La probable candidate à l'investiture socialiste se démène… sauf à l'Assemblée, où l'élue des Deux-Sèvres n'est pas une parlementaire modèle
Si elle illumine l'opinion dans les sondages, Ségolène Royal brille par son absence à l'Assemblée nationale. La députée socialiste des Deux-Sèvres, élue depuis 1988, propulsée à la tête de la région Poitou-Charentes en 2004, n'est intervenue que sept fois dans l'Hémicycle depuis janvier 2004, un score qui la place au 469e rang des 577 députés. Sa déclaration la plus récente en séance remonte au 15 février 2005, pour critiquer le projet de loi d'orientation sur l'école. Depuis, c'est le silence. La parlementaire est également invisible à la commission des Lois, où elle siège officiellement. «Elle y fut autrefois beaucoup plus active», tente de l'excuser son ami Jacques Floch, élu socialiste de Loire-Atlantique.
. Ségolène Royal a surtout lâché prise sur ses thèmes favoris. En mai 2003, elle a déposé une proposition de loi sur «la prévention des violences faites aux femmes», dans la foulée d'un manifeste lancé par l'association Ni putes ni soumises. Pourtant, elle n'a pas participé aux débats parlementaires qui ont précédé l'adoption à l'unanimité, le 15 novembre 2005, d'une proposition de loi de lutte contre les violences conjugales, plus complète que la sienne, rédigée par le sénateur socialiste de l'Aude Roland Courteau. «Je n'ai pas eu de contact avec elle, j'imagine qu'elle était d'accord», relève, amusé, ce dernier.
L'ancienne ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance dans le gouvernement de Lionel Jospin a obtenu, au début de 2003, la création à l'Assemblée d'un groupe d'études sur les droits de l'enfant, qu'elle préside. Mais ce groupe, composé d'une cinquantaine de députés de tout bord, ne s'est pas réuni depuis 2004!
La députée se rattrape avec plus de 300 questions écrites au gouvernement depuis 2002. Exportateurs de cognac, enseignants, infirmiers scolaires, retraités, handicapés, pêcheurs, gendarmes, coiffeurs: Ségolène Royal relaie tous leurs soucis. «Mais les autres parlementaires deux-sévriens font de même», nuance Jacques Polvorinos, président de D4B, une radio associative de Melle, dans son fief.
«Elle a tendance à faire sa pub sur notre dos» Jean-Claude Sarrazin, qui préside le syndicat de défense du chabichou, un fromage dont la présidente de région s'est faite l'avocate, est aussi circonspect: «Elle nous avait donné un coup de main en 1990 pour obtenir le label d'appellation d'origine contrôlée, mais c'est surtout au titre du conseil régional qu'elle nous soutient depuis 2004.» «Elle a une tendance à faire sa pub sur notre dos alors que toutes les collectivités locales nous aident», renchérit Jacques Pigeau, président des éleveurs de la race parthenaise. Ségolène Royal, qui n'a pas souhaité répondre à nos questions sur ses activités parlementaires, ne se représentera pas aux législatives en 2007. Officiellement pour respecter les propositions socialistes sur le non-cumul des mandats. Vu la modestie de ses travaux au Palais-Bourbon, elle aurait pu appliquer cette règle de non-cumul plus tôt...
Rivaux fantômes
Mince consolation pour Ségolène: les autres prétendants socialistes à l'investiture présidentielle ne sont guère plus actifs qu'elle à l'Assemblée nationale. Dominique Strauss-Kahn (Val-d'Oise) n'est intervenu que huit fois dans l'Hémicycle depuis 2004, Laurent Fabius (Seine-Maritime) sept fois et Jack Lang (Pas-de-Calais) une seule. Quant à François Hollande (Corrèze), s'il comptabilise plus de 80 interventions en séance, souvent comme porte-parole du PS au Palais-Bourbon, il n'assiste presque jamais aux réunions de la commission de la Défense, dont il est membre.
et dire qu'ils sont chichement payé (merci le contribuable). ils devraient lacher quelques casquettes, ils peuvent pas être partout (cela laissera quelques places aux chomeurs)