The Electronic Intifada a obtenu -par des fuites- une présentation Powerpoint du Ministère de la Défense qui donne un aperçu effrayant de l’état d’esprit qui mène la bureaucratie de l’apartheid.
Le président Jimmy Carter s’est attiré la colère d’Israël et de ses alliés en décrivant "l’ abominable oppression et la persécution dans les territoires palestiniens occupés , avec un système rigide de laisser- passer indispensables et une stricte ségrégation entre les citoyens de Palestine et les colons juifs en Cisjordanie."
Aujourd’hui, The Electronic Intifada a obtenu une présentation Powerpoint du Ministère de la Défense qui donne un aperçu effrayant de l’état d’esprit qui mène la bureaucratie de l’apartheid. La première page du document porte le nom "Coordination des Activités du Gouvernement dans les Territoires" et l’acronyme "COGAT" en bas de chaque page. Cela se réfère apparemment à l’unité de l’armée israélienne qui est chargée de l’occupation contre la population civile palestinienne.
Le haut de chaque diapositive porte également les noms et insignes de l’ « Etat d’Israël » et du « ministère de la Défense ». Datée du 12 Janvier, la présentation est intitulée " Mesures clés pour faciliter la vie quotidienne de la population palestinienne."
Bien loin de ça, le document donne le détail du régime de sévère restriction de mouvement, de nettoyage ethnique bureaucratique et de manipulation politique ou encore d’encouragement aux collaborateurs qui travaillent pour Israël en Cisjordanie occupée et dans la Bande de Gaza. Le document, en anglais, semble authentique. Bien que son but exact et ses destinataires ne soient pas connus, il est possible qu’il ait été conçu pour impressionner des diplomates étrangers par la générosité d’Israël envers les Palestiniens.
Parmi les mesures politiques que le document souligne, on trouve :
Faire des efforts pour "renforcer Abu-Mazen" (le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas) en facilitant l’entrée d’ "équipement de sécurité pour la Garde présidentielle" offert par des pays étrangers. (Les Etats-unis ont récemment annoncé qu’ils donneraient pour des millions de dollars d’armes et d’équipement à cette unité qui sert de milice personnelle à Abbas et son parti le Fatah, qui cherchent à renverser le gouvernement Hamas démocratiquement élu).
Donner des privilèges spéciaux au" mouvement des VIPs et des Palestiniens haut placés" et autres alliés d’ Abbas, y compris "faciliter les déplacements, sans contrôles de sécurité ». Ces privilèges spéciaux, dont ne peuvent disposer des millions de Palestiniens, ont pour but de "renforcer Abu-Mazen," vraisemblablement aux dépens du cabinet dirigé par le Hamas, démocratiquement élu, et des dizaines de députés parmi lesquels plusieurs, loin de jouir du traitement VIP, ont été kidnappés et sont détenus sans chef d’inculpation ni procès par les forces d’occupation israéliennes.
Délivrer des permis spéciaux à 505 hommes d’affaires palestiniens, les autorisant à n’être pas soumis à la loi des laisser- passer qui interdit que des Palestiniens ne passent la nuit en Israël. Ils seront également soumis à moins de contrôles de sécurité. Il est aussi possible que cette classe privilégiée bénéficie du "possible retour de 60 millions de dollars, provenant de l’argent des taxes qui a été gelé, au secteur privé, en fonction de l’identification de l’homme d’affaires et de l’élaboration d’un mécanisme de mise en place." Ceci pourrait signifier qu’Israël, en collusion avec Abbas, cherche à détourner des biens publics palestiniens dont il s’est illégalement emparé, en contournant le ministère des Finances de l’Autorité palestinienne et en les redistribuant à Abbas et ses amis.
Avec une précision effrayante, autoriser "42 899" travailleurs palestiniens à travailler "en Israël et dans les colonies" et permettre à 2 000 travailleurs agricoles palestiniens de se soustraire aux lois des laisser -passer, afin que « passer la nuit en Israël » leur « soit permis ».Parmi ces travailleurs, seuls 1 600 seraient autorisés à entrer dans Jérusalem Est occupée, la plus grande ville palestinienne de Cisjordanie.
