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Quand Israël bombardait la Tunisie
9 octobre 2024 22:42
Selem alykoum

Le 1er Octobre à eu lieu un triste anniversaire.
(D'ailleurs vous avez remarqué comment certains "tristes anniversaires" font plus de bruit que d'autres, je dis ça, je dis rien 😏...)
Bref c'est à cette occasion que j'ai découvert cet événement.


1985: le bombardement du siège de l’OLP à Tunis
Il y a 31 ans, le 1er octobre 1985, dix avions de chasse F15 israéliens et deux Boeing 707 ravitailleurs bombardaient et détruisaient le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), installé à Hammam Chatt, à 25 km de Tunis. Un bombardement qui a tué 50 Palestiniens et 18 Tunisiens. Et déclenché une tempête diplomatique.



Article à lire en entier ici :

[www.francetvinfo.fr]

Israël se conduit comme un état voyou depuis trop longtemps.
Nul n'est à l'abri d'être un jour bombardé par ces fous furieux génocidaires.
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.
s
9 octobre 2024 23:17
Conclure un accord de paix avec un l’état criminel d’Israël signifie qu’il faut passer un coup d’éponge sur les centaines de milliers d’innocents assassinés.
s
9 octobre 2024 23:19
Là dessus, voici la traduction d'un article écrit par Ahmed Manaï.

Le regretté Abdallah Farhat, ancien ministre de la défense, est décédé le 29 septembre 1985 à l’hôpital militaire de Paris. Son corps a été rapatrié en Tunisie le lendemain au soir et a passé la nuit à son domicile à Radès (banlieue sud de Tunis). Le lendemain matin, 1er octobre 1985, il a été transféré à la maison du Parti (nom donné au siège du Parti Socialiste Destourien) à Tunis.

Tôt le matin, j’étais à la maison du Parti à la Kasbah en compagnie de mon ami feu Abdelaziz Megdich, directeur de l’aéroport international de Tunis-Carthage et membre par alliance de la famille Farhat. C’était la première fois de ma vie que j’entrais dans ce lieu. Nous nous tenions sur une terrasse surélevée d’environ deux mètres de l’endroit où le cercueil du défunt était placé, observant le défilement des visiteurs venus individuellement ou en groupes rendre un dernier hommage au défunt. À un certain moment, il y a eu un grand rassemblement et un encombrement autour du cercueil et je n’en ai pas compris la cause immédiatement. J’ai appris plus tard que feu Yasser Arafat, accompagné d’une importante délégation palestinienne et de leurs gardes, était venu se recueillir devant la dépouille du défunt et réciter la Fatiha pour son âme.

Le nombre de visiteurs a ensuite repris son flux normal.

Soudain, nous avons entendu des explosions au sud de la maison du Parti, c’est-à-dire au sud de la capitale, qui ont fait trembler les murs du bâtiment. Tout le monde était consterné et se demandait d’où provenaient ces explosions. Quelques minutes plus tard, le préposé au télex est venu remettre un papier à je ne sais pas qui et a déclaré, de façon à ce que tout le monde l’entende, que des avions non identifiés avaient bombardé Hammam Chatt (banlieue sud de Tunis).

La terrasse où nous étions se trouvait en face d’un escalier d’où est apparu feu Hédi Nouira (ancien premier ministre), porté dans son fauteuil roulant, et je l’ai entendu dire : Ce f… de p… Kadhafi l’a fait.

