En Egypte, week-end de Pâques sous haute tension religieuse
« Musulmans, chrétiens, une seule main ! » C'était l'un des slogans de la Révolution du 25 janvier en Egypte. Mais derrière un œcuménisme de façade, les tensions religieuses s'intensifient et l'insécurité se développe. Reportage à Qena, dans le sud-est du pays.
(De Qena) Qena, ville d'environ 200 000 habitants, située à une trentaine de kilomètres de Louxor. Sous un soleil accablant, quelques milliers de manifestants – musulmans – défilent joyeusement et, passant devant la cathédrale Saint-Marc, interpellent leurs compatriotes coptes, rassemblés pour la prière du Vendredi saint.
Dans l'enceinte de l'édifice, l'ambiance est tout autre. Les gamins sont vigoureusement priés de ne pas regarder par dessus le mur. Quelques hommes rassemblés devant la haute porte en fer font les cent pas. « Une seule main ! C'est de la connerie ! » lâche Mina, un jeune diplômé de 22 ans.
Depuis vendredi 15 avril, la contagion révolutionnaire a atteint Qena, cette ville du Saïd, région rurale du sud de l'Egypte. Des premières manifestations ont éclaté au lendemain de la nomination d'un nouveau gouverneur. Ancien lieutenant de police au Caire, Emad Mikhaïl a été dans un premier temps conspué par une grande partie des habitants, toute confession confondue. « La manifestation a été récupérée par des groupes islamistes »
Mahmoud Ali, membre du comité des jeunes de la Révolution à Qena, s'insurge :
« Il a très certainement tué des manifestants place Tahrir. On ne peut pas accepter un homme lié au régime de Moubarak ! »
Mais au motif politique est venu s'ajouter un motif d'ordre confessionnel. Emad Mikhaïl est chrétien, comme son prédécesseur. Ahmed El Badry, musulman et responsable local d'un parti d'opposition, interdit sous l'ère Moubarak, explique :
« La manifestation a été récupérée par des groupes islamistes et des salafistes en particulier. Les slogans ont changé, ils sont devenus discriminatoires. Ils accusent l'ancien gouverneur de boire du vin et soutiennent que son remplaçant aura le même comportement. »
Dès samedi 16 avril, des groupes salafistes prennent le contrôle du mouvement, alors que les autres manifestants, activistes, coptes ou musulmans, s'en écartent. Ils bloquent les routes principales autour de la ville et surtout la ligne de chemin de fer, qui relie le sud du pays au Caire. Ahmed El Badry poursuit :
« Ils ne sont pas nombreux, 2 000 tout au plus. Mais ils sont bien organisés et ont des relais dans beaucoup de mosquées. »
Du communautarisme ? « On ne veut pas de lui et c'est tout »
Tout n'est pas si simple. Sameh Hassan, employé dans l'administration, soutient le mouvement. D'après lui, tous les habitants de Qena, qu'ils soient musulmans, coptes, salafistes, ont le même intérêt commun :
« Avant les autorités pouvaient imposer leurs responsables. Maintenant, c'est fini. Depuis le 25 janvier, on peut décider : on ne veut pas de lui et c'est tout. »
Ce musulman de 32 ans se défend de tout discours communautariste :
« Mon voisin, le coiffeur, est chrétien. Il est comme mon frère ! Alors ce n'est pas parce qu'il est copte qu'on ne veut pas du gouverneur ! »
Sameh invite alors son voisin à venir s'exprimer. Le coiffeur copte reste silencieux. Sans plus d'explication, mal à l'aise, il refuse de répondre aux questions. L'Egypte, pays au bord de la crise de nerf
La situation est prise très sérieux par l'armée, qui dirige le pays depuis la chute de Moubarak. La télévision d'Etat annonce la venue prochaine du premier ministre égyptien pour tenter de trouver une solution à cette crise.
Alors que la Révolution fête ses trois mois, l'Egypte est au bord d'une nouvelle crise. L'économie est au plus bas. Surtout, beaucoup d'Egyptiens s'inquiètent de l'insécurité ambiante qui règne dans le pays, depuis l'ouverture des prisons et le retrait de la police pendant la Révolution.
