Les députés marocains ont adopté une loi régissant le fonctionnement et le financement des partis politiques mais certaines dispositions ont été critiquées notamment celle permettant la suspension des formations «portant atteinte à l'ordre public». Voulu par le roi Mohammed VI, qui a multiplié les appels à la modernisation de la vie politique, ce texte, qui doit être encore approuvé par le Sénat, remplace le dahir (décret royal) promulgué par son grand-père Mohammed V, il y 47 ans. Si les grandes formations traditionnelles ont voté pour, les musulmans du parti de la Justice et du développement (PJD) se sont abstenus et les petites formations extra-parlementaires ont jugé trop élevée la barre de 5% des suffrages exprimés aux législatives pour obtenir des subventions de l'État. Pour Abdelhamid Aouad, chef du groupe parlementaire de l'Istiqlal (parti conservateur, membre de la coalition gouvernementale), cette loi «va structurer le champ politique marocain». Fervent défenseur de ce projet de loi, il juge que cela devrait «mettre fin à l'éparpillement du monde politique». La loi «pousse les partis à se gérer de manière démocratique», a-t-il assuré à l'AFP, se félicitant du fait qu'elle précisait les modalités de la subvention publique aux partis, «alors que jusqu'à présent on ne savait pas comment le ministère répartissait l'argent». Le ministre de l'Intérieur Moustapha Sahel a affirmé, lors des débats, que les subventions aux partis seront inscrites dans la loi de Finances 2006. Répondant aux critiques des petits partis, il a souligné que le seuil de 5% des suffrages «permettrait de soutenir le plus grand nombre de formations politiques en évitant une balkanisation de la vie politique». A l'instar de l'Istiqlal, les grands partis ont voté pour mais les musulmans se sont abstenus. Pour Moustapha Ramid, député du Parti de la Justice et du Développement (PJD), «on a fait deux pas en avant et deux pas en arrière» avec ce texte
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