Dans les statistiques démographiques, ce groupe n’occupe finalement qu’une place minime : sans doute autour de 3% de la population totale.
Pourtant, les touristes comme les Réunionnais de souche qui arpentent les rues commerçantes des villes du littoral, les croiraient aisément beaucoup plus nombreux, tant leur présence est visible, tant est manifeste leur rôle incontournable dans l’économie locale.
L’ensemble indo-musulman - qui ne constitue d’ailleurs pas l’intégralité de la population de confession islamique, puisqu’on compte environ cinq milliers de Comoriens - n’est pas monolithique, contrairement à ce que l’on a tendance à observer de l’extérieur.
Il est vrai qu’aujourd’hui la différenciation entre Baïssab et Surti n’est plus qu’anecdotique et fait référence à un passé révolu où ont pu exister quelques querelles, dignes de Clochemerle, entre immigrants originaires du district de Surate ou de celui de Broach.
De nos jours les familles et les intérêts se sont plus ou moins intimement mêlés et confondus, et cette entité gujerati est donc foncièrement unie.
En particulier autour du rite sunnite hanafite qui constitue son premier ciment.
Reconnaissons toutefois que c’est avant tout le cercle familial qui constitue le premier microcosme de référence, avec parfois les antagonismes que cela suppose.
S’il faut trouver un clivage net, c’est certainement entre, d’une part, la grande majorité des Z’Arabes que nous venons d’évoquer, installés sur l’île à partir du XIXème et jusque vers 1935 (a), naturalisés, avec souvent bien des difficultés et autres tracasseries administratives à partir de 1946 (b), et d’autre part la minorité "karane", chassée de Madagascar dans les années 1970 par la situation devenue inconfortable.
Les quelques centaines de Karanes - un terme non exempt de nuances péjoratives - eux aussi d’origine gujerati, sont d’obédience chiite.
J’ai entendu parler, pour définir le type de relations entre les deux communautés, de "cohabitation distante", d’ "impression de ne pas appartenir à un même groupe", même si peuvent bien sûr exister quelques liens, à titre individuel.
En fait les Indo-Musulmans de Madagascar sont largement méconnus, pour ne pas dire ignorés, de l’ensemble de la population réunionnaise, y compris de leurs coreligionnaires.
Certains les décriront comme suffisants, affichant une certaine supériorité attribuée à une aisance déjà ancienne, à une tradition quasi intellectuelle: études en écoles françaises sur la Grande Ile, universités en Métropole... Il serait hâtif et caricatural de souscrire d’un bloc à ce point de vue.
Les Karanes n’ont certes pas de racines encore profondément ancrées dans la terre réunionnaise, mais y a-t-il une des communautés de l’île qui ne soit pas passé par ce stade d’acclimatation sociale avant l’intégration.
Gageons que celle-ci se fera, d’une façon ou d’une autre, et que les Karanes sauront contribuer à l’édification de la mosaïque culturelle de l’île en y apportant quelques unes de leurs spécificités, ainsi que l’ouverture ou la liberté d’esprit qu’on leur prête et que, sans vouloir en faire une règle absolue, j’ai constatée.
Puisque nous en sommes à l’évocation de minorités, j’ouvrirai ici une rapide parenthèse pour signaler l’existence de cent à cent vingt Gujerati de religion hindoue, auxquels les férus d’étiquettes plus ou moins justifiées associeront celle de "Banians" (généralement perçue comme péjorative).
Eux aussi sont en provenance assez récente de Madagascar, les racines indiennes plus lointaines étant à chercher dans des districts plus septentrionaux que ceux des Z’Arabes déjà évoqués.
Beaucoup exercent des professions artisanales ou libérales : pharmacie, bijouterie...
INDO-MUSLMANS,,,,Suite,,,,( hé hé hé c pas finit,,,,)
A en juger d’après l’image d’Epinal de la "boutique z’arabe", on croirait facilement en un atavisme qui ferait des Gujerati des commerçants nés.
Il est exact que l’on a affaire à un peuple de très ancienne tradition maritime et marchande, tourné depuis toujours vers le monde extérieur et riche d’un savoir-faire remarquable dans la manufacture et le négoce des textiles (le coton tout spécialement) et de la confection.
Mais c’est oublier un peu vite que les immigrants sur l’île étaient, eux, des agriculteurs, poussés hors de leur terre natale par des nécessités économiques ou démographiques, par la misère et les dissensions avec la population hindoue, non par un quelconque choix de stratégie commerciale.
"Le prétendu don naturel pour le commerce qu’on prête aux Z’Arabes s’est forgé sur le terrain".
Ces anciens cultivateurs sont donc venus prospecter, et les premières familles, Zafar et Fahim, ont dû estimer la place prometteuse en ces années 1850-1870, puisqu’ils ont, en véritables pionniers, jeté les bases d’échanges triangulaires entre l’Inde, Maurice et la Réunion.
Alors seulement est née l’expérience devenue tradition.
Non sans quelques regrets pour les vieilles racines terriennes, à l’origine de diverses tentatives pour conquérir sur le sol réunionnais le lopin ou la plantation qui auraient témoigné d’un symbolique succès au bout des pérégrinations et des renoncements.
