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Abdullah Ibn Umar (ra)
a
8 juillet 2012 12:43
Assalam alaikoum



Ce valeureux compagnon avait dit à la fin de sa longue vie : « J'ai prêté allégeance au Messager et depuis je n'ai pas trahi, je n'ai pas prêté allégeance à un partisan de sédition et je n'ai pas réveillé un croyant de son sommeil. »

Ce témoignage résume la vie de cet homme de bien qui avait vécu 85 ans. Sa relation avec l'Islam et le Prophète commença le jour où les musulmans allaient sortir pour Badr. Il accompagna son père Omar Ibn al-Khattab au regroupement, avec l'intention de prendre part à l'expédition. Mais le Prophète ne l'accepta pas, en raison de son très jeune âge. Abdallah n'avait que 13 ans. Depuis ce jour-là, ou plutôt depuis le jour où il fit l'exode à Médine avec son père, ses liens se tissèrent avec l'Islam.

Il apprit de son père une partie du bien ; avec son père il apprit du Prophète tout le bien. Comme son père, il sut être un bon croyant. Il voyait comment le Prophète procédait puis il l'imitait. Il suivait le Prophète en tout, si bien que cela étonnait.

Là, le Prophète avait fait une prière. Eh bien! Ibn Omar y faisait une prière. Là-bas, le Prophète faisait des invocations debout. Eh bien! Ibn Omar y invoquait debout. En cet endroit-là, lors d'un voyage, le Prophète descendit de sa chamelle et fit deux rak'a. Eh bien! Ibn Omar appliquait la même chose quand il passait par le même endroit.

Bien plus, quand il allait à la Mecque, il faisait tourner sa chamelle deux fois à telle place, puis descendait et priait deux rak'a, parce qu'il avait vu le Prophète agir ainsi. Son imitation presque parfaite du Prophète dans les actes de dévotion avait fait dire à Aicha : « Il n'y avait personne qui suivait les actions du Prophète comme Ibn Omar. »

Durant sa longue vie, il était si dévoué et attaché aux traditions du Prophète que le musulman disait : « Ô Dieu! garde Abdallah en vie tant que je vis pour que je fasse comme lui. C'est que je ne connais pas quelqu'un d'autre comme lui qui suit le rite de la première époque. »

En plus de ce respect scrupuleux des faits et gestes du Prophète , Ibn Omar était très attentif quant à rapporter les hadiths. Ses contemporains avaient laissé ce témoignage : « Parmi les compagnons du Messager de Dieu, personne n'était plus prudent qu'Ibn Omar à rapporter fidèlement les hadiths du Messager. »

Il l'était aussi dans le domaine des fatwas. Une fois, un musulman lui ayant demandé un avis religieux sur une question, Ibn Omar avait dit : « Je n'ai pas de connaissance sur ce que tu m'interroges. » Puis, tout content, il avait dit : « J'ai été interrogé sur ce que je ne sais pas et j'ai dit que je ne savais pas! » Ainsi, il craignait beaucoup de prendre l'initiative d'une fatwa, bien qu'il menât une vie conforme aux préceptes de la religion musulmane.

Sa crainte de Dieu lui dictait aussi de ne pas accepter la fonction de cadi. Il refusa cette fonction en dépit des demandes répétées du khalife Othman. Quand ce dernier lui dit : « Est-ce que tu me désobéis ? » Ibn Omar dit : « Pas du tout. Mais je sais qu'il y a trois types de cadis. Il y a le cadi qui juge par ignorance : celui-là ira au Feu. Il y a aussi le cadi qui juge par passion : celui-là ira au Feu. Et il y a le cadi qui fait effort et qui atteint le but : Celui-là a ce qui suffit pour survivre, sans fardeau et sans salaire... Au nom de Dieu, je te demande de m'en dispenser. »

Sur ce, Othman le dispensa de cette tâche si ingrate. C'est que Abdallah ben Omar préférait s'occuper de lui-même. Il recherchait toujours la chasteté, la purification permanente de son âme. Il était le compagnon de la nuit : il la passait en prières et en invocations pieuses.

