-islâm ; plusieurs cas existent néanmoins :
A.2.1) il est des cités qui, après avoir combattu le Prophète, ont désormais conclu un accord de paix avec la Dâr al-islâm ; elles constituent donc des Dâr al-'ahd ;
A.2.2) il en est d'autres qui avaient déjà conclu un accord de paix et y étaient restées fidèles ; elles constituent elles aussi des Dâr al-'ahd :
A.2.3.1) soit leur pacte de paix était sans précision de durée,
A.2.3.2) soit leur pacte de paix était à durée déterminée ; c'était le cas de Banû Dhamra et de Banû Mudlij, liés aux musulmans par un pacte à durée déterminée, dont il restait encore 9 mois en shawwâl de l'an 9 ;
A.2.3) il en est d'autres encore qui, sans avoir conclu de traité de paix, avaient fait preuve de neutralité vis-à-vis de la Dâr al-islâm et qui ne changent pas de comportement ; elles constituent des Dâr al-hiyâd, qui ont le même statut que la Dâr al-'ahd.

(Voir Sunan An-Nassâ'ï, n° 2958, Fat'h ul-bârî, commentaire du Hadîth n° 4379, Bayân ul-qur'ân, commentaire du début de la sourate At-Tawba.)

3.Cool Au niveau des individus :

A l'intérieur même de la Dâr al-islâm vivent probablement des individus qui sont toujours polythéistes.


4) Entre rajab de l'an 9 et ramadan de la même année : la campagne de Tabûk :

Après avoir reçu la révélation du verset qui sera classé ensuite sous le n° 29 de cette sourate n° 9, verset dit de la jizya, le Prophète se rend à Tabûk pour faire face aux arabes chrétiens alliés des Byzantins, dont il a appris qu'ils projetaient de venir le combattre (voir Zâd ul-ma'âd, tome 3 pp. 527-528). Omar raconte le contexte ayant précédé la compagne de Tabûk : "Les gens qui étaient dans la région alentour du Prophète s'étaient apaisés vis-à-vis du Prophète ("qad-istaqâma lahû"winking smiley ; il ne restait qu'un roi, celui des Ghassanides en Syrie, dont nous craignions qu'il nous attaque" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5505, voir aussi n° 4629 ; rapporté également par Muslim, etc.). Ce récit a bien pour cadre l'année 9 : c'est en effet alors que se déroulent les causes qui vont amener une mésentente passagère entre le Prophète et ses épouses (Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 354) ; or Omar raconte dans ce même récit comment c'est pendant qu'ils craignaient une invasion du Ghassanide que la mésentente eut lieu (lire tout le récit susmentionné). C'est face à ce danger de la part des Ghassanides que le Prophète décide de prendre les devants : à la tête d'une armée, il se rend lui-même dans la région, aux confins de l'Arabie du Nord. C'est la campagne de Tabûk. Il n'y aura pas de combat mais la conclusion d'une série de traités avec différentes tribus et cités (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 537). Le Prophète retourne à Médine où il parvient en ramadan de l'an 9 (Ibid., tome 3 p. 498).
Le fait que, ce verset ayant été révélé, c'est à des gens qui projetaient de venir combattre les musulmans que le Prophète l'a appliqué a conduit des ulémas à dire que ce verset n'est pas à prendre de façon inconditionnelle selon sa seule lettre (mutlaq, zâhir), mais est au contraire à comprendre à la lumière du principe général (yuhmal ul-mutlaqu 'ala-muqayyad) : il s'agit de ceux qui agressent de fait ou qui sont sur le point de le faire (voir Al-ussus ash-shar'iyya lil-'alâqât bayn al-muslimîn wa ghayr il-muslimîn, Faysal al-Mawlawî, pp. 50-51, voir aussi Athâr ul-harb fil-fiqh il-islâmî, Wahba az-Zuhaylî, p. 118).