J’ai alors saisi le bras de mon ami et lui ai dit : je vous jure Si Abdelaziz que vous pourrez me couper la main s’il s’avère que Kadhafi l’a fait. Ce ne peut être que l’œuvre d’Israël.
C
9 octobre 2024 23:21
"Nul n'est à l'abri d'être un jour bombardé par ces fous furieux génocidaires"

Certains pensant être des alliés vont prendre une sacrée douche froide quand ça va inévitablement arriver bientôt !
s
9 octobre 2024 23:23
Nous nous sommes rendus ensuite au domicile du défunt à Radès. La radio parlait d’avions non identifiés, tandis que les chaînes italiennes donnaient des détails sur le raid israélien. En fait, je n’écoutais ni ne regardais, mais c’est ce que racontaient les gens venus présenter leurs condoléances. J’étais dans le jardin pour recevoir les visiteurs et j’ai vu mon ami le Dr Ali ben Hamouda embarrassé, je l’ai salué et il m’a dit avoir hésité à venir car il n’a pas trouvé le nom de la famille Manaï dans le faire-part, ce qui était vrai, même si c’était moi qui avait publié le faire-part dans le journal Essabah.

J’ai entendu beaucoup de réflexions et d’impressions spontanées telles que : Est-ce vraiment la maison d’un homme qui a occupé des postes ministériels durant 30 ans ?

À un moment donné avant les funérailles, je me suis approché d’un groupe de hauts dirigeants de l’État, Mohamed Mzali (premier ministre), Habib Bourguiba Junior, le ministre de l’information Abderrazak Kéfi, le ministre de la défense Slaheddine Bali et Hédi Baccouche, le secrétaire général du parti. Le ministre de la défense expliquait à l’assemblée, avec de grands mouvements de bras et du corps, la manière dont les avions avaient attaqué, interrompu par Junior qui lui lançait : et où sont vos avions monsieur le c… ?

Puis le cortège funèbre s’est mis en marche. Il était imposant et j’ai été surpris et impressionné par sa solennité, car le défunt s’était éclipsé de la scène politique depuis de nombreuses années et les Tunisiens, comme le commun des mortels, ont la mémoire courte.

Lorsque nous sommes rentrés à la maison, nous nous sommes alors intéressés à la grande tragédie de ce jour-là, à savoir l’attaque impudente sur Hammam Chatt, les martyrs, les blessés et la destruction… Le colonel Ben Yahia, directeur du génie militaire, nous avait rendu visite et s’était excusé d’avoir manqué les funérailles parce qu’il était occupé par la grande catastrophe et nous avait donné quelques détails sur le drame. Le passage de feu Yasser Arafat à la maison du Parti, ce qui l’avait retardé à rejoindre Hammam Chatt, siège de son poste de commandement, semble lui avoir sauvé la vie. Il avait échappé à une tentative d’assassinat ce jour-là..


[youtu.be]

Source version arabe

[tunisitri.wordpress.com] 9%86-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84%d9%8a-%d8%b9%d9%84%d9%89-%d8%ad%d9%85%d8 %a7%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%b4%d8%b7-%d9%88/?fbclid=IwAR06V3_USRkALGA2KvaiMi3yaR5jWaH71WVP2zNNPxBqsP4v FbTUBT6-dKQ


Traduction
[tunisitri-wordpress-com.translate.goog] f%d9%88%d8%a7%d9%86-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84%d9%8a-%d8%b9%d9%84%d9%89- %d8%ad%d9%85%d8%a7%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%b4%d8%b7-%d9%88/?fbclid=IwAR06V3_USRkALGA2KvaiMi3yaR5jWaH71 WVP2zNNPxBqsP4vFbTUBT6-dKQ&_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_ tr_pto=wapp



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/10/24 23:33 par samir134 Самир.
L
10 octobre 2024 00:08
Le MONDE ENTIER se conduit comme un état COMPLICE d'ISRAEL.

TOUS LES PAYS font parti de l'ONU. TOUS SANS EXCEPTION. Même les pays musulmans.

Le règne de Satan est là. Dans cette mondialisation là.

Et ce n'est pas fini. Je crois même que ce n'est que le commencement.

ça ne sert à rien de pointer du doigt Israël. NOUS SOMMES TOUS ENGLUES DANS CETTE MERDE.