Etant jeune, il avait vu un rêve, que le Prophète le lui avait interprété de la façon suivante : La prière de nuit serait la joie d'Ibn Omar. Celui-ci avait raconté son rêve ainsi : « Du vivant du Messager , je me suis vu en rêve tenant un morceau de brocard. Chaque fois que je voulais un endroit du Jardin, il m'y emmenait après m'avoir pris en vol. J'ai vu aussi deux (anges) venir à moi. Ils voulaient m'emmener au Feu, mais un autre ange s'est interposé et a dit : « N'aie pas peur. » Puis, tous deux m'ont laissé.

Hafsa (ma soeur) a raconté le rêve au Prophète qui a dit : « Quel excellent homme est Abdallah ! s'il faisait des prières la nuit et en multipliait. » Depuis ce jour-là, Ibn Omar ne rata aucune prière nocturne, qu'il fût chez lui ou en voyage. Il priait, récitait le Coran, invoquant beaucoup. Obayda ben Omayr avait dit : « Un jour, j'ai récité devant Abdallah Ibn Omar. "Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Muhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci ? Ce jour-là, ceux qui n´ont pas cru et ont désobéi au Messager, préféreraient que la terre fût nivelée sur eux et ils ne sauront cacher à Allah aucune parole." (Coran 4, v. 41-42). Alors, il s'est mis à pleurer si bien que ses larmes ont mouillé sa barbe. »

Une autre fois, alors qu'il était assis avec des musulmans, il récita : "Malheur aux fraudeurs, qui lorsqu'ils achètent aux gens leur prennent large mesure, et lorsqu'ils leur vendent, à la mesure ou au poids, leur font perdre. N'appréhendent-ils pas, ceux-là, d'être ressuscités, en un Jour solennel ? Un Jour où les hommes comparaîtront devant le Maître des univers." (Coran 83, v. 1 à 6). Puis, il se mit à répéter "Un Jour où les hommes comparaîtront devant le Maître des univers" pendant qu'il pleurait à chaudes larmes.

* * *

Sa générosité, son ascétisme, sa piété agissaient en lui en une grande harmonie pour former les qualités de l'homme vertueux. En effet, Ibn Omar donnait sans compter parce qu'il était un généreux ; il donnait la chose bonne, licite parce qu'il était un pieux, et il ne se souciait pas que sa générosité le laisserait pauvre, parce qu'il était un ascète.

Certes, Ibn Omar avait des revenus appréciables - il était un commerçant - et aussi une pension que lui versait le Trésor public (Bayt al-Mal). Mais il ne réservait pas tout cela à lui seul. Au contraire, il en donnait aux pauvres, aux démunis, etc...

Ayoub ben Wail racontait qu'Ibn Omar avait un jour reçu 4000 dirhams et une pièce de velours. Le jour suivant, il le vit au souk en train d'acheter à crédit une quantité de fourrage pour sa monture. Alors, Ayoub alla interroger la femme d'Ibn Omar : « N'a-t-il pas reçu 4000 dirhams ainsi qu'une pièce de velours ? - Oui, répondit-elle. - Je l'ai vu aujourd'hui au souk en train d'acheter du fourrage pour sa monture, sans en avoir le prix... - Il n'est rentré hier soir qu'après avoir distribué la somme. Puis il a pris la pièce de velours sur son épaule et il est sorti. A son retour, elle n'était plus avec lui. Nous lui avons posé la question et il a répondu qu'il en avait fait don à un pauvre. »

C'est vrai, Ibn Omar n'était pas un avare. Les biens matériels ne faisaient que passer par ses mains. Il en donnait toujours aux nécessiteux et aux pauvres. Et puis, il ne mangeait jamais seul. Il invitait régulièrement des orphelins ou des misérables. C'est pourquoi les pauvres se mettaient sur son chemin, pour être invités.

Le bien matériel était au service d'Ibn Omar, non un maître ; un moyen de vie, non de faste. Sa fortune n'était pas à lui seul mais aussi aux pauvres. C'était sa piété qui l'avait aidé à être généreux. Il ne se passionnait pas pour les biens de ce monde comme il ne les recherchait pas. Il se suffisait du simple vêtement pour s'habiller et de la nourriture pour dominer sa faim.

