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Le Hezbollah : parti politique ou organisation terroriste ?
k
22 février 2007 08:44
Quarante cinq députés français de la majorité présidentielle (UMP) ont remis une lettre au président Jacques Chirac dans laquelle ils lui demandent de persuader ses partenaires de l’Union européenne de placer le Hezbollah sur la liste officielle des 'groupes et entités auxquels s’appliquent des mesures restrictives dans le cadre de la lutte contre le terrorisme' (1), comme cela est déjà le cas aux États-Unis, au Canada, au Royaume Uni et en Israël. Un défi presque utopique lancé à la politique étrangère de la France. Détails.


Le député de Paris, Claude Goasguen, a adressé copie de ce courrier au président du CRIF, Roger Cukierman, pour lui indiquer la liste des parlementaires (2) qui, signataires de la pétition qu’il a initiée avec le Député des Bouches du Rhône Dominique Tian, demandent au Président Chirac l’inscription du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes, lors d’un prochain conseil de l’union européenne.

"Fort d’une milice surarmée qui fait sa loi au Sud-Liban, habitué à des déclarations haineuses vis-à-vis d’Israël, mis en cause dans de nombreux attentats et autres actes de terrorisme, le Hezbollah n’est pas un parti ordinaire, et ses actions n’ont pas été et ne se sont pas menées dans un but démocratique", relèvent courageusement les signataires de la lettre.

"Nous souhaitons la mise ne place d’une paix durable, et que les responsabilités de chacun soient clairement énoncées et affirmées. Les Etats du Moyen-Orient attendent de la France une telle clarification", ajoutent-ils.

"Dans cet esprit le parlement européen a adopté le 10 mars 2005 une résolution, qui constate l’existence de "preuves irréfutables de l’action terroriste du Hezbollah et qu’il convient que le Conseil prenne toutes les mesures qui s’imposent pour mettre un terme à cette action". La première des mesures doit être l’inscription du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes."

Dans la lettre, il est fait mention de la décision prise par de nombreux pays, suite aux attaques antiaméricaines du 11 septembre, de créer des listes qui incluent le Hezbollah comme organisation terroriste, contrairement à la France et à l’Union européenne.

Cette dernière, a adopté une position particulièrement ambiguë vis-à-vis de l’organisation terroriste.
Par la voix du président de l’Union en exercice au 1er août 2006, l’Union européenne a en effet signalé que le Hezbollah ne sera pas inscrit sur la liste des organisations terroristes toutefois, le Conseil de l’Union européenne a inclut l’officier supérieur des services de renseignements du Hezbollah Imad Fa’iz Mughniyah (alias Mughniyah, Imad Fayiz) sur sa liste de terroristes (Position commune 2005/427/PESC du Conseil du 6 juin 2005 - Journal officiel n° L 144 du 08/06/2005 p. 0054 — 0058 -)

En parallèle, le Parlement européen s’est démarqué en adoptant le 10 mars 2005 une résolution (par 473 voix pour et 33 contre) déclarative et non contraignante pour les États membres qualifiant le Hezbollah de 'terroriste'.

Dans sa résolution, le parlement "demande à la Syrie de ne tolérer aucune forme de terrorisme, y compris l’appui à l’activité du Hezbollah ainsi qu’à d’autres groupes armés, et il considère qu’il existe des preuves irréfutables de l’action terroriste du Hezbollah et qu’il convient que le Conseil prenne toutes les mesures qui s’imposent pour mettre un terme à cette action."

Enfin, alors que l’ONU ne classe pas le Hezbollah dans sa liste des organisations terroristes, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à son désarmement dans le cadre de la résolution 1 701 voté l’été dernier.

Si la communauté internationale semble encore hésitante sur la position à adopter, la France, reste fidèle à elle-même, et à ses intérêts.

Pour Paris en effet, le sacro-saint principe de dialogue doit être préservé à tout prix, même s’il implique des discussions avec les représentants d’un parti considéré comme un mouvement de résistance par la Syrie, l’Iran et une partie de l’opinion publique extrémiste des pays arabes ou musulmans.