Et de par nos impôts, nos achats, nous contribuons à l'enrichissement de cet état et des pays qui le soutiennent.
Citation
Vittoria a écrit:
Selem alykoum

Le 1er Octobre à eu lieu un triste anniversaire.
(D'ailleurs vous avez remarqué comment certains "tristes anniversaires" font plus de bruit que d'autres, je dis ça, je dis rien 😏...)
Bref c'est à cette occasion que j'ai découvert cet événement.


1985: le bombardement du siège de l’OLP à Tunis
Il y a 31 ans, le 1er octobre 1985, dix avions de chasse F15 israéliens et deux Boeing 707 ravitailleurs bombardaient et détruisaient le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), installé à Hammam Chatt, à 25 km de Tunis. Un bombardement qui a tué 50 Palestiniens et 18 Tunisiens. Et déclenché une tempête diplomatique.



Article à lire en entier ici :

[www.francetvinfo.fr]

Israël se conduit comme un état voyou depuis trop longtemps.
Nul n'est à l'abri d'être un jour bombardé par ces fous furieux génocidaires.
s
10 octobre 2024 05:29
Mais de quel monde tu nous parle savonnette ?
Le monde corrompu par Israel ?
Des pays destinés à devenir leur balai à chiottes ?
Il est clair que chaque jour qui passe, la barbarie criminelle du sionisme se dévoile devant le monde.

Intégralement déshumanisés, génocidaires en Palestine, par leurs crimes à jamais injustifiables, impardonnables et inexpiables, en direct au vu et au su du monde entier, en toute immunité, l’état israélien et massivement son peuple se sont eux-mêmes exclus de l’Humanité, ne sont plus qu’état et peuple parias.

Le moment est donc venu de mettre fin à cette immunité monstrueuse. Il faut maintenant jurer. Chaque être humain doit aujourd’hui jurer de traiter à jamais en parias cet état et ce peuple génocidaires, de même que tous leurs complaisants complices. Devenu insupportable, intolérable, désormais tout contact humain est en ce cas impossible.

Israël d’ici peu disparaitra de la carte


Citation
Savonnette a écrit:
Le MONDE ENTIER se conduit comme un état COMPLICE d'ISRAEL.

TOUS LES PAYS font parti de l'ONU. TOUS SANS EXCEPTION. Même les pays musulmans.

Le règne de Satan est là. Dans cette mondialisation là.

Et ce n'est pas fini. Je crois même que ce n'est que le commencement.

ça ne sert à rien de pointer du doigt Israël. NOUS SOMMES TOUS ENGLUES DANS CETTE MERDE.

Et de par nos impôts, nos achats, nous contribuons à l'enrichissement de cet état et des pays qui le soutiennent.
10 octobre 2024 08:56
Merci Samir de ce témoignage.
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.
s
10 octobre 2024 13:16
Tu sais que Israel avait attaqué l'USS Liberty le 8 juin 1967 ?

par Antoine Marcival

Le 14 mai 1948, la création de l’État colonial d’Israël est proclamée par David ben Gourion. Selon le plan de partage décidé à l’ONU, 60% des territoires de la Palestine mandataire reviennent au nouvel État explicitement défini comme «juif». Ces territoires font alors l’objet d’une politique de nettoyage ethnique systématique. Pour les Palestiniens et les peuples arabes en général, ce moment reçoit le nom de «Nakba» ou «catastrophe» : près de 750 000 des 900 000 Arabes palestiniens qui vivaient sur les territoires qu’accapare le nouvel État doivent fuir ou sont chassés par les milices sionistes. Que les Arabes palestiniens, ainsi que l’a établi l’historien Shlomo Sand, soient pour nombre d’entre eux les véritables descendants des Hébreux convertis à l’Islam au VIIe siècle ne paraît pas déranger le mouvement sioniste, répandant au contraire le mythe selon lequel il s’agit d’un retour du peuple juif sur les terres d’où l’avait chassé l’occupant roman. Acre, Haïfa, Jaffa et Tibériade notamment puis Lydda et Ramle sont vidées de leurs habitants arabes (50 000 habitants rien que pour ces deux dernières villes). Ce sont également 400 villages arabes qui sont ou bien détruits ou bien vidés de leurs occupants. L’historien Saleh Abdel Jawad estime que 68 épisodes de tuerie ont été commis durant cette période. Ces massacres de masse font des milliers de victimes, au village côtier d’al-Tantoura, à Abou Shousha, Deir Yassin, al-Dawayima, sans compter les innombrables attentats à la bombe de l’Irgoun ou du Stern gang. Ce dernier assassine le 17 septembre 1948 Folke Bernadotte, le représentant suédois de l’ONU venu superviser le partage des territoires entre Arabes et juifs et ayant eu le malheur de critiquer «le pillage sioniste à grande échelle et la destruction de villages sans nécessité militaire».