Des millions de Palestiniens dans le monde ne sont pas autorisés à se rendre dans leur pays ou à le quitter à cause des restrictions et des lois israéliennes discriminatoires contre les non- juifs. Quelques Palestiniens privilégiés ont néanmoins pu le faire, parce qu’ils ont la citoyenneté américaine, ou d’un pays européen dont les citoyens sont souvent autorisés à entrer en Israël sans visa comme touristes. Même cette existence précaire est menacée depuis peu par la nouvelle pratique israélienne qui leur interdit le retour [en Palestine] s’ils quittent le pays pour une raison quelconque.
Alors que le document affirme que ces restrictions vont être allégées, il confirme aussi la politique d’interdiction faite aux Palestiniens de vivre une vie de famille normale. Les Palestiniens (toujours appelés "ressortissants étrangers " qui ont des passeports étrangers, même ceux qui ont des conjoints et des familles qu’Israël reconnaît comme résidents, seront limités à un séjour dans leur pays dont la durée totale cumulée ne pourra excéder 27 mois. Aucun autre pays qui se dit une démocratie ne traite systématiquement ses habitants indigènes comme des étrangers et ne les expulse de cette manière, brisant ainsi des familles.
Enfin, le document indique un certain nombre de catégories de travailleurs "humanitaires" qui disposeront d’une légère flexibilité dans les laisser -passer. Cela inclut 1 450 personnel religieux, 1 300 employés hospitaliers, 300 travailleurs hôteliers, des avocats, des enseignants et les résidents d’une enclave dans Jérusalem Est occupée qui est encerclée par les colons et le mur d’ apartheid.
Dans un système de contrôle obsessif et brutal tel que celui qu’Israël impose aux Palestiniens, même cet "allègement" symbolique,élaboré dans un seul objectif de relations publiques, ne peut être tenu pour acquis. Israël a l’habitude de mentir sur ce qu’il fait. Par exemple, pendant une rencontre au sommet avec Mahmoud Abbas en décembre, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a promis de supprimer des dizaines de check points et d’obstacles qui empêchent le déplacement des Palestiniens en Cisjordanie occupée. Plus tard, les forces d’occupation ont affirmé avoir supprimé 44 de ces centaines d’obstacles pour remplir l’engagement d’Olmert. En fait, selon le journal israélien Ha’aretz du 22 janvier, l’armée israélienne a "admis dimanche [21] que les 44 monticules de terre qu’elle disait avoir enlevés autour des villages de Cisjordanie, n’existaient pas vraiment."
Ce qui existe, par contre, et qui s’étale aux yeux du monde, c’est un système horrifiant de contrôle totalitaire de millions de Palestiniens qui restent prisonniers du système raciste d’Israël et de l’armée e des milices de colons qui le mettent en pratique.
Ali Abunimah, The Electronic Intifada, 25 January 2007
Quand Amazon tente de couler le livre de Jimmy Carter sur la Palestine
Nous vous proposons de signer la pétition qui appelle au boycott du vendeur de livres en ligne AMAZON, lequel fait une publicité négative et biaisée concernant le livre de Jummy Carter "Palestine : la paix, pas l’apartheid". Ci-dessous également les attaques auxquelles répond Carter.
Texte de la pétition en français :
A : Jeff Bezos CEO Amazon.com
Clients de longue date d’Amazon, nous sommes profondément troublés par votre manière de traiter le nouveau livre, important, de Jimmy Carter « Palestine : la paix pas l’apartheid ».
En tête de la rubrique « critiques de la rédaction », rubrique habituellement utilisée pour qu’un éditeur parle lui-même d’un ouvrage qu’il a édité, ou pour des résumés courts et impartiaux de parutions comme les Booklist et Publisher Weekly, vous publiez avec insistance la totalité d’un texte de 20 paragraphes -1636 mots d’une critique profondément hostile au point de vue de Carter. Vous avez refusé d’ajouter une informations que les gens devraient avoir à la lecture de cette critique : le fait que l’auteur, Jeffrey Goldberg, est citoyen d’Israël aussi bien que des Etats-Unis et qu’il s’est porté volontaire pour servir dans les Forces Israélienne de Défense pour lesquelles il a travaillé comme gardien d’une prison de détenus palestiniens. Et vous avez refusé d’équilibrer sa critique négative en donnant un espace comparable à une appréciation favorable au livre, et qu’importe que des experts qualifiés aient donné des critiques favorables dans bien des revues de grande réputation.
