Pour un homme, parler des problèmes féminins est un défi. On ne peut que chercher à comprendre et être à l’écoute. Alors, soyez indulgents (et surtout indulgentes), cet article relève d’un domaine où je n’ai pas de points de référence personnels. Le syndrome prémenstruel bafoue la compréhension parce qu’il est multifactoriel et qu’il présente autant de faces qu’il y a de femmes atteintes. Nous verrons ensemble la définition contemporaine du syndrome prémenstruel et les principales théories explicatives auxquelles seront jumelées les produits ou approches disponibles pour soulager ce problème.
Qu’est-ce que le SPM? Le syndrome prémenstruel (SPM) est défini comme un groupe de symptômes récurrents (cycliques), apparaissant durant la phase lutéale du cycle féminin (1 à 2 semaines avant les menstruations). Il comprend une grande variété de symptômes psychologiques et physiologiques.
Symptômes du syndrome prémenstruel Physiologiques Rétention d’eau, prise de poids, ballonnements, sensibilité des seins, céphalée (mal de tête), inconfort et douleurs pelviennes, changement dans l’élimination intestinale (diarrhée ou constipation), augmentation de l’appétit, fringales de sucre, douleurs ou courbatures généralisées, fatigue physique, faiblesse, maladresse. Psychologiques Irritabilité, tension, anxiété, sautes d’humeur, agressivité, manque de concentration, dépression, pertes de mémoire, confusion mentale, fatigue, insomnie, changement de la libido, "crises de pleurs". Trois critères permettent de poser un diagnostique de SPM1, 2: Les symptômes doivent apparaître dans la phase lutéale du cycle (2e moitié du cycle) et disparaître durant la phase folliculinique (1ère moitié du cycle) ; Ils doivent tous ou presque se répéter périodiquement tous les mois ; Ils doivent être suffisammen importants pour affecter certains aspects de la vie. Selon certaines études, jusqu’à 60 % des femmes sont touchées par le SPM à des degrés divers. Cependant, des questionnaires révèlent que près de 90 % des femmes auront au moins quelques symptômes, sans qu’ils soient nécessairement assez forts pour être en présence d’un SPM.
Plusieurs théories ont été énoncées pour expliquer le SPM : excès d’oestrogènes, carence en progesterone, rétention fluidique, hyperprolactinémie, carence en vitamine B6, hypoglycémie, perturbation des prostaglandines (excès ou carence), allergie aux hormones endogènes, endorphines, théorie psychogénique, anomalie de la thyroïde, carence en sérotonine, carences nutritionnelles, xénobiotiques.
La plupart de ces hypothèses me laissent sur ma faim. Pour moi, les débalancements, carences et excès endogènes d’hormones ou de prostaglandines ne sont que des symptômes et non les causes du problème. C’est comme si je vous disais qu’il y a une bosse sur l’aile de votre voiture et que c’est pour ça que votre roue frotte... Mais d’où vient la bosse? Personnellement, j’ai plutôt tendance à chercher la cause dans des carences nutritionnelles (ou débalancements nutritionnels) ou dans des substances étrangères comme des additifs ou des polluants (xénobiotiques). Voici donc un survol de trois de ces théories.
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(S-2:V-286 ) Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde.
Oestrogène/progestérone Le SPM est souvent expliqué par un excès relatif d’oestrogènes par rapport à la progestérone durant la 2e moitié du cycle. On propose donc aux femmes atteintes de SPM de prendre des suppléments de progestérone synthétique. Sans exclure totalement cette solution, qui peut s’avérer valable pour certaines femmes, force est de constater que les résultats de ce traitement sont statistiquement décevants3.
En homéopathie, on considère que le folliculinum, administré certains jours du cycle menstruel, a pour effet de normaliser le rapport oestrogène/progestérone. Consultez votre praticien. Certaines plantes médicinales, comme le gattilier (Vitex agnus castus) et l’igname sauvage (Dioscorea villosa) qui auraient un effet pro-progestérone, sont également utilisées. Le Dioscorea est cependant une plante très controversée. Plusieurs lui attribuent des propriétés hormonales de type progestérone. Il est vrai que c’est une source de saponines stéroïdiques et qu’elle sert de substrat à la synthèse de toute une série de molécules en laboratoire. Il n’y a cependant aucune preuve que cette transformation se produise dans le corps humain.
Carences nutritionnelles La théorie nutritionnelle4 explique le SPM par des carences en calcium, magnésium, manganèse, vitamines du groupe B (principalement B6) et acides gras essentiels. En comblant une ou plusieurs de ces carences, certaines femmes verront leurs symptômes diminuer. Les suppléments ayant démontré le plus de bienfaits sont l’huile d’onagre (1300 mg par jour), la vitamine B6 (50-100 mg par jour) et divers suppléments de minéraux, dont le calcium, le magnésium et le manganèse.