Tentatives toutes vouées à l’échec, à plus ou moins long terme. Aujourd’hui, à ma connaissance, plus aucune famille indo-musulmane ne se trouve à la tête d’une exploitation agricole.
Le négoce est donc devenu par excellence le secteur économique de prédilection des Z’Arabes.
Ils y ont même, quelque temps, régné presque exclusivement, supplantant les Créoles installés dans la place depuis longtemps.
Ils ont monopolisé l’import-export avant de devoir battre en retraite, pour ce qui est de l’alimentaire, devant la vague chinoise : les Extrême-Orientaux sont des experts en la matière.
Aujourd’hui, nous le verrons, la situation n’est certes pas aussi reluisante, mais il est des qualités qui ne se renient pas et qui autorisent de raisonnables espoirs face au nouvel ordre économique.
D’abord la capacité à s’adapter aux nouvelles lois du marché, voire à les infléchir et à les adapter aux micro-contextes locaux.
L’énergie d’affronter les difficultés, l’audace de repartir de rien si nécessaire, le sens de l’effort et du travail personnel.
Mais aussi la solidarité communautaire qui a permis la survie puis la prospérité du groupe... et que l’on voit peut-être s’effilocher sur ses franges, ces dernières années.
Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-Louis, Saint-Paul... ont toutes leur rue commerçante où les boutiques z’arabes succèdent interminablement les unes aux autres, jamais très loin du point de repère et de ralliement que constitue la mosquée.
Rue du Maréchal Leclerc dans le chef-lieu, rue des Bons Enfants dans la sous-préfecture du Sud, etc. On se trouve chaque fois au centre même de la ville, de son histoire et de sa vie.
L’incessant va-et-vient des badauds et autres acheteurs de toutes origines et de tous âges croise les pas de dignes barbus vêtus de blanc, de femmes voilées où arborant le simple châle indien comme une longue chevelure d’étoffe tombant sur les épaules, d’enfants à toque brodée se hâtant doucement vers la médersa .
Quand on passe le seuil des boutiques, on peut aussi bien se retrouver parmi des rayons pimpants qui ne dépareraient pas les vitrines d’une rue piétonnière d’Europe, qu’au cœur d’une pénombre tranquille et odorante, peuplée de l’ordre improbable des bazars exotiques, changeant au hasard des arrivages, aux caprices de quelque vieux propriétaire.
Les produits et les marques sont les mêmes que ceux de Métropole, de partout... avec peut-être une place privilégiée pour la confection mauricienne.
Ici s’affichent en devanture les rouleaux de cotonnades vives, là les tee-shirts et les baskets à la mode. Meubles de tous bois, à tous prix, voisinent avec l’électroménager et les ordinateurs dernier cri, dans un déballage qui s’offre à qui veut y mettre son nez, à deux pas du trottoir.
Pour dégoter le "typique", le souvenir des "Indes réunionnaises", ou seulement l’ingrédient rare d’un plat d’outre-océan, il faut bien chercher.
On trouvera quelques enseignes suggestives et, à l’intérieur de ces greniers orientaux, quelques saris et quelques statues de Ganesh ou de Shiva ; les bois ajourés de paravents abîmés, les sachets de pottu fantaisie pour le front des coquettes, et ceux de cardamome ou de cumin pour les palais gourmands...
En période de braderie, on ne circule plus, la cohue des marchandises le dispute à celle des corps en sueur, à celle des annonces publicitaires déversées par des haut-parleurs que l’on n’écoute guère.
Entre deux achats, on s’arrache la saveur croustillante des samoussas aussi bien que le pétillement d’un Coca...
Le dimanche, au contraire, les rues désertées laissent voir ce qui disparaît les autres jours dans le tourbillon des occupations quotidiennes.
On prête attention aux façades à la peinture écaillée, avec ces noms en -jee (a) - mais ils ne sont pas les seuls - authentiquement venus de la moitié nord de l’Inde; aux cases créoles vieux jaune et rouille, aux balcons de fer forgé toujours vides qui trônent au-dessus des rideaux de fer baissés.
Aux jalousies de bois, d’un autre temps, qui ne laissent plus filtrer l’air que sur les vieux jours d’un aïeul assoupi devant une télé : les jeunes sont partis, au bord des rivières sous les ombrages, sacrifiant à cette nouvelle institution dominicale que partagent un nombre toujours plus grand de Réunionnais : le pique-nique... Ou peut-être sont-ils seulement dans leur nouvelle villa, plus facile à vivre, plus aérée, loin du centre urbain.
Waouawwwwwww,,,,encore bravo,,,,,,,ce n'est pas finit,,,,il en reste encore pas mal .......lollllllllllllll
C'est également loin de ce centre trop engorgé et trop étroit, en voie d’inadaptation aux nouvelles habitudes de consommation, que se fixent les entreprises plus ambitieuses ou nécessitant plus d’espace.
Au bord des rocades, dans les zones industrielles périphériques, les jeunes générations z’arabes installent concessions automobiles et autres centres de distribution.
Il s’agit toujours là de commerce, mais dans des secteurs géographiques où elles doivent se frotter à la concurrence directe de représentants des autres communautés de l’île, et surtout des enseignes nationales, voire multinationales.
Concurrence : le mot est lâché.