Et contre attente, ni le meurtre de Rafic Hariri, ni la guerre de juillet n’y ont rien changé.

Nageant à contre-courant, les responsables français s’entêtent à vouloir maintenir un canal de discussion avec un groupe tenu pour responsable de nombreuses prises d’otages d’occidentaux, de soldats israéliens et à l’origine d’attentats meurtriers (241 marines tués en 1983 à l’aéroport de Beyrouth).

"Ce n’est pas au moment où l’on veut essayer d’avoir un retour du Hezbollah, si c’est possible, au sein de la communauté libanaise, et sa transformation en un parti politique qu’il faut soulever des questions de cette nature" répondait le président Chirac dans un entretien au Monde le 27 juillet 2006 alors qu’on lui demandait s’il lui "paraissait toujours inopportun de qualifier le Hezbollah d’organisation terroriste".

La nature bicéphale du Hezbollah (branche armée et branche politique) représente en effet la justification privilégiée par la France pour expliquer sa répugnance à classer l’organisation dans la catégorie terroriste.

Une ritournelle reprise en cœur par les ardents défenseurs de cette politique de l’autruche, tel qu’Hubert Vedrine, (pour lequel le dialogue avec l’Iran reste la seule alternative possible) et le prédécesseur de Philippe Douste- Blazy, Michel Barnier, qui en 2005, affirmait devant la commission des affaires étrangères du Sénat : "Ce mouvement (le Hezbollah NDLR) présente une double dimension : une branche politique et parlementaire, mais aussi une branche armée à l’égard de laquelle la France n’a aucune complaisance.
L’inscription du Hezbollah sur la liste européenne des mouvements terroristes aurait-elle pour effet de décourager les partisans de la violence ? Il paraît préférable, face aux graves tensions qui affectent le Liban, de ne pas chercher pour le moment à trancher cette question".

Conseiller en politique extérieure de Nicolas Sarkozy depuis le 6 mars 2006, le seuil de tolérance de Michel Barnier n’aurait, selon le journaliste, Daniel Vernet du Monde, pas changé d’un iota concernant le Hezbollah, Barnier considérant encore "comme légitimes les rencontres avec les députés du Hezbollah, qui représentent un quart de l’électorat libanais".

Une analyse prise avec des pincettes par Nicolas Sarkozy si l’on en croit une tribune publiée dans le Figaro le 30 août 2 006 où il évoquait le rôle de la France au Liban :

"Aider l’armée libanaise à reprendre le contrôle du Sud-Liban, aider le gouvernement libanais à obtenir le désarmement du Hezbollah ne sera pas une mince affaire. Certains diront que nous n’avons rien à faire dans cette entreprise, que mettre le doigt dans l’engrenage nous engagera à être pris dans une guerre qui n’est pas la nôtre.

A ceux là je voudrais dire : quelle est alors l’alternative ? Faut-il que la France abandonne le Liban, qu’elle le laisse se transformer en un avant-poste du chiisme radical, qui à terme déstabilisera l’ensemble du monde arabe ? Fallait-il que nous acceptions l’idée de ne plus peser sur les destinées du Proche-Orient, dont chacun pour autant voit bien qu’elles engagent la sécurité des Européens et de tous les Français.

Parce que je ne me résigne pas, parce que j’ai moi aussi une certaine idée du rayonnement de notre pays, parce que j’ai conscience du poids de la France, non seulement au Liban, mais dans l’ensemble du monde arabe, parce que je veux aussi que la France soit pleinement engagée dans la sécurité d’Israël, je considère que la France ne pouvait pas se défausser devant une telle mission, malgré tous ces risques et toutes ces difficultés".

Une liberté de ton qui changeait singulièrement de la tribune publiée, le 15 avril 2005, dans ces mêmes colonnes, signée du cheikh Nasrallah et adressée aux amis français du Hezbollah…

Un autre article, paru dans le quotidien français Le Monde du 2 mai 2005, montrait également l’engouement presque magique de la presse française pour "Hassan Nasrallah, l’homme du Parti de Dieu".
Le journaliste, Patrice Claude, sous prétexte d’enquête, parvenait à y rendre sympathique Nasrallah en le qualifiant de "petit homme barbu et rondouillard". Barbu et rondouillard, certes, mais P. Claude aurait-il oublié en écrivant ces lignes que sous le physique débonnaire, se cache un homme qui affirme régulièrement : " l’ennemi est Israël et nous devons continuer à diriger nos armes contre l’ennemi" ?

