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L HERITAGE DE LA REVOLUTION ???
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27 octobre 2005 11:29
Egypte: député et millionnaire, les deux font la paire
A l'approche des législatives de novembre en Egypte, l'opposition dénonce la montée en puissance des millionnaires au Parlement, qui semble se calquer sur l'annuaire du grand patronat.

Selon les estimations de la presse, près d'un cinquième du Parlement (454 sièges) est déjà formé de riches hommes d'affaires.

Kamal Khalil, un responsable du mouvement d'opposition Kefaya (Ca suffit) qui est candidat pour un siège au Caire, ne mâche pas ses mots, sur son site internet.

"L'hégémonie des hommes d'affaires n'a jamais atteint ce niveau durant les 50 dernières années. Ce pays est devenu l'objet d'une mise à sac organisée, menée par un groupe de monopolistes alliés à la caste dirigeante", dit-il incriminant le régime du président Hosni Moubarak.

Les activistes de gauche, comme M. Khalil, ne sont pas les seuls à critiquer la montée en puissance de l'élite des affaires dans l'Egypte post-nassérienne.

"Le problème n'est pas la présence des hommes d'affaires au Parlement, c'est l'affairisme", affirme Ibrahim Kamel, candidat et millionnaire lui-même.

"Ce groupe est formé de personnes qui se sont enrichies en achetant d'anciennes compagnies de l'Etat", dit-il à l'AFP.

"Ces soi-disant hommes d'affaires du Parti national démocrate (PND, au pouvoir) sont les mêmes personnes qui ont financé l'élection farce de septembre", ajoute-t-il, en référence à la présidentielle qui a vu la victoire écrasante de M. Moubarak pour un cinquième mandat consécutif.

M. Kamel fait face, dans le gouvernorat de Manoufiya, dans le Delta du Nil, à Ahmad Ezz, magnat de l'acier et très proche de Gamal Moubarak, fils du président et présenté comme son potentiel successeur.

"Ezz a besoin de son immunité parlementaire à tout prix, quand on voit les prêts qu'il a pris sans jamais les rembourser et les circonstances dans lesquelles il a mis la main sur l'industrie de l'acier", lance-t-il.

M. Ezz n'était pas joignable pour répondre à ces accusations, qu'il a cependant rejetées à plusieurs reprises dans des déclarations publiques ces derniers mois.

Le frère de M. Kamel, Mohammad, est également candidat à Manoufiya face à Kamal al-Chazli, député depuis 1969 et chargé de choisir les candidats du PND.

Selon lui, la procédure d'investiture au PND n'est pas des plus transparente, les candidats devant acquitter une somme d'environ 175.000 USD pour figurer sur la liste officielle du parti.

Mohammed Kamel est membre du parti néo-Wafd (libéral), qui avec d'autres mouvements de l'opposition veut tenter d'ébranler la mainmise du PND, qui détient 404 des 444 postes d'élus du Parlement. Dix autres députés sont directement nommés par le président Moubarak.

Moheb Zaki, du centre Ibn Khadloun pour les droits de l'Homme de Saad Eddine Ibrahim, estime de son côté que "la privatisation du Parlement" pourrait avoir des effets positifs.

"C'est naturel d'avoir des hommes d'affaires au Parlement. Le gouvernement a clairement décidé que le développement se fera par le secteur privé. Les affaires financent le parti et tous les deux travaillent en commun", déclare-t-il.

"Les hommes d'affaires sont peut-être là pour protéger leurs intérêts mais finalement, ils rendent service au peuple", ajoute M. Zaki.

Selon lui, les hommes d'affaires savent mieux que d'autres répondre aux besoins de la population, surtout dans les zones rurales où le nombre de routes, écoles et hôpitaux financés par chaque candidat compte énormément dans l'attribution des voix.

"Il est important de comprendre que le parti au pouvoir est un parti de patronage, pas d'idéologie", conclut M. Zaki, expliquant que la présence des hommes d'affaires dans la politique attire les investisseurs étrangers.

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27 octobre 2005 11:30
SOURCE : J.A
 
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