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La prescription sauve Brahim Ghali d’un jugement en Espagne
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29 mai 2024 02:22
Dans un retournement de situation digne des plus grands thrillers politiques, la Cour Suprême espagnole a récemment rejeté la plainte déposée par l’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme (ASADEH) contre le leader du front polisario, Ibrahim Ghali ou Mohamed Ben Battouche, c’est tout comme.

L’association l’accusait de crimes, de génocide et de torture commis contre plusieurs personnes détenues dans les prisons de la faction séparatiste. Mais, comme dans tout bon film, le diable se cache dans les détails…

La Cour Suprême espagnole a motivé son rejet par le fait que les crimes reprochés à Ghali sont désormais prescrits. En effet, les faits incriminés remontent à la période 1975-1990, et la première plainte judiciaire formelle a été enregistrée le 16 août 2012. En d’autres termes, plus de vingt ans après les événements, la justice espagnole a décidé que le temps avait effacé la responsabilité pénale.

La fuite d’un leader et le retour à la case départ
Ramadan Massoud, président de l’ASADEH à Madrid, a exprimé sa frustration devant cette manœuvre judiciaire. Il a affirmé que le recours à la prescription par la cour ne signifie en aucun cas que Ghali est innocent des crimes commis. En fait, la plainte initiale, déposée en décembre 2007 contre 24 dirigeants du Polisario et quatre officiers algériens, a été retardée par les autorités algériennes elles-mêmes.

L’Espagne avait demandé à Alger si d’autres poursuites étaient en cours contre ces individus, mais les réponses tardives et hésitantes des Algériens ont ralenti le processus judiciaire, permettant ainsi à la prescription de jouer en faveur des accusés.

Ibrahim Ghali, alors représentant du polisario à Madrid, avait rapidement quitté l’Espagne pour se réfugier en Algérie après le dépôt de la plainte. Toutefois, l’ASADEH a relancé l’affaire en 2022, dès que Ghali a mis le pied sur le sol espagnol, transporté par un avion militaire algérien. Malgré ces efforts renouvelés, la décision de la Cour Suprême est venue anéantir les espoirs des victimes et de leurs défenseurs.

Une bataille Judiciaire qui ne finit jamais
Malgré ce revers, Massoud a assuré que l’ASADEH continuera à se battre pour les droits des victimes. L’association respectera l’indépendance de la justice espagnole, mais compte bien argumenter que les crimes de génocide et contre l’humanité ne devraient pas être soumis à la prescription. L’ASADEH envisage de nouvelles actions légales pour que les responsables des actes de torture, des détentions arbitraires et des disparitions forcées soient traduits en justice.

Cette affaire met en lumière simultanément les complexités de la justice internationale, et les subtilités de la diplomatie et de la politique. L’Algérie, en utilisant des tactiques de retardement, a réussi à éviter une condamnation pour ses alliés du Polisario, laissant les victimes sans réponse et les défenseurs des droits humains dans l’expectative. Mais, l’histoire est loin d’être terminée, et l’ASADEH reste déterminée à poursuivre son combat pour la justice.
 
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