Là où les grands-pères et les pères avaient raflé l’essentiel de ce que l’on n’appelait pas encore les parts de marché, maintenant on doit céder du terrain devant des puissances économiques taillées à une autre dimension.
La grande distribution, les nouveaux monopoles... La communauté indo-musulmane les subit, y résiste, mais ne pourra le faire indéfiniment.
Il est vrai qu’on a senti le vent tourner depuis quelques lustres déjà, et que les parents les plus avisés ont orienté les études de leurs enfants - les fils surtout - sur d’autres voies.
Celles-ci ont conduit les plus brillants jusqu’aux universités locales ou métropolitaines - voire étrangères, par exemple en Angleterre.
Au retour, qui n’est d’ailleurs pas systématique, on les retrouve de préférence dans le fonctionnariat ou les professions libérales...
C’est ainsi que, même si le fléau du chômage n’épargne aucune communauté, des Z’Arabes de plus en plus nombreux sont aujourd’hui enseignants, médecins, avocats ou cadres administratifs...
Les femmes elles-mêmes, longtemps tenues à l’écart des responsabilités autres que familiales, ne sont plus des exceptions dans certains des secteurs professionnels évoqués.
Quant au commerce, elles y ont acquis un rôle de plus en plus déterminant et évident. Je parle aussi de cette évidence qu’est le contact direct avec la clientèle...
La diversification socioprofessionnelle, sans être le seul facteur déterminant, n’a pas manqué d’entraîner des conséquences majeures.
Conséquences positives sur le plan de l’intégration : on entend aujourd’hui parler des "cinq nations", des cinq composantes fondamentales de la population réunionnaise, et l’on cite alors les Z’Arabes aux côtés des Cafres, des Créoles, des Chinois et des Malbars.
Cette intégration est certainement aussi fondée sur la volonté de participer plus activement à la vie publique : associative, syndicale, politique ou culturelle.
C’est cependant cet aspect culturel qui à eu probablement le plus à pâtir de l’évolution actuelle.
Là se trouvent des conséquences que celui qui craint la déperdition des valeurs, l’uniformisation galopante, jugera néfastes et regrettables.
Bravo,,,,Bravo,,,pour l'effort,,,,,( désolé mais ce n'est pas finit )
A cinq mille kilomètres et trois, quatre, cinq générations du Gujerat, que reste-t-il de la culture originelle?
Peut-être trouvera-t-on la question tendancieuse, faisant implicitement la part belle à une mythique supériorité des racines ancestrales, des traditions qu’on jugera passéistes.
Nous devrions donc nous demander plutôt : quelle culture - spécifique ? - peuvent revendiquer aujourd’hui les Indo-Musulmans de la Réunion, dans le microcosme d’une île ethniquement composite mais tellement rattachée, par tant de liens superficiels ou profonds, à la France lointaine ?
Si le premier ferment d’une culture et son ciment le plus solide sont constitués par la langue, il faut croire que le groupe gujerati est largement engagé dans un processus d’acculturation.
En Inde, le gujerati est la langue de plus de vingt millions de personnes, avec de nombreuses variantes régionales ou locales.
Au fonds indo-européen, les Musulmans et les Pârsî ont incorporé de nombreux vocables arabes et persans.
L’urdû, au vocabulaire mixte ( hindî, persan et arabe ) et à la syntaxe essentiellement hindî, peut lui aussi être considéré comme langue ancestrale des Z’Arabes réunionnais.
De ces deux langues, il ne reste que des bribes : le savoir de quelques vieux, quelques phrases échangées dans les familles, quelques textes que parcourent les érudits... Seule exception notable : certains des plus récents immigrants, essentiellement chiites, venus de Madagascar ont, eux, sauvegardé en grande partie jusqu'à présent les pratiques linguistiques originelles.
Du moins dans le cadre familial... et pour combien de temps encore?
Le créole et le français triomphent, le premier comme véritable langue maternelle depuis, souvent, au moins deux générations; le second comme outil essentiel de scolarisation et de promotion sociale.
Nouvelle preuve que l’on à affaire à une population fondamentalement réunionnaise et accessoirement française avant que de se définir comme indienne.
( Il en reste pas mal,,,,,,) accrochez-vous,,,, lolllllllllllllllllll
Nous parlions de scolarisation : là se situe une des clés de l’identité culturelle indo-musulmane à la Réunion, pour le présent et sans doute encore davantage pour les générations montantes.
La grande majorité des enfants suit un cursus scolaire tout à fait comparable à celui de n’importe lequel de ses camarades de l’Académie de la Réunion. Autant dire le même que celui de chaque petit Français, même s’il existe, comme partout, quelques spécificités dues à l’adaptation de certains programmes au contexte local ou à des conditions de travail particulières, sur les plans démographique, climatique...
Très rares sont les parents qui ont choisi, pour raisons religieuses probablement, une voie marginale telle que les études par des services de télé-enseignement.
La grande originalité de l’éducation scolaire du jeune Z’Arabe, c’est en fait la fréquentation de la médersa.
La médersa, c’est l’école coranique, fréquentée en dehors des heures de cours des écoles, collèges et lycées : tôt le matin, en fin d’après-midi, le samedi... De la maternelle au niveau universitaire, on y dispense essentiellement un enseignement religieux islamique, qui passe forcément par l’apprentissage des rudiments de la langue arabe.
