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les savants musulmans oubliés de l'histoire
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17 juin 2005 08:06
Ibn Miskaweyh
(Que Dieu ait son âme)


ibn Miskaweyh, qui mourut à un âge très avancé en 421/1030, était un historien, un médecin et un philosophe. Il s’intéressa aux sciences et aux lettres. Il a écrit un traité d’éthique, un recueil des contes et un volumineux ouvrage sur l’Histoire Universelle sous le nom de : Kitab tadjarib el-oumam, et Tahdid el-Akh’laq ‘un traité d’Ethique’. La majore partie de ses ouvrages ne nous est pas parvenue, malheureusement. Spécialement ses ouvrages de médecine. Il avait exercé dans l’Hôpital de Bagdad, pendant plusieurs années, avant de le quitter pour celui du Khorassan. C’était un médecin zélé, humanitaire et surtout compétent. Il savait écouter les patients les soulager et les aider financièrement lorsqu’ils étaient pauvres. Nous savons très peu de chose sur sa spécialité médicale.

Mais c’est dans la médecine qu’il excellait le plus, selon ses conteporains.

Dans son principal ouvrage, Kitab tadjarib el-oumam ‘Livre des expériences des nation’, il écrivit au sujet d’une machine servant à filer la soie :
‘Avez-vous jamais vu un fileur de soie, la dévidant sur plusieurs quenouilles attachées (comme elles l’étaient) à des crochets sur des bâtons de bois (Sawladjin) ou le verre ?Je dis que je l’avais fait.’

Il poursuivit : ‘Save-vous que tout le mal que doit endurer le travailleur, provient de l’installation et de l’arrangement de la machine et ceci fait, il ne lui reste plus qu’à surveiller les queues des quenouilles et continuer à les tordre. Maintenant, nous avons arrangé les machines. les quenouilles tournent, la soie est tendue, et l’enroulement s’accomplit. Mais si nous quittons les lieux, le mouvement de rotation s’affaiblira, n’ayant plus la force motrice pour le renouveler. Il commencera à se dérouler en tournant dans le sens inverse. Personne ne sera la plus pour s’en occuper. Aussi tomberont-elles une à une et il n’en restera aucune’.

Ce récit, qui ne se veut que métaphore au cours d’un dialogue ne visait pas à une description technique complète et elle n’en demeure pas moins utile. Elle montre, en effet, qu’après le dévidage, les fils de soie étaient enroulés sur des bobines, deux ou trois étant enroulés ensemble pour les rendre plus solides, tandis que tordre le fil de soie est un procédé semblable au filage. Ibn Miskaweyh voulait parler des fuseaux multiples pour tordre le fil de soie ou d’une machine de tordage qui oriental de l’Islam. Ce fut cette machine que les Arabes devraient introduire plus tard en Sicile et qui fera son apparition en Italie à la fin du septième siècle de l’Hégire/XIIIe siècle ap.JC.
La machine peut avoir été soit un rouet, soit une roue de bobinage. Toutefois, la date du manuscrit est de loin postérieur aux débuts de l’utilisation de ces roues, comme l’indique le texte d’Ibn Miskaweyh.

Il avait une réelle vocation d’humaniste, normal puisque c’est un médecin. Il a tenté de définir la valeur organique et psychologique. La vocation terrestre et celle de l’Au-delà. Son livre Tahdib el Akh’laq ‘ le Traité d’Ethique’, dans lequel, il disait : ‘Les biens du corps et les biens extérieurs deviennent une gêne pour la quête du Bonheur, lorsque l’on en a accumulé plus qu’il en faut pour l’exercice normal de l’activité vertueuse.’

Il mourut en 421/1030.
Que Dieu ait son âme
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18 juin 2005 08:24
Ibn Badja
Que Dieu ait son âme

Avempace pour les Occidentaux

Avec Ibn Badja d’origine arabe, dont les Latins déformèrent son nom en Avempace. Né à Saragosse en 1090, il devient, très jeune, vizir, mais il est emprisonné en 1117 ar le sultan almoravide, contraint à l’exil lors de la prise de Saragosse par Alphonse Ier en 1118, réfugié à Séville où il exerce la médecine, puis à Grenade. Sous le règne de Ali ibn Youcef, il passe au Maroc, où l’on conspire pour le tuer par le poison en 1138.

Ibn Badja érige son oeuvre monumentale en pleine crise sociale et morale de l’Andalousie.

L’oeuvre de Ibn Badja prend son sens et sa grandeur dans ce contexte historique : celui de la crise sociale et morale de l’Andalousie. L’époque où vécut Ibn Badja est aussi celle où, sur le plan spirituel, se posait avec le plus de force un problème qui n’était qu’apparemment juridique : celui de la finalité de la Loi, et qui était en réalité, le problème moral essentiel, celui du sens et des fins dernières de la vie.

Au cours de cette vie tourmentée, Ibn Badja a constamment visé le même but : rappeler la fin dernière de l’homme, ce qu’il appelle ‘la conjonction de l’intellect humain avec inintelligence agente’. A travers ce langage, il s’agit de l’intégration de l’action de l’homme au dessein divin qui nous est révélé par le message.
A cette recherche, sont consacrées ses deux oeuvres fondamentales : le régime du solitaire (Tadbir al motawahid), et sa Lettre d’adieu (Rissalat el-wadaâ), qui en résume, pour un disciple, les thèmes essentiels.

Dans ce chemin de la raison vers la foi, Ibn Badja s’est heurté aux sarcasmes des sectaires et des dévots. L’un deux, El Fath ibn Khalkan, dans son livre Qalaïd el-Ikayan, disait d’Ibn Badja qu’il était :
‘Une calamité pour la religion ...il se dérobait à tout ce qui est prescrit par la Loi divine. Indifférent à la religion, il ne s’occupait que des choses vaines....Il n’avait pas de foi en Celui qui l’avait créé et formé... Il n’étudiait que les sciences mathématiques.’

Ainsi était traité le philosophe qui écrivait magnifiquement : La science n’est pas faite pour que l’homme puisse s’en servir à d’autres fins.

Ibn Badja énumère notamment et hiérarchise :

1- Les actions qui ont pour but simplement la subsistance ou la jouissance corporelle (manger, boire, vêtir, se loger, etc..) .Elles concernent notre corps et souligne Ibn Badja, il convient de ne pas les négliger.
2- Les actions qui visent à raffiner notre vie quotidienne : élégance, luxe, distraction, plaisirs, ne concernant pas seulement le corps mais l’intelligence et l’esprit : par exemple l’étude des sciences et des arts, la culture en général, tendant à notre propre perfectionnement.
3- Les actions qui ne sont pas seulement désintéressées mais qui n’ont pas un but individuel mais universel. Avec ce type d’action proprement spirituelle, ‘le solitaire’ atteint sa fin dernière.

Mais l’influence d’Ibn Badja s’exerce très au-delà, et d’abord dans la théologie et la philosophie chrétienne. Albert le Grand reprend, en citant Ibn Badja, sa théorie du possible humain et du possible divin.
Témoin principal de la philosophie islamique dans la Péninsule ibérique, Ibn Badja a été le pionnier de cette mystique rationnelle qui, faisant de la philosophie le liens entre la science et la foi, appelle à la réflexion sur les fins de la science, ce qui est la sagesse, et la prise de conscience des limites et des postulats, ce qui est le chemin de la foi.

C’est en ce sens, que Renan a pu dire que ‘La philosophie arabe est assurément un fait imense dans les annales de l’esprit humain’.

Dans la préface de sa fiction Ibn Tofaïl dit d’Ibn Badja :’Nul n’eut un esprit lus pénétrant, une vue plus sure et plus juste’.

Il est d’ailleurs significatif que le seul résumé que nous possédions de l’oeuvre disparue d’Ibn Badja sur le ‘solitaire’ soit fait en hébreu par Moise de Narbonne (au XIVe siècle), précisément dans le commentaire de celui-ci sur l’oeuvre d’Ibn Tofaïl, tant il lui semblait nécessaire de marquer la filiation.

Il ne faut pas perdre de vue que Ibn Badja disposait de son propre Observatoire, il faisait partie des grands astronomes.

Il mourut en 1139.

Que Dieu ait son âme.

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19 juin 2005 10:49
Ibn En-Nafis
(Que Dieu ait son âme)

ibn En-Nafis fut le premier à avoir décrit la petite circulation sanguine (c’est-à-dire la circulation du coeur aux poumons et des poumons au coeur).
Nous avons la preuve irréfutable que les Savants musulmans n’ont pas fait que copier les écrits grecs, au contraire, ils se sont éloignés d’eux en les dépassant, bien sûr ! Ils ont révolutionné la médecine et ouvert de larges horizons, grâce à leur maîtrise parfaite de cette discipline.


‘Ala ed-Din Abou el ‘Ala Ali ben el Haran el Qoreïchi ed-Dimasqi, de noble ascendance arabe. Remarquable médecin et auteur aux talents variés du VIIe/XIIIe siècle. En dehors de la date de sa mort, on sait peu de chose des circonstances de sa vie étant donnéqu’Ibn Abi ‘Oussaybi’a, bien que son contemporain, ne fait aucune mention d’Ibn En-Nafis dans son histoire des médecins. Mais El’Omari et Es-Safadi font état de façon détaillée de sa personne et de ses habitudes.

Né à Damas, en 607/1208, où il y étudia la médecine sous la direction de Mouhadib ed-Din Abder Rahim ben Ali, connu sous le nom d’ed-Dakhwar (mort en 628/1230). Ibn Abi ‘Oussaybi’a, de l’école d’Ibn et-Tilmidhi. Ce dernier avait à son tour formé de nombreux disciples dont plusieurs émigrèrent de Bagdad et à Damas. A côté de la médecine, Ibn En-Nafis étudia la grammaire, la logique et les sciences religieuses islamiques.

En 637/1238, il se rendit au Caire où on lui confia le poste important de médecin en chef de l’hôpital du Caire en Egypte et il devint le médecin personnel du sultan Baybars Ier. Il travailla probablement à l’hôpital Nasiri, forma nombre d’étudiants, dont le plus connu fut Ibn El-Kouf auteur d’un ouvrage de chirurgie et donna des cours de droit Shafi’ite à la médersa Massouriya. Le célèbre grammairien Abou Hayan El-Gharnati fut son élève en logique et fit l’éloge de son ensegnement. Son contemporain, le philologue ibn El-Nahas prôna son style en grammaire. Il d’enrichi et se fit construire une luxueuse maison au Caire. Il légua sa maison, sa fortune et ses livres à l’hôpital Mansouri fondé au Caire par le sultan Kalawoun et récemment achevé (683/1284).

El ‘Omari rapporte ses propos le concernant :
‘Dans son ordonnance, il n’abandonna jamais sa méthode habituelle et ne prescrivit jamais un remède composé, tant qu’il pouvait se contenter d’une drogue simple’.

Grâce à ses idées modernes sur la thérapeutique, que ses admirateurs aient vu en lui un second Ibn Sina (Avicenne). L’étendue et la profondeur de sa culture étaient impressionnantes.