Que vous donniez une telle place et dans cette rubrique à une telle critique défavorable est tellement inhabituel -peut-être même sans précédent sur Amazon- et que vous ayez refusé à de nombreux clients la demande qu’ils vous ont faite d’adopter une approche plus équilibrée, ne peut que nous amener à la conclusion que vous avez délibérément essayé de décourager les clients de commander le livre de l’ex- Président.
C’est contraire à l’intérêt propre d’Amazon, vendeur de livres. Mais plus important, c’est aussi contraire aux intérêt d’une paix juste et de la justice pour toutes les parties du conflit Israël/Palestine.
Nous n’avons aucun intérêt à soutenir une société qui utilise sa puissance commerciale d’une manière si partiale et si peu constructive concernant un problème d’une telle importance.
En conséquence, si au 22 janvier vous ne retirez pas la critique de Goldberg pour la mettre dans la rubrique nettement mieux appropriée « Voir toutes les critiques de la rédaction » ou si vous ne restaurez pas une manière d’équilibre en donnant un espace identique et bien visible à un point de vue plus positif de « La paix pas l’apartheid », nous nous engageons à :
1° Cesser d’acheter sur le site Amazon.com
2° fermer complètement tous nos comptes sur vos services
3° inciter nos amis, nos familles et les associations à en faire autant
Sincèrement,
les soussignés
(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)Pour signer la pétition, cliquer sur :
Jimmy Carter vient par ailleurs de déclarer lors d’une conférence en Georgie que "la tempête des critiques qu’a subi son livre n’a pas entamé sa volonté d’un traitement plus honnête de la situation au proche-Orient".
L’agence de presse américaine Associated Press rapporte ainsi ses propos :
« J’ai été traité de menteur. J’ai été traité d’antisémite, j’ai été traité de bigot, j’ai été traité de plagiat, j’ai été traité de lâche. Si elles peuvent parfois m’affecter personnellement, ces accusations n’affectent en rien le caractère factuel et nécessaire de mon livre".
Après la publication du livre ((Palestine, la Paix, pas l’Apartheid), 14 membres du comité consultatif du Centre Carter ont démissionné pour protester. Ces anciens membres du conseil et d’autres critiques contestent le livre comme étant partiel à l’égard d’Israel.
« Aucun de ceux qui m’ont critiqué, n’a remis en cause les prémisses de base de mon livre ... à savoir en premier lieu les horribles persécution et oppression des Palestiniens et en second le fait que la formule pour trouver la paix dans le Moyen-Orient existe déjà » a dit Carter, âgé de 82 ans.
Il a ajouté qu’il est satisfait que son livre ait provoqué le débat sur une question « omise de la conscience publique » depuis au moins ces six dernières années.
« Israel a besoin de paix et les Palestiniens ont besoin de paix et de justice et moi, j’espère que mon influence même limitée aidera à accélerer quelques étapes. » a-il dit."
SUCCÈS DE LA PÉTITION À L’INTENTION D’AMAZON.COM Publié le 2-02-2007
La pétition demandant au vendeur de livres en ligne Amazon.com de cesser de boycotter le livre de Jimmy Carter : "Palestine : la paix pas l’apartheid" a recueilli 17 000 signatures et porté ses fruits.
Amazon.com, qui avait reçu un ultimatum de la part de 17000 signataires d’une pétition initiée aux Etats-Unis par Mazin Qumsieh (cf notre site), ainsi que de nombreux courriers de protestation, a cédé.
Le vendeur américain de livres en ligne qui, en toute partialité, n’avait affiché sur son site qu’une présentation très négative du livre de Jimmy Carter, a ajouté une interview de l’ancien président, rétablissant ainsi un minimum d’équilibre et d’honnêteté vis à vis de ses lecteurs.
En outre, Amazon.com, qui avait "omis" de faire figurer le livre de Jimmy Carter dans la liste affichée des meilleures ventes, en passant très curieusement dans son "Top Ten" du N° 4 au N° 6 (le N° 5 n’existait pas !!) l’a moins curieusement fait apparaître après la pétition menançant de boycotter Amazon.com.
"Comme quoi l’action peut être payante", conclut Mazin.