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Israël : 60 ans de mystifications - 22 000 jours de résistance palestinienne
C
10 mars 2008 11:14
Publié le 9-03-2008

A l’heure où l’on célèbre les 60 ans de l’existence d’Israël, il nous a paru important de permettre à un maximum de lecteurs de déchiffrer ce que masque la propagande israélienne depuis la création de cet Etat. Nous lançons donc une chronique quotidienne (une année différente et un nouveau mensonge chaque jour, pendant 60 jours).
Chaque texte est traduit en anglais. Un grand merci aux traducteurs.


INTRODUCTION

Il est plus aisé de forger des mythes que de les dissiper. C’est pourquoi, 60 ans après la création de l’Etat d’Israël, et malgré le travail d’enquête fait par les « nouveaux historiens » israéliens dans les années 1980, bon nombre d’idées martelées par la propagande occidentale ont la vie dure. Tout comme il existe un comique de répétition, il y a un tragique de répétition, tout aussi efficace, basé sur le mensonge.

Si la résistance et les luttes des Palestiniens ont tordu le cou à un certain nombre de « croyances », à commencer par l’inexistence du peuple palestinien, la fameuse « terre sans peuple pour un peuple sans terre », d’autres restent incrustées. « David contre Goliath » a certes pris du plomb dans l’aile, Israël étant devenue l’une des plus grandes puissances militaires mondiales et la seule dotée de l’arme atomique au Moyen-Orient. Mais il reste pour beaucoup perçu comme un pays démocratique, laïc, moderne et même pionnier, faisant partie de l’Occident, et obligé de recourir à la force pour assurer sa sécurité, et celle des juifs en général. Malgré son « désir de paix », et ses « offres généreuses », Israël n’aurait trouvé aucun interlocuteur arabe disposé à reconnaître son droit à l’existence. Depuis le 11 septembre 2001, il a même conquis un statut de fer de lance de la « lutte contre le terrorisme » et « contre l’islamisme ». Quelques médias osent parfois déplorer ses réactions « disproportionnées », mais la propagande omniprésente et le chantage à l’antisémitisme masquent le fait que l’Etat d’Israël repose sur une imposture constante depuis sa création.

Israël est un Etat militariste, raciste, colonialiste, qui instrumentalise la religion et a toujours refusé de définir ses frontières. Sa démocratie sélective s’accouple de manière éhontée à un terrorisme systématique. Loin de « défendre les Juifs », Israël se sert d’eux —qu’il s’agisse de la population israélienne ou des Juifs de la diaspora— et représente un danger considérable pour la paix dans le monde, comme le prouvent l’ensemble des faits que nous relatons dans cette brochure. Faits rapportés par des témoins directs, et souvent par des Israéliens auxquels la quasi-totalité des médias ont confisqué la parole.


« 1948 : Ils ont pris la fuite »

L’histoire officielle d’Israël a reposé, depuis 1948, sur le mensonge consistant à dire que les 800.000 Palestiniens qui ont pris le chemin de l’exil et sont devenus des réfugiés seraient partis volontairement, à la demande des Etats arabes environnants. En réalité, l’expulsion, par tous les moyens, du maximum d’habitants non juifs de la Palestine, et la conquête du maximum de leurs territoires, fut un objectif constant du sionisme, aussi ancien que l’idée même, exprimée pour la première fois à la fin du XIXème siècle, de création d’un Etat juif en Palestine.

« Les Arabes doivent partir, mais nous avons besoin d’un moment favorable pour que cela arrive, par exemple une guerre », écrivait en 1937, dans une lettre à l’un de ses fils, le chef de file du mouvement sioniste et futur fondateur de l’Etat d’Israël, David Ben Gourion.

Avec la fin annoncée, à partir de 1947, de la présence britannique, les dirigeants sionistes constatent que le rapport de forces, diplomatique et éventuellement militaire, leur est désormais favorable.


Le 10 mars 1948, une dizaine de responsables réunis par David Ben Gourion approuvent les derniers détails de leur « plan D ». Il comporte la description de tous les villages de Palestine, avec des détails sur la manière d’attaquer militairement chacun d’entre eux, d’en chasser les habitants, et même d’exécuter sommairement des centaines d’hommes, considérés comme « suspects », dont des listes nominatives ont été soigneusement dressées. Le « plan D » est ensuite distribué, pour application immédiate, aux officiers des 12 brigades de la Haganah, l’armée juive, qui connaît à ce moment un développement fulgurant, tant en effectifs qu’en équipement moderne.
C
10 mars 2008 11:15
De la mi-mars au 15 mai 1948 — date programmée du départ du dernier soldat britannique de Palestine — se déroule alors, non pas comme le rabâche l’histoire officielle, la « première guerre israélo-arabe », mais la vaste opération de nettoyage ethnique lancée par une Haganah forte de 90.000 hommes, auxquels la résistance palestinienne ne saura opposer que quelques milliers de miliciens villageois à l’armement dérisoire.