Une fois, un ami venant de Khorasan lui offrit un vêtement doux. Ibn Omar dit, en le touchant : « Est-ce de la soie ? » - Non, dit l'autre, c'est du coton. - Non, dit Ibn Omar en repoussant l'habit de sa main, je crains qu'il ne me transforme en un vaniteux. Alors que Dieu n'aime pas le vaniteux. »

Une autre fois, un ami à lui apporta un bol rempli et le lui offrit : « Qu'est-ce que c'est ? demanda Ibn Omar. - C'est un médicament très efficace, dit son ami. Je te l'apporte d'Irak. - Et que guérit ce médicament ? - Il aide à digérer les aliments. - Digérer les aliments? dit Ibn Omar en souriant, mais je ne me suis jamais rassasié depuis 40 ans. »

Ainsi, depuis une quarantaine d'années, il ne mangeait que pour tromper la faim. Il menait sa vie ainsi par piété et ascétisme. Il avait pour modèle le Messager et il craignait qu'on lui dît au Jour de la résurrection : "Vous avez épuisé vos bonnes actions durant votre vie d'ici-bas, à loisir vous en avez joui." (s. 46, v.20). Il savait bien qu'il n'était que de passage dans cet ici-bas.

Maymoun Ibn Mahran : « Je suis entré chez Ibn Omar et j'ai évalué ce qu'il y avait comme couche, couverture, tapis, etc. Tout cela n'équivalait pas les cent dirhams. » Cela n'était pas dû à la pauvreté, puisqu'Ibn Omar était riche, et cela n'était pas dû à l'avarice puisqu'Ibn Omar était généreux. Au contraire, cela était le résultat de l'ascétisme. Quand on lui parlait des plaisirs de ce monde, il disait : « Mes compagnons et moi, nous nous sommes unis pour une cause, et je crains, si je les contredis, de ne pas les rejoindre. »

* * *

Par ailleurs, Ibn Omar avait dit : « Ô Dieu! Tu sais bien que si ce n'est le fait que nous te craignons, sûr que nous ferons concurrence contre les nôtres que sont les Qoraychites. » En effet, si ce n'était la crainte de Dieu, il aurait disputé le pouvoir. Mais il n'avait pas besoin de se jeter dans la bataille pour cette vie d'ici-bas.

On lui avait proposé le khalifat plusieurs fois, on avait bien voulu lui forcer la main par des menaces de mort au cas où il refusait le poste de khalife. Mais lui refusait. Al-Hasan rapporte : « Après l'assassinat de Othman Ibn Affan, ils ont dit à Abdallah Ibn Omar : "Tu es le seigneur des gens, ainsi que le fils de leur seigneur. Alors, sors pour que nous t'assurons l'allégeance des gens." Il a refusé. Sur ce, ils ont dit : "Ou tu sors ou nous te tuons sur ta couche!" Il leur a dit la même chose. Ils l'ont appâté, ils lui ont fait peur, mais ils n'ont rien eu de lui. »

Plus tard, quand les troubles devinrent plus graves, un homme alla le trouver et lui dit : « Il n'y a pas pire que toi pour la communauté de Mohammad. - Mais pourquoi ? Par Dieu ! Je n'ai pas fait couler leur sang, je n'ai pas divisé leurs rangs et je n'ai pas brisé leur union. - Si tu décides d'accepter le khalifa, il n'y aura même pas deux pour diverger à cause de toi. Je n'aime pas, quand j'obtiendrai le pouvoir, que quelqu'un dise : "Oui" et qu'un autre dise : "Non".

Plus tard encore, quand Mouawiya ben Yazid démissionna de son poste de khalife, Marouan alla proposer à Ibn Omar d'être le nouveau khalife. « Donne-nous la main pour te prêter allégeance. Tu es le seigneur des Arabes, ainsi que le fils de leur seigneur, dit Marouan. Que ferons-nous des habitants du Levant ? dit ibn Omar. - Nous leur frapperons le cou jusqu'à ce qu'ils prêtent allégeance ! - Par Dieu ! Je ne veux pas du tout (de ce pouvoir). »

* * *

Ibn Omar avait toujours condamné l'usage de la force entre les musulmans. C'est pourquoi il avait adopté une position de retrait, de neutralité quant au conflit sanglant entre les partisans de Mouawiya et les partisans d'Ali. Mais son non-alignement ne signifiait pas qu'il se taisait devant les injustices. Il avait maintes fois exprimé son opposition ou son désaccord contre Mouawiya alors que celui-ci était au sommet de sa puissance.

