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La paix du coeur
n
7 décembre 2005 13:33


La Paix du Coeur ou la Sérénité




Cet extrait porte sur la sérénité, il est un peu long mais il en vaut la peine, c'est un extrait de l'ouvrage du Docteur Youssouf el Qardhâwi La foi et la vie page 110



Il n’est pas de bonheur sans sérénité.

Il y a quelques années, j’ai lu dans la revue Sélection un brillant article d’un célèbre médecin américain, qui écrivait :

« Quand j’étais un jeune homme, j’avais établi une liste des bienfaits de la vie généralement reconnus, recensant ainsi tout ce qu’on peut désirer en ce monde : la santé, l’amour, le talent, la force, la richesse, la célébrité. Puis, j’étais allé, tout fier, la montrer à un sage vieillard.

Mon ami le vieillard me dit « C’est une bien belle liste, arrangée dans un ordre irréprochable. Mais il me semble que tu as oublié l’élément essentiel sans lequel ta liste ne sera qu’un fardeau insupportable. » Prenant son crayon, il barra toute la liste et écrivit simplement : la sérénité. Il dit alors « Tel est le don que Dieu réserve à Ses amis les plus proches. En effet, nombreux sont ceux à qui Il donne l’intelligence et la santé, l’argent se trouve partout, la célébrité n’est pas rare mais la sérénité du cœur, Il ne la distribue qu’avec mesure. »

Il expliqua ensuite :

« Cette idée ne m’est pas personnelle, je ne fais que reprendre les propos des Cantiques, de Marc-aurèle et des autres sages qui ont dit « Mon Dieu, laisse les bienfaits de ce bas monde sous les pieds des sots et donne-moi plutôt un cœur en paix ! »

Il m’avait alors paru difficile d’accepter un tel point de vue, mais aujourd’hui, après un demi-siècle d’expérience personnelle et d’observation attentive, je sais que la sérénité est le but idéal d’une vie juste. Je sais maintenant que toutes les autres qualités réunies n’apporteront pas nécessairement à leur possesseur la sérénité. J’ai vu au contraire cette sérénité s’épanouir sans aucune aide de l’argent, ni même sans aucun soutien de la santé. La sérénité est capable de transformer une chaumière en palais accueillant, tandis que son absence peut faire du palais d’un roi une cage et une prison. »


Ce sont là les propos d’un homme qui vit en Amérique, au pays du confort et de la richesse, de l’or et de la science, de la liberté et du progrès. Il parle ainsi après avoir acquis une longue expérience de la vie car il n’a pas trouvé dans la vie de bienfait meilleur ni plus précieux que la sérénité et la paix intérieure. Ce sont les propos d’un homme sage que nous consignons ici pour en tirer profit, car la sagesse, où qu’elle se trouve, est le but du croyant et lui revient de droit.





Il n’est pas de sérénité sans foi.


La sérénité est sans aucun doute la première source du bonheur. Mais comment peut-on y parvenir, si elle ne provient ni de l’intelligence, ni du savoir, ni de la santé ou de la force, ni de la richesse, ni de la célébrité ou de la puissance, ni d’aucun des bienfaits matériels de la vie ?

Nous répondons sans hésiter à cette question que la sérénité émane d’une seule et unique source, à savoir la foi en Dieu et au Jour dernier, une foi sincère et profonde, inaccessible au doute et exempte de toute hypocrisie.

Cette vérité est prouvée par la réalité, confirmée par l’histoire et tout être juste et clairvoyant peut la constater en lui-même comme dans son entourage.

La vie nous a appris que les gens qui sont les plus anxieux et agités et qui se sentent le plus perdus et inutiles sont précisément ceux qui ne jouissent pas de cet immense bienfait qu’est la foi.

Leur vie est insipide, même si elle se déroule dans les plaisirs et le confort, car ils ne lui trouvent aucun sens, ils ne savent pas où ils vont ni pourquoi : comment alors pourraient-ils connaître la sérénité et le bonheur ?


Cette sérénité est un des fruits de la foi, de l’arbre bienfaisant du monothéisme qui donne ses fruits en permanence avec la permission de Son Seigneur.

C’est un don du ciel que Dieu fait descendre dans le cœur des croyants pour qu’ils soient constants devant ce qui déroute les gens, pour qu’ils acceptent leur sort alors que les autres s’en désespèrent, pour qu’ils connaissent la certitude là où les autres faiblissent et qu’ils gardent leur sang-froid quand les autres perdent la tête.

C’est cette sérénité qui habitait le cœur du Prophète sws le jour de l’émigration à Médine et qui lui permit d’aller de l’avant en toute confiance, sans crainte ni affliction et sans éprouver le moindre doute :

« Dieu lui avait porté secours lorsque les mécréants l’avaient chassé, le deuxième de deux, lorsque, comme ils étaient dans la grotte, il disait à son compagnon ‘‘Ne t’afflige pas, Dieu est avec nous.’’ Dieu fit alors descendre sur lui Sa sérénité et le soutint par des armées que vous ne voyiez pas. » (S9,V40)

Le compagnon du Prophète, Abou Bakr raa , était alors envahi par le chagrin et la crainte, non pour lui-même et sa propre vie, mais pour le Prophète et l’avenir de sa mission.
Il dit, alors que les ennemis encerclaient la grotte : « Envoyé de Dieu, si l’un d’eux regarde sous ses pieds, il va nous voir ! ».
Le Prophète, le cœur constant, lui répondit : « Abou Bakr, que peut-il arriver à deux hommes qui ont Dieu pour troisième ? »

Cette sérénité est une paix et une lumière de Dieu, elle apaise la peur, calme l’anxiété, atténue la tristesse, dissipe la fatigue, procure la force et la confiance.



