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Le dollar US en sursis
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11 avril 2006 13:41
source : www.voltairenet.org
[www.voltairenet.org]


La Banque asiatique de développement émet un avis de tempête monétaire


Les traders pétroliers s’inquiètent de l’impossibilité de réinvestir les pétrodollars qu’ils accumulent, tandis que les banquiers s’interrogent sur la valeur réelle du dollar. Un mouvement baissier vient de s’amorcer dans les bourses du Golfe, alors que la Banque asiatique de développement a mis en garde ses membres contre un possible crash du dollar. Et si celui-ci n’était plus qu’une monnaie de singe ?

Depuis plusieurs mois, un vif débat se développe dans les milieux financiers internationaux : le dollar serait-il surévalué au point de risquer un effondrement brutal, de l’ordre de 15 à 40 % selon les commentateurs ? La polémique est entretenue par la rumeur contestée selon laquelle certains contrats pétroliers pourraient être convertis du dollar vers l’euro, engendrant ainsi une dépréciation de la monnaie états-unienne.

Jusqu’à présent, les déclarations officielles à ce sujet paraissaient ressortir de la guerre psychologique entre puissances rivales et pouvaient être mises en doute. Soudain, le 28 mars 2006, la Banque asiatique de développement a engagé sa crédibilité auprès de ses membres en leur adressant une note leur conseillant de se préparer à un possible crash du dollar. La Banque précise que cette éventualité est incertaine mais que, si elle advenait, elle aurait de graves conséquences immédiates [1]. D’ores et déjà, la Banque travaille à la création d’une alternative régionale au dollar, l’ACU, un panier de devises calqué sur le principe de l’ECU européen.

La Banque asiatique de développement (Asian Development Bank – A.D.B.) a été constituée par 64 États. Contrairement à ce que sa dénomination laisse supposer, ses membres ne sont pas seulement des pays d’Asie et du Pacifique, mais aussi d’Océanie, d’Amérique du Nord et d’Europe (dont la France, la Belgique et la Suisse). Elle est dominée à parts égales par le Japon et les États-Unis, qui en détiennent chacun 15 %. C’est pourquoi l’avis de tempête monétaire de l’ADB est d’autant plus significatif.

Bien qu’asiatiques, les pays du Golfe ne sont pas adhérents à l’ADB. Six d’entre eux ont préféré constituer leur propre organisation régionale, le Conseil de coopération du Golfe (Gulf Cooperation Council – GCC). Ils travaillent activement à rapprocher leurs économies pour créer une monnaie unique, sur le modèle de l’euro. Leur projet ne vise pas à céder à la mode du temps, mais répond à une exigence particulière. Leurs réserves pétrolières sont sur le déclin [2] et il n’est donc plus question pour eux de réinvestir leurs pétrodollars dans le développement et la modernisation de leurs infrastructures pétrolières dont ils doivent juste assurer la maintenance. Ils souhaitent donc réinvestir leurs dollars aux États-Unis ou les convertir dans d’autres monnaies pour les réinvestir dans d’autres pays mais, dans ce dernier cas, la conversion de telles masses monétaires aurait des conséquences dramatiques sur le dollar et l’économie états-unienne.

Chacun cherche donc une solution au problème qui soit agréable pour tous. Or, les États-Unis, qui fabriquent de moins en moins de biens de consommation, ont besoin d’investissements considérables et fort lucratifs pour développer leurs importations de produits manufacturés chinois. Les États du Golfe ont donc décidé d’une part de se doter de la flotte d’avion cargo la plus imposante du monde et d’autre part d’acheter et de développer les 6 plus grands ports de commerce des États-Unis. Cette solution convenait à l’administration Bush qui travaille déjà avec le consortium émirati Dubai Ports World, dont le terminal de Jebel Ali sert de relai au flux de cargos militaires vers l’Afghanistan et l’Irak.

Cependant les parlementaires états-uniens, qui croient aux fables de l’administration Bush selon lesquelles les musulmans sont des terroristes, se sont effrayés de la cession de leurs ports à Dubai Ports World. Au nom de leurs fantasmes de sécurité nationale, ils ont exigé que les actifs du consortium soient cédés à un groupe US qui les gérerait dans l’intérêt des émiratis. Un montage évidemment refusé par ces derniers qui y perdraient l’essentiel des plus values et pourraient même tout y perdre un jour.