L’activité littéraire d’Ibn-Nafis fut importante et étendue, ce fut principalement un commentateur, mais doué d’un esprit indépendante et d’un savoir très large. On dit qu’il écrivit de tête la majeure partie de son oeuvre sans référence à d’autres ouvrages. Ce qu’il semble confirmé par le fait qu’en général et lorsqu’il ne s’agit pas de commentaires.
Ses livres contiennent peu de références à des ouvrages antérieurs. Ses oeuvres principales sont les suivantes :

1-‘El-Kitab ech-chamil fi tib’, encyclopédie médicale qui devait comporter trois cent volumes (le volume, pris dans son sens conventionnel, compte environ quatre-vingt-dix folios), mais dont quatre-vingt seulement furent achevés, plusieurs volumes existent, dont certains autographes (voir S. Heer, sans RIMA, Tome VI (1960), pages 203-210).

2-‘El-Kitab el-muhadhathat fi el-kouhl’, exposé complet et très original des connaissances des Arabes en matière d’ophtalmologie. Il fut utilisé par plusieurs auteurs postérieurs.

3-Le Mu’djiz el-Qanoun, ‘les miracles du Canon’, extraits de toutes les parties du Canon d’Ibn Sina, à l’exception de l’anatomie et de la physiologie. C’est un manuel concis de l’ensemble de la médecine, particulièrement utile pour le praticien et, de tous les ouvrages de l’auteur, c’est celui qui eut le plus grand succès dans le monde médical d’Orient et un Occident. Il en existe de nombreux manuscrits, il a été imprimé ou lithographié plusieurs fois et a fait l’objet d’une série de commentaires et de gloses dont la plus célèbre, celle de Nafis ben ‘Iwad el Kirmani (achevée en 841/1437), a encore été lithographiée dans l’Inde pour la dernière fois en 1328/1910 le Mou’djiz ‘le Miracle’ a été également traduit en turc et en hébreu.

4-Parmi les commentaires médicaux écrits par Ibn En Nafis, le plus largement répandu est celui qui décrit les Aphorismes ‘Foussoul’. Il fit également des commentaires sur les Pronostics et sur les Epidémies.

5-Il commenta en outre les Massa’il fi et-tib de Hounaïn Ibn Ish’aq.

6-Et composa finalement un ample commentaire sur le Canon d’ibn Sina, dont il existe de nombreux manuscrits. Il y améliore la classification des matières et, en particulier, rassemble les passages relatifs à l’anatomie contenus dans les trois premières sections du canon et en fait le commentaire dans un chapitre séparé, qui a souvent été copié de façon à former un volume indépendant. Dans ce chapitre Ibn en-Nafis développe sa théorie de la petite circulation du sang. Son commentaire sur la cinquième section du Canon a été traduit en latin par le médecin et érudit de la Renaissance Andrea Alpago et imprimé à titre posthume à Venise en 1547.
Des écrits d’Ibn En-Nafis sur la logique, on possède encore son commentaire sur son propre Kitab el-Wourayqat ‘Livre des feuillets’. Ses écrits sur la grammaire et la rhétorique et son commentaire sur le Tanbih ‘l’avertissement’, ne semble pas avoir survécu, par contre le Moukhtassar fi’ilm el Hadith ‘Livre sur la science de la traduction’ a été conservé.

7-Rissala el Kamiliya fi el sira en Nabawiya que l’on peut traduire par le ‘Theologus Autodidactus’.

Ibn En-Nafis fut admiré par ses contemporains pour son érudit.

Le plus grand exploit d’Ibn En-Nafis dans le domaine de la médecine est sa théorie sur la petite circulation du sang, ou circulation pulmonaire. Partant du ventricule droit et, par l’artère pulmonaire arrivant aux poumons, puis de là, rejoignant le ventricule gauche par la veine pulmonaire. Cette théorie en contradiction ouverte avec les idées reçues de Galien et d’Ibn Sina, anticipait partiellement sur la découverte fondamentale de William Harvey. Une théorie de la petite circulation identique à celle d’Ibn En-Nafis dans ses aspects essentiels et formulée eb terme étrangement semblables, a été exposée par Michel Servet dans sa Christianismi restitutio (Vienne 1553). Un exposé de la même doctrine par Realdus Columbus (Réalto Colombo) dans ‘De re anatomica libri XV’ (Venise 1559) en est parallèle que Servet et Colombo ont eu une connaissance directe de la théorie d’Ibn En-Nafis. Grâce, selon toute apparence, à Andrea Alpago, qui passa trente ans en Syrie, voyagea beaucoup à la recherche des manuscrits arabes et est connu pour avoir traduit de l’arabe de nombreux textes médicaux.( mort en 1520).
Ibn En-Nafis mourut le 22 dhoul el qa’da 687/17 décembre 1228 à l’âge de 80 ans au Caire. Il légua toute sa fortune à l’hôpital d’El Mansour du Caire.

Que dieu l’enveloppe dans sa Miséricorde.
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20 juin 2005 14:40
Abd el-Latif
Que Dieu ait son âme

Né à Bagdad d’une grande famille arabe en 531/1161, était médecin, encyclopédiste, grammairien, juriste, naturaliste et alchimiste. C’était un grand admirateur d’Ibn Sina (Avicenne), il faisait partie du cercle du roi Salah ed-Din el Ayoubi d’Egypte (Saladin des Latins) et avait enseigné dans presque toutes les médersas des grandes villes de l’empire oriental. En quelque lieu que son existence mouvementée le conduisit, il se servait de ses yeux et d’un jugement aussi sain qu’exempt de tout préjugé. Un jour qu’il était au Caire, on lui annonça qu’un tertre situé à une centaine de distance au nord-ouest de la ville et sur lequel s’élevait une véritable montagne de squelettes ?. Mais c’était exactement ce qu’il cherchait !

Il raconta lui-même la découverte :

‘Nous sommes sortis de la ville et avons gagné le tertre en question, nous y avons trouvé en effet, des milliers d’ossements, nous les avons examinés avec le plus grand soin et avons certainement tiré de cet examen approfondi des connaissances beaucoup plus vastes que celles que nous pourrons puiser dans les livres. Galien, nous avait enseigné que la mâchoire inférieure se composait de deux os reliés par une suture, or, nous avons examinés plus de deux mille mâchoires inférieure est faite d’un seul os, sans la moindre suture ! Quant au sacrum, il ne se compose pas de six os comme l’affirmait Galien, mais en règle générale d’un seul.... Les preuves que nous fournissent nos sens sont beaucoup plus convaincantes que celles qui ne se fondent que sur l’autorité d’un homme’. ( C’est-à-dire que Galien avait tout faux en Anatomie).

Il était l’ami intime de Salah ed-Din el Ayoubi, (Saladin des Occidentaux ), il était avec lui à Jérusalem en 561/1192, il avait passé quelques années avec lui en Egypte, puis après un circuit qui l’emmena jusqu’en Arménie,ensuite il finit par regagner Bagdad via Alep.

Son livre le plus connu en Occident est une géographie de l’Egypte, et le récit des invasions mongoles, sans oublier le célèbre livre d’anatomie humaine, qui servit longtemps à l’enseignement de cette matière, tant en Orient qu’en Occident.

Il mourut en 692/1231 à Bagdad
Que Dieu ait son âme

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20 juin 2005 14:51
salam, bonjour, smiling smiley

Baraka allah ou fik smiling smiley

tawmat smiling smiley
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20 juin 2005 21:07
allahé jazik bikhaïre a tawmat smiling smiley
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20 juin 2005 21:11
Pharmaciens et botanistes musulmans

Tout médecin arabe était son propre pharmacien, lorsqu’un médecin prescrivait un traitement à son client, il le lui procurait sans le secours d’un soi-disant pharmacien ou autre.
Les arabes utilisaient déjà les antibiotiques, la pénicilline et l’aspergille.

C’est alors que chez les arabes, le champ d’action du préparateur fut nettement séparé de celui du médecin, une nouvelle profession était née, celle du pharmacien, par sa formation et les responsabilités qui étaient les siennes, ce praticien jouit dès lors d’un prestige infiniment supérieur à celui des marchands de drogues des époques antérieures.

Les arabes furent les premiers à créer des pharmaciens publiques, et cela dès 880, el-Mansouri régnant, ils équipèrent, en outre, chaque hôpital d’une pharmacie complète et créèrent des pharmacies militaires attachées aux hôpitaux avancés.

Depuis El-Mamoun, c’est-à-dire depuis le IXe siècle, l’ensemble des services pharmaceutiques, y compris le service de santé de l’armée, était soumis au contrôle de l’état. De même que pour le corps médical, on désignait dans chaque ville un doyen du corps pharmaceutique qui examinait les étudiants en pharmacie et leur délivrait une licence professionnelle.



Ibn El-Baytar
Que Dieu ait son âme

Ibn El-Baytar fut de longues années durant président du corps pharmaceutique du Caire, l’ouvrage scrupuleusement préparé, d’Ibn El-Baytar, le plus grand botaniste arabe, renfermait touts les connaissances pharmacologiques de son temps, était un chef-d’œuvre d’étude scientifique. Il pu finalement consigner les noms, modes d’emploi, succédanés et formules de plus de mille sept cents cinq (1705) drogues végétales, ceci indépendamment des substances animales et minérales.

J’ai choisi Ibn El-Baytar pour illustrer les botanistes, parmi eux il y a également : er-Razi, Ibn Sina, El-Idrissi et El-Ghafiqi, et bien d’autres.


Botaniste de Malaga, il était le premier à avoir écrit une encyclopédie pharmaceutique.
Ibn Mohammed Abd Allah Ibn Ahmed Ed-Din Ibn El-Baytar El-Malaki, botaniste et pharmacologue originaire de Malaga, où il naquit à la fin du VIè/XIIè siècle d’une famille arabe. Il fit ses études à Séville et herborisa aux alentours de la ville avec ses maîtres Abou El-‘Abbès En-Nabati, ‘Abd Allah Ibn Salih et Abou El-Hadjadj.

Vers 617/1220, il émigra en Orient, après avoir traversé l’Afrique du nord (Maroc, Algérie et Tunisie), il visita l’Asie Mineure et la Syrie et, à son arrivée en Egypte, il fut nommé par le gouverneur El-Ayoubi El-Malik El-Kamil directeur général des herboristes du Caire. Il accomplit plusieurs excursions scientifiques. Il s’installa ensuite à Damas où il eut pour élève Ibn abi Ousaybiya, avec qui il herborisa.

