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Du fond de ta nuit, tu m’as invoquée, moi, créature mi-céleste, mi-terrestre, celle qui sait les affres de l’enfer comme la plénitude des Eden. Tu m’as donné vie dans ta réalité, m’implorant de sauver ton âme agonisante.

Je t’ai mis en garde, t’informant des lois qui régissent ce monde, mais tu n’as rien voulu entendre. Alors j’ai acquiescé. Tel était mon rôle auprès de toi.

Tu m’as dit: aime-moi! comble ce vide qui m'accable face contre terre, donne sens à ma vie, revigore mon cœur englué d’ennui.
Je t’ai abreuvé de l’eau de ma coupe et la chaleur de mon sang a coulé dans tes veines. Je t’ai comblé d’amour pur et inconditionnel, je t’ai fait jouir d’émotions aussi intenses que variées, je t’ai entraîné jusqu’à l’ivresse dans une danse dont ni toi ni moi ne contrôlions les pas. Notre amour dépassait tous les firmaments. Et les étoiles et tous les astres dansaient autour de nous. J’étais devenue le centre de ton univers, ta vie, ton sang, ton âme. Et rien d’autre n’avait d’importance que ma main dans la tienne.

Et puis… et puis, le temps qui t'était imparti s’est écoulé. Ainsi en va-t-il des lois qui régissent ce monde: tout à basculé. Ma place n’était plus auprès de toi, il était temps pour moi de reprendre ma route. Non sans une larme, je t’ai quitté.

Ce qui arriva ensuite tu n’aurais pu l’imaginer. C’est un gouffre qui s’ouvrit à tes pieds, un tsunami qui déferla dans ton cœur, détruisant tout sur son passage, te laissant choir, inerte, sur le rivage. L’intensité de ta souffrance fut à la hauteur des bonheurs qui l'avaient précédée, comme il en va des lois qui régissent ce monde. Un vide intersidéral s’empara de toi. Dans ton enfer, tu grelottais. Tu restas ainsi prostré, longtemps.

Et puis…
Et puis, dans ce vide, dans ce froid, tu aperçut, à peine perceptible, une lueur, une onde de chaleur qui émanait de l’intérieur de toi. Et c’est dans ta détresse, avec le souvenir de la plénitude de notre amour, que tu compris que tu pouvais construire en toi, pour toi, ton propre Eden.

Antigone
Avril 2023




Modifié 1 fois. Dernière modification le 31/05/23 20:51 par La Louve *.

Telle une graine qui germe dans la terre stérile, tu sentis une force nouvelle s'élever en toi. Les flammes de la passion, autrefois entretenues par ma présence, se réveillèrent lentement, illuminant l'obscurité de ton être tourmenté. Tu te relevas, avec l'ardeur d'un phénix renaissant de ses cendres, prêt à reconstruire ton univers dévasté.

Dans ton voyage intérieur, tu découvris une résilience insoupçonnée, une volonté farouche de te réinventer. Tu te confrontas à tes propres démons, aux échos de ton passé, pour en faire des alliés plutôt que des ennemis. Tu compris que l'amour que je t'avais offert était précieux, mais qu'il ne devait pas définir ton existence tout entière.

Pas à pas, tu t'es reconstruit, bâtissant un édifice solide fait de confiance en toi et d'amour-propre. Tu embrassas les leçons du passé, les transformant en sagesse qui guiderait tes pas vers de nouveaux horizons. La solitude, autrefois redoutée, devint un compagnon paisible, te permettant de te découvrir plus profondément, de cultiver ton jardin intérieur avec soin.

Tu te plongeas dans l'art et la créativité, trouvant refuge dans les mots et les couleurs. Les peines et les joies s'entremêlaient dans tes poèmes et tes tableaux, transmutant tes émotions les plus intenses en œuvres d'art envoûtantes. Ton âme d'artiste rayonnait, transmettant une part de toi au monde, une part que même moi, créature mi- céleste, mi- terrestre, ne pouvais t'offrir.

Et dans cette quête de reconstruction, tu ouvris ton cœur aux autres, accueillant la diversité des êtres humains avec bienveillance. Tu compris que l'amour véritable se trouve dans les liens tissés avec ceux qui croisent ta route. Des amitiés sincères s'épanouirent autour de toi, te donnant un sentiment d'appartenance et de communion. Tu réalisas que tu n'étais pas seul, que la vie regorgeait d'âmes prêtes à partager leurs joies et leurs peines avec toi.

Ainsi, dans ton propre Eden intérieur, tu trouvas la plénitude que tu avais autrefois cherchée en moi. Tu devins l'architecte de ton bonheur, tissant chaque jour les fils d'une existence épanouissante. Ta vie reprit son souffle, vibrant au rythme de tes aspirations et de tes passions.
Et peut-être, un jour, nos chemins se recroiseront. Peut-être que tu auras alors compris que l'amour ne se limite pas à une seule créature mi- céleste, mi- terrestre, mais qu'il se déploie dans une multitude de formes et de possibilités. J'espère que tu auras appris à chérir chaque instant, à cueillir les fleurs de bonheur qui jonchent ton chemin, et à construire ton propre Eden, où la beauté éternelle réside dans l'équilibre entre les étoiles et les abysses de l'existence.