Un petit mot au sujet des acides gras essentiels. Pour être utiles, ceux généralement contenus dans les aliments doivent subir plusieurs étapes de transformation. L’huile d’onagre a l’avantage de fournir un acide gras partiellement métabolisé, ce qui évite quelques-unes de ces étapes. Elle est donc particulièrement efficace lorsque les enzymes responsables de ces transformations sont déficientes. Vous avez peut-être déjà entendu parler des oméga-3 et des oméga-6. Ce sont les deux types d’acides gras essentiels utilisés par notre corps. Les acides gras contenus dans l’huile d’onagre sont de type oméga-6. Comme l’alimentation nord-américaine est particulièrement pauvre en oméga-3, il serait intéressant d’ajouter au traitement des huiles de poisson, sources d’oméga-3 partiellement métabolisés.
Avant de vous lancer dans l’achat de suppléments, voyons les changements d’alimentation et d’habitudes de vie qui pourraient minimiser les problèmes du SPM5. Une alimentation riche en fruits et légumes et pauvre en viande, café et sucre raffiné peut déjà soulager certains symptômes. Les poissons devraient constituer une part importante du régime. Le soya, dont on connaît les bienfaits pour la ménopause et le cancer, est bénéfique également pour le SPM. Les autres légumineuses, qui contiennent aussi des flavones et des isoflavones (phytoestrogènes), sont d’autres additions de choix.
Les deux habitudes de vie ayant le plus d’impact sur le SPM sont l’exercice physique (modéré et régulier) et la cigarette. Selon plusieurs études, faire de l’exercice 30 minutes, trois fois par semaine, peut diminuer les symptômes du SPM. De même, les fumeuses sont beaucoup plus sujettes au SPM que les non-fumeuses (sans parler des autres désagréments pour la santé6).
Xénobiotiques Récemment, la National Academy of American Science a demandé la tenue d’études et d’enquêtes sur les substances à potentiel hormonal dans l’environnement et les produits de consommation7. Des produits divers, comme les BPC, les pesticides (ex.: DDT), certains détergents et même certains additifs alimentaires sont suspectés d’avoir un potentiel hormonal. Chacun de ces produits se retrouve dans notre environnement sans que l’on en connaisse les effets cumulatifs. On les blâme pour des problèmes aussi divers que des cancers hormonaux dépendants, le SPM et certains problèmes de fertilité (diminution du compte spermatique chez les hommes). Une raison de plus de manger biologique. Les plantes dépuratives, comme le chardon-marie et le pissenlit, peuvent aider à éliminer ces substances de notre corps et ainsi soulager certains symptômes. Le pissenlit, en plus d’être bon pour le foie, a un effet diurétique qui permet de diminuer la rétention d’eau.
(S-2:V-286 ) Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde.
Conclusion Le corps de la femme est une horlogerie fine que la science n’est pas près de comprendre. Notre société, axée sur un modèle masculin de performance et de compétition, ne laisse pas beaucoup de place aux variations individuelles et aux couleurs de chacun. Il existe pourtant, je crois, une façon de laisser fleurir l’individualité. Mon point de vue est celui de la recherche de la santé optimale. Cela implique que ce qui est optimal pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’une. La personne statistiquement normale, comme cette femme qui « mesure 1,65, pèse 60 kilos, etc. » n'existe que dans les colonnes de chiffres d’un statisticien. Il est plutôt dommage que la médecine de certains ait une orientation réductionniste. J’espère que ce tour d’horizon du syndrome prémenstruel vous aidera à trouver votre propre façon de parvenir à la santé optimale.
bonjour, cette série d'articles est infiniment intéressante. On sent votre volonté désintéressée d'aider votre prochain... et plus précisément ici, votre prochaine ! merci du fond du coeur... en fait, je souffre depuis quelques mois, depuis que ma jeune soeur est morte plus précisément, d'un spm extrèmement intense. j'étais déja jusque-là usée par de longs mois de privation de sommeil, (bébé ayant des troubles du sommeil) ce qui générait en moi des états pathétiques de colère incontrolable, violente, et de forte déprime . Peut-être qu'alors je subissais déjà un dérèglement hormonal sans en avoir connaissance... actuellement je dors suffisamment, mon fils fait ses nuits. Mais je suis dans un état que j'estime grave, 3 semaines sur 4 en moyenne... avec des passages ou je retrouve ma personnalité joyeuse, douce et patiente... mais tout à coup un matin quelques jours plus tard je me sens électrique, presque folle car je ne peux pas me contrôler... tout m'irrite très fortement, je suis extrèmement nerveuse, colérique, stressée, je vois tout en noir... bref... je vais chercher une gynécologue homéopathe, ce sera peut-être le thérapeute le mieux outillé pour m'aider... j'allaite encore un peu mon bébé, je n'ai pas envie d'essayer le prozac !... En attendant, je vais suivre vos conseils qui m'ont l'air absolument justes et fins... Merci encore