Voici, les intentions qui m’ont guidé dans la composition de cet ouvrage, écrit Ibn El-Baytar :

1- ‘Dresser un tableau synoptique complet des remèdes simples et de leurs indications, mon ouvrage contient tout ce que l’on peut trouver dans les cinq volumes de Dioscoride et dans les six volumes de Galien, ainsi que les théories des médecins anciens et contemporains s’y référant. Y sont mentionnés tous les remèdes végétaux, animaux et minéraux, pour chacune des indications fournies, je renvoie à son auteur.
2- Ne rapporter des théories des auteurs anciens et modernes que ce dont mes observations et expériences personnelles m’ont permis de vérifier l’exactitude, et laisser de côté tout ce dont je ne pouvais contrôler la véracité ou qui se révélait contraire à la réalité (elles furent nombreuses).
3- Eviter les répétitions, sauf dans les cas où elles sont nécessaires à la clarté de la description.
4- Utiliser l’ordre alphabétique pour permettre à l’étudiant de trouver rapidement ce qu’il cherche.
5- Attirer particulièrement l’attention sur chacun des remèdes qui ont été jusqu’ici soit incorrectement employée, soit incomplètement décrits par les médecins anciens ou modernes qui se sont basés exclusivement sur des connaissances livresques.
6- Donner chaque fois que possible dans chaque langue le nom des diverses drogues avec son orthographe et sa prononciation exacte, dûment vérifiées par moi-même au cours de mes voyages’.




Ses principales œuvres sont :

1 El Moughni fi el edwiya el moufrada. ( Le Vidal actuel) dédié à el-Malik Es-Salih Nadjim Ed-Din Aiyoub, et où il traite des simples appropriés à chaque maladie.
2 El Djami’li moufrada el adwiya. (Vidal dans lequel il ajoute la diététique) : dédié au même souverain (édition du Caire 1291/1874 bonne traduction française de Leclerc, dans Notices et extraits, XXIII, XX et XXVI (1877-1883), traduction allemande de J. Von Sontheimer, (Stuttgart 1840-1842), dans cet ouvrage, l’auteur présente dans l’ordre alphabétique quelque mille quatre cent (1400) simples remèdes appartenant aux règnes animal, végétal et minéral, en se fondant sur ses propres observations ainsi que sur plus de cent cinquante (150) autorités, parmi lesquelles se distinguent Er-Razi, Ibn Sina, El-Idrissi et El-Ghafiqi, Meyerhof et Sobhy (The abridged version of the book of simple drugs of El-Ghafiqi by Gregoriu abou El-Faradj (Farag Barhebraeus), Caire, fascicule (1932, 32-33) croient que le Djami’ d’Ibn El-Baytar est un simple plagiat de la pharmacopée d’El-Ghafiqi enrichie d’additions des ouvrages de ses maîtres, abstraction faite de cette affirmation douteuse (d’autant que le concept de propriété intellectuelle n’était pas au moyen âge le même qu’aujourd’hui). Cet ouvrage exerça une influence notable tant à l’Occident qu’à l’intérieur du monde islamique, par exemple sur l’arménien Emir Dowlat.
3 Mizan el-tabib. (La balance du médecin)
4 rissala fi el aghdiya wel awiya. (Opuscule sur l’alimentation et les médicaments).
5 Makala fi limoun. (Les bienfaits du citron)
6 commentaire de Dioscoride dont on a retrouvé un manuscrit et qui contient un inventaire de cinq cent cinquante drogues figurant dans les quatre premiers livres de dioscoride, les termes techniques en arabe sont fréquemment accompagnés de leurs équivalents latins et berbères.

En 1758 parut une nouvelle édition d’une partie de l’ouvrage de pharmacopée d’Ibn El-Baytar en 1830, les nouvelles pharmacopées européennes continuaient encore à puiser aux sources arabes.

Certes, Ibn el-Baytar a défini le mot ‘Baroud’ en 638/1240 et de nombreux historiens donnèrent à cette date une importance indue, le salpêtre était connu bien avant, et sa désignation comme ‘Baroud’ par ebn El-Baytar ne signifie pas qu’il fut inconnu auparavant ; il était certainement déjà connu bien que sous d’autres noms. Le mot baroud était d’usage courant au Maghreb, non seulement parmi les médecins mais aussi parmi le peuple, le fait qu’il se soit infiltré au niveau du grand public indique qu’il devait être connu depuis un temps considérable.

Ibn el-Baytar a non seulement inclut dans son ouvrage les travaux de Diocride et ceux de Galien, comme il le dit si bien lui-même, mais, il prit soin de les corriger au préalable à cause de leur confusion et du désordre dans lequel ils furent rédigé. Ensuite, il les a compléter à cause des lacunes et augmenter de nouvelles découvertes faites par ses soins, tout en les dotant de commentaires explicites.

Il disait :’les travaux des anciens sont insuffisant et confus pour les présenter aux étudiants. Il faudrait les remanier et les compléter, afin que ces derniers en tirent le maximum de profit’
C’est ce qu’il a fait, et le fit très bien.

Il mourut à Damas en 646/1248
Que Dieu ait son âme
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21 juin 2005 09:33
Chimistes musulmans

Selon les propres dires d’un chimiste allemand, les Arabes,il y a trente ans à peine, ont ‘sauvé la vie avec leur café carbonisé’, rapporta en Allemagne ce remède prodigieux, où on l’empoie avec succès dans le traitement d’un grand nombre d’affections inflammatoires aiguës ou chroniques. Les Arabes fabriquaient également des pommades adhésives qui formaient emplâtre en séchant.

La médecine doit enfin à la chimie arabe toute une série de nouvelles préparations médicamenteuses : le sirop obtenu par la distillation d’extraits végétaux additionnés de manne ou de sucre et qui joue dès le début un rôle important. Le julep tisane rafraîchissante et moins centrée que le sirop. Les ‘fruits candis’ ( de l’arabe ‘qand’ : sucre), confits dans du miel ou du sucre, Er-Razi donne le nom de sief à un remède pour les yeux présenté sous forme de pastille. Le nom de roh pilules d’un transport et d’une absorption facile et qui sont faites de la sève de certaines plantes concentrée par évaporation.




Djabir
Que Dieu ait son âme

La multitude des termes techniques passés du vocabulaire arabe dans toutes les langues et que les maîtresses de maison aussi bien que les chimistes ne cessent d’avoir à la bouche rappelle aujourd’hui encore l’œuvre immense réalisée par les Arabes dans le domaine de la chimie. Et d’abord : chimie et alchimie, ensuite : alambic, alcali, alcool, aldéhyde, alhandal, alizarine, aludel, alun, amalgame, aniline, antimoine, araq, azuré, bédegar, benjoin, benzène, bézoard, borax, colcotar, drogue, droguerie, élixir, kali, lapis-lazuli, laque, marcassite, natron, réalgar, soude, talc, tincal, sirop, sucre, julep, candi, etc.

Geber pour les Latins.

Djabir ben Hayan ben Abd Allah el-Koufi Es-Soufi, l’un des principaux représentants de l’alchimie arabe primitive. Er-Razi en personne disait en parlant de lui : « Notre maître Djabir ben Hayan dit’

De descendance arabe, son père Hayan était droguiste à koufa , Djabir prend le nom d’El-Koufi, natif de Koufa aux environs de 119/749, ce fut l’homme qui éclaira l’humanité par sa découverte des corps importants dans le domaine de la chimie, les alcools, et met en pratique le procédé fondamentale de la chimie : ‘La distillation’.

Il divisa les minéraux en trois groupes : les alcools devenant volatiles sous l’effet de la chaleur, les métaux et les substances non malléables qui peuvent se réduire en poudre, il mentionna l’acide nitrique et décrivit plusieurs procédés propres aux applications industrielles de la chimie.

Djabir remplaça les procédés simples de fusions des métaux jusque là utilisés par un procédé de dissolution dans l’acide azotique, l’acide sulfurique, l’acide chlorhydrique et l’eau régale. Ce qui lui permit , ainsi qu’à ses disciples, d’effectuer de multiples combinaisons, de fabriquer entre autres de l’oxyde de mercure, du cinabre, de l’arsenic, du chlorure d’ammonium, du nitrate d’argent, de l’alun, du sulfate de cuivre, de la potasse caustique, de la soude caustique, du lait de souffre, du foie de souffre, etc.

Il différencia les acides des alcalis, il constata l’augmentation de poids des métaux par oxydation et sulfuration, il fut le premier à remarquer que le feu s’éteignait en l’absence d’air, il mit au point les opérations chimiques fondamentales de l’évaporation, de la sublimation, de la cristallisation, de la calcination, du filtrage, de la distillation, différenciant la distillation directe de celle obtenue au bain-marie ou au bain de sable.

Il utilisa à cet effet l’ingénieuse production des verriers syriens et égyptiens, ceux d’Alep en particulier réalisaient de précieux articles d’exportation ; les cornues, éprouvettes et tubes de verre pénétrèrent ainsi dans les laboratoires.

Les villes syriennes assistèrent à l’éclosion des appareils de distillation inventés par les Arabes : l’alambic et l’aludel, Abou el-Qacim (Aboulkassis) utilisait pour la distillation un four spécialement conçu à cet effet, et dont le combustible se renouvelait automatiquement, il assurait l’étanchéité des récipients de verres emboîtés les uns dans les autre par un calfeutrage de bandes de toile.

La distillation permettait de purifier le vinaigre, de brûler le vin , de fabriquer l’araq à partir de jus de datte fermenté, ainsi que d’épurer l’eau (l’eau distillé), qu’on pu dès lors utiliser dans la préparation pharmaceutique. Er-Razi fut le premier à fabriquer par ce procédé de l’acide sulfurique et de l’alcool pur à partir de liquides contenant de la fécule ou de sucre. Alcool est un mot arabe qui signifie littéralement ‘chose subtil’ et qui à l’origine désignait la fine poudre d’antimoine utilisée par les ophtalmologistes.

Djabir et l’acide nitrique

L’historien de la chimie E.J.Holmyard cit une description de la préparation de l’acide nitrique basée sur le manuscrit arabe Sandouq el-hikma ‘le coffret de la sagesse’ comme suit :
‘Prenez cinq parts de fleurs de nitre pur, trois parts de vitriol de Chypre et deux parts d’alun de Yémen. Réduisez les substances en poudre, séparément, jusqu’à ce qu’elle deviennent comme de la poussière, puis placez-les dans un flacon, bouchez le flacon au moyen de fibres de palmier puis attachez-le à un récipient de verre. Ensuite, renversez le dispositif et chauffez la partie supérieure (c’est-à-dire le flacon contenant le mélange) à feu doux , il s’écoulera alors, sous l’effet de la chaleur, une huile semblable au beurre de vache’

Djabir et l’eau régale

‘L’eau régale était un mélange d’acides nitriques et chlorhydrique, on l’obtenait en ajoutant du sel ammoniac au nitrate et au vitriol, puis en distillant le tout’.

Djabir et le verre

Pour obtenir un verre de couleur limpide, en plus de ces substances principales, de la magnésie (dioxyde de manganèse) était ajoutée afin d’obtenir un verre limpide et transparent non coloré. C’était possible car, quoique de nombreux sables contiennent suffisamment d’oxyde de fer pour donner un verre verdâtre ou brunâtre, le dioxyde de manganèse oxyde de fer neutralise la couleur jaunâtre qui résulte par sa propre teinte violacée, cette propriété n’était pas connue dans l’Antiquité, mais elle fut observée par Djabir et fut très souvent mentionnée dans la littérature arabe.