Un jour, al-Hajjaj avait dit dans un discours : « Ibn az-Zoubayr a procédé à des falsifications dans le Livre de Dieu. » Ibn Omar avait alors dit immédiatement, à voix haute : « Tu mens! tu mens! tu mens! »

Malgré son franc parler, il était très soucieux de ne pas avoir le moindre rôle dans le conflit armé qui secouait les musulmans. D'autre part, il était très peiné de voir les musulmans qui s'entretuaient.

Toutefois, son coeur était avec Ali. A la fin de sa vie, il avait dit : « J'ai de la peine pour une chose que j'ai laissé passer dans cet ici-bas. C'est que je n'ai pas combattu avec Ali le groupe injuste. » Quand il avait refusé de combattre avec le Calife Ali, qui avait le droit de son côté, il l'avait fait par refus des troubles dans la communauté musulmane. Lorsqu'il fut interrogé sur sa réserve à soutenir Ali, il avait dit : « Ce qui m'en empêche, c'est que Dieu a interdit de faire couler le sang du musulman. Dieu a dit "Combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus trouble, et que la religion soit rendue à Dieu." (Coran 2.193). Nous avons agi en conséquence. Nous avons combattu les polythéistes jusqu'au jour où la religion a été rendue à Dieu. Mais, aujourd'hui, pourquoi combattrions-nous ? J'ai combattu alors que les idoles remplissaient le Sanctuaire du coin jusqu'à la porte... Est-ce que je combattrai aujourd'hui celui qui dit : il n'est de dieu que Dieu ? »

Ainsi raisonnait-il, ainsi argumentait-il. Il refusait tout simplement la guerre civile dans la communauté musulmane. Il détestait qu'un musulman dégainât son sabre contre un autre musulman.


[islammedia.free.fr]
a
8 juillet 2012 12:45
L’armée du Prophète, paix et bénédiction sur lui, forte de son millier de musulmans, s’arrêta à Shaykhan, à mi-chemin entre Médine et Uhud. Le soleil avait entamé sa descente vers l’horizon. Le Prophète, paix et bénédiction sur lui, descendit de son coursier Sakb. Il était habillé pour la bataille. Un turban entourait son casque. Il portait un pectoral sous lequel se trouvait une cotte de maille attachée par la sangle de cuir d’un glaive. Un bouclier protégeait son dos et à son flanc pendait son épée.

Lorsque le soleil fut couché, Bilâl appela à la prière (adhân) et ils prièrent. Le Prophète, paix et bénédiction sur lui, passa une dernière fois ses troupes en revue. C’est alors qu’il remarqua la présence au milieu de ses hommes de huit garçons qui malgré leur jeune âge aspirait à prendre part au combat. Parmi eux Usâmah, le fils de Zayd et `Abd Allâh, le fils de `Omar [Ibn Al-Khattâb], tous deux âgés de treize ans. Le Prophète, paix et bénédiction sur lui, leur ordonna de retourner immédiatement chez eux. Toutefois deux des garçons montrèrent qu’ils étaient des combattants accomplis et furent autorisés à accompagner l’armée à la bataille de Uhud alors que les autres étaient renvoyés dans leurs foyers.

Dès son plus jeune âge, `Abd Allâh Ibn `Omar avait fait montre d’acharnement dans sa volonté à être associé aux actes du Prophète, paix et bénédiction sur lui. Il avait adhéré à l’Islam dès l’âge de 10 ans et avait émigré en compagnie de son père et de sa sœur, Hafsah, que Allâh — Exalté soit-Il — soit satisfait d’elle, qui deviendra une des épouses du Prophète, paix et bénédiction sur lui. Avant la bataille de Uhud, il avait déjà été renvoyé pour avoir tenté de participer à la bataille de Badr et ce n’est que pendant la bataille du fossé que lui et Usâmah, tous deux âgés de quinze ans, furent autorisés, ainsi que d’autres jeunes garçons de leur âge, à rejoindre les rangs des hommes, non seulement pour la construction du fossé, mais aussi pour la bataille elle-même.