Chaque ville importante du littoral a sa médersa, gérée à titre privé par une association en charge aussi de la mosquée et du cimetière.
Les professeurs appartiennent à l’école musulmane indienne et sont majoritairement des Réunionnais formés dans le pays de leurs ancêtres.
Le financement quant à lui est assuré, de façon exemplaire, par un système de cotisations, de dons ainsi que par les produits du patrimoine.
"Il est à noter un seul financement extérieur, avec une participation récente sous forme de prêt de la Banque Islamique de Développement basée en Arabie Saoudite, pour la construction de la médersa de Saint-Pierre".
Vouées à l’instruction, les médersas sont des lieux de réflexion, de recherche spirituelle et d’action culturelle, ne serait-ce que par les ressources bibliographiques qu’elles peuvent offrir.
Le cas de la médersa de Saint-Denis est un peu particulier : elle est en effet conventionnée et liée par contrat d’association avec l’Education Nationale.
Les programmes sont donc ceux des écoles ou collèges relevant de cette autorité, les enfants accueillis le sont en fonction de la carte scolaire et non de l’obédience religieuse, la seule originalité majeure venant des cours d’instruction religieuse islamique qui ne revêtent bien sûr aucun caractère obligatoire pour les élèves des autres communautés.
On comprend aisément combien le double moule éducatif que l’on vient d’évoquer pèse sur la personnalité du jeune Z’Arabe et, en conséquence, sur l’avenir identitaire de la communauté entière.
Intégration sociale à l’entité réunionnaise multiple, puisqu’on côtoie, dans les salles de classe et les cours de récréation, Créoles, Cafres, Malbars, Chinois... Modes de pensée et horizons intellectuels profondément déterminés par l’empreinte française et occidentale. Références morales et religieuses intimement islamiques.
Trois caractéristiques en équilibre toujours mouvant et dont les rapports de force peuvent s’infléchir en fonction des contextes particuliers, des circonstances, des individus et des familles.
La vie familiale obéit, grosso modo, à ces trois mêmes principes. Notons au passage que la constitution même de la famille ne suit pratiquement plus aujourd'hui la règle de "patrifocalité" : jusque vers le début des années '80, les fils mariés et les enfants non mariés vivaient fréquemment au domicile du père, les filles à partir de leur mariage entrant dans le foyer de leur beau-père.
L’apparence a pu être celle d’un système où la femme est soumise et l’homme dominant. En réalité, l’égalité des sexes est de plus en plus de mise.
Le respect des plus jeunes pour leurs aînés reste une valeur fondamentale que l’on continue tant bien que mal d’inculquer, dans une "ambiance" sociale qui ne s’y prête pas toujours.
On sait en effet combien la société contemporaine accorde une primauté à la "jeunesse", et non plus aux représentants d’un passé facilement perçu comme désuet.
Dans les familles d’ici comme d’ailleurs l’occidentalisation triomphe sur bien des plans.
La créolité métisse, quant à elle, reste ancrée dans certains aspects de la vie quotidienne, tandis que la place de la religion tend à s’affirmer de manière de plus en plus précise.
Soundouce tu n'as pas d'autres chats à fouetter? Malcolm merci pour cette leçon d'histoire, mieux vaut un sujet long est intéressant qu'un sujet court et fade
La vie est un CDD. lorsque tu seras DCD, l'au delà sera ton CDI ,améliores ton CV en attendant ton Entretien.Allah punit les injustes tot ou tard !
Il ne lui reste guère que deux bastions, assiégés et fragiles.
Tout d’abord les habitudes vestimentaires : le sari et le punjabi conservent une place certaine mais contestée dans la garde-robe féminine. On connaît bien le premier, vêtement emblématique de la femme indienne, que l’on drape et plie selon des variantes régionales subtiles.
Le second, appelé aussi bazou ou saroual, est composé d’un ample pantalon resserré aux chevilles, le tiouss, et d’une tunique descendant au-dessous du genou.
Plus "pratique" que le sari, il garde la préférence de nombreuses femmes, qui le portent toujours avec le long châle léger cachant élégamment la chevelure et encore parfois appelé bouri.
Les jeunes filles préfèrent les vêtements à l’occidentale, et le succès des robes colorées ou des jeans ne se dément pas.
Dans certaines familles, par contre, c’est l’influence saoudienne qui domine. On rapporte d’un pèlerinage à La Mecque de grandes "capes" noires ou blanches et l’idée qu’il sied à la femme musulmane de ne sortir qu’entièrement voilée.
Si bien que l’on rencontre parfois, au hasard des travées d’un grand magasin, d’énigmatiques silhouettes qui ne dépareraient pas dans le décor du désert d’Arabie.
Se devine seulement, au-delà de la résille pudique d’un étroit rectangle horizontal, l’ombre d’un regard.
Les hommes, pour leur part, ont presque tous oublié l’usage de l’atchkhan, sorte de longue redingote typique du Gujerat.
Pour eux aussi, l’alternative se situe entre le "pantalon chemise" à l’européenne et la longue tunique saoudienne ou la kourta .
Celle-ci s’assortit d’une imposante barbe qui varie du noir profond au blanc immaculé, selon les âges.