Des instructions analogues figurent dans l’ouvrage latin Summa Perfections de ‘Geber’ qui est une traduction d’un manuscrit de Djabir, éventuellement son Kitab el-istitmam ‘Livre du parachèvement du savoir’

Djafar es-Sadiq (mort en 147/756) en qualité de professeur de Djabie disait que Djabir était très brillant, d’une intelligence bien au-dessus de la moyenne, c’était un phénomène en quelque sorte.

Ses ouvrages :

1- Hal er-romouz wa mafatih el-kounouz (Signe et clefs des trésors)
2- Koutoub el-mawazin (livres des balances)
3- Le corpus.

L’œuvre Koutoub el-mawazin ‘Livre des balances’, exposé des bases théoriques et plus philosophiques de l’alchimie et de toutes les sciences occultes ; les livres consistant en traités isolés approfondissant certains problèmes des ‘Koutoub el-Mawazin’. Ces quatre collections marquent autant d’étapes successives dans le développement de la doctrine faut y ajouté plusieurs autres collections mineures traitant de l’alchimie, puis des traités sur la philosophie, sur l’astronomie et l’astrologie, les mathématiques, la médecine, et enfin des écrits religieux.
Cette immense littérature qui comprend l’ensemble des sciences antiques reçues en Islam est l’œuvre des disciplines suivantes : l’alchimie( qui reste toujours au premier plan), la médecine, l’astrologie, la télesmologie, la doctrine des qualités spécifiques des choses et la génération artificielle des êtres vivants, étant donné que nous sommes souvent mal renseignés sur les disciplines correspondantes dans la science antique, les écrits de Djabir permettent de restituer dans la science grecque des côtés intéressants qui ont été considérés comme perdus. L’alchimie djabirienne se distingue foncièrement de tout ce qui nous est conservé de l’alchimie antique. Elle évite sciemment l’allégorisme hermétique (de provenance égyptienne), représentée dans l’antiquité par les écrits de Zosime et autres et remis en honneur en Islam la plupart des alchimistes tels qu’Ibn Oumayl, la Tourba philosophorum est une science expérimentale, non seulement Djabir dépoussiéra les écrits antiques, mais joua un rôle prépondérant dans son renouveau, avec ses ajouts, ses inventions et découvertes il révolutionna le monde de la chimie

Aucun ouvrage alchimique de l’islam ne témoigne d’une connaissance aussi vaste de la littérature antique et possède un caractère aussi encyclopédique que les écrits de Djabir.

Les arabes avaient conçus une variété d’analyse chimique, pénétrant la texture intime des corps, Djabir, lui mesurait la quantité des qualités élémentaires, qui entrent dans leur composition. Grâce à lui les notions qui furent à la base de ces évaluations étaient d’une précision étonnante, il se trouve que les chiffres transmis, résultant des pesées effectuées correspondant à une réalité particulièrement incontestable.

Le principe fondamental de la science de Djabir est celui de mizan ‘balance’, montre bien le syncrétisme scientifique de Djabir-Mizan (la balance) signifie :
1- Le poids spécifiques
2- La mesure dans un mélange de substances
3- Une spéculation sur les lettres de l’alphabet arabe qui sont mises en rapport avec les quatre qualités élémentaires (froid, chaud, sec, humide).
4- Mizan est encore le principe métaphysique par excellence, symbole du monisme scientifique de Djabir
5- Enfin, mizan dérive d’une explication allégorique des indications coraniques sur la balance du jugement dernier. Cette théorie se retrouve de même sens dans la gnose musulmane et c’est par elle que Djabir relie son système scientifique à sa doctrine religieuse.

Djabir déclare que sa science lui a été révélée par son maître Dja’far es-Sadiq, c’est à cette mine de sagesse que remontent toutes ses connaissances.

Les écrits de Djabir ont fortement influencés le développement de l’alchimie arabe postérieure. Par la suite, plusieurs savants le citent, et nombre d’entre eux en ont composé des commentaires. Plusieurs livres du corps ont été traduits en latin.

Kraus s’est intéressé à l’aspect philosophique et gnostique de la pensée de Dajbir ‘Geber’, à propos de la théorie de balance (mizan), il écrit : ‘C’est la loi mathématique saisissable de l’Univers ; elle est à la base de toute science’ ( Studien zu Jabir ibn Hayyan’, Isis, tome XIV, 1930). Holmyard, quant à lui, s’est attaché à marquer la valeur scientifique de cette œuvre : ‘La caractéristique particulière de Djabir est qu’en dépit du fait qu’il conduit au mysticisme et à la superstition, il a reconnu alchimiste antérieur…’ (op. citation, page 56).

L’esprit pratique de Djabir l’amena à s’intéresser aux applications : fabrication de l’acier, raffinement des métaux, préparation des vernis, procédés pour teindre les étoffes et les cuirs.

La science Antique et Médiévale (des origines à 1450), sous la direction de René Taton, Editions P.U.F. Paris 1966. page 508-509.
Holmyard dit L…en dépit du fait qu’il conduit à la superstition)
Vous avez vu un scientifique superstitieux ? jamais, que dire d’un Djabir Musulman et savant par surcroît de cette envergure, être superstitieux jamais au grand jamais Djabir n’a été superstitieux, dites-moi que c’est une méprise ?..


Il mourut en 187/815.
Que dieu ait son âme
A
21 juin 2005 11:26
Bonjour,
Tu es bien matinale sur le forum ... et quelle érudition !

Abdellatif d'Occident.
r
25 juin 2005 09:36
Mou’iz Ibn Badis
Que Dieu ait son âme

La civilisation arabe où l’instruction et les arts jouaient un rôle capital, la manufacture des matériaux destinés à l’écriture et à la peinture était indispensable, il existe plusieurs ouvrages en arabe, techniques très détaillées, concernant la fabrication du papier, la réalisation d’encre, de teintes et de colles, ainsi que la reliure et d’autres articles apparentés. ‘Oumdat el Kouttab’ ‘le manuel de soutien du copiste’ d’El-Mou’iz Ibn Badis est l’un de ces ouvrages bien qu’il en existe d’autres traitant du même sujet.

El-Mou’iz Ibn Badis né en 416/1025. Dans son kitab ‘Oumdat el Koutab’ ‘Livre de soutien des copistes’ détaillait comment de la limaille d’argent en poudre mélangée à du vin distillé pouvait élaborer un bon moyen d’obtenir une encre argentée.

(Le manuel de soutien des copistes) d’Ibn Badis énoncé des détails, non seulement sur les encres colorées, mais encore sur les peintures à l’huile et les laques, ces pigments étaient à la plume ou à la brosse, et ils servaient à écrire et à peindre des miniatures sur papier, cuir, bois et autres métaux.

Le coloris noir, la substance colorante commune était le carbone préparé à partir de la suie ou de charbon de bois spéciaux.
Le ton blanc provenait essentiellement de céruse, quoique de la poudre blanche d’os, lui était parfois amalgamée.
Les teintes rouges étaient disponibles dans des tonalités variées, leurs composant principaux étaient le cinabre.
La forme rouge ou cristalline du sulfure de mercure et le plomb rouge, bien que l’on utilisait parfois un minéral de fer argileux contenant des veines rouges dans l’argile.
La laque, incrustation résineuse rouge foncé, déposée sur certains arbres par l’insecte à laque (Lacifer lacca), était également traitée pour son pigment et des indications détaillées, relatives à sa préparation furent publiées.

Les pigments jaunes venaient essentiellement de l’orpiment (Zarnikh asfar) trisulfite d’arsenic bien que l’ocre jaune ( sorte de minerai de fer argileux) fût également utilisé. En outre, le massicot (monoxyde de plomb) est mentionné dans les textes arabes d’Ibn Badis, également le safran, mêlé avec d’autres pigments.
Les pigments bleus provenaient du lapis-lazuli, mais lazurite(forme de carbonate de cuivre) était également utilisée ainsi que l’indigo.
Les pigments verts dérivaient essentiellement du vert-de-gris (zindjar), carbonate de cuivre proprement dit, et de la malachite, en outre, différents vert y compris ceux de la couleur des plantes, étaient fabriqués en mélangeant d’autres variétés de pigments.
Lorsqu’ils étaient à base d’eau, tous ces pigments nécessitaient un fixateur intermédiaire, qui était mélangé normalement avec le pigment. La gomme arabique était le fixateur le plus commun. Mais les colles (notamment la colle de poisson) et la glaire ‘étaient également utilisées. Les couleurs à l’huile étaient essentiellement utilisées pour les miniatures dans les livres et pour le revêtement de surface comme le bois.





Ibn Badis et la fabrication de papier

Le onzième chapitre du livre décrit la méthode de fabrication du papier à partir du lin, et se présente comme suit :
Description de la fabrication du papier talkhi :

‘Prenez du lin blanc et ôtez-lui ses fétus de paille, trempez-le dans l’eau et peignez-le à l’aide d’un peigne jusqu’à ce qu’il se ramollisse. Puis trempez-le dans l’eau de chaux vive durant un jour et une nuit jusqu’au matin. Puis pétrissez-le à la main et étalez-le au soleil, jusqu’à ce qu’il sèche, remettez-le dans une nouvelle eau de chaux vive, laissez-le trempé toute la nuit jusqu’au matin, pétrissez-le à la main de nouveau et étalez-le au soleil. Répétez l’opération trois, cinq ou sept jours de suite, si vous changez l’eau de chaux deux fois par jour, ce serait plus rapide.

Lorsqu’il devient extrêmement blanc, découpez-le avec des ciseaux en petits morceaux, puis trempez l’ensemble dans de l’eau douce pendant sept jours également en prenant soin de changer l’eau tous les jours. Une fois que la chaux vive s’élimine, broyez-le dans un mortier pendant qu’il est encore humide, lorsqu’il se ramolli qu’il n’y reste plus de grumeau, trempez-le en solution avec de l’eau dans un vase propre, jusqu’à ce qu’il deviennent soyeux. Le moule doit avoir la forme d’un panier en roseaux, avec des parois ajourées. Mettez un vase vide sous le moule, agitez le lin à la main et versez-le dans le moule. Remuez-le à la main de manière uniforme et homogène, lorsqu’il est homogène à l’intérieur du moule, et lorsque vous avez atteint le résultat désiré, déposez-le sur un grand plateau, puis reprenez-le jusqu’à ce qu’il sèche et tombe tout seul. Prenez alors de la farine de blé et de l’amidon en quantités égales, pétrissez l’amidon dans l’eau froide jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de grumeaux, faire bouillir de l’eau et versez-le lentement sur le mélange de farine jusqu’à ce qu’il soit peu épais. Prenez le papier et peignez-le à la main, puis placez-le sur des roseaux. Lorsque toutes les feuilles de papier ont été peintes et séchées, peignez-les sur l’autre face, remettez-les sur un plateau et arrosez-les légèrement avec de l’eau froide, ramassez les feuilles de papier, empilez-les, puis polissez-les, comme vous polissez le tissus, ainsi vous obtenez du papier de première qualité, si Dieu le veut’.