5) Au mois de dhul-hijja de l'an 9 : un délai de quatre mois pour que les polythéistes quittent l'Arabie :

Au mois de shawwâl de l'an 9 (Fat'h ul-bârî, commentaire du Hadîth n° 4379) a lieu la révélation des versets cités dans la question. Les versets (1 à 4) donnent un délai de quatre mois aux polythéistes pour choisir entre quitter l'Arabie, se convertir à l'islam ou s'exposer au combat. Pourtant, plus d'un an plus tard, en rabî' al-awwal de l'an 11, le Prophète dira : "Faites quitter les polythéistes la Péninsule arabique" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 2888, Muslim, n° 1637) ; ceci montre bien que des polythéistes demeurent toujours en Arabie quelques 11 mois après l'expiration du délai. Comment expliquer cela ? J'ai beaucoup réfléchi à ce point, je n'ai personnellement pas trouvé la réponse formulée par des savants (prière aux frères et sœurs compétents de m'informer donc de leurs connaissances sur le sujet) ; ce que j'ai donc humblement pensé est qu'il semble que les polythéistes concernés par le délai sont les polythéistes établis en cités autonomes en Arabie (soit la catégorie A.2 citée plus haut), tandis que les polythéistes qui resteront en Arabie et dont le Prophète parlera avant sa mort sont les individus polythéistes habitants jusqu'alors au sein de la Dâr al-islâm (soit la catégorie B citée plus haut) (wallâhu a'lam, Dieu sait mieux ; in kâna sahîhan fa min'Allâh, wa in kâna ghara dhâlik, fa min nafsî wa ana khâti'). Le verset signifie que les polythéistes auxquels le délai est donné devront, s'ils veulent rester polythéistes, quitter l'Arabie (il ne signifie pas que ces polythéistes doivent systématiquement être combattus, mais bien : al-islâm, aw il-khurûj, aw il-qitâl : Al-ussus ash-shar'iyya, Faysal al-Mawlawî, p. 51).

Le verset n° 4 fait cependant exception de "ceux des polythéistes avec lesquels vous avez conclu un pacte puis qui n'ont pas manqué à (le respecter) à votre égard et n'ont soutenu personne pour lutter contre vous : complétez l'engagement de leur pacte jusqu'à son terme convenu...". Il s'agit, d'après Ibn Kathîr, des cités dont le pacte était à durée déterminée (soit la catégorie citée plus haut sous le n° A.2.3.2).

Le verset n° 6 fait une exception supplémentaire : si un des polythéistes concerné par le délai des quatre mois demande une sorte de délai supplémentaire avant de quitter la région, ce délai devra lui être accordé.

Le verset n° 27 annonce pour sa part que dorénavant, passée cette année 9, aucun polythéiste [qu'il soit membre d'une cité polythéiste ou qu'il soit un individu habitant une cité d'Islam] ne pourra plus venir au pèlerinage de la Mecque et ne pourra plus "s'approcher de la Kaaba", c'est-à-dire entrer dans le sanctuaire sacré – al-Haram – qui se trouve autour de la Kaaba.

Au mois de dhul-hijja de cette année 9, le Prophète envoie Abû Bakr diriger le pèlerinage à la Mecque et y faire annoncer ces mesures dictées par la révélation : l'interdiction immédiate pour tout polythéiste de faire le pèlerinage nu – comme c'était la coutume dans la période pré-islamique – ; l'impossibilité, à compter du prochain pèlerinage, et pour n'importe quel polythéiste, de venir dorénavant faire le pèlerinage ; le délai des quatre mois donné aux polythéistes pour choisir entre quitter l'Arabie, se convertir à l'islam ou s'exposer au combat. Cependant, se souvenant ensuite que la coutume chez les Arabes est que le désaveu d'un traité doit se faire impérativement par la personne l'ayant conclu ou bien par une personne de sa famille, le Prophète envoie Alî faire ces annonces. (Voir Sunan At-Tirmidhî, n° 3090, avec commentaire de Tuhfat ul-ahwadhî, voir aussi Sunan An-Nassâ'ï, n° 2958, et Sahîh Al-Bukhârî, n° 4379 avec commentaire de Fat'h ul-bârî.)