La calotte basse - "bonnet" ou "topi" - ne saurait être oubliée par l’adulte qui se rend à la mosquée ni par le jeune garçon à la médersa.
Les périodes de fête sont toujours l’occasion de revêtir ce que l’on oublie ordinairement au fond des penderies et des tiroirs les autres jours.
L’habit, à l’étoffe plus riche, aux broderies plus travaillées, devient alors marque d’identité et signe de reconnaissance qu’on arbore non sans fierté.
C’est aussi le moment de ressortir les bijoux des aïeules - mais là aussi les modèles occidentaux ou internationaux prennent une place grandissante - et de retrouver le chemin des maquillages traditionnels, avec une façon toute indienne d’appliquer le henné : à l’occasion des mariages, les mains féminines se parent de motifs fleuris, véritables petites oeuvres d’art.
Les yeux s’enfoncent précieusement dans l’écrin sombre du soulma.
Le second domaine où la déculturation ne s’est que partiellement exercée est évidemment celui des pratiques alimentaires.
La cuisine réunionnaise, comme celle des Antilles par exemple, unit dans sa diversité les influences, les ingrédients et les arômes de trois continents pour le moins.
Nul doute que les immigrants gujerati ont, comme d’autres, contribué à l’originalité de la gastronomie locale.
Certains de leurs apports se sont même imposés comme des incontournables.
Pensons en particulier à ces deux friandises salées, aux saveurs stimulantes, que sont le samoussa et le bonbon piment.
On les déguste, on les croque à toute heure, pour tromper une petite faim ou aiguiser les appétits.
Le premier se présente sous la forme d’un petit triangle de fine pâte frite, fourrée d’une farce relevée d’oignon vert, d’ail et de massalé ... que parfument, au choix, les légumes, le poulet, le crabe... ou même le fromage.
Englouti d’une bouchée ou grignoté à petits coups de dents par les enfants, on l’achète partout, et plus volontiers dans la rue même, au comptoir de petites guérites grésillantes de fritures ou à celui des inévitables camions-bars.
Le bonbon piment joue à peu près sur le même registre des amuse-gueule.
Un épais cercle de pâte granuleuse traditionnellement à base de farine de lentilles ou de pois du Cap se referme sur un centre à peine évidé, et le gros piment vert haché, d’une espèce qui a oublié le feu de ses cousines, donne son goût et son nom à la petite pâtisserie obtenue, agrémentée de gingembre et de cotonmili.
Si ce sont très vraisemblablement les Z’Arabes qui ont introduit ces deux spécialités sur l’île, elles leur ont, depuis, échappé pour entrer dans le patrimoine commun de tous les Réunionnais, qui savent souvent aussi bien les confectionner que les savourer, tout comme par exemple les non moins représentatifs "bouchons" (a), d’origine chinoise.
Si l’on veut trouver des spécialités plus typiques, de celles qui restent surtout l’apanage des mères de famille, on parlera peut-être du biryani, internationalement connu mais agrémenté dans chaque foyer du tour de main particulier de la cuisinière.
Le plat est convivial, à base de riz au yaourt, abondamment garni de viande - agneau, poulet... - ou de poisson mariné dans une sauce épicée ; ajoutez raisins secs, noix diverses, quelques légumes, la chaude couleur du "safran pays"... et vous obtiendrez un mets riche et savoureux, que l’on déguste, d’abord du bout des doigts, lors des repas de fête ou, dans une version simplifiée, en des occasions plus ordinaires.
Terminons avec les innombrables douceurs, écho sirupeux des pâtisseries pimentées qui ont ouvert l’appétit, et avec l’inimitable "thé indien", parfumé de cardamome et autres arômes exotiques, allongé de lait et généreusement épaissi de sucre.
Il semblerait que cette façon de préparer ce breuvage, commune à une grande partie de l’Inde, ait bel et bien été elle aussi importée par les Z’Arabes à la Réunion.
Il est vrai qu’elle n’y connaît qu’un succès bien limité, tout comme la culture de l’arbuste thé lui-même ne fut qu’un épisode éphémère, en son temps, dans l’histoire agricole de la colonie.
L’évocation des pratiques alimentaires indo-musulmanes ne saurait se passer de celle des interdits. On le sait, l’Islam proscrit à ses fidèles la consommation de la viande de porc et celle des boissons alcoolisées.
Les viandes ne peuvent être consommées que sous certaines conditions d’abattage, dont le verset 3 de la cinquième Sourate du Coran - Al-ma-idah : La table servie - donne les principes : "Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d’Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d’une chute ou morte d’un coup de corne, et celle qu’une bête féroce a dévorée...".
Il va de soi que ces règles sont respectées de tout croyant
( Il en reste encore un peu,,,,, ) à suivre ....lollllllllllllllllll
Langue, habitudes vestimentaires, alimentaires... mais la culture d’une communauté c’est encore bien autre chose : ce qui construit le quotidien, ce dont s’enrichissent les loisirs...
Disons-le d’emblée et plus fort encore que dans les lignes précédentes : les Z’Arabes vivent avant tout comme des Réunionnais, des Occidentaux, et non plus comme des Indiens.
On lit des livres français ou on regarde, sur Télé Réunion et Antenne Réunion les séries américaines, les boys bands de tous poils.
