Dans un futur imaginaire, l’Afrique est entrée dans une ère de grande prospérité, tandis que l’Europe a sombré dans la misère et le sous - développement.
Olivier informaticien sans travail est prêt à tout pour en trouver, vit avec Pauline, institutrice elle aussi au chômage. Vu leur situation déplorable en France ils décident de tenter leur chance en Afrique où ils immigrent clandestinement.
A peine arrivés, ils sont arrêtés par la police des frontières et incarcérés dans une résidence de transit, en attendant d’être renvoyés en France. Olivier parvient seul à s’échapper.
Il commence alors une vie de clandestin, jusqu’au jour où il récupère les papiers et endosse l’identité d’un blanc tué dans un accident de voiture. Entre-temps , Pauline accepte un poste de bonne dans une famille bourgeoise africaine…
Propos du réalisateur
" Vivant en France depuis de nombreuses années, j’ai pu constater à quel point l’intégration dans un pays étranger, même ami, peut être difficile sur tout les plans, aussi bien affectif que professionnel. Et je me suis souvent demandé si ceux qui nous offrent l’hospitalité sont bien conscients des difficultés que nous rencontrons. C’est pour tenter de répondre à cette question - d’une façon attrayante et non polémique - que, dans Africa Paradis, j’ai inversé la proposition classique.
Supposons - supposons - que l’Europe soit devenue pauvre et l’Afrique, riche. Ce sont donc les Blancs qui émigrent sur le continent africain pour tenter de trouver du travail et qui, du coup, découvrent le lot habituel des Noirs lorsqu’ils débarquent en France. C’est-à-dire autant la mesquinerie que la générosité, autant la porte fermée que la porte ouverte.
C’est le sujet de ce long métrage, dans lequel l’équilibre des comportements sera maintenu, mon propos n’étant pas de mettre les bons d’un côté et les méchants de l’autre. On trouve les deux sur chaque rive du fleuve.
Mon intention n’est pas de faire un film politique, didactique, mais au contraire, de raconter une histoire d’amour, avec beaucoup d’action et d’humour, le problème de l’intégration n’apparaissant qu’en filigrane. Il me semble, en effet, que la gravité d’un thème a, parfois, intérêt à être traduite avec de la légèreté. Du coup, le sens profond en est plus accessible.
Je ne pense pas, d’ailleurs, qu’un film puisse changer le monde. Un film n’est rien d’autre qu’une bulle en couleurs qui brille un instant. Mais que cet instant existe n’est pas négligeable. Surtout s’il rappelle ce que chacun sait, bien sûr, mais qu’on ne doit jamais cesser de répéter : nous sommes tous différents les uns des autres, mais c’est cette différence qu’il faut accepter car, en fait, elle est la richesse des hommes. "