De l’époque de son émigration jusqu’à sa mort, plus de soixante-dix ans plus tard, `Abd Allâh Ibn `Omar se distingua comme serviteur de l’Islam et était considéré par les musulmans comme " le Bon, fils du Bon ", selon Abû Musâ Al-Ashari. Il était connu pour son savoir, son humilité, sa générosité, sa piété, sa sincérité, son honnêteté et sa constance dans l’adoration (`ibâdah).

De son père, ce grand homme illustre, il apprit beaucoup et son père et lui eurent le grand privilège de recevoir l’enseignement du meilleur des enseignants, Muhammad, le Messager de Allâh — Exalté soit-Il —. `Abd Allâh observait et analysait toutes les actions et toutes les paroles du prophète, paix et bénédiction su lui, au cours des situations les plus variées. Il mettait alors en pratique ce qu’il avait observé avec une dévotion remarquable. Par exemple, si `Abd Allâh voyait le Prophète, paix et bénédiction sur lui, faire sa prière à un endroit particulier, lui-même prierait plus tard à ce même endroit. S’il voyait le prophète, paix et bénédiction sur lui, invoquer Allâh — Exalté soit-Il — debout, il ferait de même. En voyage, lorsqu’il voyait le Prophète, paix et bénédiction sur lui, descendre de sa chamelle à un endroit précis et prier deux rak`ats et si lui-même avait l’occasion de passer à ce même endroit, il s’arrêterait à cette même place prierait deux rak`ats. Un jour, à un endroit de La Mecque, il vit la chamelle du Prophète, paix et bénédiction sur lui, faire deux tours complets avant que ce dernier n’en descende et prie deux rak`ats. Il se pouvait que la chamelle eut fait cela involontairement, mais `Abd Allâh Ibn `Omar, passant à cet endroit peu après, fit faire deux tours à son chameau avant de le faire s’agenouiller et d’en descendre. Il pria alors deux rak`ats à l’endroit précis où il avait vu faire le Prophète, paix et bénédiction sur lui.

La Mère des Croyants `Âïcha, que Allâh — Exalté soit-Il — soit satisfait d’elle, remarqua la dévotion exemplaire de `Abd Allâh envers le Prophète, paix et bénédiction sur lui, et dit : " Personne ne marcha sur les pas du Prophète, que Allâh — Exalté soit-Il — le bénisse et lui accorde la paix, aux endroits qu’il illuminait comme ne le fit Ibn `Omar ".

En plus de sa stricte observance des actions du Prophète, paix et bénédiction sur lui, `Abd Allâh était extrêmement attentif, voire effrayé, lorsqu’il rapportait les paroles du Prophète, paix et bénédiction sur lui. Il ne relatait un hadith que s’il n’était absolument certain de chaque mot. Un de ces contemporains disait :

" Parmi tous les compagnons du Prophète, paix et bénédiction sur lui, aucun ne prenait autant de précaution quant au fait d’ajouter ou de retrancher quoique ce soit aux paroles du Prophète, paix et bénédiction sur lui, que `Abd Allâh Ibn `Omar. "

Il prenait les mêmes précautions et montrait la même hésitation lorsqu’il prononçait un jugement légal (fatwas). Un jour quelqu’un vint lui demander de rendre un jugement sur un point particulier et `Abd Allâh lui dit : " Je n’ai pas assez de connaissance sur ce que tu demandes ". L’homme s’en alla et `Abd Allâh frappa dans ses mains de joie et dit : " Le fils de `Omar fut interrogé sur quelque chose qu’il ne connaissait pas et il dit : je ne sais pas. "

A cause de cette attitude, il lui répugnait de devenir juge (qâdi) alors qu’il en avait toutes les qualités. La position de juge était l’une des plus importantes de la société musulmane, elle apportait honneur, gloire et même richesse, mais il refusa le poste lorsque le Calife `Othmân, que Allâh — Exalté soit-Il — soit satisfait de lui , la lui offrit. Il n’agit pas ainsi parce qu’il sous-estimait l’importance de la fonction de juge, mais parce qu’il avait peur de commettre une erreur de jugement concernant des affaires relatives à l’Islam. `Othmân lui demanda de ne pas révéler ses raisons afin de ne pas influencer d’autres compagnons du Prophète, paix et bénédiction su lui, qui accomplissaient leur charge de juge et de jurisconsulte.