Dès la fin du mois de mars, au moins trente villages arabes ont été rayés de la carte, selon le schéma : encerclement de la localité, rassemblement de la population, ordre donné de fuir, mise à l’écart des « suspects » et leur exécution immédiate. Après une phase de pillages et de violences diverses, suit la destruction de toutes les maisons jugées impropres à un habitat juif, voire du village entier, sur les ruines duquel seront édifiés des kibboutz et autres colonies juives.

Un des épisodes les plus sanglants de la période est resté dans les annales : le massacre des villageois de Deir Yassin, près de Jérusalem, le 9 avril 1948. Les dirigeants de l’Etat juif ont longtemps mis cette exaction sur le compte de la milice dite « extrémiste » de l’Irgoun, et ont juré leurs grands dieux que jamais la Haganah n’aurait pu tuer délibérément des femmes et des enfants. Faux ! Non seulement parce qu’il y a eu beaucoup d’autres villages martyrs, où la Haganah a opéré en solo, mais parce que la Haganah a bel et bien participé elle-même à la tuerie de Deir Yassin.

Après les villages, les villes : successivement, les principales villes palestiniennes sont attaquées, à Jaffa, Nazareth, Tibériade, à Acre et à Haïfa, dont les habitants arabes sont contraints par milliers de fuir par la mer.

Parmi les épisodes les plus spectaculaires de cette phase de la tragédie palestinienne, on peut citer les « exploits » de deux jeunes officiers israéliens promis à de brillantes carrières, Moshe Dayan et un certain Yitzakh Rabin, qui ordonnent l’expulsion des 70.000 habitants des villes arabes de Lydda (Lod) et Ramleh. L’exode des Palestiniens, jetés sur les routes sans vivres, sans eau et sous un soleil de plomb, se transforme en marche de la mort pour des centaines d’enfants et de vieillards.

Lorsque s’achève cette première phase, au cours de laquelle les armées des pays arabes avoisinants ne sont pas encore intervenues, plus de 10.000 Palestiniens, dont une large majorité de civils désarmés, ont été tués par les forces sionistes, et 300.000 au moins ont été chassés.

Les dirigeants des Etats arabes, pas plus que les dirigeants sionistes, ne souhaitent l’établissement d’un Etat arabe indépendant en Palestine. C’est pourquoi, lorsqu’ils interviennent en Palestine après le 15 mai, il s’agit principalement pour eux, de faire acte de présence pour apaiser l’émotion de leurs propres opinions publiques émues par la tragédie de leurs frères palestiniens, et ils n’envoient que des contingents réduits, inférieurs numériquement et en armement à la puissance israélienne. Finalement, les combats avec les armées arabes, interrompus à plusieurs reprises sur injonction des Nations et Unies, où chaque grande puissance (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Union Soviétique principalement) n’a pas encore clairement déterminé qui pouvaient être ses alliés ou vassaux régionaux, feront un seul perdant incontestable, la population palestinienne. Ils permettront au roi de Jordanie de s’emparer de la Cisjordanie et de la moitié de Jérusalem, à l’Egypte d’occuper la minuscule bande de Gaza encombrée de centaines de milliers de réfugiés palestiniens chassés par le nouvel Etat juif, et à celui-ci de s’agrandir au point d’occuper 78% du pays. Au plan territorial, cette situation restera dans l’ensemble figée jusqu’en 1967.

CAPJPO-EuroPalestine
s
15 mars 2008 16:51
Citation
Casasurseine a écrit:
Parmi les épisodes les plus spectaculaires de cette phase de la tragédie palestinienne, on peut citer les « exploits » de deux jeunes officiers israéliens promis à de brillantes carrières, Moshe Dayan et un certain Yitzakh Rabin, qui ordonnent l’expulsion des 70.000 habitants des villes arabes de Lydda (Lod) et Ramleh. L’exode des Palestiniens, jetés sur les routes sans vivres, sans eau et sous un soleil de plomb, se transforme en marche de la mort pour des centaines d’enfants et de vieillards.

Sans parler des autres terroristes que sont : David Ben Gourion, Yitzhak Shamir, Ariel Sharon...qui ont été promis également à de brillantes carrières !
 
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