La méthode de base décrite par Ibn Badis ne fut pas le seul procédé utilisé. Il semble que son livre ait été adressé aux érudits et aux copistes, pour leur apprendre comment fabriquer l’encre et le papier et comment relier les livres pour leur épargner ainsi l’achat de ces matériaux, ou la nécessité de chercher un tiers pour faire ce travail a leur place. Les méthodes industrielles avaient recours à un équipement plus important et plus mécanisé.

Ibn Badis et la reliure des livres

Un des chapitres de l’ouvrage d’Ibn Badis commençant ainsi :Chapitre douze : de sina’a ‘la fabrication’ de la reliure et de l’usage de tout son outillage de façon à ce que l’on n’ait pas à recourir aux services d’un relieur. Avec des descriptions de la tranche, de la pierre à aiguiser, du pressoir, du maillet, des aiguilles, des règles et du compas.

Il donne ensuite des détails sur tous les outils nécessaires à la décoration des couvertures de cuir. Mais l’ouvrage d’Es-Soufiyani est encore plus détaillé, puisqu’il était lui-même relieur.

Mou’iz Ibn Badis mourut en 453/1061
Que Dieu ait son âme

r
25 juin 2005 09:36
zoologue musulman

El-Djahidh
Que dieu ait son âme

El-Djahidh disait : ‘Les Arabes sont la référence vu leur compétence dans la connaissance des animaux, en zoologie, je m’appuie essentiellement sur l’expérience des Arabes bédouins dans ce domaine. Toutes les espèces animales, depuis les bêtes féroces jusqu’aux produits de croisement, en passant par les bêtes de sommes, sont répandues dans les régions sauvages, les déserts, les gorges des montagnes, les vallées, les marais, les fourrés, les terrains boisés ou sablonneux et les cimes. Les bédouins ont grandi, vécu au milieu de ces animaux, ils ont installé leur demeure, ils se sont établis dans leur territoire et ils vivent environnés par eux ‘.

Abou ‘Othman ‘Amir ibn Bahr, il naquit en 160/777 à Bassora en Irak, plus connu sous le surnom d’el-djahidh, issu d’une famille arabe de pure souche. Il appartenait à un milieu très modeste, sa mère le tournait en dérision, parce qu’il ne ramenait pas assez d’argent.

Le zoologue arabe laissa un livre intitulé Kitab el-Hayawen ‘Livre des animaux’, est une sorte de bestiaire, où l’on voit apparaître une institution de l’évolution des espèces, des considérations sur la psychologie animale, sa classification est méthodique et d’une clarté sans précédent.

Voyons voir le surnom d’el-Djahidh, ce surnom veut dire en arabe (celui dont les yeux sont exorbités), effectivement, Abou ‘Othman, puisque c’est ainsi qu’il voulait qu’on l’appelle, était un homme de taille moyenne, de constitution physique normal, un visage sympathique,, mais ses yeux étaient exorbités, c’est lors de la croissance que les yeux avaient atteint leur taille d’adulte normal, mais les orbites n’ont pas suivies, et c’est ainsi que les yeux qui étaient de taille tout à fait normale logeaient dans de petits orbites, d’où l’extériorisation des yeux. Ce surnom passa à la postérité, sans qu’il ne puisse rien y changer, hélas ! et pourtant, il aimait être appelé Abou ‘Othman.

L’orientaliste allemand Mez le comparait à Voltaire et Charles Pellat de l’assimiler : ‘Effectivement, c’est à Voltaire, qu’il fait le plus communément songer, mais comme certains passages de ses oeuvres s’apparentent à Rabelais, à La Fontaine, à La Bruyère, à Molière, à Descartes et à Darwin’.

Comment un orientaliste de la notoriété de Mez, peut-il raisonner de cette manière ? Il aurait été plus simple d’inverser les rôles, c’est-à-dire, pour être plus honnête, il fallait qu’il dise :’El-Djahidh a énormément influencé Voltaire’ Ou bien : ‘L’influence d’El-Djahidh sur Voltaire était considérable’.

Quant à Charles Pellat, il aurait mieux fait de dire : ‘L’impact d’El-Djahidh sur Rabelais, La Fontaine, La Bruyère, Molière, Descartes et même Darwin, était prépondérante, ‘A mon humble avis, c’est plus légitime, plus honnête, plus logique, plus raisonnable et plus judicieux, il n’y a qu’à comparer leurs dates de naissance respectives, ces messieurs attachent la charrue avant les boeufs, pourquoi ?’

El-Djahidh est un personnage émérite et ses oeuvres sont d’une richesse hors du commun, c’est une figure marquante de la culture arabo-islamique, il a écrit plus de trois cent ouvrages, très peu d’ouvrages nous sont parvenus. La liste nous donnera une idée de l’hétérogénéité de son oeuvre :

1- El ma’ch we-l ma’ad ‘la vie future et la vie terrestre’
2- Kitmen es-ser wa hifd el-lissan ‚l’art de garder un secret en tenant sa langue’
3- Kitab fi el-djed we-l hazl ‘livre sur le sérieux et le plaisir’
4- Kitab el boukhala ‘livre sur les avares’
5- Fasl ma bayna el-‘adawa we-l-hesd ‘Différence entre l’hostilité et la jalousie’
6- Kitab el Hayawen ‘Le bestiaire’
7- El Qadi we-d-doubaba ‘le cadi et la mouche’
8- Bayan we-t-bayin ‘ Preuve et démonstration’

Son livre sur les animaux dénote une très vaste culture, un savoir faire exceptionnel et une connaissance précise des moeurs animales. Un bel esprit critique qui fourmille de réflexions fondées sur des témoignages solides. La plus étonnante est la description exacte de la famille des marsupiaux tels que les kangourous entre autre.

Entre autre, plusieurs interprétations de songes d’Ibn Sirin sont citées dans Kitab el-Hayawan ‘le livre des animaux’.

Une des plus grandes oeuvres d’El-Djahidh fut traduite et annotée par Charles Pellat c’est : Kitab el boukhala ‘le livre des avares’ (Unesco, commission de Beyrouth pour la traduction des chefs d’oeuvres, Paris 1951.)

Mohammed Addad donna une version française de Kitab et-tarbi’ we-t-tadwir ‘livre du carré et du cercle’, une oeuvre grandiose par son forunit une idée exhaustive de la diversité de l’oeuvre d’El-Djahidh.

Dans son Anthologie du livre des Animaux, il écrit un hymne au livre d’une beauté jusque là inégalable, la culture pour lui fut une chose sacrée, enchanteresse, de noble et d’incomparable. C’est tout simple son amour pour la lecture et devenu légendaire parmi les Arabes et les non Arabes.
Il fit la connaissance de plusieurs pays, la Syrie entre autre, ayant atteint l’âge de quatre vint trois ans, il fut la victime d’une hémiplégie heureusement gauche, cela lui a permis de continuer à écrire, puisqu’il était droitier. Il prit cette atteinte avec beaucoup de philosophie et d’humour, lorsque les gens lui demandaient ce qu’il lui était arrivé il répondait en souriant : ‘La moitié de mon corps est glacée, l’autre brûlante’.

Quatre vint et onze d’expérience humaine et littéraire, c’était un défenseur inconditionnel de la Prophétie de Mohammed ibn Abdallah (SAW), du Coran et de la lignée des Califes bien guidés (Abou Bakr, ‘Omar, ‘Othman et Ali (que Allah les agrée). C’était un partisan des Abbassides et d’un imam unique, il composa plusieurs ouvrages là-dessus, expliquant dans un style propre à lui, clairement et explicitement le pourquoi des choses, gagnant à sa cause les plus récalcitrants. Il était partisan de la recherche d’une définition des conditions d’un nouveau pacte, d’une nouvelle alliance d’intégration politico-religieux.

Il aspirait à l’intégration au niveau social par un nouveau modèle d’homme, qui puisse harmoniser avec l’hétérogénéité des ethnies qui compose l’empire musulman, son but est de rassembler, de rapprocher et d’unir l’ensemble de ces ethnies. Cela ne suffisait pas pour lui, il voulait aller au delà, par l’intégration au niveau culturel, il désirait une élaboration d’une culture permettant au Musulman d’avoir des atouts afin de briller en société, de manipuler et de maîtriser codes et signes culturels contrôlés et échangés par les sociétaires de la structure sociale arabo islamique. C’est dans ce cadre qu’il écrit Bayan we-t-bayin ‘preuve et démonstration’, cet ouvrage représente l’une des plus grande somme de l’éloquence arabe, El-Djahidh fut pendant plusieurs siècles une référence majeure.

C’est au cours du siècle d’el-Djahidh, que les recueils de Hadith ‘tradition’ du Prophète mohammed ibn Abdallah (SAW) d’El-Boukhari et de Mouslim furent collecté, ils n’étaient pas encore composées du vivant d’El-Djahidh.
Toujours au cours de son siècle, son objectif fondamental était fahm wa ifham de ‘comprendre et de faire comprendre’, trouver un sens aux choses et aux êtres, ensuite communiquer cette quête de la signification. Créer une nouvelle solidarité humaine, une alliance.

On rapporte une anecdote à son sujet, juste avant sa mort, cet homme fut un phénomène unique en son genre. Pour étudier, il offrait ses services gracieux aux libraires désireux de faire surveiller leur librairie. Il payait même de sa poche, les libraires réticents. L’accord conclu, le soir venu, il se présente au libraire avant la fermeture, et lui demande de l’enfermer dans la librairie et d’emporter les clefs avec lui jusqu’au lendemain.

A l’intérieur de la librairie, seul, il passait ses nuits à étudier, jusqu’à l’arrivée du libraire au petit matin, ainsi,il était au courant de toutes les nouveautés, et étudier sans bourse déliée.

Agé de quatre vint et onze ans, un jour qu’il était dans la librairie qu’il gardait, prit un escabeau afin d’atteindre certains livres haut placés, les livres dégringolèrent sur sa tête et le tuèrent. Le libraire lors de l’ouverture, le trouva enseveli inerte, sous des milliers de livres.

Il mourut pour l’amour de la science en 251/869 à m’âge de quatre vint et onze ans à Bassora, sa ville natale sous un amas de livres, dans une librairie, martyr de la science et de son insatiabilité de lire et de savoir inassouvissable.

Que Dieu l’enveloppe dans Sa miséricorde.
r
25 juin 2005 09:37
Mathématiciens et Astronomes musulmans

En trigonométrie : les Musulmans ajoutèrent la tangente, la cotangente, la sécante, la cosécante et leurs relations, servir pour l’arpentage. Les Musulmans relièrent l’arithmétique et l’algèbre à la géométrie par l’invention de la géométrie analytique, qui a posé les bases de l’algèbre occidental.
Toutes ces connaissances leur permirent d’élaborer des règles pratiques de calcul pour la fiscalité, le droit successoral, le contrôle des poids et mesures et du titre des monnaies.

L’une des plus importantes contributions du monde islamique, à l’étude de l’astronomie fut la construction d’observatoires,parfaitement équipés avec une grande variété d’instruments.