C'est particulièrement le cas en Haute-Egypte, où les armes circulent et les vendetta sont monnaie courante. La région est également connue pour ses violences confessionnelles. La fusillade de Naga Hammadi, où six coptes avaient été tués à la sortie de la messe de Noël en janvier 2010, reste gravée dans les mémoires.
En ce week-end pascal, l'ambiance est donc électrique. Philippe, comptable pour une agence de voyage, confie :
« J'ai peur pour ma famille, pour mon frère car il possède une bijouterie et ce genre de magasins est souvent la cible d'attaques et de pillages. »
Des proches de Moubarak responsables de l'insécurité ?
Certains évoquent l'éventualité d'un chaos organisé par des hommes forts du système Moubarak. Des fidèles du régime, caciques du Parti national démocrate, la formation de l'ancien raïs à la tête de ce qu'on appelle en Egypte la contre-révolution. Un journaliste local s'étonne :
« Il n'y a aucune preuve mais ce qui est troublant, c'est que la situation a basculé du jour au lendemain. Depuis toujours, trois familles règnent sur Qena. D'ordinaire, ces tribus règlent les problèmes. Aujourd'hui, on ne voit aucun membre des leurs. Où sont-ils ? »
De leur côté, les responsables religieux adoptent la tactique de l'autruche. Devant la caméra d'Al Jazeera, à l'entrée de la cathédrale, prêtres et cheikhs posent comme sur une photo de famille. « Il n'y a pas de problème, nous sommes venus souhaiter bonne fête à nos frères chrétiens. » Même œucuménisme de l'autre côté. « Longue vie au croissant et à la croix », entonnent-ils en chœur.
Bola, militant des droits de l'homme originaire de Naga Hammadi, explique :
« Ils réagissent toujours comme ça. C'est un show médiatique. Mais évidemment, ça ne résout rien. Beaucoup d'Egyptiens adoptent une attitude discriminatoire sans même le savoir et sont de bonne foi quand ils disent que les chrétiens et les musulmans cohabitent en parfaite harmonie. »
Pour éviter que les tensions confessionnelles ne prennent de l'ampleur, des membres de la coalition des jeunes du 25 janvier sont venus du Caire afin d'assurer une médiation entre les manifestants, les autorités religieuses et l'armée. Ils proposent tout simplement la tenue d'élections pour sortir de l'impasse. La solution séduit la majorité, mais l'armée ne semble pas décidée à lâcher du leste, alors que la contestation commence à gronder dans d'autres gouvernorats.
Photo : des coptes égyptiens lors de l'enterrement de victimes de violences religieuses au Caire, le 10 mars (Amr Dalsh/Reuters). [www.rue89.com]
Russie: deux groupes d'adolescents inculpés de 22 meurtres racistes
Le parquet de Moscou a annoncé mardi avoir engagé des poursuites contre 22 adolescents membres de deux organisations de skinheads, accusés de 22 meurtres motivés par la haine raciale.
Les jeunes gens, âgés de 15 à 19 ans, et une jeune fille de 20 ans sont également accusés d'avoir blessé 21 personnes. Ils sont tous mis en examen pour, entre autres, "meurtre de deux personnes ou plus (...) motivé par la haine et l'hostilité nationale et raciale", précise le parquet dans un communiqué affiché sur son site internet. Le premier groupe, de neuf jeunes dont deux meneurs de 17 ans, est accusé d'avoir tué 20 personnes et d'en avoir blessé 12 entre août 2006 et octobre 2007.
Le second groupe mené par trois garçons de 15, 16 et 17 ans est accusé d'avoir tué deux personnes et d'en avoir blessé neuf. "Sous l'influence d'idées répandues par des organisations illégales de jeunes affirmant le caractère exceptionnel de la nation russe et l'infériorité des personnes d'origine non slave, les accusés s'associaient au sein de groupes organisés pour commettre des meurtres de ressortissants d'anciennes républiques soviétiques des régions d'Asie et du Caucase", a précisé le parquet. Les agressions à caractère raciste, souvent commises par des bandes de skinheads, se sont multipliées ces dernières années en Russie, visant des ressortissants du Caucase et des étrangers, africains et asiatiques.
Citation coldman a écrit: quel rapport avec le sujet ????
