L'instabilité politique, la pauvreté et l'isolement géographique peuvent inciter les organisations terroristes à opérer, recruter et planifier en Afrique. Conséquemment, les États-Unis s'associent avec des pays du continent pour fournir stabilité et sécurité à leurs populations afin d'empêcher ce risque de se matérialiser.
Le 10 mars, lors d'une déposition devant la sous-commission de la Chambre sur le terrorisme international et la non-prolifération, M. William Pope, coordonnateur par intérim du Bureau de la lutte antiterroriste au département d'État, et le vice-amiral Hamlin Tallent, directeur des opérations du Commandement des États-Unis en Europe (EUCOM), ont affirmé que la coopération entre les États-Unis et l'Afrique protégeait les pays africains concernés et, par extension, les États-Unis, du terrorisme.
Le département d'État est la principale agence fédérale responsable de la lutte antiterroriste. Ce ministère est notamment chargé d'administrer le programme présidentiel de lutte contre le terrorisme international et de coordonner et mettre en œuvre la politique des États-Unis dans ce domaine à l'étranger.
Le vice-amiral Tallent a expliqué comment l'armée des États-Unis jouait un rôle essentiel de soutien en offrant des programmes de formation à la lutte contre le terrorisme dans le cadre de l'Initiative Pan-Sahel (PSI), qui s'inscrit désormais dans l'Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme (TSCTI). Ces programmes, auxquels participent des armées africaines et des agences civiles de l'ordre public, visent à repérer les terroristes et à les chasser de leurs sanctuaires.
L'objectif de la TSCTI est d'aider les gouvernements et les peuples de la région, notamment l'Algérie, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Sénégal, le Nigeria et la Tunisie, dans leur lutte contre l'extrémisme islamique.
« De nombreux imams et des responsables sociaux de la région du Sahel nous ont fait part de leur inquiétude croissante au sujet des "longues barbes" (partisans de la guerre sainte) et de leur message extrémiste. Si l'on place cela dans le cadre d'un taux de chômage élevé des jeunes, il est évident qu'un problème se profile à l'horizon », a déclaré M. Tallent.
La façon de relever ce défi, a-t-il ajouté, est simple. « Nous créons des capacités locales en renforçant les structures régionales de lutte contre le terrorisme (...) en améliorant le savoir-faire au niveau du maniement des armes, des communications, de la navigation, des patrouilles et des soins médicaux. Nous formons des forces à la protection de leurs frontières par le biais du repérage et de la destruction des enclaves terroristes. »
« Nous soutenons les intérêts de sécurité des États-Unis dans la guerre mondiale contre le terrorisme en renforçant la sécurité de l'Afrique. Ce faisant, nous aidons ce continent à devenir autosuffisant et stable. »
Il s'agit avant tout de prendre l'initiative et de maintenir les terroristes sur la défensive. « Il n'y a pas à dire, la prévention a du bon, et c'est le fond de notre façon de concevoir la PSI. Cette initiative est avant tout préventive. »
M. Tallent a ensuite souligné l'importance de l'échange d'informations et de renseignements et de l'intégration de ceux-ci à un programme ayant un impact régional. Autrement, « si on laisse mijoter l'instabilité politique en Afrique, elle risque de mener à des interventions répétées et coûteuses des États-Unis. La TSCTI représente un investissement relativement modeste, mais qui pourrait avoir un pouvoir d'immunisation puissant contre les activités terroristes et contribuer à la stabilisation de l'Afrique. »
M. Pope a rappelé le rôle important de l'Afrique dans la lutte contre le terrorisme dans le monde et donné les grandes lignes de diverses démarches supplémentaires entreprises pour appuyer et coordonner les mesures antiterroristes de pays africains amis.
Le terrorisme, a-t-il affirmé, représente une menace grave pour les intérêts des États-Unis en Afrique, et les risque d'attaques contre des ressortissants américains en Afrique sont élevés. En aidant des partenaires africains à se protéger par le truchement d'un large éventail de programmes coopératifs d'aide et de formation, les États-Unis renforcent leur propre protection.
M. Pope a ensuite évoqué l'Initiative de lutte contre le terrorisme en Afrique orientale (EACTI), qui prévoit de consacrer 100 millions de dollars à l'aide et à la formation à la lutte contre le terrorisme dans six pays de la région : Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Tanzanie, Ouganda et Kenya.
Il a souligné les succès de cette initiative au Kenya. Elle a permis à ce pays de mettre au point de meilleures tactiques de lutte contre le terrorisme, notamment au moyen des 10 millions de dollars qu'il a reçus au titre du financement de programmes de formation.
« Le programme mis en œuvre au Kenya (...) représente une approche individualisée fondée sur les atouts et les faiblesses du pays partenaire. Il implique la participation de formateurs (stationnés au Kenya) qui gagnent la confiance de leurs collègues kényans et de diverses agences du gouvernement fédéral des États-Unis, notamment le département d'État et le ministère de la justice, qui combinent leurs ressources et leurs compétences pour offrir l'assistance la plus efficace possible. » signé :acharif moulay abdellah bouskraoui.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 19/03/05 19:52 par moulay abdellah.