as salam alaykoum wa rahmatoullah chers yabinautes, j'espère que vous allez bien, tranquille (avec l'intonation s'il vous plait !)
aujourd'hui bah écoutez j'ai envie de vous faire partager l'histoire d'Erwan que j'ai commencé à rédiger mais que je n'ai pas encore terminée
j'ai repris l'écriture il n'y a pas très longtemps et je compte continuer un texte que j'avais laissé de côté mais auquel je tiens énormément, c'est un texte à la fois sombre et lugubre (je ne sais pas si je le partagerai ici ...)
bref, avant de reprendre ma plume bien aiguisée, place à la séance d'échauffement, avec Erwan, un personnage haut en couleur et tout droit sorti de mon imagination ! ?
l'histoire se décomposera en plusieurs petites parties que je posterai selon mon inspiration du moment
Erwan
"Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite."
Entre les quatre murs immaculés de sa chambre, Erwan, reconverti à l'islam et rebaptisé Abdeslam, nous raconte son étonnante histoire. Celle d’un homme en manque d’affection et qui aimait un peu trop les femmes. C’est l’histoire d’Erwan, un sinistre mais intrigant personnage qui un jour, sur un forum communautaire, propose à une charmante demoiselle de devenir sa seconde épouse…
1. Ma conversion
Je n’ai jamais été attiré par la religion, mais j’ai toujours su qu’une force supérieure existait. Je ne saurais l’expliquer. Un ressenti.
Ma tendre enfance a été bercé entre cris et larmes. Mon père était un homme extrêmement violent. Ma mère, un être démoniaque dénué de toute sensibilité. Moi, au milieu de tout ça, j’essayais de comprendre le monde qui m’entourait.
La nature humaine m’a toujours fasciné. Son côté sombre en particulier. Ce qui ne fait pas de moi un adorateur du diable pour autant. J’ai très vite été confronté à la dureté de ce monde. Livré à moi-même, je me suis construit une carapace capable de contrer chaque balle pouvant m’atteindre.
J’ai manqué de beaucoup de chose, mais je pense que ce qui m’a le plus manqué, c’est recevoir de l’amour. L’amour… Un principe de base pourtant, que chaque parent est supposé apporter à leur progéniture. Un concept inné, spontané. J’en ai été privé. Injustement.
Ce déclic, je l’ai eu au moment où ma mère s’est éteinte. Mon père avait quitté le foyer depuis un bon moment déjà. Et je me suis posé cette question « Y’a-t-il une vie après la mort » ?
La réponse était indubitablement oui.
Oui il y avait une vie après la mort. Ça ne pouvait en être autrement, car je croyais dur comme fer à la justice, et cette justice ne pouvait être qu’incarnée par cette force supérieure : Dieu.
Je me suis donc informé, instruit, et l’Islam m’a paru comme une évidence.
— Pourquoi ?
Pourquoi ? Très bonne question.
— Parce que l’Islam aspire à la justice, la simplicité, au dévouement et à l’entraide.
Ralph m’a regardé avec des yeux ronds, complètement eberlué. Cet éveil soudain de spiritualité qui émanait de mon être avait l'air... de le terrifier.
J’ai détourné la tête. Je n’avais aucun compte à lui rendre.
C’est aussi le pseudo que j’ai choisi lorsque je me suis inscrit sur ce forum communautaire fréquenté par une majorité de musulmans. Je me suis senti perdu au début, dépaysé même. L’impression d’avoir atterri dans une dimension parallèle. Entre les sujets qui traitaient de djinns amoureux, de sorcellerie et les questions existentielles relatives au fait de dormir sur le dos ou entrer dans les toilettes avec le pied droit ou gauche, je ne savais plus où donner de la tête.
Mais je me suis adapté, tel un caméléon, à me fondre dans cette incroyable ménagerie.
J’aimais ce forum. J’y passais de nombreuses heures à discuter de divers sujets, majoritairement de religion. Du moins, au début. Je m’y suis fait des amis, mais aussi de nombreux ennemis. J’avais l’impression d’avoir enfin une vie sociale.
D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu autant d’interactions et d’échanges avec le monde extérieur que depuis mon inscription sur ce forum.
Je suis une personne assez solitaire. Mes amis ? Ils se comptent sur la phalange d’un pouce. Ralph compte parmi l’un d’eux. Je le connais depuis l’âge de mes cinq ans et il m’a accompagné dans les plus sombres moments de ma vie.
Ralph je l’aime. Comme un frère.
Il ne comprenait pas mon intérêt pour ce site. Je pense qu’il se sentait abandonné.