Les traders pétroliers refusent de plus en plus de confier leur argent à des fonds de placement. Ils savent que les normes comptables internationales ont été modifiées de sorte qu’aujourd’hui des États et des multinationales font apparaître dans leurs bilans des richesses qu’ils ne possèdent pas. Les actions qu’ils détiennent sont inscrites dans leurs comptabilités non plus à leur prix d’achat, mais à leur côte boursière du moment. Cela est sans conséquence en période de hausse, mais sera fatal en cas de crash. Du jour au lendemain, des banques centrales et de grandes sociétés peuvent se retrouver ruinées.

Les pays du Golfe cherchent donc par défaut à investir leur argent en Europe ce qui devrait les conduire à convertir leurs dollars en euros au grand dam des USA. Ainsi, le gouverneur de la banque centrale des Émirats arabes unis, Sultan Al Suweidi, a annoncé le 22 mars 2006 qu’il envisageait de convertir 10 % de ses réserves en dollars vers l’euro, alors que son homologue saoudien, Saud Al Sayyari, condamnait la décision du parlement états-unien dans l’affaire Dubaï Ports World [3].

Ces décisions interviennent alors que des États pétroliers, avec lesquels Washington est entré en conflit larvé, sont en train de réorienter leurs flux de capitaux pour les investir hors de la zone dollar. C’est le cas de la Syrie qui a progressivement converti ses réserves en euros au cours des deux dernières années [4]. C’est aussi le cas du Venezuela qui vient de se rapprocher de la banque centrale du Vatican pour changer ses dollars principalement en euros et en yuan chinois.

Surtout, cela pourrait être le cas de l’Iran. La rumeur enfle en effet selon laquelle la République islamique ouvrirait prochainement une bourse pétrolière en euros [5]. Ce projet annoncé pour mars n’ayant pas vu le jour, a été qualifié d’intoxication par de nombreux commentateurs. Nous avons donc cherché à en vérifier l’existence auprès des autorités de Téhéran. Celles-ci ont d’abord refusé de confirmer ou d’infirmer l’information. Puis Mohammad Asemipur, conseiller spécial du ministre du pétrole iranien, a déclaré que le projet serait mené à son terme malgré un retard classique dans sa mise en œuvre [6]. La Bourse pétrolière en euros sera installée sur l’île de Kish, un îlot du Golfe persique que l’Iran a transformé en zone franche. TotalFinaElf (France) et Agip (Italie) y ont d’ores et déjà installé leurs bureaux régionaux.
Quoi qu’il en soit, cette bourse ne traitera que d’une petite partie des marchés énergétiques iraniens. De très gros contrats ont déjà été signés d’État à État. Avec la Chine pour la vente de brut [7], et avec l’Indonésie pour le raffinage [8].
Cette bourse ne traitera pas non plus tout de suite le marché du gaz, alors que cette source d’énergie est appelée mondialement à prendre de l’importance pour pallier partiellement à la raréfaction du pétrole [9]. TotalFinaElf et Gaz de France (GDF) négocient l’exploitation de la partie iranienne du plus gros site de production de gaz naturel au monde, celui de South Pars [10].

En réplique, Washington mise sur le gaz naturel, dont on sait qu’il jouera un rôle renforcé avec la raréfaction du pétrole. L’administration Bush a encouragé le Qatar –qui héberge le quartier général de campagne du Central Command (CentCom) et détient la 3e réserve mondiale de gaz- à concevoir un méga-projet de « ville énergétique ». 2,6 milliards de dollars seraient investis pour attirer les acteurs mondiaux du marché de l’énergie autour d’une bourse du gaz en dollars [11]. Microsoft s’est d’ores et déjà porté candidat pour l’installation de l’infrastructure de courtage électronique.

De son côté, le patron de la bourse norvégienne, Sven Arild Andersen, étudie la possibilité de la création d’une bourse pétrolière en euro dans son pays qui concurrencerait avantageusement la City de Londres [12]. Le poids de cette dernière apparaît en effet de plus en plus disproportionné à mesure que la production de pétrole britannique s’effondre (- 8 % en 2005).