Le délai des quatre mois commence, d'après Ibn Kathîr, à compter du moment de l'annonce, soit le 10 du mois de dhul-hijja de l'an 9, puisque Dieu Lui-même a dit : "Proclamation aux gens (...) le jour du grand pèlerinage..." (verset n° 3). Le délai des quatre mois prend donc fin le 10 du mois de rabî al-âkhir de l'an 10 (Tafsîr Ibn Kathîr). Ibn Kathîr écrit aussi que, dans ce verset, "al-ash'hur ul-hurum" ne signifie aucunement "les mois sacrés" mais "les mois du délai" ("ash'hur ut-tasyîr al-arba'a" : Tafsîr Ibn Kathîr). Le départ de ces polythéistes constitue une première étape à propos de la terre d'Arabie.


6) Depuis la fin de l'an 9 jusqu'au début de l'an 11 : affluence des délégations à Médine ('âm ul-wufûd"winking smiley :

Après le retour du Prophète de Tabûk en ramadan de l'an 9, les délégations affluent davantage encore de toute l'Arabie auprès du Prophète (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 602).

On compte comme délégations venues dans cette seconde période : celles de Thaqîf, ramadan 9 (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 498), de Banû Fazâra, après le retour du Prophète de Tabûk (p. 653), de Abd ul-Qays, an 9 (pp. 605-607), de Ghâmid, an 10 (Zâd p. 671), de Muhârib, an 10 (p. 663), de Khawlân, cha'bân 10 (p. 662), de Banu-l-Hârith ibn Ka'b, rabî al-âkhir ou djumâda-l-ûlâ 10 (p. 621), celle de Ghassân, ramadan 10 (Zâd p. 669)…
Il y a aussi les délégations de ces autres tribus, dont je n'ai pas connaissance de la date de la venue à Médine : Al-Ash'ariyyûn (p. 618), Kinda (p. 617), Tay' (p. 616), Muzayna (p. 622), Hamdân (p. 624), Banû Sa'd ibn Bakr (p. 647), Banû Tujîb (p. 650), Banû Sa'd Hudhaym (p. 652), Banû Assad (p. 654), Bahrâ' (p. 655), Murra (p. 661), Salâmân (p. 669-670), Banû 'Abs (p. 670), Al-Azd (p. 672), Banu-l-Muntafiq (p. 673)…
La dernière délégation à se rendre auprès du Prophète est celle de An-Nakh', du Yémen, qui arrive à Médine au mois de muharram de l'an 11 (Ibid., pp. 686-687).

Dans le même temps, d'autres sanctuaires d'idoles en Arabie sont détruits sur ordre du Prophète. Ainsi le sanctuaire de Al-Lât, appartenant aux gens de Tâ'ïf, est-il détruit par Al-Mughîra ibn Shu'ba en l'an 9, après la venue de la délégation des gens de Tâ'if venue témoigner de son entrée en islam à Médine (Zâd ul-ma'âd, tome 3 pp. 499-500)…


7) En l'an 11, lors de la dernière maladie du Prophète :

Lors de sa dernière maladie, le Prophète demande qu'après lui, on fasse quitter les polythéistes la "Péninsule Arabique" (est-ce que ces deux mots désignent ici toute la Péninsule, nous allons le voir plus bas). Le Prophète dit donc pendant sa dernière maladie : "Faites quitter les polythéistes la Péninsule arabique" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 2888, Muslim, n° 1637). Comme polythéistes habitant l'Arabie – et qui sont concernés par ce Hadîth, il ne reste apparemment que ceux qui habitent la Dâr al-islâm, c'est-à-dire ceux de la catégorie citée plus haut sous la lettre B, wallâhu a'lam, Dieu sait mieux). Le Prophète dit alors aussi : "Je ferai quitter les juifs et les chrétiens la Péninsule arabique" (rapporté par Muslim, n° 1767, et d'autres) (dans une autre version : "Faites quitter les juifs du Hedjaz et les chrétiens de Nadjran la Péninsule arabique" : rapporté par Ahmad, n° 1599, etc.). Aïcha relate que lors de sa dernière maladie le Prophète dit : "Il ne sera pas laissé deux religions coexister dans la Péninsule arabique" (rapporté par Ahmad, n° 25148 ; voir également Mu'attâ Mâlik, hadîths n° 1650 et 1651). C'est l'ultime étape voulue par le Prophète – et que Omar réalisera lors de son califat (aujourd'hui, il faut que le contexte soit de nouveau le même que celui dans lequel se trouvait la terre musulmane à l'époque de Omar pour appliquer cette règle : cliquez ici et ici pour en savoir plus ; de plus, même alors, c'est, parallèlement à l'exemple de Omar, aux autorités publiques de prendre la décision, et non aux simples individus).