La guerre de Suez éclate durant l’année 1956, à la suite de la nationalisation par Nasser du canal de Suez – détenu à cette époque par des intérêts franco-britanniques. Israël s’oppose alors à l’Égypte aux côtés du Royaume-Uni et de la France. Malgré une victoire militaire, les États-Unis et l’Union soviétique font pression mutuellement pour empêcher une occupation de l’Égypte. Le canal de Suez est finalement nationalisé. Onze ans suffisent pour voir Israël et l’Égypte s’affronter de nouveau. Le conflit recevra le nom de «guerre des Six Jours».

La guerre est déclenchée par Israël le 5 juin 1967 à la suite de l’évacuation du port de Charm el-Cheikh par la force internationale qui l’occupait depuis la guerre de Suez. Le port en effet, qui donne sur le détroit de Tiran et la mer Rouge, est d’une importance cruciale pour Israël et son retour sous l’autorité exclusive de l’Égypte implique que, puisque les bateaux israéliens sont considérés comme ennemis, ils ne pourront plus y accéder. Le gouvernement israélien de Levi Eshkol, plutôt que de chercher un éventuel accord, en fait un casus belli et lance ses forces largement supérieures contre l’Égypte et les forces arabes alliées. La guerre est un désastre pour ces dernières : en six jours – jusqu’au 10 juin 1967 où une menace d’intervention de l’URSS aux côtés de son allié syrien impose un cessez-le-feu -, Israël obtient le contrôle de la péninsule du Sinaï, de la bande de Gaza, de la Cisjordanie et du plateau du Golan. Les conséquences de cette terrible défaite se font encore ressentir aujourd’hui, qui vont hypothéquer grandement les chances pour les Palestiniens d’un jour pouvoir disposer d’un État ou de retrouver les terres d’où ils ont été expulsés.

Mais au-delà des implications du conflit, un événement tout à fait singulier retient l’attention. Il est souvent désigné sous le nom d’«incident de l’USS Liberty» bien qu’il s’agisse en l’espèce d’un véritable acte de guerre. Au cours du quatrième jour de conflit entre Israël et les forces alliées arabes, le 8 juin 1967, le navire de renseignement USS Liberty – un navire-cargo de type victory ship – subit une violente attaque aérienne tandis qu’il se trouve en mer Méditerranée, au nord de la péninsule du Sinaï, à environ 70 miles d’Israël. Parce qu’il navigue à ce moment-là dans les eaux internationales, le Liberty n’est accompagné d’aucun destroyer capable d’assurer sa protection. Le navire ne possède que quatre mitrailleuses et il est facilement reconnaissable. Il est d’ailleurs survolé à plusieurs reprises par des avions israéliens et repéré comme navire américain par le Commandement central côtier d’Israël. Un message de retrait du Liberty à 100 miles des côtes israéliennes lui est alors envoyé, qui ne parviendra cependant au navire que plusieurs heures après son émission et près de deux heures après la fin de l’attaque. Un retard dû, selon les autorités militaires étasuniennes, à une «malencontreuse» série de problèmes administratifs et d’erreurs de routage du message.



