Une femme dit alors : Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.
Il répondit :
Votre joie est votre tristesse sans masque. Et le même puits d’où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes. Comment en serait-il autrement ?
Plus profonde est l’entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.
La coupe qui contient votre vin n’est-elle pas celle que le potier flambait dans son four ?
Le luth qui console votre esprit n’est-il pas du même bois que celui creusé par les couteaux ?
Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n’est autre que ce qui causait votre tristesse.
Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu’en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.
Certains parmi vous disent : La joie est plus grande que la tristesse", et d’autres disent : "Non, c’est la tristesse qui est la plus grande".
Moi je vous dis qu’elles sont inséparables.
Elles viennent ensemble, et si l’une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l’autre est endormie sur votre lit.
En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.
Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s’élèvent ou retombent.
rappelons nous ou pour ceux qui le découvre, cette autre pensée du même homme et tirée du même ouvrage.
Vos enfants
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la vie à elle-même. Ils viennent à travers vous, mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais non point vos pensées, car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps, mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcez d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier. Vous êtes les arcs par lesquels vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de sa puissance pour que vos flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie car, de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.
je rajouterai que les parents, c'est sacré mais que notre vie, indépendamment de la leur, l'est bien plus, sacrée.