Les Arabes du désert accordaient beaucoup plus d’importance aux étoiles que les Grecs, les Romains ou les Germains, beaucoup plus qu’aucun peuple en vérité ! Car sans demeure fixe, cheminant sans cesse à travers un espace infini, de leur naissance à leur mort, ces Arabes n’avaient pour toit que la voûte céleste étoile. Et dans l’air sec du désert, celle-ci déployait à leurs yeux une somptuosité qu’aux latitudes des Occidentaux ne sauraient imaginer.

Les étoiles qui ont dirigé les Arabes depuis des millénaires à travers les espaces infinis du désert. Les Arabes donnèrent un nom à chaque étoile même aux étoiles fixes isolées, si bien que leur répertoire fut bien plus riche que celui des Grecs et à leurs maîtres babyloniens. La plupart des noms d’étoiles utilisés de nos jours sont d’origine arabe, tels que : Alcor, aldébaran, Algénib, Algol, Atair, Bételgeuse, Deneb, Fomalhant, Rigel, Wéga, etc...

Ainsi les termes d’astrologie tels que : alidade, almicantarat, azimuut, nadir, théodolite, Zénith, etc.., deux astronomes arabes, répondant tous les deux au nom d’Omar Ibn El-Harati El-Idrissi et Omar ben El-Frendi, étaient un jour assis sous l’arcade de la cour d’une mosquée, lorsque, des théologiens passant devant eux s’arrêtèrent à leur hauteur pour leur demander :
- A quelle source rafraîchissez-vous donc votre esprit ?
A quoi Omar El-Harati répondit
- Nous lisons le commentaire d’un verset du Coran :

Dieu (loué soit-il) dit :
[ Ne considèrent-ils pas comment le ciel a été élevé ?]
(S.88/V.17 et 19)

les Arabes d’antan ne perdaient pas leur temps aux futilités d’ici bas, ce qui importait pour eux c’était la science, conformément au verset dans lequel Dieu (que Son Nom soit sanctifié) dit :
[Ceux qui craignaient le plus Dieu de Ses serviteurs, sont les savants...]
(S.35/V.2

dieu (que Son Nom soit glorifié et sanctifié) dit dans un autre verset :
[C’est lui qui, pour vous, a édifié les étoiles afin que vous vous guidiez d’après elle dans les ténèbres de la terre et de la mer. Nous détaillons ainsi nos signes pour ceux qui savent.]
(S.6/V.97)

et au hadith du messager de dieu (salut et bénédiction sur lui) :
‘Les savants sont les héritiers des Prophètes.’
Rapporté par El Boukhari et Mouslim.
L’astronomie a une profonde signification religieuse, pour le musulman.



El Birouni
Que Dieu ait son âme

Selon l’historien D.J.Boilot, qui disait d’EL Birouni :
‘Il était l’un des plus grand savant de l’Islam médiéval et certainement le plus original et le plus profond, il était également versé dans les mathématiques et dans l’astronomie, la physique et les sciences naturelles, il se distinguait également comme géographe, historien, chroniqueur et linguiste de même qu’en observateur impartial des coutumes et croyances’

il composa pas moins de cent quatre-vingt ouvrages embrassant de vastes domaines du savoir : quarante de ceux-ci environ nous sont parvenus dont quelques uns ont été publiés, mais il n’y a pas d’édition complète de ses travaux. Il était scrupuleux et vérifiait toujours ses conclusions par observations et expérimentations.
Il fut également un très compétent fabriquant d’instruments d’astronomie et autres, il construisit des astrolabes et un armillaire. Il décrit l’usage des marteaux hydrauliques utilisés pour concasser le minerai d’or.

Un des plus grand savants du monde musulman ; à la fois astronome, mathématicien, physicien, géographe et historien. Ses oeuvres inspirèrent Einstein, en décrivant la relativité. Le penseur le plus universel, il parlait soixante dix sept langues et dialectes, Abou Rayhan El Birouni, né à Khath Khazrem en 371/973.

Il aimait à répéter de toutes les langues, la meilleure est l’arabe, il trouvait un énorme plaisir à traduire en arabe les lettres qu’on lui envoyait écrites avec autre langue.
Il pratiqua toutes les disciplines sauf la médecine, en rédigeant de nombreux et remarquables ouvrages, il entrevit la gravitation universelle, il posa le principe du poids spécifique des corps suivant le volume d’eau déplacé par eux, ce qui lui servit à mesurer certains de ces poids, il appliqua le principe des vases communicants aux puits artésiens, il réussit à évaluer le poids spécifique de plusieurs minéraux et détermina le mouvement de la terre autour du soleil.

C’est lui qui écrivit trois siècles avant Marco Polo, son chef d’oeuvre : ‘le livre de l’inde’, dans lequel il décrivit les us et coutumes de l’Inde et de la Chine. L’oeuvre réalisée à Ghazna en Afghanista, fut poursuivit par El Khazini un siècle plus tard à Merw.

Esprit universel et écrivain prolifique, tour à tour géographe, historien, mathématicien, astronome et cosmographe, il construisit un calendrier à engrenage qui consistait en une boîte circulaire en laiton dans laquelle se trouvaient huit engrenages de tailles différente. Une aiguille située au sommet montrait un point d’un cadran représentant la position du soleil en un jour donné, tandis qu’une aiguille sur un autre cadran indiquait la position de la lune au moment où son ombre était portée à travers une ouverture ménagée au sommet.
L’équatorial était un autre genre d’instrument conçut pour remédier aux faiblesses des calculs numériques de la position des planètes, après des moyens mécaniques, la longitude céleste de n’importe quelle planète pouvait être déterminée à n’importe quel moment donné.

Il correspondait très souvent avec Ibn Sina , un jour il lui écrivit cette lettre :

Ghazna, 3e jour de Safar, 406/1008

Ibn Sina (Avicene), agrée mon salut,
C’est ton ami El-Birouni, de retour des Indes, qui t’écrit en ce mois de Safar, de l’an 411/1013. c’est la troisième foi que j’accompagne le Ghaznawide dans les terres du pays jaune. Que te dire ? Si ce n’est que le fils de Souboukteguin est en voie de se constituer un royaume de la rive gauche de l’Amou-Daria à la chaîne des monts Souliman, à l’ouest de l’Indus.

Mais là où je te surprendrai le plus , notre amis vient lui aussi d’arriver à la cour. Te souviens-tu de Firdawsi ? Le poète aux soixante mille vers ? Il fait désormais partie des proches du Ghaznawide, je crois savoir qu’il destine son ‘Livre des Rois’.

Ibn Sina, comme soudainement tout me semble vide, je n’ai cherché la proximité et la protection du roi de Ghazna, que pour assouvir ma soif de découvrir le monde. Et voilà qu’aujourd’hui toute la masse d’information que j’ai rassemblée me paraît vaine en comparaison avec la route parcourue pour y parvenir. Pourtant je continue d’écrire, j’ai commencé un ouvrage dont le titre provisoire est India, qui se veut une description géographique, historique et religieuse de ce pays. Je me dis que cette oeuvre pourra peut-être rendre des services aux voyageurs et aux historiens futurs.

J’ai achevé mon abrégé de géométrie et d’astrologie, ils sont inclus dans mon courrier, j’aimerai sincèrement avoir ton opinion là-dessus.

Et toi, mon frère ? Comment se déroule ta vie ? Ecris-moi dès que le temps te le permettra. Tes mots me réconforteront et apaiseront mon âme tourmentée.

Je pense à toi, que le Très-Haut te protège.

El Birouni établira de fait une table qui contiendra plus de six cents points, qui permettra de déterminer scientifiquement la direction de la Mecque.

Ghazna, 407/1019.


Très cher Ibn Sina,

J’ai sous les yeux le canon achevé, je t’en remercie, c’est un monument, comme je te remercie pour la copie de quelques uns de tes ouvrages que tu as bien voulut me faire parvenir. J’ai dévoré ton Essentiel de philosophie, et ton Abrégé de la pulsation m’a fasciné.
J’ai aussi éprouvé un grand intérêt pour ton abrégé d’astronomie, à ce propos, tu seras peut être intéressé de savoir que sur la demande du roi, j’ai entrepris la construction d’un instrument que j’ai baptisé :’ tradition oblige ‘. Il va me permettre de mesurer très précisément la latitude de Ghazna, à vrai dire ce n’est pas la première fois que je tente ce genre d’expérience, il y a deux ans, alors que je me trouvais à Kaboul, sans instrument, assez déprimant je l’avoue, et dans des conditions misérables, j’ai réussi à fabriquer un cadran improvisé en traçant un arc gradué sur le dos d’une planche à calculer, et en utilisant un fil à plomb. Sur la base des résultats obtenus, et que je te communiquerai si tu le désires, je suis parvenu à élaborer avec précision la latitude de la localité, je compte d’ailleurs progressivement établir une table des longitudes et latitudes des villes et des régions les plus importantes du monde islamique.

Certains savants hindous soutiennent que la terre se déplace et que les cieux sont fixes, d’autres réfutent cette assertion en alléguant que, si tel était le cas, les rochers et les arbres tomberaient de la Terre. Brahmagoupta n’est pas de cet avis, et dit que la théorie n’implique pas une telle conséquence, apparemment parce qu’il pense que toutes les choses pesantes sont attirés par le centre de la Terre. Pour ma part, j’estime que les plus éminents astronomes, tant anciens que modernes, ont assidûment étudié la question du mouvement de la Terre, et tenté de le nier. Aussi j’ai composé il y a six mois un ouvrage sur ce sujet, que j’ai appelé : ‘ Les clefs de l’astronomie ‘, en toute modestie, je pense avoir été plus loin que nos devanciers, sinon dans l’expression, du moins, dans l’examen de toutes les données du sujet.

Mais je crois que ce qui éveillera surtout ton intérêt : je suis parvenu à établir la circonférence de la Terre, il y a deux ans, je me trouvais dans le fort de Nandana ( se situe à 117 Km d’Islamabad, l’actuelle capitale du Pakistan ). J’ai commencé par mesurer la hauteur d’un mont voisin qui se profilait derrière le fort, j’ai ensuite déterminé à partir de cette montagne l’inclinaison de l’horizon visible. Le résultat : six mille trois cent trente-huit terrestre. ( L’exactitude est surprenante, avec un appareil aussi rudimentaire, il a pu déterminer avec exactitude en 6353,41 Km à la latitude de Nandana, la différence est très minime puisqu’elle est de 17,57 Km).

Par ailleurs, lors de mes déplacements en Inde, je me suis beaucoup intéressé aux éclipses, et à la manière de mesurer les parties éclairées de la Lune, j’ai fais une classification des corps célestes par ordre de grandeur ou plus tôt d’après leur luminosité, et j’ai répertorié mille vingt-neuf étoiles.

Dans un tout autre domaine, je compte approfondir mon observation des couches stratifiées des roches, car je suis de plus en plus convaincu que tous les changements se sont produits il y a très longtemps, dans des conditions de froid et de chaleur qui nous demeurent inconnues.

