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Sens de l'ihsâne
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2 décembre 2010 12:00
Assalam alaikoum


Je mets ce texte en partage, espérant qu'il sera d'une utilité pour donner plus de lumière sur le sens de l'ihsâne, l'excellence, qui est le troisième principe, ou degré, de la religion (islâm, imâne, ihsâne).


Dieu dit : « je n’ai crée les hommes et les djîns que pour qu’ils M’adorent. »
Or, les « gens de la voie » considèrent que l’ihsâne n’est rien d’autre que l’adoration parfaitement sincère (ikhlâs) de Dieu.
La sincérité, dit Junaïd, c’est ce en vu de quoi Dieu est désiré en toute chose. L’œuvre sincère est celle qui échappe à la contamination des défauts de l’âme.
La tradition citée plus haut indique deux niveaux d’adoration du Seigneur, l’adoration étant la raison d’être de la création de l’homme. Le degré le plus élevé est l’adoration-vision ou certitude du cœur et que le Saint Coran désigne par « ‘aynul-yaqîne » (la vision du cœur). C’est en ce sens, semble t-il, que le Prophète (s.s.p) a dit : « J’ai vu Dieu avec l’œil de mon cœur ». Ceux qui ont atteint ce degré voient Dieu partout, en toute chose, par suite, ils sont sans cesse en adoration, d’instant en instant. Le degré le moins élevé de l’ihsâne est la croyance ou la conscience de la Présence constante du Seigneur et que le Coran désigne par « ‘ilmul-yaqîne » (la science de la certitude).
Or, quand l’homme « voit » son Seigneur ou qu’il a conscience qu’il est sous le Regard de Celui-ci, il ne se préoccupe plus rien d’autre que de l’agrément du Maître, de sorte qu’il agit exclusivement pour Celui-ci, sans rien Lui associer. Ainsi, la foi n’est parfaite que lorsque le cœur est sincère. L’homme se soucie aussi, avant tout, de parfaire son action au maximum en s’appliquant à exécuter avec une parfaite conscience l’œuvre ainsi dédiée au Seigneur Très Haut.
L’ihsâne implique donc, à la fois, l’îmâne et l’islâm portés à leur plus haut degré de perfection : la pureté ou sincérité de la foi ou tawhîd et la beauté de l’action et du caractère. A cet égard, la tradition enseigne que le meilleur d’entre les hommes est le meilleur en caractère.
Aussi le Coran lui-même distingue t-il entre les « Compagnons de la Droite » (qui sont les simples croyants) et les « Compagnons de la gauche » (qui sont les damnés). Au-dessus des « Compagnons de la Droite » vivement les « Devanciers » (ou rapprochés de Dieu) (LVI, 10 et 11). (Ils sont) une multitude parmi les premiers et un petit nombre parmi les derniers … » (LVI, 13 et 14). Ce sont ceux que Dieu a rapprochés de Lui-même.
Les commentateurs nous disent que « servitude » et « proximité » sont deux aspects du degré spirituel suprême, l’un représentant l’extinction (fanâ’) et l’autre la permanence (baqâ’) en Dieu. Les saints s’abreuvent à « Kâfûr » en qualité de « serviteurs » et à « Tasnîm » en qualité de « proches ».
L’envoyé de Dieu (s.s.p) est le serviteur parfait de Dieu qui a réalisé l’effacement du « moi » dans cette servitude et la proximité divine ; deux de ses noms sont « Abd Allâh » (le serviteur de Dieu) et « Habib Allâh » (l’Aimé de Dieu).
Il incarne la Tradition universelle suivante (hadîth qodsi) : « Mon serviteur ne cesse de s’approcher de moi par des actes surérogatoires jusqu'à ce que Je l’aime, et quand Je l’aime, Je suis l’ouïe avec laquelle il entend, la vue avec laquelle il voit, la main avec laquelle il combat et le pied avec lequel il marche. »
C’est en ces termes que le Seigneur Très Haut recommande l’ikhlâs :