L’avis de tempête monétaire émis par la Banque asiatique de développement (A.D.B.) ne manquera pas de hâter toutes ces grandes manœuvres. Indépendamment du raisonnement des traders sur les possibilités de réinvestissement des pétrodollars, les banquiers sont inquiets quant à la valeur réelle du dollar aujourd’hui.
On se souvient que les États-Unis ne parvinrent pas à financer longtemps leur effort de guerre au Vietnam. Enlisés dans un conflit sans fin, ils décidèrent d’en faire supporter le poids par leurs alliés. En 1971, ils cessèrent de garantir la convertibilité de leur monnaie en or. Dès lors, sa valeur ne repose plus que sur la confiance qu’on lui accorde. Le dollar n’est plus adossé à l’économie du pays émetteur, mais à celle de la zone utilisatrice. Les banquiers peuvent vérifier l’adéquation grâce à un indice annuel, le M-3, qui établit le volume de billets verts en circulation.
Aujourd’hui, les États-Unis s’enlisent en Irak et sont dans l’incapacité de financer leur occupation militaire. Le seul moyen qui leur reste de payer leurs fournisseurs est de faire marcher la planche à billets. L’annonce fin mars 2006 de la suspension de la publication de l’indice M-3, et de tous les sous-indices qui permettraient de la reconstituer par agrégats, signifie que le volume de dollars en circulation est devenu un secret inavouable. Il n’est plus possible d’évaluer avec précision la valeur réelle de cette monnaie.
Par effet en cascade, les États-Unis masquent également le coût de leur présence en Irak de manière à cacher le montant de l’escroquerie à laquelle ils se livrent.
Refusant de couvrir une fuite en avant qui aboutira, tôt ou tard, à une catastrophe monétaire comparable à celle de 1929, plusieurs hauts responsables de la Réserve fédérale (FED) ont présenté leur démission [13].

Dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz estime le budget réel de l’effort de guerre états-unien en Irak entre 1 et 2 trillions de dollars sur les quatre premières années [14], c’est-à-dire 2 à 4 fois plus que les chiffres officiels. La partie occulte du budget de guerre représente donc 500 milliards à 1,5 trillion de dollars. Cette somme, si elle était comptabilisée, s’ajouterait au déficit public états-unien, déjà élévé à plus de 400 milliards par an. Elle est épongée par l’impression de dollars-papier sans valeur. Dans une économie de marché, cet usage de la planche à billets devrait provoquer une dépréciation proportionnelle de la monnaie.

Depuis trois semaines, un timide mouvement baissier a débuté dans les bourses du Golfe [15]. Désormais n’importe quelle crise politique peut déclencher un mouvement de panique sur les marchés internationaux.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/04/06 13:45 par icare99.
B
11 avril 2006 14:14
La chute du dollar n’est pas vraiment un première. La Chine qui détient une bonne part de la dette extérieur américaine avait déjà émis ses craintes en 2004. Si je ne me trompe.


Tout le monde sait que le déclin du « géant au pied d’argile » comme il a été nommé lors d’un débat sur la 5, a commencé. Lors du débat que j’ai cité, il a été dit: qui sera le géant de demain. C’est cette question que beaucoup de pays (notamment occidentaux) appréhende pour ignorer la réalité économique américaine.
Ben quoi 0-°
i
11 avril 2006 14:16
Citation
Belle a écrit:
La chute du dollar n’est pas vraiment un première. La Chine qui détient une bonne part de la dette extérieur américaine avait déjà émis ses craintes en 2004. Si je ne me trompe.


Tout le monde sait que le déclin du « géant au pied d’argile » comme il a été nommé lors d’un débat sur la 5, a commencé. Lors du débat que j’ai cité, il a été dit: qui sera le géant de demain. C’est cette question que beaucoup de pays (notamment occidentaux) appréhende pour ignorer la réalité économique américaine.

Ce qui serait amusant c'est d'imaginer les suites si s'avere etre vrai !
Les consequences pourraient etre gigantesques !
B
11 avril 2006 14:28
Citation
icare99 a écrit:
Ce qui serait amusant c'est d'imaginer les suites si s'avere etre vrai !
Les consequences pourraient etre gigantesques !

Si le Grand de demain était l'Europe ou la Russie, ils auraient tout fait pour balayer les USA de la 1ère place. Mais comme, ils craignent que les géants ne soient autre que les pays émergeant comme la Chine l'Inde... Alors, ils préfèrent faire semblant.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/04/06 14:28 par Belle.
Ben quoi 0-°
I
11 avril 2006 16:01
Citation
Belle a écrit:
le déclin du « géant au pied d’argile »




Le géant qui pue des piedssmiling smiley
i
11 avril 2006 16:08
Sauf s'ils prennent les devants.
D
11 avril 2006 18:38
Salam,