Il ne faut pas perdre de vue que les premiers observatoires furent construits en pays d’islam, plus précisément à Bagdad, ils furent des institutions scientifiques où l’en enseigna l’astrologie et toutes les disciplines annexes relatives à l’observation du ciel.

Il mourut à Ghazna en Afghanistan en 445/1048.
Que Dieu l’enveloppe dans Sa Miséricorde.

r
26 juin 2005 14:49
El-Khawarizmi
(Que Dieu ait son âme)

le plus grand mathématicien de tous les temps, il donna son nom à l’algorithme, employé actuellement dans le domaine des sciences exactes et de l’informatique. Inventeur de l’Algèbre, ce fut en 825, qu’il publia son livre le plus célèbre intitulé el-Djebr we’l ouqabala, d’où il tire l’Algorithme, en rupture avec les Grecs, dont ils avaient intégré toutes les découvertes, les Arabes firent faire un bond décisif aux mathématiques.

Abou Dja’far Mohammed Ben Moussa, mathématicien, astronome et géographe musulman,il est né en 180/780, originaire de Kharwarezm, ces notions de calcul furent employées couramment dans le monde islamique, alors qu’elles se diffusèrent tardivement et lentement dans l’Occident chrétien du Xe au XIVe siècle, transmises par des maîtres d’Afrique du Nord à des commerçants italiens. C’est encore El-Khawarizmi qui élabora en 223/825 lalgèbre (du mot arabe el-djebr : réduction), Kitab el-Djar ‘le livre de l’Algèbre’ avec l’analyse de la lettre (X) déformée phonétiquement de l’arabe Chay ‘chose’ par (Xay). Le traité d’El-Khawarizmi fut traduit en latin à la fin du XVe siècle que l’on vit paraître en Occident le premier ouvrage d’algèbre, à Venise.

Il vécut dans la première moitié du IIIe siècle (vers 184-232/800-47), et il ne doit pas être confondu avec deux autres personnages célèbres portant le même pseudonyme. Nous savons qu’il travailla dans sa jeunesse, sous le Califat d’El Ma’moun, au Bayt El Hikma de Bagdad (Commission de la sagesse) , mais nous ne possédons que très peu de détails biographiques. En revanche, ses principaux ouvrages nous sont bien connus car ils ont, pour une bonne part, fait l’objet de traductions latines en Espagne et exerce une forte influence sur le développement de la pensée médiévale. Si les tentatives de datation faites par G. J. Toomer (Dictionary of scientific biografy, Tome VII 1973, 358b) sont exactes , elles auraient été presque toutes composées sous le règne d’El Ma’moun.

Son Kitab el Djebr we’l mouqabala, ‘Livre de l’Algèbre et de la comparaison’ qui constitua le traité d’algèbre de base, qui fut traduit en latin, influença fort longtemps les sciences Occidentales du moyen Age.

Son Algèbrre, intitulé El Moukhtasar’ fi El Hissab, El Djabr wel Mouqabala ‘ Livre de l’arithmétique, d’algèbre et de comparaison’ (édition – traduction anglaise de F. Rosen, The algebra of ..., Londres 1831, réimprimé à New York 1969, Editions Ali Moustafa Macharafa et El-Murci Ahmed, Caire 1939), a été traduit en partie, la première en 1145 par Robert de Chester sous le titre de Liber Algebrae et almocabola (Edition traduction anglaise par L.Ch. Karpinski, dans UMS, XI, New-York 1915). Peu après, Gérard de Crémone en a fait une seconde version : ‘De jebra et almocabola’ (peut être l’anonyme publiée par G. Libri dans son Histoire des sciences mathématiques en Italie, tome I, Paris 1858, pages 253 à 297 ; voir Boncompagni, dans Atti... Lincei, tome IV (1851), pages 412-435 et A. A. Bjombo, dans Bibliotheca mathematica, tome VI (1905), pages 239 à 241) qui est meilleure. Ainsi fut introduite en Europe une science complètement inconnue jusque là et , avec elle, une terminologie, déjà totalement développée. Cette discipline fut désignée par les deux termes techniques qui figurent dans les titres des premières traductions latines.
Il mourut en 249/850
Que Dieu ait son âme.

r
26 juin 2005 14:50
Omar Khaïyam
Que Dieu ait son âme

J’ai connu Omar Khaïyam par l’intermédiaire de la description faites par les Occidentaux dans leur littérature, comme étant un poète s’adonnant à la boisson et aux femmes, c’est-à-dire par les quatrains d’Omar Khaïyam (er-Roubay’at).

Alors que la vérité est toute autre ! c’est ce que nous allons découvrir ensemble, si Dieu le veut !

Plus connu en Occident comme poète seulement , alors qu’il réalisa des progrès considérables dans le domaine de l’algèbre. Mathématicien, médecin, astronome et poète à ses heures de loisir, il établit une classification des équations du troisième degré ( équation en X3) en vingt-cinq catégories et les résolues pour les (équations en X et X2) des solutions numériques et des solutions géométriques au moyen des sections coniques pour celles du troisième degré.
Les Musulmans furent sans aucun doute les inventeurs de la trigonométrie plane et sphérique.

Abou El Fath Omar ibn Ibrahim El Khaïyam né en 443/1045 en Iran, d’origine perse, fut l’un des esprits les plus originaux de son temps. Il résuma les règles de la réduction et de l’équation, et instaura le système décimal.

Lorsque F. Woepcke établissait et traduisait pour la première fois le Traité d’Algèbre de Omar Khaïyam, on savait que ce dernier s’efforça de repenser les rapports de l’Algèbre et de la Géométrie, ce que l’historien a omis de relever, lorsqu’il écrit à propos de Khaïyam et de ses prédécesseurs qu’ils ont le mérite d’avoir, les premiers essayaient d’appliquer l’Algèbre à la Géométrie et vice-versa, d’avoir jeté les fondements de cette liaison de calcul avec la Géométrie qui, dans la suite a énormément contribué au développement des Mathématiques.

Khaïyam voulait dépasser le cadre d’une recherche particulière, c’est-à-dire d’une recherche liée à telle ou telle forme d’équation cubique, pour élaborer une théorie des équations, et formuler par la même, un modèle de rédaction. La nouvelle théorie est celle des équations algébriques de degré inférieur ou égale à trois,ou l’étude des équations du troisième degré se fait à l’aide des courbes coniques, afin qui soient construites les racines réelles positives. Pour élaborer cette nouvelle théorie, Khaïyam s’est trouvé contraint de mieux concevoir, et ainsi de formuler de nouveaux rapports entre l’Algèbre et la Géométrie. Concept principal par lui, introduit dans ce contexte est celui d’unité de mesure, lequel, convenablement défini en rapport avec celui de dimension, permet l’application de la géométrie à l’Algèbre.

Il est connu surtout en Occident pour ses fameux Quatrains, philosophe, mathématicien, astronome, il traite avec génie de tout ce dont il s’occupe. Lié dans sa jeunesse avec Nizam el-Moulk, futur ministre des sultans seldjoukides Alp Arslan et Maliksah, il est appelé par ce dernier en 473/1075 à participer aux travaux de l’observatoire de Raiy, c’est qu’il s’occupe de la réforme du calendrier persan. Son Traité d’algèbre, édité et traduit en français par Woepcke au XIXè siècle, et qui vient d’être réédité et traduit, c’est l’un des plus importants ouvrages de mathématiques du Moyen âge.

Abou-Taher el-Mawani, Cadi de sa profession, veut présenter son ami au Khan, votre toit abrite en ce jour le plus grand savant du Khorasan vivant en notre temps. Omar Khaïyam pour lui les plantess n’ont pas de secret, les étoiles n’ont pas de mystère.
Ce n’est pas un hasard si le Cadi a distingué parmi les nombreuses disciplines où excelle Omar, la médecine et l’astrologie, elles ont toujours eu les faveurs des princes, la première pour s’efforcer de préserver leur santé et leur vie, la seconde pour vouloir présserver leur fortune. Le prince se montre réjoui, se dit honoré, alors Omar prononce ces vers :
Est-ce la pauvreté qui m’a conduit vers toi ?
Nul n’est pauvre q’il sait garder ses désirssimples, en soi.
Sinon d’être honoré, je n’attends rien de toi,
Si tu sais honoré un homme libre et droit.

Enfin le Khan se lève, il marche résolument vers Omar, lui donne une vigoureuse accolade, le prend par la main et l’entraîne avec lui.
Le maître de la Transoxiane, rapportent les chroniqueurs, avait acquis une telle estime pour Omar Khaïyam qu’il l’invitait à s’asseoir près de lui sur le trône.

Khaïyam dit : -Aurais-tu oublié le proverbe qui dit :
‘La mer ne connaît point de voisins,
Le prince ne connaît point d’amis ?’
La vie de cour n’est pas pour moi,
Mon seul rêve, ma seule ambition
Est d’avoir un jour un observatoire à moi,
Afin de contempler le ciel avec passion.

Les domaines où il excellait sont : la médecine, l’astrologie, les mathématiques, la physique, la métaphysique. D’après ses contemporains, depuis la mort d’Ibn Sina ( Avicenne ) nul ne les connaissait mieux que lui.
- C’est dans ces domaines de la connaissance que j’attends de toi, le livre ultime, et ce livre, je veux que tu me le dédies, lui dit le Khan.
- Je ne pense pas qu’il y ait de livre ultime dans ces domaines, et c’est bien pour cela que jusqu’à présent je me suis contenté de lire, d’apprendre, sans rien écrire moi-même.
- Explique-toi !
- Considérons les Anciens, les Grecs, les Indiens, les Musulmans qui m’ont précédé, ils ont écrit abondamment dans toutes ces disciplines. Si je répète ce qu’ils ont fait, mon travail est superflu ; si je les contredis, comme je suis constamment de le faire, d’autres viendront après moi pour me contredire. Que restera-t-il demain des écrits des savants ? Seulement le mal qu’ils ont dit de ceux qui les ont précédés, on se souvient de ce qu’ils ont détruit dans la théorie des autres, mais ce qu’ils échafaudent eux-mêmes sera immanquablement détruit, ridiculisé même par ceux qui viendront après. Telle est la loi de la loi de la science. La poésie ne connaît pas pareille loi, elle ne nie jamais ce qui l’a précède et n’est jamais nié par ce qui la suit, elle traverse les siècles en toute quiétude, c’est pour cela que j’écris mes robey’at, sais-tu ce qui me fascine dans les sciences ?
- C’est que j’y trouve la poésie suprême : avec les mathématiques, le grisant vertige des nombres ; avec l’astronomie, l’énigmatique murmure de l’univers. Mais, de grâce, qu’on ne me parle pas de vérité !

Pendant les mois qui suivent, il entreprend la rédaction d’un fort sérieux ouvrage consacré aux équations cubiques, qu’il acheva à Samarkand et le dédia à son protecteur.

