Quand vient le moment de donner sa démission, il est intéressant d'analyser les stratégies à adopter. Ce moment semble si crucial que certains déploient des stratagèmes à faire pâlir.
Le classique : Il vient de trouver un nouveau job et le dit simplement à son boss. Bien sûr on va peut-être lui demander comment on peut encore le retenir mais sa décision est prise, il a déjà tourné la page et s'est projeté dans son nouveau job. Il va faire son délai de préavis, en essayant de le réduire au maximum dans la mesure où de toute façon il est déjà parti. Dans son cas, il est arrivé au bout de quelque chose et il est simplement temps pour lui de tourner la page.
L'indécis : Il ne sait pas prendre la décision de partir. Le choix est peut-être trop tôt alors il va en parler à son boss et essayer d'améliorer son sort dans l'entreprise avant de partir. Il va rentrer en négociation. Il a sûrement besoin de retrouver ses marques. Il va laisser le préavis courir au maximum, il va étirer les délais afin de se laisser davantage de temps pour prendre une décision. Soit il restera parce que l'entreprise l'aura convaincu et qu'elle aura su trouver les mots et la proposition qui lui convient, soit il partira parce qu'il n'aura pas pu être suffisamment rassuré sur une situation qui ne lui convient pas vraiment puisqu'il a fait le pas pour aller voir ailleurs.
Le négociateur : Il va négocier pour obtenir la meilleure proposition des deux côtés. Il va jouer en interne et en externe. Il a certainement ce comportement parce que sa situation actuelle ne lui convient pas mais il n'est pas encore prêt à partir et la nouvelle proposition n'est pas forcément le job de ses rêves et du coup n'a pas peur de le perdre. Il peut tout perdre ou tout gagner. L'entreprise se battra mais ses chances de le retenir ne sont certaines qu'à 50%.
Le rancunier : Il veut partir c'est sûr, il a déjà une proposition ou pas mais a tellement d'aigreur à l'égard de son entreprise qu'il veut la faire payer avant de partir. Il n'a pas dit qu'il voulait partir, mais va tout faire pour qu'on le fasse partir, à savoir qu'on le licencie. Il ne bosse plus, il arrive à n'importe quelle heure, voire ne pointe pas son nez, il ne communique pas, il met des bâtons dans les roues, il est très déloyal. Le problème c'est qu'il avance des arguments qui ne sont pas justes, il est souvent de mauvaise foi et oublie qu'il a travaillé pour cette entreprise pendant un certain temps. C'est le cas similaire à un divorce dans la douleur. Il peut obtenir le package qu'il souhaite mais si l'entreprise ne lâche pas le morceau, il partira sans rien et en plus il partira avec une très mauvaise image et peu de chances de revenir dans l'entreprise ni de garder le respect de ses supérieurs et collègues. Stratégie très risquée à vrai dire.
Je ne parlerai pas du cas du licenciement économique qui lui est une sortie forcée et pour lequel on stratégise finalement peu à part le fameux « j'attaque aux Prud'ommes ou pas ».
En fonction des entreprises, en fonction des situations, on peut être dans un cas ou dans un autre mais dans tous les cas, sortir d'une entreprise est toujours une situation délicate qui mérite un peu de réflexion plutôt que de faire n'importe quoi. Retourner n'est pas chose facile aussi si on veut pouvoir potentiellement réintégrer les rangs, mieux vaut faire les choses proprement.