Le sommeil de nos ancêtres était structuré en deux périodes. Les insomnies nocturnes en seraient un vestige et non un trouble
dormir de manière monophasique, c’est-à-dire en une fois, n’est devenu la norme qu’au moment de la révolution industrielle, avec l’arrivée de l’électricité. Avant, les gens allaient se coucher plus tôt, se réveillait dans la nuit (prière de nuit , sécurité du foyer, taches ..) avant de se rendormir jusqu’au matin.
Ce sommeil biphasique, encore ancré en nous biologiquement, rappelle que se réveiller la nuit n’a pas toujours été considéré comme un problème. Les insomnies de type réveil nocturne en serait donc un vestige.
Pour éviter toute gêne, le sommeil était régi par un certain nombre de conventions sociales strictes, telles que l'interdiction de tout contact physique ou de toute agitation excessive, et les positions de sommeil étaient désignées. Par exemple, les enfants de sexe féminin s'allongeaient généralement d'un côté du lit, l'aînée étant la plus proche du mur, suivie de la mère et du père, puis des enfants de sexe masculin - là encore classés par âge - et enfin des personnes extérieures à la famille.
Quelques heures plus tard, les gens commençaient à se réveiller de ce sommeil initial. Les réveils nocturnes duraient généralement de 23 heures à 1 heure du matin, selon l'heure à laquelle ils se couchaient. Il n'était généralement pas causé par le bruit ou d'autres perturbations nocturnes, ni déclenché par une quelconque alarme (celle-ci n'a été inventée qu'en 1787, par un Américain qui, ironiquement, devait se réveiller à temps pour vendre des horloges).
Au contraire, le réveil s'est fait tout naturellement, comme le matin. La période d'éveil qui suivait était connue sous le nom de "veille" - et c'était une fenêtre étonnamment utile pour faire des choses. "Les documents décrivent comment les gens faisaient à peu près tout et n'importe quoi après s'être réveillés de leur premier sommeil"
Sous la faible lueur de la Lune, des étoiles et des lampes à huile ou des "lampes à jonc" - une sorte de bougie pour les ménages ordinaires, fabriquée à partir des tiges cirées des joncs - les gens s'occupaient des tâches ordinaires, comme ajouter du bois au feu, prendre des remèdes ou aller uriner (souvent dans le feu lui-même).
Pour les paysans, le réveil signifiait le retour à un travail plus sérieux, qu'il s'agisse de s'aventurer pour surveiller les animaux de la ferme ou d'effectuer les tâches ménagères, comme rapiécer le tissu, peigner la laine ou éplucher les joncs à brûler.
Plus profondément, cette perspective historique montre que les troubles du sommeil sont un mal en grande partie propre à nos sociétés contemporaines.
Pression et culte de la performance: l’angoisse autour du bien dormir n’a jamais été aussi forte. Résultat: un tiers de la population se plaint de mal dormir. Aujourd’hui, on dort peu – une heure et demie de moins qu’il y a un siècle – mais surtout très mal
dormir de manière monophasique, c’est-à-dire en une fois, n’est devenu la norme qu’au moment de la révolution industrielle, avec l’arrivée de l’électricité. Avant, les gens allaient se coucher plus tôt.
Lorsqu’on se réveille la nuit aujourd’hui, on se met tout de suite à stresser. On se dit: comment tenir demain, comment être performant. L’angoisse nous fait entrer dans un cercle vicieux qui nous empêche de nous rendormir
Autrement dit: mal dormir n’existe pas chez eux, ce n’est pas un problème. Lorsque les humains dormaient en deux fois, se réveiller la nuit ne posait pas non plus de problèmes particuliers. Les troubles du sommeil sont en fait, en grande partie, des maladies de nos sociétés contemporaines qui ont transformé le fait de ne pas dormir en peur et en pression de ne pas pouvoir faire face aux défis du quotidien.
Restriction du sommeil, LE médicament contre les problèmes d’endormissement
Lorsqu’une personne a de la peine à s’endormir, elle pense trop souvent que la solution réside dans la prise de somnifères. Or, ces derniers sont réservés à des crises aiguës. Ils ne devraient être utilisés que pendant une courte de durée, avec une date de fin claire du traitement. Pour lutter contre les problèmes d’endormissement, la méthode privilégiée par les spécialistes est la restriction du temps passé au lit. «On propose aux gens de réduire le temps passé au lit à six heures par exemple, explique José Haba Rubio. Avec cette légère dette de sommeil, on devient content d’aller au lit.» L’idée est d’imposer de cette manière des rythmes de coucher et de lever réguliers. «Dans les problèmes d’endormissement, ajoute le spécialiste, on constate souvent que les heures auxquelles les personnes concernées vont se coucher sont irrégulières. Une fois tôt, une fois tard. Ce n’est pas bon pour nos horloges internes.» Avec ce manque de rythme, il devient difficile