8) Le délai donné aux polythéistes ainsi que la volonté de les faire sortir de l'Arabie sont-ils applicables à tous les polythéistes ou seulement aux polythéistes de l'Arabie ?

Ces règles ne sont pas applicables à tous les polythéistes : nous l'avons déjà vu plus haut, les polythéistes peuvent être dhimmis, citoyens d'un pays majoritairement musulman. Voici deux avis sur le sujet :
# L'avis de Abû Hanîfa est que si les polythéistes peuvent être dhimmis, le cas des polythéistes Arabes fait exception : eux ne peuvent pas l'être. Son avis est donc que les non Arabes non musulmans peuvent vivre en terre musulmane, qu'ils soient polythéistes ou d'une autre religion ; cependant, les Arabes non musulmans pouvant vivre en terre d'Islam sont ceux qui sont d'une autre religion que le polythéisme. Un point demeure dont je ne suis parvenu à trouver la réponse : qui sont les "Arabes" concernés par cet avis hanafite : "les gens de culture arabe qui vivent dans la Péninsule arabique", ou bien "les gens qui sont arabisés, quel que soit le pays où ils vivent" ?
# L'avis de Mâlik est que les polythéistes Arabes peuvent eux aussi vivre en terre d'Islam. Selon son avis, le délai ne concernait que la terre d'Arabie et il était demandé aux polythéistes Arabes de quitter celle-ci ; cependant, ces polythéistes pourraient s'installer dans une autre partie de la terre d'Islam que l'Arabie (Al-ussus ash-shar'iyya, Faysal al-Mawlawî, p. 51).

Ailleurs que dans la région mentionnée dans ces Hadîths du Prophète, les polythéistes peuvent tout à fait être citoyens de la Dâr al-islâm, et ils y ont la liberté de conscience et de pratique du moment bien sûr qu'ils y respectent l'ordre public. Cheikh Ayyûb Sûrtî m'a confirmé que c'est bien la règle au sein de l'école hanafite, et que cette règle a globalement été respectée dans l'Inde musulmane des empereurs Moghols ; parfois, m'a-t-il dit, on a même dépassé les règles et l'Etat musulman est alors allé jusqu'à financer la construction de temples hindous (alors que la règle est que l'Etat musulman doit leur donner la liberté sociale de vivre le culte qu'ils ont choisi de garder, mais sans financer ce culte : lâ yajûz at-ta'âwun 'ala-sh-shirk).

De quelle région est-il question dans ces Hadîths du Prophète : de la péninsule arabique tout entière ou bien seulement du Hedjaz ?