Citation
Vittoria a écrit:
Merci Samir de ce témoignage.
s
10 octobre 2024 13:17
Aux alentours de 14 h, deux avions Mirage de l’armée israélienne attaquent en piqué le Liberty et le navire est touché par plusieurs roquettes. Afin d’obtenir l’aide de la Sixième flotte américaine postée en Méditerranée, le capitaine du Liberty envoie le message suivant : «Subissons attaque par un avion de chasse non identifié, demandons assistance immédiate». Les deux Mirage sont remplacés par deux Mystère qui bombardent cette fois le navire au napalm. Les marins du Liberty déploient un drapeau américain pour se faire identifier, mais cela ne l’empêche pas d’être touché par la torpille d’une des trois vedettes-torpilleurs israéliennes présentes sur place, aux alentours de 14 h 35. Puis le Liberty subit un déluge de feu des canons et des mitrailleuses des navires israéliens. Le navire est identifié une heure plus tard et Israël envoie à l’ambassade américaine un message indiquant l’erreur de son attaque à 16 h. Entre-temps, aucun navire ni aéronef de la Sixième flotte ne sera venu au secours du Liberty.

Si le navire parvient par miracle à ne pas sombrer, 34 marins américains sont tués et 172 sont blessés. Des excuses officielles sont émises par le Premier ministre Levi Eshkol. Les enquêtes des gouvernements américains et israéliens concluront qu’il s’est simplement agi d’une tragique erreur de la part de l’armée israélienne, celle-ci ayant pris le Liberty pour un cargo égyptien. Le 10 juin, le secrétaire d’État américain Dean Rusk envoyait pourtant à l’ambassade d’Israël ce message pour le moins suspicieux : «Au moment de l’attaque, l’USS Liberty arborait le drapeau américain et son identification était clairement indiquée en grandes lettres et chiffres blancs sur sa coque. L’expérience montre qu’aussi bien le drapeau que le numéro d’identification du navire étaient facilement visibles depuis les airs. En conséquence, il y a tout lieu de croire que l’USS Liberty a bien été identifié, ou au moins sa nationalité déterminée, par l’aviation israélienne environ une heure avant l’attaque». De fait, des enregistrements audio de l’armée de l’air israélienne indiquent que le navire était clairement identifié comme l’USS Liberty.