J’étais pris dans une spirale, dans une matrice, dans laquelle il m’était difficile d’échapper. Les gens m’appréciaient et sans prétention aucune, j’avais beaucoup de succès en particulier auprès de la gent féminine. Mon éloquence, mon humour, ma répartie me conféraient auprès de ces dernières un pouvoir magnétisant. Je les attirais malgré moi, comme le miel attire les abeilles. Un miel doux et assez subtil en bouche.
Des femmes, j’en ai connu pas mal. Je n’en suis pas fier… Enfin si, un petit peu quand même. Qui n’aime pas se sentir aussi convoité et désiré ?
Toutes les personnes que j’ai pu croiser dans ma vie s’accordent à dire que j’ai un physique plutôt agréable. Associé à ma personnalité disons… atypique, cela expliquait pourquoi les femmes étaient irrémédiablement captivées par moi.
— Deux minutes frérot… rappelle-moi la dernière fois que tu as réussi à conclure ?
J’ai refusé de gratifier sa pique d’une réponse. La jalousie qu’éprouvait Ralph à cet égard était dramatique à voir.
Le fait est que de nombreuses filles sur ce forum auraient souhaité que je leur accorde ne serait-ce qu’une nanoseconde d’attention. Seulement, aucune d'elles n’avaient réussi à capter la mienne.
C’est aussi le pseudo que j’ai choisi lorsque je me suis inscrit sur ce forum communautaire fréquenté par une majorité de musulmans. Je me suis senti perdu au début, dépaysé même. L’impression d’avoir atterri dans une dimension parallèle. Entre les sujets qui traitaient de djinns amoureux, de sorcellerie et les questions existentielles relatives au fait de dormir sur le dos ou entrer dans les toilettes avec le pied droit ou gauche, je ne savais plus où donner de la tête.
Ce qui m’a attiré chez elle, en premier lieu, c’est la sensibilité qu’elle laissait transparaître à travers ses écrits. Sa douceur et son indéfectible innocence m’attendrissait et me faisait littéralement fondre. Elle me plaisait, oui. Elle avait ce petit côté inaccessible qui faisait que j’étais incontestablement fasciné par elle.
C’est elle qui est venue me parler la première fois. Quand j’ai vu son pseudo affiché dans ma boîte de messagerie privée, j’ai cligné plusieurs fois des yeux pour être certain que je ne rêvais pas. Elle avait besoin d’un conseil religieux et au vu de mes différents messages sur le forum, elle pensait que j’étais la personne adéquate pour répondre à ses questionnements.
J’ai ri intérieurement. La personne adéquate ? Certes, j’avais assimilé les bases de cette religion que j’avais embrassée depuis déjà huit mois, mais j’étais très loin d’être habilité à donner des conseils religieux.
Je me contentais seulement de trouver les réponses à des questions posées sur des sites religieux, ou je répétais bêtement ce que des frères du forum répondaient en y mettant plus de forme et donc en donnant l’impression d’y ajouter une plus-value.
Il n’y avait absolument aucune plus-value. Et vous voulez connaître la vérité ? C’est que je n’y connaissais fichtrement rien !
En revanche, ce que je savais, c’est que les femmes aiment les hommes cultivés, intelligents, riches, fidèles et beaux. Et comme je n’étais ni riche, ni vraiment fidèle, je misais tout sur le reste de mes qualités.
Et croyez-moi ou non, ça marchait du feu de Dieu !
J’avais réussi à me démarquer, au point que la fille la plus plaisante du forum était venue m’adresser la parole.
Je ne me rappelle plus exactement quelle était la nature de sa question, mais je me souviens de sa réponse : un Baraka Allahou fik agrémenté d’un émoticône qui envoie un bisou. J’ai souri, j’étais aux anges. Je lui ai répondu un modeste wa fik el barak'Allah en précisant que je restais à sa disposition pour de plus amples informations.
Elle n’a jamais répondu.
Je m’en suis voulu. Ma réponse paraissait peut-être un peu trop formelle ? Ou elle n’avait pas l’intention de taper la causette avec moi ?
J’ai ruminé pendant plusieurs jours. Je m’en souviens encore. Ralph trouvait que j’exagérais. Moi, je voyais cela comme un échec, comme si un plateau d’huîtres et de caviar venait de me passer sous le nez.
Je lui en ai voulu. Et puis je me suis dit que Ralph avait peut-être raison. J’en faisais beaucoup trop pour une simple fille du net.