# L'école hanafite pense qu'il s'agit de la péninsule arabique tout entière.
# L'école shâfi'ite pense que la règle mentionnée dans ces Hadîths concerne la terre du Hedjaz uniquement et non la terre de la Péninsule arabique tout entière (Fat'h ul-bârî, commentaire du Hadîth n° 2888, Shar'h Muslim, commentaire du Hadîth n° 1637). Selon cette école, le Prophète aurait eu recours dans ces Hadîths au procédé de métonymie, avec "la mention du tout pour désigner seulement une partie" (majâz mursal, ma'a iradatil-juz' bi lafz il-kull). An-Nawawî relate que selon Ash-Shâfi'î, le Hedjaz comporte : la Mecque, Médine, le Yamâma et leurs alentours, mais pas le Yémen. An-Nawawî relate que l'avis le plus correct rapporté de Mâlik à ce sujet est que les Hadîths sus-cités concernent la Mecque, Médine, le Yamâma et le Yémen (Shar'h Muslim, commentaire du Hadîth n° 1637). Parmi les arguments sur lesquels cet avis se fonde, il y a le fait suivant : "Omar a fait sortir les Juifs et les Chrétiens de la terre du Hedjaz (…). Le Prophète avait dit [aux Juifs de Khaybar] : "Nous vous garderons ici pendant le temps que nous voudrons". Ils restèrent donc là jusqu'à ce que Omar leur donna [en compensation] un lieu à Teima et à Jéricho" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 2213, Muslim, n° 1551 : voir le commentaire de An-Nawawî). Voyez, disent les shafi'ites : il y est explicitement question de "la terre du Hedjaz". Et puis Omar leur a offert en échange de s'installer à Teima : "Ceci est la preuve que le Prophète, en disant "la Péninsule arabique", voulait dire "une partie de la Péninsule arabique", à savoir le Hedjaz seulement, car Teima fait partie de la Péninsule arabique mais non pas du Hedjaz" (An-Nawawî, cité dans Mirqât ul-mafâtîh, tome 8 p. 98). Enfin, Omar n'a pas fait sortir les Zoroastriens de Hajar, ville pourtant située sur la côte orientale de la Péninsule arabique (Hajar correspond aujourd'hui à Hufuf : cf. Le Prophète de l'islam, sa vie, son œuvre, Hamidullah, tome 1). Tels sont les arguments de l'école shafi'ite.
Pour cette école, deux portions de la terre d'Islam (Dâr al-islâm) font donc l'objet de règles particulières par rapport aux non-musulmans : – il y a le territoire sacré du Haram, qui est inaccessible aux non-musulmans, lesquels ne peuvent ni s'y installer, ni y séjourner temporairement, ni y passer un instant (Fiqh as-sunna, tome 3 pp. 411-413 ; Shar'h Muslim, commentaire du Hadîth n° 1637) ; Ibn Hajar relate que la seule exception quant à l'entrée temporaire de non-musulmans sur le territoire du Haram se fait, d'après Ash-Shâfi'î, dans le cas d'une autorisation exceptionnelle des autorités, en cas de besoin des musulmans (Fat'h ul-bârî, commentaire du Hadîth n° 2888) ; – et puis il y a le Hedjaz, où les non-musulmans ne peuvent pas s'installer durablement, mais qu'ils peuvent bien sûr parcourir et où ils peuvent séjourner temporairement.

Pourquoi ces mesures concernant le Hedjaz – d'après l'école shafi'ite –, la Péninsule arabique – d'après d'autres écoles ?

Shâh Waliyyullâh y voit plusieurs raisons ; en voici deux :
– une première raison est que les deux lieux de la Mecque et de Médine ainsi que leurs alentours immédiats ont un caractère particulier ; le Prophète a donc voulu qu'ils soient consacrés aux rites musulmans uniquement ;
– une seconde raison est que cette région a toujours constitué, constitue encore et constituera toujours le cœur de la terre musulmane ; or le Prophète, ayant expérimenté la réalité de nombreux conflits, ayant été assiégé à Médine, a voulu éviter au maximum tout risque de prise en tenailles de ce cœur, de l'extérieur comme de l'intérieur (Hujjat ulllâh il-bâligha, tome 2 pp. 479-480).
Des personnes pourraient voir dans cette mesure "un manque de libertés pour des non-musulmans pourtant citoyens de l'Etat musulman". Ce serait oublier que même en pays laïques tous les citoyens ne peuvent pas s'installer ni passer partout où ils le veulent. Ainsi un citoyen qui ne fait pas partie de certains cercles de l'armée ou de certaines institutions administratives ne peut ni se rendre dans certains lieux de son pays, ni les survoler, ni en prendre des photographies même de loin ; cette mesure est aussi voulue pour limiter les risques de trahison et d'espionnage, sans qu'il y ait un manque de confiance. A coté des différences existant entre le détail de cette règle valable dans tous les pays occidentaux et le détail de la règle établie par le Prophète à propos de la Péninsule arabique (ou du Hedjaz), il y a donc, dans le principe, une similitude qu'on ne peut pas nier : les objectifs de cette règle des pays occidentaux ne sont pas totalement différents de la seconde raison évoquée par Shâh Waliyyullâh pour expliquer la règle édictée par le Prophète.