Un jour quelqu’un décrivit Abdulah Ibn `Omar comme " le frère de la nuit ". Il restait éveillé toute la nuit, priant, implorant Allâh — Exalté soit-Il — et cherchant son pardon, lisant le Coran. Le Prophète avait un jour dit à Hafsah, la sœur de `Abd Allâh : " Quel homme béni que `Abd Allâh. S’il faisait sa prière la nuit, il serait encore davantage béni ! ".

A partir de ce jour-là, `Abd Allâh ne délaissa plus qiyâm al-Layl (le fait d’éveiller la nuit par la prière) qu’il soit chez lui ou en voyage. Dans le silence de la nuit, il invoquait Allâh — Exalté soit-Il —, priait, lisait le Coran et implorait son Seigneur. Tout comme son père, les larmes coulaient de se yeux lorsqu’ils entendaient les versets de mise en garde du Coran. Ubayd Ibn Umayr raconta qu’un jour il récitait les versets suivants à `Abd Allâh Ibn `Omar :

" Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Muhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci ? * Ce jour-là, ceux qui n’ont pas cru et ont désobéi au Messager, préféreraient que la terre fût nivelée sur eux et ils ne sauront cacher à Allâh aucune parole." (Coran 4 : 41-42)

`Abd Allâh cria tant et tant que sa barbe ruissela de larmes. Un jour encore, il était assis avec certains de ses plus proches amis et il lisait : "Malheur aux fraudeurs, qui, lorsqu’ils font mesurer pour eux-mêmes exigent la pleine mesure, et qui, lorsque eux-mêmes mesurent ou pèsent pour les autres, [leur] causent perte. Ceux-là ne pensent-ils pas qu’ils seront ressuscités, en un jour terrible, le jour où les gens se tiendront debout devant le Seigneur de l’Univers ? " (Sourate Al-Mutaffifîn ( Coran 83 :1-6), à ces paroles il ne cessa de répéter "le jour où les gens se tiendront devant le Seigneur de l’Univers " encore et encore, pleurant jusqu’à en défaillir.

La piété, la simplicité et la générosité combinées faisaient de `Abd Allâh une personne hautement estimée par ses compagnons et ceux qui vinrent après eux. Il donnait avec générosité et n’hésitait pas à partager ses richesses même si lui-même devait par la suite être dans le besoin. Il fut un commerçant prospère et honnête toute sa vie. Il recevait en plus de cela un traitement généreux de Bayt-al-Mal qu’il dépensait souvent en aumône pour les pauvres et les nécessiteux. Ayyûb Ibn Wa’il Ar-Rasi raconta une histoire relative à sa générosité :

Un jour `Omar reçut 4 000 dirhams et une couverture blanche. Le lendemain Ayyûb le vit acheter de la nourriture pour son chameau à crédit. Ayyub se rendit auprès de la famille de `Abd Allâh et leur demanda :

"Abu Abdur-Rahmân (i.e. `Abd Allâh Ibn `Omar) n’a-t-il pas reçu hier 4000 dirhams et une couverture ?

— Oui, en effet, répondirent-ils,

— Mais je l’ai vu aujourd’hui au souk (marché) en train d’acheter de la nourriture pour son chameau et il n’avait pas d’argent pour la payer.

— Parce qu’avant que la nuit ne soit tombée hier, il avait déjà tout partagé. Ensuite il prit la couverture sur ses épaules et sortit. Lorsqu’il revint, il ne l’avait plus. Nous lui demandâmes ce qu’il en avait fait et il nous dit qu’il l’avait donnée à un pauvre, expliquèrent-ils."