Par contre si le dollars se crash, y aura t-il des consequences negative sur le dollar, et la bourses europeenne?
[hr] [b][center]Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos[/center][/b][b]Boycottez pour la paix !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [color=#FF0000]Boycottez!!!!!!!!![/color][color=#FFFFFF]!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/color] [color=#009900]Boycottez pour les enfants de Gaza!!!!!![/color][/b]
l
11 avril 2006 18:44
cela aura des consequences partout.la chine, l'europe sont les bailleurs de fonds des ricains.
h
11 avril 2006 19:21
si dollars viens à tomber et bien les cocu seront tous sauf les américains qui auront réussit la prouésse à financer un déficit chronique à crédit et en plus ne pas avoir à le rembourser.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/04/06 19:22 par hassa2006.
D
11 avril 2006 19:24
Citation
l'européen a écrit:
cela aura des consequences partout.la chine, l'europe sont les bailleurs de fonds des ricains.


Salam,

merci, c'est ce que je pensais...
[hr] [b][center]Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos[/center][/b][b]Boycottez pour la paix !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [color=#FF0000]Boycottez!!!!!!!!![/color][color=#FFFFFF]!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/color] [color=#009900]Boycottez pour les enfants de Gaza!!!!!![/color][/b]
i
11 avril 2006 20:04
Citation
hassa2006 a écrit:
si dollars viens à tomber et bien les cocu seront tous sauf les américains qui auront réussit la prouésse à financer un déficit chronique à crédit et en plus ne pas avoir à le rembourser.
PAs vrai, le deficit devient juste exigible !
dans la mesure ou s'est une perte qui s'accumule et qui est financée par du crédit (les bons du tresor, les emprunts emis par l'ETAt americain servent à ça). Dans la mesure ou les credits sont levés sur les marchés internationaux, c'est à dire que c'est l'argent de tout le monde qui est en jeu.
D
11 avril 2006 20:10
Salam,


Mais si la confiance dans le dollars s'affaiblit, avec totes ces speculation, c'est clair qu'on va droit un vers un nouveau jeudi noir. Les asiatique en premier, je me rappelle avoir lu il y a quelque années, que les USA avaient pres de 3000 milliards de dollars de dette aupres des japonnais.
[hr] [b][center]Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos[/center][/b][b]Boycottez pour la paix !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [color=#FF0000]Boycottez!!!!!!!!![/color][color=#FFFFFF]!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/color] [color=#009900]Boycottez pour les enfants de Gaza!!!!!![/color][/b]
h
11 avril 2006 20:38
Citation
icare99 a écrit:
Citation
hassa2006 a écrit:
si dollars viens à tomber et bien les cocu seront tous sauf les américains qui auront réussit la prouésse à financer un déficit chronique à crédit et en plus ne pas avoir à le rembourser.
PAs vrai, le deficit devient juste exigible !
dans la mesure ou s'est une perte qui s'accumule et qui est financée par du crédit (les bons du tresor, les emprunts emis par l'ETAt americain servent à ça). Dans la mesure ou les credits sont levés sur les marchés internationaux, c'est à dire que c'est l'argent de tout le monde qui est en jeu.

sauf que là tu fais une analyse financière purement académique et dans ce cas présent la fameuse dette "ou c'est l'argent de tous les pigeons qui est en jeu" et bien n'existera plus !

aussi simple que cela.

cela s'appelle de l'évaporation manétairesmoking smiley
i
11 avril 2006 21:33
Citation
hassa2006 a écrit:
Citation
icare99 a écrit:
Citation
hassa2006 a écrit:
si dollars viens à tomber et bien les cocu seront tous sauf les américains qui auront réussit la prouésse à financer un déficit chronique à crédit et en plus ne pas avoir à le rembourser.
PAs vrai, le deficit devient juste exigible !
dans la mesure ou s'est une perte qui s'accumule et qui est financée par du crédit (les bons du tresor, les emprunts emis par l'ETAt americain servent à ça). Dans la mesure ou les credits sont levés sur les marchés internationaux, c'est à dire que c'est l'argent de tout le monde qui est en jeu.

sauf que là tu fais une analyse financière purement académique et dans ce cas présent la fameuse dette "ou c'est l'argent de tous les pigeons qui est en jeu" et bien n'existera plus !

aussi simple que cela.

cela s'appelle de l'évaporation manétairesmoking smiley

Il existera toujour, maissi l'Etat est en faillite, et bien tu auras un beau papier qui te diras qu'ils te doivent un paquet d'argent, et comme bush ne reçoit pas les huissiers......
 
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