On joue aux dominos ou aux cartes, plutôt qu’au carom.
On va parfois écouter un groupe de ghazal invité par une association, mais c’est une occasion rare, et l’on rencontre dans le public du concert autant de Z’Oreilles que de Z’Arabes.
Les Musulmans les plus stricts considèrent d’ailleurs toute musique instrumentale comme contraire aux principes de leur religion, de même que tout ce qui peut détourner le fidèle d’une pensée strictement consacrée à Dieu.
Si l’on voyage en Inde pendant les vacances, on s’y sent étranger, par les valeurs et les goûts qu’on ne partage plus, les mentalités qui ont divergé.
Les liens familiaux demeurent souvent, bien que se distendant peu à peu.
Mais, au moins, on sait d’où l’on vient! Et quant on retourne sur l’île natale, on ressent comme une sorte de privilège le fait d’appartenir à un pays moderne, la France, même s’il suscite parfois quelque méfiance.
"De la part des jeunes, il y a une volonté d’être soi-même, de n’être ni le produit de l’éducation familiale, que pourtant on continue à respecter profondément, ni la copie conforme et dépersonnalisée d’un occident pour lequel on éprouve tout à la fois envie et exécration", Il faut croire que l’exécration n’est plus ce qu’elle était... L’intégration passe aussi par bien des concessions et des renoncements.
Suite,,,hé ho hé,,,c pas finit,,,,( bon d'accord une pose café et ont repart,,,)
S'il est un élément qui, aux yeux d'un témoin extérieur, constitue une marque d'identité vraiment caractéristique de la communauté Z'Arabe, il s'agit bien de l'appartenance religieuse.
Il est bon néanmoins de procéder tout de suite à quelques rappels et mises au point, afin d'éviter confusions et assimilations hâtives.
Premièrement, le fait que les Musulmans de la Réunion ne sont pas tous d'origine indienne : il existe un groupe d'immigrants plus récents, et dont le nombre est en augmentation, originaires de l'archipel des Comores ou de l'île française de Mayotte. Leur évocation n'entre pas dans le cadre de cet ouvrage.
Deuxièmement, parmi les Indo-Musulmans, on se souviendra qu'à côté de la grande majorité de Sunnites de rite hanafite, se sont ajoutés dans les années 1970 plusieurs centaines de Chiites de diverses obédiences, ayant fui Madagascar et communément surnommés "Karanes".
Nous n’entrerons pas dans les détails concernant les différences entre sunnisme et chiisme. Rappelons seulement que la dichotomie, sinon l’opposition, existe depuis la succession du Prophète Mahomet, au VIIème siècle.
En ces temps reculés, les Chiites ont refusé la destitution d’Ali, quatrième calife, successeur "naturel", cousin et gendre du Prophète.
Depuis lors, ils gardent fidélité aux descendants d’Ali, dont le premier fut son fils Hussein, tué au cours de la bataille de Kerbala contre les Sunnites, et vénéré encore aujourd’hui comme le grand martyr de la communauté.
La fête annuelle en l’honneur d’Hussein constitue d’ailleurs une des principales spécificités de celle-ci, même si elle n’est pas célébrée ici de la façon démonstrative (a) que l’on connaît dans certains pays.
Des Chiites réunionnais m’ont affirmé cependant que cette fête est l’occasion de dix jours d’intense spiritualité intériorisée.
Autre différence notable : la notion d’Imam. Chez les Chiites, Imam est justement le titre attribué au successeur de Mahomet.
Il est le maître spirituel, le "mainteneur du Coran", celui qui est à même d’en comprendre les significations profondes et ésotériques.
Mais parmi les Chiites, il existe des Ismaëliens, des Duodécimains (ou Khojas) et des Bohoras, qui, pour simplifier beaucoup! reconnaissent des Imams différents.
Chez les Sunnites, l’appellation d’Imam correspond à celui qui guide la prière. N’importe lequel des fidèles peut jouer le rôle de l’Imam, et il s’agit souvent, tout simplement, du fidèle le plus versé dans la connaissance des textes sacrés.
En fait, il n’existe aucune organisation hiérarchique religieuse, aucun "clergé", chez les Sunnites.
Les mollahs, théologiens de l’Islam recrutés ou formés en Inde, s’ils assurent des cours à la médersa et peuvent avoir une réelle influence morale et spirituelle, ne sont investis d’aucun pouvoir institutionnel.
Ne vous en faites pas,,,c bientot finit,,,,si si bientot,,,,,,lollllllllllllll
J'ai pas tout lu Malcolm (Juste les deux premiers posts) et je m'en excuse (je terminerais ça demain Inchaallah) mais ça a l'air trés intéressant Merci en tout cas!! Bisous à toi!!
Missbizou
Tout homme peut être Père ... mais il n'est pas donné à tout le monde d'être un Papa ...
Suite,,, LA COMMUNAUTE INDOS-MUSULMANES ( une grande majorité de sunnites de rite hanafite ).
Il n’en reste pas moins que, quelles que soient les tendances, les fameux "cinq piliers de la foi" demeurent les mêmes.
La profession de foi, ou chahada ; les cinq prières quotidiennes, ou salât ; le jeûne du ramadan ; l’aumône légale, zakât ; et le hadj, pèlerinage dans la ville sainte de la Mecque, que l’on se doit d’effectuer au moins une fois dans son existence.