Probablement, à en croire la suite de son article : "De l’avis général au Liban, l’organisation a réussi sa mutation d’organisation de résistance en parti politique. Le plus puissant et le plus discipliné du pays".

Dans ce contexte, que la guerre n’a pas contribué à modifier, bien au contraire, on est en droit de se demander si la pétition adressée par les députés UMP au président français pour lui demander d’user de son influence auprès de l’Union européenne, afin que le Hezbollah figure dans la liste des organisations terroristes, sera de nature à faire changer l’état actuel des choses.

On en doute, cependant, la proximité des élections présidentielles pourrait peut-être inciter les candidats à faire de ce dossier un élément électoral de poids.

Une éventualité que les députés ont bien raison de vouloir mettre à profit.

(1) Conseil de l’Union européenne, Lutte contre le terrorisme, Bruxelles, 16/3/05, 6199/05

(2) Les signataires sont les suivants : Mmes et MM. Jean AUCLAIR, Pierre-Christophe BAGUET, Patrick BALKANY, Jacques-Alain BENISTI, Jean-Michel BERTRAND, Emile BLESSIG, Roland BLUM, Bernard CARAYON, Richard CAZENAVE, Roland CHASSAIN, Paul-Henri CUGNENC, Olivier DASSAULT, Bernard DEBRE, Jean-Pierre DECOOL, Bernard DEFLESSELLES, Richard DELL'AGNOLA, Jean-Pierre DELOBEL, Léonce DEPREZ, Jean-Paul GARRAUD, Georges GINESTA, Arlette GROSSKOST, François GUILLAUME, Edouard JACQUE, Michel LE JEUNE, Jean-Pierre LE RIDANT, Pierre LELLOUCHE, Geneviève LEVY, Lionel LUCA, Daniel MACH, Richard MALLIE, Jean MARSAUDON, Hugues MARTIN, Philippe-Armand MARTIN, Pierre MICAUX, Bérengère POLETTI, Eric RAOULT, Jérôme RIVIERE, Rudy SALLES, Michèle TABAROT, Irène THARIN, Léon VACHET, Philippe VITEL, Gérard WEBER.
D
22 février 2007 12:59
Salamou alykoum,

On pourrait reposer cette question, notamment pour tshala, mais on me dira que c'est une armée, defendant un etat (etat segragationiste et raciste).
Mais qu'en est il pour des organisation de type Betar Tagar ou LDJ, qui sont des organisation milicienne bien implantée en France, et qui pratiquent des attaques violentes à l'encontre de personnes qui ne sont pas d'accord avec eux, mais qui subissent un entrainement pour celà. Sans oublier que ces organisation sont financé par israel et le plus souvent dirrigé par des officiers de l'armée israelienne. N'y a t-il pas là une contradiction???
[hr] [b][center]Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos[/center][/b][b]Boycottez pour la paix !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [color=#FF0000]Boycottez!!!!!!!!![/color][color=#FFFFFF]!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/color] [color=#009900]Boycottez pour les enfants de Gaza!!!!!![/color][/b]
L
22 février 2007 22:51
tu as raison le hezbollah en arme n'a pas plus de droit d'existance que la LJD le bétar ou tagar
V
23 février 2007 00:14
Citation
La Boetie a écrit:
tu as raison le hezbollah en arme n'a pas plus de droit d'existance que la LJD le bétar ou tagar

ajoute tsahal et israel ........... ca ferait une bonne réflexion
e
23 février 2007 01:27
ça devient lassant cette propagande sioniste sur yabiladi.

alors que le monde entier découvre de jour en jour la barbarie sioniste!

t'a perdu les liens internet qui montrent les photos du Liban de cet été?
 
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