Lors de la conférence de presse qu'il a donnée le 16 mars à la Maison-Blanche, le président Bush a déclaré que les forces armées des États-Unis et d'autres États membres de la coalition resteraient en Irak tant que les Irakiens ne seraient pas à même de se défendre.
La plupart des gens, a-t-il dit, se rendent compte que le retrait des forces de la coalition n'aura pas lieu tant qu'elles n'auront pas achevé leur mission, qui consiste à faire en sorte que les Irakiens puissent se défendre eux-mêmes.
Les forces des États-Unis et des autres États membres de la coalition continuent d'aider l'armée irakienne à créer une chaîne de commandement dans le cadre d'écoles de formation d'officiers et développent la capacité d'établir une structure de commandement allant du gouvernement civil à une chaîne de commandement militaire jusqu'au niveau le plus bas.
M. Bush a indiqué qu'il s'était entretenu par téléphone avec le premier ministre italien, M. Silvio Berlusconi, qui lui avait part de la position de l'Italie sur le retrait des forces italiennes. Ce retrait devrait avoir lieu après consultation des alliés et dépendre de la capacité des Irakiens à se défendre.
« Je pense, a dit M. Bush, que la coalition est réconfortée par le courage des Irakiens », notamment par le fait qu'ils ont voté en grand nombre et qu'ils sont en train de former un gouvernement.
Le courage des Irakiens qui ont voté malgré les risques de violence a été « immense », et leur vote a constitué un « grand moment de l'histoire de la liberté », a-t-il fait remarquer. « Il nous est facile de voter, a-t-il ajouté, mais la question est de savoir si nous voterions en cas de danger pour notre vie. »
Après avoir félicité les Irakiens à propos de l'ouverture de l'Assemblée nationale provisoire de leur pays, le président a indiqué qu'il s'agissait là d'un « moment remarquable dans le processus de rédaction d'une Constitution, de sa ratification et d'organisation d'élections ».
Un gouvernement irakien sera formé, a-t-il dit en indiquant que les négociations politiques actuelles se faisaient de manière transparente et qu'elles constituaient un bon exemple pour les autres pays du Moyen-Orient.
Iran
En réponse à des questions de la presse au sujet de l'Iran, M. Bush a indiqué que les États-Unis et leurs alliés européens, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, attendaient une réponse de Téhéran à leur demande relative à la cessation permanente par ce pays de sa production d'uranium enrichi et du retraitement de combustibles nucléaires.
Il est prévu, a-t-il dit, que les États-Unis et leurs alliés européens s'adresseront au Conseil de sécurité de l'ONU si les Iraniens rejettent leur offre. « J'espère qu'ils ne la rejetteront pas et qu'ils se rendent compte que le monde est décidé à faire en sorte qu'ils ne disposent pas d'une arme nucléaire. »
En réponse à une question relative à la possibilité d'un affrontement armé, le président a déclaré qu'il était nécessaire de faire preuve d'une certaine patience pour atteindre un objectif diplomatique et qu'on venait à peine d'entamer les démarches à cet égard.
M. Bush s'est prononcé en faveur d'une plus grande liberté politique en Iran et notamment de la liberté de la presse, de l'organisation d'élections libres et de la possibilité de choisir des candidats membres de divers partis politiques.
« J'estime que l'Iran devrait adopter la démocratie. C'est là ce que je crois », a-t-il souligné.
Energie
M. Bush a fait part de ses préoccupations au sujet de la hausse du cours du pétrole et de la croissance de la demande de pétrole, de gaz naturel et d'électricité aux États-Unis, ainsi que dans les pays en développement, tels que la Chine, dont la consommation de matières premières et de ressources naturelles augmente rapidement.
« Si l'on tient compte de toutes les statistiques, la demande est en train de devenir supérieure à l'offre, ce qui a une incidence sur les prix », a-t-il dit.
M. Bush s'est prononcé en faveur de l'accroissement de la conservation de l'énergie dans le monde entier ainsi que pour l'exploitation de nouvelles sources d'énergie. Il a fait part de son souhait d'œuvrer de concert avec le Congrès en vue de l'adoption d'un texte de loi à cet effet.
Les États-Unis, a-t-il dit, doivent se servir de leur technologie pour diminuer leur dépendance envers le pétrole et le gaz naturel et pour exploiter des ressources abondantes telles que le charbon d'une manière respectueuse de l'environnement, notamment en supprimant la pollution des centrales à charbon.
Autres questions
Pendant sa conférence de presse, M. Bush a réaffirmé que la politique des États-Unis à l'égard du Hezbollah au Liban n'avait pas changé et que ce mouvement figurait toujours sur la liste des groupes terroristes pour de bonnes raisons.
Le président a aussi fait état de son choix de M. Paul Wolfowitz, qui est actuellement vice-ministre de la défense, pour la présidence de la Banque mondiale. Il a indiqué que M. Wolfowitz était un homme honnête empreint de compassion et désireux de favoriser le développement et qu'il avait de l'expérience dans le domaine diplomatique et en matière de gestion des grandes organisations. signé :moulay abdellah bouskraoui.