Les Gujerati de la Réunion, généralement aisés ou bénéficiant de la solidarité communautaire, respectent volontiers le principe du hadj, et ce sont parfois des charters entiers qui les conduisent en terre saoudienne.
Le Ramadan - correspondant à la révélation du Coran au Prophète - est comme l'on sait un long jeûne d’un mois lunaire rompu la nuit venu, n’est par contre pas toujours suivi à la lettre, tant il s’accommode souvent mal des exigences de la vie moderne à l’occidentale.
De même, la contrainte des cinq prières quotidiennes se heurte à d’autres nécessités ou priorités, ne serait-ce que professionnelles.
On imagine mal, par exemple, le gérant et les employés de telle boutique déplier leur tapis de prière - symboliquement un espace coupé du monde profane - se tourner vers la Mecque et sacrifier après les ablutions nécessaires au rituel de zohr, la prière de l’après-midi, sous les yeux de clients ébahis ou patientant sagement.
Même un vendredi, et même s’il est écrit dans la Sourate 62, al-jumua - le Vendredi : "Quand on appelle à la salât du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce."
Selon Jacques Némo, l’obligation coranique la plus respectée à la Réunion est l’aumône de la fin du ramadan, zakât-el-fitr. Elle coïncide évidemment avec la grande fête marquant le terme du jeûne : Aïd el-Fitr (Eid ul Fitr) , date majeure du calendrier, où la foi se manifeste avec éclat et ferveur.
C'est aussi une fête familiale : on revêt ses plus beaux habits, on visite les proches, on offre des cadeaux aux enfants et des aumônes aux nécessiteux...
Autre grand moment de l’année : Aïd el-Kebir (appelée aussi Eid ul-Adha ou Eid-ud-Doha) où, après la grande prière collective du matin, l'on procède au kourbani, sacrifice animal commémorant celui d'Abraham.
Celui-ci, obéissant aux ordres divins, était sur le point de sacrifier son fils lorsque celui-ci fut remplacé par un bélier : Dieu récompensait ainsi la fidélité d'Abraham.
Des centaines de bœufs et autres bêtes à cornes - pour l’ensemble de l’île - sont égorgés en famille, au couteau, et découpés en morceaux qui seront partagés entre tous : une part pour la famille, une part pour les connaissances, une autre pour les pauvres Il est du reste de plus en plus fréquent que le sacrifice se fasse à La Mecque, lors du pèlerinage effectué en cette période, tandis que d’autres Indo-Musulmans envoient à leur famille du Gujerat la somme nécessaire à l’achat de l’animal ... qui sera immolé en leur nom.
Dans ce cas, la distribution de la viande bénéficiera alors à de plus nécessiteux que les "privilégiés" - économiquement - de la Réunion.
Il est encore d’autres rites, d’autres traditions, pour certains desquels, d’ailleurs, la coloration typiquement indienne se superpose aux fondements islamiques.
Comme pour toutes les religions du monde, les grands tournants de l’existence, de ses premiers vagissements jusqu’à l’ultime voyage, ne sauraient prendre leur sens et leur pleine valeur sans les sacrements renouvelés depuis toujours.
Les rituels liés aux premiers moments de la vie sont nombreux, mais pas toujours faciles à respecter, par exemple celui qui consiste à enterrer le cordon ombilical : les réglementations actuelles des maternités, par souci d’hygiène, s’y opposent.
Impossible, de même, d’attendre le septième jour pour le choix d’un prénom, responsabilité incombant en principe à une tante paternelle.
La naissance est aussi normalement l’occasion de l’akika : le sacrifice d’un mouton ou d’un cabri (bouc) pour la venue au monde d’une fille, de deux pour un garçon.
Le but en est d’attirer sur le nouveau-né la baraka , la chance de la protection divine, avec ce qu’elle suppose aussi de santé, de force et autres bienfaits.
Aujourd’hui, cette pratique continue de se perpétuer, malgré l'opinion d'un certain public hostile au principe du sacrifice animal.
Au septième jour - ou au dernier jour de l’une des quatre semaines qui suivent la naissance - un des membres de la famille procède au mundan, c’est-à-dire la coupe rituelle des cheveux du bébé.
Enfin, entre ce septième jour et la septième année de l’enfant mâle, le père - ou plus généralement, de nos jours, le médecin hospitalier - doit procéder à la circoncision, khatna, symbole d'une véritable seconde naissance, religieuse et sociale celle-ci.
Sans doute faut-il voir une signification comparable dans l’épilation du pubis chez la jeune fille au moment de la puberté.
Le mendi et le nikâh, fiançailles et mariage, ne dérogent pas aux habitudes sans doute quasi universelles de réjouissances et de grande réunion familiale. Pour beaucoup, le mariage religieux dépasse de loin, en importance, l’officialisation civile.
Une cérémonie se déroule à la mosquée, elle est suivie d’agapes et d’échanges de cadeaux. Aujourd’hui ces réjouissances rassemblent hommes et femmes, alors que dans le passé ils festoyaient séparément.
Il va sans dire que l’épousée se doit d’apparaître resplendissante aux yeux de tous, selon des critères très indiens… ou, de plus en plus fréquemment, occidentaux, tout au moins sur le plan vestimentaire.
