Au moins vingt-six cadavres en décomposition, ont été découverts samedi par des militaires dans une grotte servant de refuge à un groupe armé à Jijel (360 km à l'est d'Alger), selon des bilans communiqués dimanche par la presse et la police. Le quotidien arabophone Ech-Chourouk rapporte dimanche que 28 cadavres, dont ceux de 21 enfants, 4 femmes et 3 hommes ont été découverts dans cette grotte longue de 800 à 1.000 m qui forme un labyrinthe avec d'autres grottes dans les maquis de Sedat, difficiles d'accès. Selon des journalistes locaux citant des sources policières, le bilan serait de 26 cadavres: 18 enfants, 3 femmes et 5 hommes identifiés comme étant des "terroristes". Le 10 mai, après une manoeuvre d'encerclement de près d'un mois, l'armée avait donné l'assaut de la grotte, tuant dix islamistes armés. L'un des islamistes du groupe, au maquis depuis 1994, s'etait alors rendu aux militaires avec un fusil mitrailleur AK47, trois grenades et des munitions. C'est lors de leur exploration de la grotte, où ils craignent que se cachent d'autres islamistes armés, que les militaires ont découvert les cadavres. Ech-Chourouk indique que d'autres cadavres pourraient être découverts dans les jours qui viennent, l'armée, n'avançant qu'avec prudence. Aucune confirmation de source officielle n'était disponible dimanche en début d'après-midi. Plusieurs journaux ainsi que des sources locales ont affirmé que parmi les 10 islamistes, dont la mort avait été annoncée de source officielle, le 10 mai, figuraient 3 femmes et 3 enfants. Ces islamistes armés font partie de la "Katibet Errahmane" (phalange du Clément, un des qualificatifs d'Allah) du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), selon la presse. Le GSPC, considéré comme proche de l'organisation terroriste internationale Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden, rejette la politique de réconciliation nationale du président Abdelaziz Bouteflika et poursuit sa lutte pour l'instauration d'un Etat islamique en Algérie. Une Charte pour la paix et la réconcoliation nationale, adoptée par référendum en septembre 2005 et mise en oeuvre en février, offre le pardon aux islamistes armés n'ayant pas commis de crimes de sang, et la grâce ou la remise de peine à ceux déjà condamnés. Les islamistes armés qui ne se rendraient pas restant pourchassés et combattus par les forces de sécurité. La violence imputée aux islamistes armés reste sporadique en Algérie malgré la mise en oeuvre de la Charte pour la paix.
Plus de 45 personnes ont été tuées dans les violences en Algérie depuis début mai, et au moins 161 depuis le début de l'année, selon un décompte établi d'après des bilans officiels et de presse. Cette violence a fait entre 150.000 et 200.000 morts depuis 1992, selon un bilan officiel. Le chef du gouvernement algérien Ahmed Ouyahia a indiqué, en mars, que 17.000 islamistes armés avaient été abattus par les forces de sécurité depuis le début des violences en 1992.
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