Le pétrole toujours entraîné à la baisse par les craintes sur la demande
Les cours du brut poursuivaient leur repli mercredi en début d'échanges européens, dans un marché préoccupé par un ralentissement de la demande, et bien que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doive annoncer une baisse de sa production.
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait en baisse de 2,29 dollars à 68,88 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. Pendant ce temps, le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre cédait 2,74 dollars à 69,44 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours avaient rebondi de 4 dollars sur les deux dernières séances, le marché anticipant une réduc-tion significative de la production de l'Opep, qui va se réunir en urgence vendredi à Vienne.
Mais ils ont abandonné une partie de leurs gains, minés par la détérioration du sentiment des investis-seurs qui s'inquiètent de l'état de la demande en pleine tourmente économique. "Avec des risques pesant désormais sur les perspectives de croissance des économies émergentes, les perspectives de consom-mation mondiales vont être revues davantage à la baisse et entraîner les prix vers de nouveaux plus bas" commentait John Hall, analyste du cabinet éponyme.
L'Opep a convoqué une réunion d'urgence à Vienne en réaction à la chute vertigineuse des cours, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis leurs sommets de juillet (147,50 dollars). Les spécialistes s'attendent à ce que l'Opep réduise nettement son offre pour tenter d'empêcher un effondrement des cours jusqu'à 50 dollars et ramener le marché à l'équilibre.
Un consensus en faveur d'une baisse d'un mbj a semblé se dessiner ces derniers jours. Les ministres libyen, iranien et qatari ont ainsi estimé que ce chiffre était un minimum, tandis que le président du cartel Chakib Khelil a plaidé pour une baisse "importante".
L'Opep, qui fournit 40% de la production mondiale de brut, va tenter ainsi d'ajuster son offre à une de-mande qui se détériore à grande vitesse, victime de la cherté des carburants cet été et de la crise éco-nomique mondiale. Le cours de l'or noir a été d'autant plus tiré vers le bas que celui de la monnaie amé-ricaine s'est envolé, passant sous 1,30 dollar pour un euro mercredi.
Or quand le dollar grimpe, les prix des matières premières, libellés en dollars, sont gonflés par l'évolution du billet vert face aux principales devises. "Il y a six mois, l'Opep se plaignait de la faiblesse du dollar mais elle pourrait bientôt regretter cette époque" notait Olivier Jakob.