Des dignitaires chiites bahreïnis reprochent à Moubarak son manque d'adresse AFP 10.04.06 | 16h09 [www.lemonde.fr]
deux dignitaires chiites bahreïnis ont déploré lundi "un manque d'adresse" dans les déclarations controversées du président égyptien Hosni Moubarak sur la loyauté des chiites arabes à l'Iran.
Le président Moubarak "a manqué d'adresse et de précision dans sa déclaration (...), les chiites étant loyaux envers leurs pays et leurs régimes politiques", a déclaré cheikh Ali Salmane, chef de l'influente Association de l'entente nationale islamique (AENI), le principal mouvement d'opposition.
"Je pense que le président Moubarak s'est trompé (...) et il pourrait rectifier l'erreur, sa déclaration ayant été précipitée et elle comportait un lapsus involontaire", a ajouté le chef du mouvement politique qui se veut le plus représentatif de la communauté chiite, majoritaire à Bahreïn.
"Les chiites de Bahreïn ont une relation confessionnelle avec l'Iran, similaire à celle qu'ils entretiennent avec les chiites d'Inde et du Pakistan (...). Il s'agit d'une appartenance religieuse et confessionnelle et non pas d'une loyauté politique, comme c'est le cas pour les catholiques dans leurs relations avec le Vatican", a-t-il expliqué.
Dans une interview diffusée samedi par la chaîne satellitaire Al-Arabiya, M. Moubarak a estimé que l'Irak était en proie à une guerre civile et que l'Iran exerçait une grande influence sur les populations chiites du monde arabe.
"Il y a des chiites dans tous ces pays (de la région), d'importants pourcentages, et les chiites sont en général toujours loyaux à l'Iran et non aux pays dans lesquels ils vivent", a-t-il dit.
Une telle déclaration est "surprenante" car elle est "imprécise et relève de l'incitation confessionnelle notamment en Irak", a estimé un autre dignitaire chiite bahreïni, cheikh Mohammad Ali Mahfoudh, qui dirige l'Assocciation de l'Action islamique (AAI).
"Les chiites ne s'entendent pas, tous, avec l'actuel régime iranien (...). De grandes divergences les divisent selon les marjiyats (références religieuses), et ce n'est pas une question de loyauté politique", a-t-il ajouté.
"Peut-on accuser les coptes et les chrétiens (d'Egypte) de loyauté à l'étranger dès lors qu'ils ont des références (religieuses) en dehors de leur pays ?", s'est-t-il interrogé.
"Sans le vote des chiites de Bahreïn pour l'arabité de Bahreïn, il n'y aurait jamais eu d'indépendance" pour ce pays, a-t-il rappelé.
Il se référait à un référendum organisé en 1970 par les Nations unies pour se prononcer sur des revendications territoriales que l'Iran avait sur Bahreïn. L'écrasante majorité des habitants ont voté en faveur de l'indépendance de l'archipel, sous le règne de la famille des Al-Khalifa, de confession sunnite dont la communauté est pourtant minoritaire dans ce petit du Golfe.
"Le président Moubarak a manqué d'adresse (...) et le moment a été totalement mal choisi" pour faire une telle déclaration, a conclu le dignitaire bahreïni.
Les propos de M. Moubarak ont été mal accueillis en Irak et en Iran, et ont suscité un tollé de mécontentement dans la communauté chiite du Moyen-Orient.
Moubarak doit nettoyer devant sa porte et faire une autocritique. A son âge, il reste au pouvoir, cultiver la médiocrité alors que l´égypte a des têtes pensantes.Quelle tristesse !!!!
Moubarak, ce dictateur au pouvoir depuis 27 ans, a voulu relayer le message de Bush............. Il sert les intérêts des SS(Sam et Sion) en Irak.. Diviser pour mieux régner.. Il devrait aller se reposer , le temps des dinosaures est révolu..