On hésitera donc entre le sari ou le punjabi, rouge ou rose vifs, richement ornés, et la blancheur toute de dentelles de la longue robe que l’on connaît si bien dans les églises.
Le maquillage au henné fait étalage de ses raffinements les plus subtils.
Les rites funèbres, très formalistes, s’opèrent notamment dans un souci de purification.
On procède à un bain du mort - au cours duquel l’utilisation de feuilles de jujubier est typiquement indienne - on le vêt de blanc, on le parfume et l’on oint d’une pâte à base de camphre les parties du corps en contact avec le sol lors de la prière.
Après une cérémonie à la mosquée, on enterre la dépouille au cimetière musulman. Influence du contexte local, encore une fois, les tombes sont de plus en plus souvent matérialisées, par une dalle.
La tradition voulait qu’on se limite à un très humble tertre de terre, sur lequel on pouvait planter un arbuste.
Ne vous laisser pas abbatre et tenez bon,,,,,c bientot finit,,,,je vous souhaite encore beaucoup de courage,,,,,
L'Islam des Indo-Musulmans réunionnais est un Islam tranquille, ouvert au dialogue, loin des extrémismes violents qui, trop souvent, constituent l’image choc associée désormais par réflexe, chez une population trop caricaturalement surinformée, à cette religion.
La communauté z’arabe connaît peut-être moins que d’autres le phénomène de déperdition spirituelle propre aux époques contemporaines. Encore ne faut-il pas confondre, c’est une évidence, spiritualité véritable et religiosité démonstrative de pure convention.
On ne saurait parler de spiritualité et d’Islam sans dire au moins quelques mots du soufisme.
Certes, celui-ci a d’abord été l’affaire surtout des Mahorais et Comoriens ; on a même parlé de réticences de la part des Musulmans d’origine indienne, en particulier de ceux qu’Alain Foulon (a) appelle les "fondamentalistes", soucieux de ne pas déroger à une orthodoxie formelle.
Mais aujourd’hui, le soufisme attire un nombre toujours réduit mais croissant d’individus parmi les Z’Arabes, voire à l’extérieur du groupe musulman.
Au-delà des divisions entre les diverses obédiences, les soufis de la Réunion comme de l’ensemble du monde musulman optent pour la voie d’une quête mystique, par laquelle chacun progresse plus ou moins vite, plus ou moins loin, vers "Dieu" ? Vers un "Idéal" ? Vers des "Vérités essentielles" ?…
On ne peut qu’être frappé, en tout cas, de ce que les jalons rencontrés par les sages soufis tout au long de cette voie rappellent beaucoup ceux découverts sur leurs propres chemins par les mystiques chrétiens ou hindous…
Et cela paraît d’autant plus vrai que l’on avance davantage vers les sommets de cette route, où l’on se détache peu à peu de son moi, où l’on touche à des états de conscience autres: extase, enstase…
Sans aller jusqu’à ce mysticisme souvent mal compris, mal jugé, certains Z’Arabes des jeunes générations ont le désir de dépoussiérer quelque peu les habitudes religieuses pour retrouver une authenticité vécue - démarche inévitable pour la plupart des systèmes de croyance ou de pensée, à un moment ou un autre.
Les femmes, bien que par exemple tenues à l’écart, de la grande salle de prière de la mosquée, ainsi que de diverses prérogatives masculines, demandent aussi à participer plus activement à la vie religieuse.
Bref, il existe un indéniable dynamisme, et l’on peut même assister parfois à des conversions, de Métropolitains, de Chinois… séduits par le message de l’Islam, par une certaine manière d’être.
Autres conversions : celles qui sont dues aux mariages hors de la communauté.
Ils ont concerné d’abord les garçons mais, depuis quelques années, touchent aussi les jeunes filles.
Chaque fois que se forme ce type de couple, pas question de mixité religieuse : le conjoint ou la conjointe catholique, le tamoul ou la tamoule doit invariablement renoncer à ses pratiques pour embrasser la foi musulmane.
Voila " HISTOIRE DE SAVOIR " c'est finit,,,, je dis un GRAND bravo sincére à celles et ceux qui ont eu la force de tous lire,,,,,,en espérent que vous avez appris quelque chose,,,,, comme moi j'en est appris sur le sujet,,,,,,
Merci beaucoup pour vos intervention passé et futur,,,,,
A oui j'ai failli oublier,,,,juste une derniére chose et je vous laisse tranquille,,,,lolllllllllllllllll
Je refermerai ce chapitre sur la communauté indo-musulmane en citant, en substance, des propos recueillis auprès de l’un de ses représentants.
Celui-ci constatait que, si la cohésion de cette communauté reste grande, grâce aux ciments de la religion, de l’origine géographique et des liens familiaux, elle a toutefois tendance à se fragiliser.
Le métissage des franges, l’individualisme croissant, y sont pour beaucoup.
La solidarité se manifeste toujours en cas de coup dur,,,,,à titre exceptionnel donc, mais elle ne se vit plus dans les menus faits du quotidien.
Comme nous l’avons vue plus haut,,,,,il en va de façon comparable pour l’identité culturelle.
Maintenant c'est vraiment finit,,,,,lolllllllllllll