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ONU : La critique de la charia en question devant le Conseil des droits de...
S
22 juin 2008 16:04
Source : [www.la-croix.com]


Le droit de critiquer la charia (loi musulmane) et le sort des femmes dans les pays qui l'appliquent a été l'occasion d'une vive escarmouche entre pays musulmans et occidentaux devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU réuni à Genève.

La passe d'armes s'est conclue lundi soir par une déclaration du président du Conseil, l'ambassadeur roumain Doru Romulus Costea, qui a intimé l'ordre au représentant de deux ONG de s'abtenir de tout jugement de valeur sur une croyance ou une loi religieuse.

Les foudres de l'Egypte, du Pakistan et de l'Iran s'étaient auparavant abattues sur un orateur lisant une déclaration conjointe des ONG Association for World Education (AWE) et International Humanist and Ethical Union (IHEU) qui dénonçait la lapidation des femmes adultères et le mariage des filles dès l'âge de 9 ans, pratiqués dans les pays "qui appliquent la charia".

L'orateur des ONG, M. David Littman, a été interrompu par plus d'une quinzaine d'interventions furibondes et le débat a dû être suspendu pendant plus d'une demi-heure.

L'Islam ne sera pas crucifié devant ce Conseil", a vitupéré le représentant de l'Egypte Amr Roshdy en menaçant de demander un vote du Conseil des droits de l'homme pour faire taire le trublion accusé d'islamophobie.

Le président Costea a alors suspendu la séance. A la reprise, M. Costea a assuré que le Conseil des droits de l'homme "n'est pas préparé à discuter à fond des questions religieuses: en conséquence, nous ne devons pas le faire".

"Je promets que la prochaine fois que l'orateur émettra un jugement de valeur sur une croyance religieuse, loi ou document (religieux), je l'interromprai et donnerai la parole à l'orateur suivant", a prévenu le président du Conseil des droits de l'homme.

Pourtant, "le Conseil des droits de l'homme est tout à fait qualifié pour évoquer la liberté de religion et de conviction", estime-t-on mardi dans les milieux diplomatiques européens un peu interloqués.

Le temps de parole des ONG devant le Conseil est déjà réduit à la portion congrue et "il convient de ne pas limiter davantage leur expression tant qu'elles n'appellent pas à la haine raciale et religieuse", a confié un diplomate européen à l'AFP.
 
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