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Elle veut transmettre son savoir après un long bail avec la recherche...
15 octobre 2012 15:09
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Portrait
Wafaa Farhat, directrice fondatrice de l’ESISMP

Elle veut transmettre son savoir après un long bail avec la recherche médicale. Titulaire d’une maîtrise en biologie, d’un DEA en génétique des populations et d’un master en gestion, Wafaa Farhat a fait un parcours universitaire sans faute.


Wafaa Farhat, directrice et fondatrice de l’Ecole supérieure d’ingénierie de la santé et de management des projets (ESISMP), dégage une grande sagacité mais donne à penser qu’elle ne nourrit aucune ambition. Son parcours montre pourtant qu’elle n’a jamais cherché à dormir sur ses lauriers. Wafaa Farhat a commencé par faire des études de biologie puis s’est spécialisée dans la génétique des populations. Elle se destinait à une carrière d’enseignante quand elle est entrée, un peu par inadvertance, si l’on peut dire, dans le monde fermé et élitiste des laboratoires pharmaceutiques. Elle a ainsi travaillé sur l’amélioration des process de suivi, d’évaluation et de validation de médicaments comme les antianxiolitiques ou les somnifères en France.

Maintenant, elle vient de réaliser son rêve dans son pays : la création d’une école en management ingénierie de la santé. Avec ce projet, on serait tenté de penser qu’elle a totalement viré de bord. En fait, l’ex-directrice de la recherche clinique de Sanofi-Aventis n’a jamais été aussi près de son domaine de prédilection : concevoir des approches efficaces en matière de gouvernance dans la recherche médicale, sauf qu’aujourd’hui, elle a décidé de transmettre son savoir et son savoir-faire.

Elle a commencé très tôt à s’intéresser à l’encadrement de ses cadets

Et puis, elle ne sort pas du domaine qui lui tient à cœur : l’enseignement qu’elle a pratiqué à l’Université de Montpellier où elle encadre les doctorants en toxicologie. D’ailleurs, elle a convaincu cette université de lui faire confiance pour la délocalisation et la double diplomation qu’elle assure aux lauréats de son école. Et cela n’a pas été une sinécure. Mais jusque-là, son parcours est sans faute.

Wafaa Farhat est née à Casablanca en 1962. Elle est l’aînée de cinq frères et sœurs. Le devoir d’aînesse a commencé très tôt pour elle car elle devait assurer le soutien scolaire de la fratrie, papa et maman, respectivement enseignant et styliste, étant tous les deux absorbés par leurs obligations professionnelles. Bref, elle a été une élève modèle et ses études secondaires ont été sanctionnées en 1980 par un bac sciences expérimentales, Mention très bien. Après une licence en biologie/ géologie au Maroc, elle part en France en 1984 pour préparer une maîtrise en biologie à la Faculté des sciences et techniques de Paris VII Jussieu. Elle enchaîne avec un DEA en génétique des populations à la même université en 1985. Comme elle ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, c’est à l’Université René Descartes qu’on la retrouve pour un diplôme de spécialisation pharmaceutique (DSP), spécialité toxicologie. Elle a travaillé notamment sur les effets secondaires de certains médicaments administrés dans les cas de cancer. Quand elle soutiendra sa thèse de troisième cycle en génétique, Wafaa va se rendre compte qu’il lui manque la dimension de gestion économique pour maîtriser sa discipline. Elle n’hésitera pas, alors, à faire un master à l’ESSEC business school.

Bref, quand elle postule pour son premier poste chez Synthélabo, qui sera fusionnée en 1999 avec le groupe Sanofi, elle est reçue à bras ouverts comme chargée de recherche d’abord. Elle va prendre en charge des dossiers épineux comme pour le somnifère Stilnox. Rapidement, son travail est reconnu et elle sera nommée chef de service «coordination» et aura la charge de mettre en place un système d’information pour le traitement des données.

Elle a investi 21,6 MDH dans un projet qui lui tient à cœur

Son expertise va être reconnue dans le monde fermé des laboratoires médicaux de renom et, en 1996, elle est débauchée par Roussel Uclaf pour monter une structure similaire, ce qui ne l’empêche pas de donner des cours de toxicologie à l’Institut de formation sur l’industrie pharmaceutique à Paris V.

Sa mission au laboratoire est lourde mais clairement définie : la mise en place d’une démarche qualité, assurer le soutien aux opérationnels, assurer l’interface avec l’assurance qualité, évaluer la conformité des tests de validation des médicaments car il s’agit de la démarche qui précède la mise sur le marché des médicaments.

Elle reste à ce poste même après l’absorption de Roussel par Hoechst qui, à son tour, avait été racheté par Sanofi-Aventis né de la fusion entre Sanofi Synthélabo et le groupe franco-allemand Aventis.
C’est en 2011, date à laquelle la société est rebaptisée Sanofi, qu’elle décide de concrétiser l’idée qui lui trottait dans la tête : créer son école au Maroc.

Wafaa Farhat investit 21,6 MDH en combinant son apport personnel, des crédits bancaires et une subvention de 2 MDH. Pour le démarrage, elle a acquis deux étages dans un immeuble sis au quartier Racine, à Casablanca. Même si la première promotion ne compte qu’une vingtaine d’élèves dont la moitié en master (l’école pouvant dispenser des formations aux médecins et aux personnels de santé), Wafaa Farhat est tout à fait confiante. Ses prix sont dans les normes pour le Maroc (40 000 DH par an pour la formation de 1ère année et 55 000 DH pour le master) où plusieurs universités privées ont vu le jour ces dernières années.
Aujourd’hui, cette nouvelle école ouvre des horizons nouveaux et complémentaires à l’offre de formation des autres universités privées.

Mohamed El Maâroufi .La Vie éco
[www.lavieeco.com]

2012-10-15
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