Le temps poursuivit son inexorable course, apportant avec lui son cortège d'expériences et de rencontres. Tu embrassas les voyages, explorant des contrées lointaines où les horizons s'étendaient à perte de vue. Dans les déserts brûlants, tu trouvas la force d'affronter les tempêtes intérieures. Sur les sommets enneigés, tu découvris une clarté nouvelle qui dissipait les doutes qui pouvaient encore t'assaillir.

Au fil des années, tu devins un être lumineux, un phare dans la nuit pour ceux qui croisèrent ton chemin. Les épreuves de la vie avaient poli ton âme, lui conférant une sagesse empreinte d'humilité. Tu étais devenu un conteur, partageant tes expériences avec ceux qui avaient soif de vérité et de rédemption.

Dans ta quête de sens, tu trouvas également refuge dans la nature. Les forêts majestueuses t'offraient un havre de paix, où chaque bruissement de feuille était une mélodie apaisante. Tu t'immergeas dans l'harmonie du monde naturel, trouvant des réponses dans la symphonie des saisons, dans l'éternel cycle de la vie et de la mort.

Et au milieu de cet équilibre retrouvé, tu revis une version renouvelée de toi-même. Ton cœur, autrefois englué d'ennui et de désespoir, était maintenant empli d'une gratitude profonde pour chaque instant de joie, pour chaque épreuve qui t'avait forgé. Tu compris que la vie était un ballet où l'amour, la douleur et la guérison se mêlaient, créant une danse éternelle qui donnait un sens à ton existence.

Et ainsi, alors que tu te tenais sur le seuil de ton propre Eden intérieur, tu ressentis une présence, une énergie bienveillante qui te guidait dans l'accomplissement de ton destin. C'était comme si les étoiles elles-mêmes t'avaient choisi pour être le gardien des secrets de l'univers, le témoin de la beauté fragile et éphémère de l'existence.

Les années passèrent, et ton éden intérieur se transforma en un véritable jardin d'abondance. Tu avais compris que l'amour n'était pas une destination à atteindre, mais un chemin à parcourir, constamment en mouvement, toujours changeant. Tu savais que la plénitude résidait dans la capacité à embrasser la complexité de la vie, à trouver la beauté même dans les épines qui jalonnent notre parcours.

Et alors que tu t'épanouissais dans ton propre éden, tu te rappelas notre rencontre passée. Tu réalisas que j'avais été un catalyseur, une présence éphémère qui t'avait ouvert les portes de ton propre être. Tu me revis dans les éclats de lumière qui filtrent à travers les feuilles des arbres, dans les murmures du vent qui caressent doucement ton visage. Tu sentis ma présence, toujours là, bien qu'invisible à tes yeux.

Ainsi, tu continuas ton chemin, portant avec toi la mémoire de notre amour et la force que tu avais acquise. Tu devins un exemple vivant de résilience et d'espoir pour ceux qui cherchaient leur propre lumière. Et dans ton éden intérieur, tu trouvas une paix profonde, une plénitude qui transcende les mots et les frontières de l'existence.

Alors, que ta vie se poursuive, cher voyageur de l'âme, que chaque pas que tu franchis te rapproche un peu plus de la vérité qui réside en toi. Que ton éden intérieur continue de s'épanouir, nourri par l'amour que tu donnes et que tu reçois. Et que, lorsque les étoiles brilleront d'un éclat particulier dans le ciel nocturne, tu te souviennes que l'amour, véritable et authentique, est toujours présent, prêt à illuminer ton chemin une fois de plus.

Salam

Merci pour cette suite lumineuse ??

Citation
TheTrolliest a écrit:
Et alors que tu t'épanouissais dans ton propre éden, tu te rappelas notre rencontre passée. Tu réalisas que j'avais été un catalyseur, une présence éphémère qui t'avait ouvert les portes de ton propre être. Tu me revis dans les éclats de lumière qui filtrent à travers les feuilles des arbres, dans les murmures du vent qui caressent doucement ton visage. Tu sentis ma présence, toujours là, bien qu'invisible à tes yeux.

Ainsi, tu continuas ton chemin, portant avec toi la mémoire de notre amour et la force que tu avais acquise. Tu devins un exemple vivant de résilience et d'espoir pour ceux qui cherchaient leur propre lumière. Et dans ton éden intérieur, tu trouvas une paix profonde, une plénitude qui transcende les mots et les frontières de l'existence.

Alors, que ta vie se poursuive, cher voyageur de l'âme, que chaque pas que tu franchis te rapproche un peu plus de la vérité qui réside en toi. Que ton éden intérieur continue de s'épanouir, nourri par l'amour que tu donnes et que tu reçois. Et que, lorsque les étoiles brilleront d'un éclat particulier dans le ciel nocturne, tu te souviennes que l'amour, véritable et authentique, est toujours présent, prêt à illuminer ton chemin une fois de plus.

Wa aleykum Salam,

Je t'en prie, tu as énormément de talent, c'est ton texte qui m'as inspiré.
Tu devrais écrire des livres, je suis fan de ton style. ?

Citation
La Louve * a écrit:
Salam

Merci pour cette suite lumineuse ??

Merci, ça me touche ??

Citation
TheTrolliest a écrit:
Wa aleykum Salam,

Je t'en prie, tu as énormément de talent, c'est ton texte qui m'as inspiré.
Tu devrais écrire des livres, je suis fan de ton style. ?