Cela ne m’a pourtant pas empêché de la recontacter une semaine après. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai rédigé rapidement un message :
As-salam alaykoum Etoile de rosée, Est-ce que tu sais que ton pseudo est aussi une marque alsacienne de vin ? ?
J’ai regretté à la seconde même où le cliquetis de la souris s’est fait entendre. Une marque de vin ? Sérieusement ? Je me souviens m’être pris la tête entre les mains en m’insultant et en me giflant mentalement. J’ai attendu sa réponse, le cœur battant et le souffle en suspens. Et au bout de quatre longues heures, une notification est apparue. C’était elle.
Wa عaleykum Selam Abdeslam, Ohhh je suis confuse ? je viens de le changer, tu en penses quoi ? Comment sais-tu que c’est une marque de vin ? ?
Une ouverture. C’était clairement une ouverture. Je lui ai rappelé que j’étais un reconverti et que je venais d’une famille qui ingurgitait l’équivalent entière d’une plantation de vigne par semaine.
Elle a feint la surprise et c’est comme ça que nous avons commencé à échanger de manière régulière sur le forum. On apprenait à se connaître. J’ai appris qu’elle avait vingt-cinq ans, qu’elle envisageait de faire une formation pour devenir aide-soignante et qu’elle habitait dans un petit village paumé au fin fond de la Normandie.
Je me rappelle qu’elle me posait beaucoup de questions sur ma personne. Ça prouvait qu’elle s’intéressait un minimum à moi, mais je trouvais parfois ses questions un peu trop intrusives : ce que je faisais dans la vie, mes projets professionnels futurs …
J’ai dû improviser en inventant un bobard comme quoi je travaillais dans l’informatique, mais que je comptais prochainement quitter la boîte dans laquelle j’étais employé pour travailler à mon compte parce que j’aspirais à autre chose que de rester esclave d’un patron.
La vérité c’est que j’étais un assisté qui touchait l’AAH et qui passait ses journées à glander dans son studio minable.
Bien sûr, j’avais des projets, mais mon état de santé actuel ne me permettait pas de les réaliser.
Je connaissais les femmes, il fallait les faire rêver. Un homme de 27 ans qui avait pour seul revenu une allocation et qui vivait dans un petit studio avait peu de chance de susciter un intérêt dans ce marché bien concurrentiel qu’est celui du mariage.
Au fil des jours, je commençais de plus en plus à m’attacher à elle et elle était immanquablement attachée à moi. J’attendais ses messages avec impatience. Dire qu’elle m’obsédait serait une litote. Je ne pensais plus qu’à elle… matin, midi, soir. Je ne me nourrissais plus que par ses mots.
Si bien que le jour où je l’ai surprise sur un post à plaisanter avec un de ces primates du forum, ça m’a fâcheusement mis hors de moi. La jalousie qui jaillissait de tout mon être avait dépassé toute mesure. Un véritable cataclysme ! Je me souviens lui avoir préparé un vocal bien salé. Pendant huit minutes et vingt-sept secondes exactement, j’avais fait état, de manière assez virulente, de la profonde déception qui m’habitait. Ce n’était pas ce que j’attendais de la femme avec qui j’avais envie de passer le reste de ma vie. Ce n’était pas digne d’une musulmane. Ne craignait-elle donc pas son Seigneur ? Le dégoût que je ressentais à son égard couplé à cette pulsion sanguinaire me faisait perdre tout sens du discernement. Je m’étais senti trahi et rabaissé. De quel droit osait-elle ?
Heureusement que Ralph est arrivé au moment où je m’apprêtais à lui envoyer ce message et m’a convaincu de ne pas le faire. Je ne le remercierais jamais assez. Après réflexion, ma réaction était peut-être un petit peu excessive…
Elle n’a jamais su à quel point elle m’avait blessé ce jour-là.
Je ne sais plus exactement depuis combien de temps nous échangions par voie de messagerie privée quand nous décidions enfin de passer à l’étape supérieure. Six ou huit mois… peut-être plus. Six ou huit mois à parler, à s’apprivoiser, à s’aimer, à se haïr … Je lui avais fait part de mes intentions dès le début. Je ne discutais pas avec elle pour combler ce profond ennui qui animait mes journées, mais dans un but bien précis. Je voulais l’épouser. Je voulais qu'elle devienne ma femme. Qu’elle m’appartienne dans toute son entièreté. Je voulais l’avoir à mes côtés, l’aimer et la posséder.
C’est pourquoi je lui ai proposé qu’on se voit un après-midi de juin 2018, jour où nous nous rencontrerions pour la toute première fois …
(même si cela doit prendre des mois) 
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