« Adore donc Dieu et voue Lui un culte exclusif ! N’est ce pas à Dieu qu’est (dû) le culte pur… ? » (XXIX, 2 et 3).
Mais l’ikhlâs est rare : il n’y a d’ikhlâs que quand l’intention est purifiée de tout autre mobile hormis Dieu. Cela exige que l’on s’observe à tout instant, que l’on soit à la fois attentif et vigilant à l’égard de tout ce que nous faisons ou disons pour découvrir les vraies intentions qui président à nos actions et discriminer entre les suggestions qui nous viennent de satan et de notre âme bestiale. Mais bien souvent on croit à tort pratiquer l’ikhlâs parce que la pureté d’intention est troublée : le plus souvent on joint au mobile pieux un autre de caractère mondain. On donnera de l’aumône pour se débarrasser d’un mendiant importun ; on rendra visite à un malade pour recevoir plus tard la contre visite, etc.
Or, l’ikhlâs consiste à agir sans aucune récompense ni en ce bas monde, ni en l’autre, si ce n’est la satisfaction de Dieu ou la recherche de Sa Face. C’est, selon Jésus (s.s.p), « faire l’œuvre pour Dieu sans désir d’être loué par les hommes… »
La vie est l’ensemble des relations nouées avec lui-même et avec tout ce qui l’entoure. Connaitre la nature de ces relations, c’est que tout dépend de Dieu, tout vient de Dieu, se manifeste grâce à Lui et retourne à Lui.
Nous sommes pour la plupart si peu vigilants dans nos relations avec les êtres que très souvent nous nous laissons entraîner, par complaisance ou par faiblesse, par peur ou par avidité, à commettre le mal sans nous en rendre compte. Inconsciemment nous devenons très vite prisonniers de formes éphémères de cette vie illusoire, absorbés dans les distractions de toutes sortes ou nous occupant de ce qui ne nous regarde pas ; gaspillant ainsi le temps précieux qu’il nous est donné de vivre. Ainsi, la plupart d’entre nous ignorent ce qu’est vraiment la vie, le sérieux et la vigilance qu’elle exige d’instant en instant. La vie est à la fois mouvement et relation ; chaque instant à sa raison d’être et ses exigences de par qu’il est le présent éternel qui manifeste la Présence divine. L’instant présent est un signe (âya) de Dieu ; lui seul nous révèle la volonté du Seigneur Très Haut et nous invite à nous y conformer. Il est à la fois discrimination et vérité. Vivre, c’est saisir cette Présence et y répondre de façon adéquate. C’est en effet par une vigilance constante en nous-mêmes et en dehors de nous que nous parviendrons à saisir cette Présence divine. Lui, Dieu est l’Extérieur et l’Intérieur, Il est le Vigilant. Mais le regard et la présence des hommes (au lieu de Dieu) conditionnent la plupart du temps toutes nos actions et tous nos propos, consciemment ou inconsciemment. Or, Lui, Dieu est la Présence et la Vie. Il n’y a de Présence et de Vie qu’en Lui.
« Il est Voyant – Où que tu te trouves là est la Face de Dieu. Il est l’Intérieur et l’Extérieur ».
La vigilance est donc le début de l’ « ihsâne ».
Etre vigilant, c’est avoir partout le sentiment de la Présence divine, savoir qu’il nous voit et nous parle, nous entend et nous guide, d’instant en instant.
Celui qui est parvenu à cette vision s’est éteint (fanâ’) ; il « voit en toutes choses les manifestations et les signes (« âyât ») d’Allâh. Le Prophète (s.s.p) disait à ce propos : « Il y a en toute chose un signe montrant qu’Il est Unique ». Au-delà des « basses terres métamorphiques » (c'est-à-dire de la multiplicité des formes relatives), l’homme peut saisir d’instant en instant, au cours de ses relations, la Présence divine qui est Vie, mouvement ; et au-delà, le Vivant qui est un Attribut de Dieu.
 
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