Pour le Dr Rainer Rau, fondateur de la société FERI, la coupe du monde de football a bien fini de diffuser ses effets bénéfiques en Allemagne. Il est en revanche plus optimiste concernant les Etats-Unis.
Après une année 2006 excellente et un début 2007 prometteur, l’économie allemande ralentit. Quel est votre diagnostic pour 2008 et au delà ? L’année 2006 avait bénéficié de facteurs exceptionnels (météo favorable au secteur de la construction, consommation des ménages dopée par la perspective d’un relèvement du taux de TVA début 2007). En 2007, c’est la Coupe du Monde de football qui a donné un coup de fouet à l’économie. Tous ces effets sont aujourd’hui dissipés. Logiquement, la croissance ralentit. D’autant que l’Amérique est elle aussi en phase d’atterrissage. Cependant, au delà de ce constat, les performances de l’économie allemande déçoivent. Les ventes au détail ont baissé de manière continue en 2007, preuve que la hausse de la TVA a bien un impact négatif durable sur le comportement des ménages. Et même si l’Allemagne profite plus que ses voisins du dynamisme de l’Asie, sa croissance va encore ralentir fortement au quatrième trimestre. Au final, le PIB allemand progresserait de 2,4% en 2007 et de 2% en 2008. Certes, une légère accélération est prévue en 2009 (2,3%). Mais on le voit bien, la croissance va rester durablement en dessous de 2,5%. Difficile dans ces conditions de parler d’une véritable reprise.
Les perspectives sont-elles plus encourageantes aux Etats-Unis ? Oui. A partir du printemps 2008, les données sur le marché de l’immobilier devraient commencer à s’améliorer. Ensuite, la baisse du dollar va se poursuivre, améliorant la compétitivité des entreprises. En effet, c’est le but recherché par les autorités américaines. Autre bonne nouvelle : malgré l’accélération du prix des importations, l’inflation semble maîtrisée, comme le montre le reflux du coût unitaire du travail. La baisse des taux d’intérêt va donc se poursuivre. Enfin, 2008 est une année électorale, ce qui se traduit toujours aux Etats-Unis par des baisses d’impôts. Au final, la baisse des taux d’intérêt, des impôts et l’embellie de l’immobilier ramèneront la croissance vers un rythme proche de 3% dès 2009.