Si vous aimez le violon, nous savons votre goût pour la fanfare guerrière, les venins de la calomnie, les vins apocryphes, les scribes faussaires, les intellectuels réversibles et les portraitistes-acrobates. Je ne m’adresse pas à ceux qui comme moi aboie des hurlements atones dans un vestibule désert mais aux Tartuffe qui foulent à vos côtés l’escalier qui va de l’Elysée à la place Beauvau, de la rue Broca à France Télévision.
En ce moment, votre gouvernement se plastronne de verbes plats et de déclarations assassines, irresponsables. Certes, les écrits restent et les mots s’envolent. Les vôtres gravitent sur Gaza comme la ronde famélique des vautours. Vos anathèmes courent dans le bois tranquille de vos servitudes sans se soucier un seul instant du grand désordre avenir! Nous sommes pourtant quelques centaines de milliers d’immigrés à avoir soutenu Hollande lors des dernières élections présidentielles !
Je vous le dis, nous ne cautionnons pas l’antisémitisme, nous portons nous-mêmes le fardeau d’un antisémitisme moderne : l’islamophobie.
Je vous le dis, ce qui se répand dans vos quartiers populaires n’est pas cette « nouvelle forme d’antisémitisme » qui scelle votre mauvaise foi mais une prophétie surréaliste : « Sur mes cahiers d’écolier, sur mon pupitre et les arbres (…), Je suis né pour te connaître, te nommer, Liberté ».
Je vous le dis, les juifs sont nos frères même si beaucoup se taisent ! Que ceux qui tergiversent de par et d’autre de la frontière testamentaire se rendent à l’évidence. Si nous sommes en colère, c’est qu’Israël tue! Israël bombarde! Israël occupe des terres violées! Le sang des innocents n’est pas une affaire de magistère !
Je vous le dis, j’ai fait un rêve: Jean Jaurès aux côtés des Palestiniens. L’homme qui luttait pour l’honneur d’un seul rétablissait la dignité des femmes et enfants tombés en poussière. Déjà son corps gisant à la rue du Croissant volait au secours des cadavres inertes de Gaza : souffle rouge et insaisissable poursuivant une chimère verte : « Falastin el khadra ».
Je vous le dis, l’occupation « par percolation » en Palestine cède une fois de plus, à un massacre à ciel ouvert, un crime contre l’humanité! Vos larbins médiatiques pourront assigner ce drame à une équivalence des termes, la répression d’une population n’est pas la guerre, le grondement des chars n’est pas le cri de l’orphelin, les salves d’obus ne sont pas les prières jetées par quelques âmes pieuses au ciel !
Que valent à vos yeux la vie de trois cents civils Palestiniens ? Un israélien, un chicon, une brosse à dents, l’amour d’une femme ? Vous sonnez le tocsin, arborez de grands airs solennels mais vos clairons sonnent perfides ! Mon Dieu comme votre République dissone! La "seule démocratie" du Moyen-Orient ensevelit sous les bombes femmes et enfants, François Hollande s’incline aux ordres du Likoud et les troupiers se taisent dans l’espoir d’amasser quelques miettes d’un oléoduc! Cette tartufferie me fatigue et notre douleur est si profonde!
Monsieur Valls, «Premier ministre» n’est ni un jeu de quilles, ni une combine de garagiste! La terre entière vous regarde et votre France nous assomme ! Restaurer comme vous le faites, la Loi Le chapelier à Barbès est un mépris de classe aux relents islamophobes. Certes, les musulmans partagent un sentiment de communion fraternelle avec le peuple palestinien mais le respect de la vie est une valeur transcendentale! Si vous n’aimez pas les sauvageons capuchonnés de votre capitale, le fracas de quelques esprits fébriles, respectez au moins les principes sacrés de la France, les Droits de l’Homme, en un mot, la République!
Karim BOUHOUT
PS: quiconque approuve cette lettre la signe! Merci!