Outre la théorie invraisemblable d’une erreur d’identification qui aurait fait confondre l’USS Liberty avec un destroyer égyptien (Israël évoquant par la suite un bateau à vapeur égyptien puis un chalutier soviétique), d’autres hypothèses plus sérieuses tentent d’expliquer cette attaque insensée. L’une d’entre elles avance qu’il se serait agi pour les Israéliens d’empêcher la présence d’un navire de renseignement US afin de ne pas permettre aux Américains, qui se sont déclarés «pays neutre» lors du lancement de la guerre des Six Jours, de récupérer des informations sur les déplacements de l’armée d’Israël. Une autre, avancée par le journaliste néo-zélandais Nick Hager, affirme qu’il s’agissait d’empêcher que les États-Unis puissent documenter les massacres de civils en cours par les soldats israéliens dans la ville égyptienne d’El-Arish. Enfin, et c’est peut-être la théorie la plus vraisemblable, un documentaire de la BBC diffusé en 2003 – «Dead in the water» – affirme qu’il s’agissait en vérité d’une opération sous fausse bannière, impliquant à la fois Israël et la Maison-Blanche, qui devait laisser croire que l’USS Liberty avait été attaqué par l’Égypte aidé par les Soviétiques. Selon un projet appelé Frontlet 615 et élaboré en commun accord avec Tel-Aviv, l’objectif pour Lyndon B. Johnson (influencé par son conseiller Abe Fortas, proche des milieux israéliens) était d’obtenir de la sorte un prétexte pour s’aligner aux côtés d’Israël contre les États arabes dont le principal allié était à cette époque l’URSS. Cela expliquerait notamment l’acharnement des avions et des torpilleurs israéliens visant non seulement à couler le navire, mais aussi à empêcher que des survivants puissent par la suite témoigner. Les mitrailleuses des torpilleurs s’acharnèrent en particulier sur les canots de sauvetage qui avaient été mis à la mer alors que le capitaine McGonagle craignait que le navire ne coule. L’association des Vétérans de l’USS Liberty rapporte en outre que les avions israéliens qui attaquèrent le navire n’avaient pas d’identification, que les fréquences des systèmes radio furent brouillées afin d’empêcher l’envoi de signaux de détresse, que les chasseurs partis du porte-avions USS Saratoga quinze minutes après l’attaque furent inexplicablement rappelés à son bord, ce qui permit aux aéronefs et aux torpilleurs israéliens de poursuivre leur attaque.
s
10 octobre 2024 13:18
Les marins survivants refusèrent l’aide d’un torpilleur israélien faisant mine de s’être rendu compte de son erreur et il est probable qu’ils firent bien. Incapable de couler le navire ou d’éliminer tous les marins à son bord, il s’agissait certainement d’utiliser la ruse afin d’éliminer les survivants. Le Liberty ne sera secouru par le destroyer Davis que dix-huit heures après l’attaque, comme à regret, les marins survivants recevant immédiatement l’ordre express de conserver secret ce qu’ils venaient de vivre sous peine de tribunal militaire. Si le capitaine McGonagle recevra le 11 juin 1968 la Medal of Honor, soit la plus haute distinction militaire américaine, celle-ci ne lui sera pas remise, comme il est en principe de coutume, à la Maison-Blanche et des mains du président, en l’espèce Lyndon B. Johnson, mais en catimini ou presque au Washington Navy Yard, par le secrétaire à la Marine Paul Ignatius. C’est en revanche avec chaleur et affection qu’au début de cette même année 1968, sept mois environ après l’attaque subie par les marins du Liberty, Lyndon B. Johnson accueille dans son ranch de Johnson City au Texas le Premier ministre israélien Levi Eshkol. Malgré les 34 marins étasuniens tués et les 172 blessés, l’«incident» de l’USS Liberty n’aura décidément pas laissé beaucoup de rancœur au plus haut sommet de l’État américain.



Cet article reprend l’entrée no 29 de l’essai «Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022», publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s’attache à démontrer combien l’utilisation péjorative du terme «complotiste» n’a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d’attentats sous fausse bannière, pullulent dans l’histoire humaine, et particulièrement dans l’histoire occidentale moderne.

[www.editionsjcgodefroy.fr]
s
10 octobre 2024 13:28
Le génocide en cours en Palestine occupée, les attentats terroristes comme l’explosion de milliers de bipeurs tuant et blessant très gravement des centaines de civils libanais, l’invasion du Liban et son bombardement massif faisant des milliers de victimes : plus rien ne semble pouvoir arrêter la furie suprémaciste et génocidaire de la colonie juive d’Israël. Mais en tant que principale entité terroriste mondiale, Israël n’a pas encore fait usage d’une de ses armes favorites : l’attentat sous fausse bannière. En toute hypothèse, c’est probablement cette tactique qu’elle va utiliser dans les prochains mois afin d’inciter les populations occidentales crédules à soutenir une guerre de destruction massive de l’Iran. Comment se fera cet attentat sous fausse bannière ? La tendance depuis le 11 septembre 2001 est de viser des cibles civiles occidentales plutôt que militaires, ce qui s’avère bien plus traumatique et efficace. Mais une cible militaire pourrait également être sélectionnée, par exemple un porte-avions US, provoquant un grand nombre de victimes et une vague d’indignation propice à la guerre. L’attaque de l’USS Liberty par des avions israéliens le 8 juin 1967 – une attaque sous fausse bannière ratée ayant probablement impliqué la complicité du président américain Lyndon B. Johnson – montre en tout cas que, lorsque Washington et Tel-Aviv ont décidé main dans la main de faire sombrer le monde dans la guerre, tous les moyens sont bons, même (surtout) les plus répugnants.
 
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