Conclusion :

Si le Prophète n'a jamais pris la jiyya avec un polythéiste, ce n'est pas parce qu'il serait interdit qu'un polythéiste soit installé en terre musulmane, mais parce que, quand le verset de la jizya lui est révélé en l'an 9, le Prophète a déjà conclu d'autres types de traités avec les cités polythéistes d'une part ainsi qu'avec les individus polythéistes vivant dans les cités musulmanes d'autre part. Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux). Peut-être est-il possible de comparer leur cas à celui des juifs de Khaybar, dont Ibn Qayyim dit explicitement qu'ils devinrent, en l'an 7, des dhimmis bien que le Prophète n'ait jamais pris de jizya avec eux ; et pour cause : le verset de la jizya n'était alors pas encore révélé ; cependant le type de contrat conclu avec eux était bien de type "dhimma" ; et si le Prophète ne leur demandera pas de jizya quand le verset de la jizya sera révélé en l'an 9, c'est parce que le contrat qu'il a déjà conclu avec eux en l'an 7 ne le stipule pas, et il s'y tiendra donc (cf. Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 152). Peut-être peut-on donc comparer le cas des polythéistes d'Arabie au leur : ils auraient peut-être été eux aussi des dhimmis sans jizya, parce que d'autres types de contrats avaient déjà été conclus avec eux.

Certes, par la suite il sera demandé à ces polythéistes de quitter la Péninsule arabique – ou, d'après l'école shafi'ite, le Hedjaz seulement. Cette mesure est cependant propre à cette région et ne s'applique pas aux autres régions de la terre d'Islam, où les polythéistes peuvent tout à fait vivre (Al-ussus ash-shar'iyya ili-'alâqât bayn al-muslimîna wa ghayr il-muslimîn, p. 50). C'est bien ce qui explique que dans l'Inde musulmane, ont vécu durant des siècles aussi bien des musulmans que des hindous.

Le passage qui a été cité dans la question ("Lorsque les mois du délai seront terminés, tuez les polythéistes là où vous les trouvez"winking smiley se rapporte donc au cas précis que nous venons de voir : il s'agissait d'une situation de guerre, et il s'agissait d'une mesure spécifique à l'Arabie – ou au Hedjaz.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
L
13 mai 2006 13:16
Merci pour l info c ets gentil

c ets trop facile de prendre le verset qui nous arrange !
p
13 mai 2006 13:30
salam

barak ALLAh oufik srnit

c'est ce que j'ai toujours répété , il faut situer le texte dans son context ,et son temps ,ça nous aide à cerner le contenu , donc une compréhension plus facile sans ambiguité ...
(S-2:V-286 ) Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde.
s
13 mai 2006 14:45
Citation
patience a écrit:
salam

barak ALLAh oufik srnit

c'est ce que j'ai toujours répété , il faut situer le texte dans son context ,et son temps ,ça nous aide à cerner le contenu , donc une compréhension plus facile sans ambiguité ...

wa fik
a
13 mai 2006 19:25
Salam

UN verset qui dans le Coran résume la doctrine Musulmane en matière de combat :

"Wa Qatilou fi Sabilillahi ladhina yu-qatilunakum wala ta3tadu, ina Allaha la yuhibu l'mou3tadine"

"Combattez dans le Sentier d'Allah ceux qui vous combattent et en transgressez pas. Allah n'aime pas les transgresseurs".