Ca y est le sioniste ,tu est deja entrain de recolter ce que vous avez semer....
Rappellez vous yailadiens j avais dis a ce sioniste quand il soutenait la revolution en tunisie et en egypte que son soutient a ces revolutions ressemblait au soutient des sionistes a la revolutions de khomeyni... Avec le recul on a appris pourquoi les sionistes comme BHL et bq d autres avaient soutenus khomeyni... parceque arrivés au pouvoir les mollahs leurs donnerent les pretextes a salir l islam....
Ce sioniste ,comme je l avais prevu bien avant la chute de moubarak,est deja entrain de salir les musulmans...
Alors coldman qu est ce qui t arrive tu ne crois plus au vertus de la revolution???
yabiladiens ca va etre pire quand dans un futur tres proche israel attaquera fatalement gazza et le sud liban... Les marrionnettes d israel que sont le hamas et le hezollah sont la pour lui offrir le pretexte de le faire... maintenant que moubarak n est plus la .. ce genre de guerre provoquera des reactions violentes et la radicalisation des musulmans en egypte Et les sionistes installée dans les medias occidentaux pourront salir l islam a souhait...
Sinon coldman Je sais que tu t adresse specialement aux imbeciles , je sais qu il sera inutile de corriger les enormes mensonges qu il y a dans ton texte...
Mais j en retiendrai qu un ...les wahabites alliées au freres musulmans.... celui la il est impardonnable , ces deux mouvement sont quasi en guerre ouverte depuis des années deja Les wahabites sont contre "les revolutions" alors que les feres musulmans si.. les wahabites detestent plus qu autre chose au monde , les mùollah d iran qu ils appellent les """rafidha" Les feres musulmans sont alliés avec le hezbollah et les mollahs d iran...
Meme l hypocrite frere musulman tariq ramadan ,le frere tariq ,pour prouver qu il n a pas de double discours n hesite pas a chaque fois qu il en a l occasion d attaquer sur les medias occidentaux les wahabites et l arabie saoudite... Avez vous deja vu tariq ramadan attaquer les freres musulmans???? Pourtant c est ce qu on aurrrait du lui demander de faire si on voulais etre sur qu il n est pas un frere...
mais jamais je n'ai dit que tout allait se regler tout seul à la faveur d'un changement de regime. je souhaitais que la lutte contre la tyrannie rassemble une part de la jeunesse au dela des communautés religieuses. c'est quand meme le cas. bien sur, les fondamentalistes veulent confesionnaliser les problémes. que savent ils faire d'autre? mais je reste optimiste quand à la capacité de la jeunesse eduquée de faire avancer les pays libérés. en tunisie, ils sont pas prets à laisser les islamistes imposer leur diktat. et puis meme si les islamistes, en egypte ou en syrie, arrivent à s'intaller partiellement au pouvoir, ce sera provisoire. ils n'ont aucune réponse à proposer face aux enjeux qui s'ouvrent à nous. tu parles de khomeyni, de la revolution iraniene. mais c'était il y a une éternité. le monde a changé et la jeunesse aussi. c'est comme si les bolcheviques voulaient rejouer la prise du palais d'hiver. c'est périmé tout ça. les islamistes ne le savent pas encore mais ils ont un pied ans les poubelles de l'histoire. alors oui, en attendant, il est bien possible que la place des chretiens deviennent délicate dans certains pays pour une periode indéterminée. mais on va pas regretter pour autant ben ali, moubarak, kadhafi, bachar el assad et tutti quanti. qui peut croire que passer de regimes post moyenageux à une democratie moderne peut se faire sans turbulence? des premieres revoltes paysannes à la revolution, de la restauration en passant par la commune de paris, le chemin a été long et couteux en dizaines de milliers de vies humaines pour la france. et le combat n'est pas fini. quel humaniste pourrait se satisfaire de la democratie bourgeoise sarkosienne mise sur orbite par des medias détenus par quelques grands capitalistes? alors oui, si tu as pu croire, l'homme qui keutchi, qu'un tel changement pouvait se faire sans periode troublée et à la vitesse des medias d'auhourd"hui, c'est à dire 15 jours (apres, on se lasse), tu t'es trompé.