Omar Khaïyam écrit dans son livre :
- ‘De temps à autre un homme se dresse en ce monde,
- Etale sa fortune, sa puissance et proclame : c’est moi !
- Sa gloire et sa grandeur vivent l’espace d’un songe,
- Déjà la mort se dresse et affirme : c’est moi !

Il se rendit en pèlerinage à la Mecque, et dans ses derniers écrits philosophiques, qu’il prépara font référence à sa repentance, afin de prouver à ses détracteurs, qu’il était bel et bien un Croyant craignant Dieu le Tout - Puissant ( que Son Nom soit sanctifié ), et suivait la tradition de Son Messager Mohammed ben Abdallah ( salut et bénédiction sur lui ).

Il mourut à Nichapour en 527/1130
Que Dieu ait son âme
r
26 juin 2005 14:50
Nasr Ed-Din Et-Toussi
Que Dieu ait son âme

« Vois-tu, celui-ci au prince, seul demeure impassable celui qui connaît le pourquoi des choses. Or, l’un des avantages de l’astronomie réside précisément dans le fait que l’initié, comprenant ce qui se passe peut observer les évènements avec sang-froid sans se laisser effrayer comme l’ignorant. »
Nasr Ed-Din Et-Toussi

Est l’un des plus grands mathématiciens et astronomes de l’Islam. Né à Tous, d’où son nom, dans le Khorassan, en Iran, en février 605/1201, il fait la plus grande partie de ses études à Mossoul, en Irak, auprès de l’un des maîtres les plus réputés de son époque, Kamel Ed-Din Moussa ibn Younès. Après la conquête de l’Iran par le petit fils de Gengis Khan, le mongol Houlaghou, il est chargé par celui-ci en 657/1259 de construire le célèbre observatoire de Maragha où il dirigea une équipe de brillants astronomes, c’est cette équipe, dotée d’une énorme bibliothèque et de remarquables instruments d’observation, qui réalisa les fameuses tables astronomiques dites Tables ilhanides, du nom de la dynastie de Houlaghou.
Des progrès significatifs en théorie astronomique furent réalisés.
Des progrès significatifs en théorie astronomique furent réalisés, l’observatoire de Maragha, fondé par Nasr El-Din Et-Toussi en 657/1259 (ce fut Et-Toussi, comme nous l’avons déjà vu, qui apporta de sérieuses modifications au système de Ptolémée). Un traité qui décrit tous les instruments de l’observatoire fut élaboré par Mo’ayyed Ed-Din El-Ourdi ( aujourd’hui publié).
L’oeuvre d’Et-Toussi fut poursuivie à Tabriz et Damas, mais on plus célèbre imitateur fut Oulough Beg, qui fonda un observatoire à Samarkand en 823/1420, il décrit, dans un traité qu’il rédigea et qui existe encore, tous les instruments qui y étaient utilisés. Nombre de ses instruments ainsi que certaines caractéristiques des observatoires de Maragha, Samarkand et Istambul, réapparurent dans les deux observatoires Uraniborg (1576) et Stjerneborg (1584) que l’astronomie danois Tycho Brahe fonda dans l’île de Ven, située dans le détroit entre le Danemark et la Suède.

L’oeuvre de Omar Khaïyam intéressa Et-Toussi, qui après l’avoir assimilée, l’avait développée et en tira un grand profit . leur impact fut grand sur les mathématiques occidentales.

En dehors de ces Tables ilhanides, qui furent établies sous sa direction, l’une des oeuvres les plus importantes d’Et-Toussi est probablement son Kitab es-sakl el qatta ( édité et traduit en 1891 à Constantinople par Alexandre pacha Carathedory, sous le titre : ‘ Traité du quadrilatère’. C’est un important ouvrage de trigonométrie plane et sphérique dont l’influence en Occident, à l’époque de la Renaissance, semble avoir été considérable.
Outre de multiples oeuvres d’astronomie, Et-Toussi a rédigé de très nombreux ouvrages de géométrie, dont une version des éléments d’Euclide, une version des Sept livres des sections coniques d’Apollonius et enfin une version du Livre sur la sphère et le cylindre d’Archimède, dont il apporte de nombreuses modifications, corrections et éclaircissements, à cause de leurs confusions.

C’est lui qui avait le ‘couple Toussi’ comme moyen de développer la théorie de Ptolémée sur les mouvements des planètes : Mars, Jupiter et Saturne. Il ne pouvait pas utiliser le centre de la Terre comme centre de leurs mouvements circulaire avait, par conséquent inventé l’équant, un centre de rotation fixé à une distance déterminée du centre de la Terre. Et-Toussi avait proposé ‘son couple’ pour établir le mouvement circulaire uniforme autour du centre de la Terre pour ces planètes.
Vers la fin de sa vie, il quitta Maragha pour Bagdad, où il mourut en juin 673/1274
Que Dieu ait son âme


J
JD
26 juin 2005 18:21
bonjour rifia1

j'ai trouvé ce lien qui recense les plus grands mais tu as surement déja cité la plupart d'entre eux

[www.infoscience.fr]

cordialement
r
26 juin 2005 19:36
je te remercie JD smiling smiley je l'ai ajouté à mes favoris smiling smiley
r
5 juillet 2005 22:32
El-Batani
(Que dieu ait son âme )

‘Par la science des astres, l’home à la preuve de l’unité de dieu et de a connaissance prodigieuse grandeur de la sublime sagesse de la puissance et de la perfection de Son oeuvre’

EL-BATANI (276/877 – 317/918)

Les astronomes arabes du neuvième siècle, pour la mesure du méridien, sont arrivés à 111 814 mètres, on l’évalue aujourd’hui à 110 938 mètres, n’est-ce pas extraordinaire de leur part, en tenant compte de la technologie et des moyens actuels ?

L’Albatanius Occidentale

Né en 276/877, Mathématicien averti, l’astronomie n’avait aucun secret pour lui, puisqu’il corrigea la valeur de l’année tropique, changea la constante de précession de Ptolémée et mesura l’obliquité de l’écliptique et trouva la valeur suivante : 23° 35’’. ( on la fixe aujourd’hui, onze siècle après à 23° 27’’). Il s’est tout bonnement trompé de huit secondes, n’est-ce pas merveilleux ?

Il calcula la précision des équinoxes et parvient à la valeur de 54 minutes et 05 secondes, c’est lui qui proposa une formule importante comprenant trois côtés et un angle d’un triange sphérique, ce qui n’a absolument pas d’équivalent chez Ptolémée.
Il mit le doigt sur les erreurs commises par Ptolémée, lorsque celui-ci supposa que l’angle entre l’écliptique et l’équateur céleste, l’obliquité de l’écliptique, était constant, et que le point de l’espace où le soleil paraît le plus éloigné, l’apogée du soleil était fixe. Bien entendu, il s’agissait là d’éléments capitaux pour l’avenir de l’astronomie de précision.

El-Batani fit plus que relever les erreurs, il les corrigea en effectuant lui-même des observations, et il parvint à des valeurs beaucoup plus précise.

Compléta les résultats obtenus par Thabit ben Qorra en calculant très exactement les différences de longueur de l’année tropique et de l’année sidérale, différences qu’il découvrit en mesurant la révolution de la Terre autour du Soleil, par deux procédés différents.

Il perfectionna les études astronomiques d’El-Khawarizmi par de nouvelles recherches sur l’apparition de la nouvelle lune, sur les éclipses de soleil et de lune et sur les parallaxes.

Il écrivit une introduction astronomique à ses célèbres tables sabéennes, qui fut traduite en latin, Regiomontanus la dota d’un commentaire et, conjointement avec les éléments d’astronomie d’Al-Farghani, elle fut publiée à Nuremberg, en Allemagne.

Il calcula également avec plus de précision encore l’obliquité de l’écliptique et découvrit de nouvelles méthodes propres à déterminer la latitude d’un lieu.

Il mourut en 317/918
Que dieu ait son âme
r
5 juillet 2005 22:32
Mahyedin Ibn Abi Soukhr el-Maghribi
(Que Dieu ait son âme)

Mahyedin Ibn Abi Soukhr el-Maghribi, descendant arabe né en 611/1215 à Valence ( Espagne musulmane), c’est un astronome et un mathématicien, de grande renommée, il se rendit en Orient, on le retrouve parmi les astronomes qui ont travaillé à Malagha, sous la direction de Nasr Ed-Din Et-Toussi.

Il écrivit de nombreux ouvrages d’astronomie et de mathématiques, il a écrit un livre très important : tastih el astrolab ‘ l’aplanissement e l’astrolabe’,un autre intitulé Sakl el-Quatti ‘ traité du quadrilatère’, il écrivit également : El-Djami’ es-saghir, ‘la petite somme’.

Ces ouvrages firent sensation en Occident après sa mort, ils furent étudiés avec un grand intérêt,pour leurs nouveaux apports dans le domaine des mathématiques et surtout astronomiques.

Le jour de sa mort se situe en 681/1285,mas on ignore, s’il se trouvait encore à Malagha ou s’il était rentré en Espagne.
Que Dieu ait son âme

r
5 juillet 2005 22:33
Thabit ben Qorra
Que Dieu ait son âme

Thabit traduit pour le compte des Béni Moussa toute une série d’ouvrages d’astronomie, de mathématiques et de médecine. Manuscrits d’Apollonios, d’Archimède, d’Euclide, de Théodore, d’Aristote, de Platon, de Galien et d’Hippocrate, ainsi que la géographie de Ptolémée. Il perpétue les traductions de Hounain et de son fils, puis se lance dans une énorme production d’ouvrages personnels. Il aurait composé environ cent cinquante ouvrages en arabe et dix en Syrien. Ses traités d’astronomie, de mathématiques et de médecines vont le placer au premier rang des savants musulmans de son époque.

Syrien, né à Harran, au Nord-Est d’Alep, en 836, il s’installa définitivement à Bagdad jusqu’à sa mort en 901, c’était un membre d’une secte païenne de Sabéens qui vénère les étoiles. Découvert et ramené par Mohammed Ben Moussa de Kafartouta à Bagdad. Le jeune Thabit qui parlait plusieurs langues, fut bien accueillit par ses hôtes et ont pris soin de lui, frappé par l’hospitalité et le traitement bienveillant des Arabes, il se convertit à l’Islam et devient un grand savant musulman, ayant débuté dans la vie comme changeur, il doit à ses mécènes, les Bani Moussa, sa formation scientifique. Son œuvre en mathématiques, en astronomie, en mécanique est considérable, nous citerons simplement ici :

La quadrature de la parabole, le volume d’un paraboloïde, œuvres dans lesquelles on trouve déjà des calculs forts proches de notre calcul intégral. Le commentaire de l’Almageste, le Kitab el-qarastoun ‘ la théorie du levier’.

Il calcula la hauteur apparente du soleil et la longueur de l’année solaire.

C’est encore lui, qui fut le plus réputé des élèves de Hounain Ibn Is’haq, qui étaient plus de quatre-vingt-dix, à la mort de son maître Hounain, il sauve de l’oubli trois ouvrages d’Apollonius sur les sections coniques.

Il mourut à Bagdad en 299/901
Que Dieu ait son âme.
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