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srnit a écrit:
De la paix intérieure et avec les autres
Tisser, préserver et cultiver des sentiments d’amour, de fraternité et de vivre en union et en paix avec les autres n’est pas chose facile. Tout le monde le sait.
Les exemples sont très nombreux dans les rapports les plus divers. Les relations entre fidèles musulmans travaillant ensemble dans un même cadre associatif, les rapports entre les époux, les liens familiaux, sont souvent mis à rude épreuve. Ces expériences, souvent douloureuses, laissent peu de chance d’en sortir sans souffrance et sans déchirement.
Or, ces liens de fraternité, de parenté et d’amour sont sans aucun doute ce que l’islam encourage le plus. En effet, la pureté du cœur est le réceptacle de la grâce divine et c’est dans nos relations à autrui et dans la pureté de nos cœurs que se lit notre piété et la qualité de notre relation à Dieu.
Ce que le Prophète paix et bénédiction sur lui recommanda à ses compagnons par dessus tout, ce qu’il leur enseigna sans relâche fut de scruter en permanence les sentiments profonds qui habitent leurs cœurs, de cultiver constamment l’amour, la bonté et chasser avec la plus grande fermeté les mauvais sentiments qui rongent les poitrines et empêchent la paix intérieure et avec les autres.
Ainsi il nous enseigna "qu’on n’a la Foi parfaite que lorsqu’on aime pour son frère ce qu’on aime pour soi-même" et nous exhorta avec la plus grande force : "Ne vous détestez pas, ne rompez pas vos liens, ne vous enviez pas, ne vous tournez pas le dos et soyez des serviteurs de Dieu et des frères" (1)
Notre intention dans le présent article n’est pas de proposer des techniques de communication, mais d’essayer plutôt d’éclairer modestement ce qui se passe dans le vécu intérieur de l’homme lorsqu’il est confronté à autrui, surtout, ses proches.
Cet article est parsemé de citations puisées à la sagesse universelle, empruntés à d’autres hommes musulmans ou pas qui étaient, au delà de la nature de leurs quêtes spirituelles ou philosophiques, confrontés aux mêmes soucis qui sont les nôtres et animés d’une même quête universelle celle de la recherche de la complétude morale, de la perfection humaine et de la maîtrise de soi.
C’est surtout une invitation à méditer et à débattre d’un élément ô combien important à la fois pour notre spiritualité et pour notre vie sociale.
Dans une société qui ne cesse d’exalter l’individualisme et de cultiver l’égocentrisme, c’est aller effectivement à contre courant que de parler d’amour de son prochain, de don de soi, de recherche de la perfection humaine -qui est autre chose que la poursuite des penchants égoïstes- de la remise en question de soi au lieu de juger les autres, de l’examen de conscience au lieu de se complaire dans les apparences ; il n’en reste pas moins que c’est le prix à payer pour celles et ceux qui veulent Dieu dans la vie dernière et la paix ici bas.