Le croyant possède cette sérénité car il répond à l’appel de sa nature profonde.


La première cause de la sérénité que ressent le croyant, c’es qu’il vit en conformité avec la nature profonde selon laquelle Dieu l’a créé, une nature qui elle-même est totalement en harmonie avec l’ensemble de cet immense univers. Le croyant vit donc en paix et non pas en conflit avec sa propre nature.

La nature humaine comporte un vide qui ne peut être comblé ni par la science, ni par la culture ni par la philosophie, un vide qui ne peut être comblé que par la foi en Dieu Tout Puissant.

La nature humaine éprouvera toujours une tension, une faim et une soif, jusqu à ce qu’elle trouve Dieu, croie en Lui et se tourne vers Lui. Alors, elle trouve le repos, elle peut étancher sa soif et apaiser ses craintes. Elle trouve le bon chemin et la stabilité après tant d’hésitation et d’agitation, elle connaît la quiétude après l’anxiété et se retrouve chez elle après un long exil. Son périple est enfin terminé, et elle connaît la joie du voyageur de retour parmi les siens.

Mais qu’il est malheureux, l’homme qui ne trouve pas Son Seigneur, alors que pourtant Celui-ci est plus proche de lui que sa veine jugulaire ! Que son sort est pénible ! Il ne trouvera pas le bonheur, il ne trouvera pas la sérénité, il ne trouvera pas la vérité…Il ne se trouvera pas lui-même, « comme ceux qui ont oublié Dieu, et qu’Il a alors fait s’oublier eux-mêmes. » (S59,V19)

Comment quelqu’un pourrait-il se trouver s’il ne se connaît pas lui-même ? Et comment pourrait-il se connaître si l’orgueil et la vanité l’en empêchent ? S’il en est détourné par la poursuite des passions et des basses préoccupations, par les plaisirs des sens et les viles exigences du corps ?

L’être humain est une créature étonnante, faite de l’assemblage d’une poignée d’argile et d’un souffle de l’esprit divin. Celui qui connaît ce côté terrestre mais oublie le souffle d’esprit ne sait pas ce qu’est véritablement l’être humain. Si quelqu’un nourrit et abreuve son côté terrestre sans donner à son côté spirituel la nourriture de foi et de connaissance de Dieu qu’il requiert, il bafoue les droits de la nature humaine, il la méconnaît et la prive de ce qui fait sa vie et son équilibre.

Le bonheur ne réside donc pas dans la richesse, dans la puissance, dans l’abondance des enfants, dans le profit, ni encore dans la science matérielle.

Le bonheur est quelque chose d’abstrait, d’impalpable, qui ne saurait être mesuré ou contenu ni acheté avec de l’argent.

Le bonheur est quelque chose que l’être humain ressent au fon de lui-même… une pureté de l’âme, une sérénité du cœur, une joie intérieure, une paix de la conscience.

Le bonheur est quelque chose qui émane de l’intérieur de l’être humain, et non pas quelque chose qu’il peut se procurer à l’extérieur.


On raconte qu’un mari, s’emportant contre sa femme, lui dit d’un ton menaçant « Je te rendrai malheureuse ! ».
La femme répondit calmement « Tu n’as pas le pouvoir de me rendre malheureuse, pas plus que de me rendre heureuse. ».
Le mari, furieux, demanda « Comment cela, je n’en ai pas le pouvoir ? ».
La femme répondit avec assurance « Si le bonheur était une question d’argent tu pourrais m’en priver ; s’il venait des parures et des bijoux, tu pourrais m’en dépouiller ; mais le bonheur provient de quelque chose sur quoi tu n’as aucun pouvoir, ni toi, ni personne au monde ! ».
Surpris, le mari demanda « Et qu’est-ce que c’est ? ».
La femme répondit avec conviction « Je trouve le bonheur dans ma foi et ma foi est dans mon cœur, et personne n’a de pouvoir sur mon cœur, à part Dieu ! »


Voilà ce qu’est le bonheur véritable, le bonheur qu’aucun être humain n’a le pouvoir de donner, ni de reprendre à celui qui le possède. C’est ce bonheur qui a fait dire à un pieux croyant : « Si les rois savaient quel bonheur est le nôtre, ils nous combattraient de leurs sabres ! »

Un autre, envahi par cette extase spirituelle, a dit : « Je vis des moments où je me dis : si les hôtes du paradis connaissent un tel bonheur, ils sont assurément comblés. »

Ceux à qui il est donné de connaître pareil bonheur se moquent des événements, même si l’orage gronde, ils sourient à la vie même si elle leur montre les dents, et prennent les peines avec philosophie.
Les épreuves se métamorphosent pour eux en bienfaits suscitant la reconnaissance, là où d’autres ne voient que des malheurs dont ils se lamentent. C’est comme s’ils possédaient des glandes spirituelles particulières secrétant une substance qui transformerait les catastrophes de la vie en bienfaits.


Le minimum de confort matériel nécessaire au bonheur

Nous ne nierons pas que le confort matériel joue un rôle dans la réalisation du bonheur. Comment le pourrions-nous, alors que le Prophète sws a dit : « Font partie du bonheur de l’homme : une bonne épouse, une bonne habitation et une bonne monture. »

Toutefois, le confort matériel n’est pas l’élément essentiel du bonheur, c’est plutôt une question de qualité que de quantité. Il suffit à un homme d’être à l’abri des tourments matériels susceptibles de troubler l’existence, comme une mauvaise femme, une mauvaise habitation ou une mauvaise monture, de jouir de la sécurité de la santé de pouvoir assurer sa subsistance sans difficulté excessive.



Source : La foi et la vie du Docteur Youssouf Al Qardawoui, P107

 
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