En claire, l'Islam, comme toute religion, autorise l'autodéfense. Notre religion interdit la transgression.
J
JD
14 mai 2006 12:07
Citation
amatu-Allah a écrit:
Salam

UN verset qui dans le Coran résume la doctrine Musulmane en matière de combat :

"Wa Qatilou fi Sabilillahi ladhina yu-qatilunakum wala ta3tadu, ina Allaha la yuhibu l'mou3tadine"

"Combattez dans le Sentier d'Allah ceux qui vous combattent et en transgressez pas. Allah n'aime pas les transgresseurs".

En claire, l'Islam, comme toute religion, autorise l'autodéfense. Notre religion interdit la transgression.

bonjour amatu-Allah

ce verset n'est pas clair pour moi.
qu'est ce que le "sentier d'Allah" et qu'est ce que la transgression pour un musulman ?

cordialement
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
a
14 mai 2006 20:10
Citation
JD a écrit:
Citation
amatu-Allah a écrit:

bonjour amatu-Allah

ce verset n'est pas clair pour moi.


qu'est ce que le "sentier d'Allah" et qu'est ce que la transgression pour un musulman ?

cordialement

Sentier = petit chemin.

Allah = Le Seul Digne adoré, craint et invoqué.

Transgression : passer outre les limites.

Il est interdit de tuer les femmes, les enfants, les vieillards et les religieux en vertu, des hadiths.

Mais je note que tu ne t'arrêtes pas sur ce qui est le plus important : "Combattez dans le Sentier d'Allah ceux qui vous combattent"

Allah dit aussi : " Donc, quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale".

Notre religion est claire.
J
JD
14 mai 2006 21:54
Citation
amatu-Allah a écrit:
Citation
JD a écrit:
Citation
amatu-Allah a écrit:

bonjour amatu-Allah

ce verset n'est pas clair pour moi.


qu'est ce que le "sentier d'Allah" et qu'est ce que la transgression pour un musulman ?

cordialement

Sentier = petit chemin.

Allah = Le Seul Digne adoré, craint et invoqué.

Transgression : passer outre les limites.

Il est interdit de tuer les femmes, les enfants, les vieillards et les religieux en vertu, des hadiths.

Mais je note que tu ne t'arrêtes pas sur ce qui est le plus important : "Combattez dans le Sentier d'Allah ceux qui vous combattent"

Allah dit aussi : " Donc, quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale".

Notre religion est claire.

merci de ces précisions, mais pour moi ce n'est pas aussi clair, il y a d'autres versets qui permettent des interprétations plus offensives. ( mais je reconnais que je ne connais pas assez votre religion pour juger du contexte de ces versets )

par exemple, ceux ci ne semblent pas faire référence à un cas de légitime défense ou d'application de la loi du talion.


8.38. Dis à ceux qui ne croient pas que, s'ils cessent, on leur pardonnera ce qui s'est passé. Et s'ils récidivent, (ils seront châtiés); à l'exemple de (leurs) devanciers.
8.39. Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils oeuvrent.
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
a
15 mai 2006 16:14
"s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils oeuvrent."

S'ils cessent quoi?
J
JD
15 mai 2006 21:26
Citation
amatu-Allah a écrit:
"s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils oeuvrent."

S'ils cessent quoi?

j'avais compris "s'ils cessent d'être d'être des associateurs", mais pourquoi cesseraient t ils ?
combattre "jusqu'à ce que la religion soit entièrement à Allah" n'est ce pas contradictoire avec les verset style " point de contrainte en religion.......à vous votre religion, à moi la mienne" ( je cite de mémoire, mais tu vois surement de quoi je veux parler )

en tant que mécréant endurci, je suis évidemment pour les interprétations tolérantes, mais je ne suis pas sur que les autres soient aussi incorrectes que snirt et toi semblez le dire , hélas sad smiley )

cordialement
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
 
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