`Abd Allâh Ibn `Omar encourageait les gens à nourrir et à aider les pauvres et les nécessiteux. Souvent lorsqu’il mangeait, des orphelins et des pauvres mangeaient avec lui. Il grondait ses enfants d’avoir recherché les riches et ignoré les pauvres. Un jour, il leur dit : " Vous invitez les riches et délaissez les pauvres. "

Pour `Abd Allâh, la richesse était une servante et non une maîtresse. Elle était un moyen pour acquérir ce qui était nécessaire à vivre et non pas pour s’offrir du luxe. Son ascétisme et sa simplicité de vie l’aidait beaucoup à conserver cette attitude. Un jour, un de ses bons amis de Khorasân lui rapporta un habit fait d’une étoffe fine et élégante :

" J’ai ramené cette tunique pour toi, dit-il, afin qu’elle rafraîchisse tes yeux. Enlève donc ces vêtements grossiers que tu portes et mets cette ravissante tunique !

— Montre-la moi, lui dit `Abd Allâh et en la touchant, il demanda : Est-ce de la soie ?

— Non, du coton, répondit son ami."

Pendant un moment, `Abd Allâh fut content. Puis, de sa main droite, il repoussa la tunique et dit :

"Non, j’ai peur pour moi-même. Je crains que cela ne me rende arrogant et vantard. Et Allâh — Exalté soit-Il — n’aime pas les vantards arrogants ! "

Maymûn Ibn Mahrân raconta l’anecdote suivante : " J’entrai dans la maison d’Ibn `Omar. Je regardai tout ce qu’il y avait dedans, son lit, sa couverture, son tapis et tout le reste et l’estimai à 100 dirhams à peine. "

Et cela non pas parce que `Abd Allâh Ibn `Omar était pauvre. En fait, il était riche. Et cela non pas parce qu’il était avare, au contraire, il n’était que générosité et largesse.

[www.islamophile.org]
B
19 juin 2015 23:00
Citation
al qurtubi a écrit:
Assalam alaikoum



Ce valeureux compagnon avait dit à la fin de sa longue vie : « J'ai prêté allégeance au Messager et depuis je n'ai pas trahi, je n'ai pas prêté allégeance à un partisan de sédition et je n'ai pas réveillé un croyant de son sommeil. »

Ce témoignage résume la vie de cet homme de bien qui avait vécu 85 ans. Sa relation avec l'Islam et le Prophète commença le jour où les musulmans allaient sortir pour Badr. Il accompagna son père Omar Ibn al-Khattab au regroupement, avec l'intention de prendre part à l'expédition. Mais le Prophète ne l'accepta pas, en raison de son très jeune âge. Abdallah n'avait que 13 ans. Depuis ce jour-là, ou plutôt depuis le jour où il fit l'exode à Médine avec son père, ses liens se tissèrent avec l'Islam.

Il apprit de son père une partie du bien ; avec son père il apprit du Prophète tout le bien. Comme son père, il sut être un bon croyant. Il voyait comment le Prophète procédait puis il l'imitait. Il suivait le Prophète en tout, si bien que cela étonnait.

Là, le Prophète avait fait une prière. Eh bien! Ibn Omar y faisait une prière. Là-bas, le Prophète faisait des invocations debout. Eh bien! Ibn Omar y invoquait debout. En cet endroit-là, lors d'un voyage, le Prophète descendit de sa chamelle et fit deux rak'a. Eh bien! Ibn Omar appliquait la même chose quand il passait par le même endroit.

Bien plus, quand il allait à la Mecque, il faisait tourner sa chamelle deux fois à telle place, puis descendait et priait deux rak'a, parce qu'il avait vu le Prophète agir ainsi. Son imitation presque parfaite du Prophète dans les actes de dévotion avait fait dire à Aicha : « Il n'y avait personne qui suivait les actions du Prophète comme Ibn Omar. »

Durant sa longue vie, il était si dévoué et attaché aux traditions du Prophète que le musulman disait : « Ô Dieu! garde Abdallah en vie tant que je vis pour que je fasse comme lui. C'est que je ne connais pas quelqu'un d'autre comme lui qui suit le rite de la première époque. »

En plus de ce respect scrupuleux des faits et gestes du Prophète , Ibn Omar était très attentif quant à rapporter les hadiths. Ses contemporains avaient laissé ce témoignage : « Parmi les compagnons du Messager de Dieu, personne n'était plus prudent qu'Ibn Omar à rapporter fidèlement les hadiths du Messager. »

Il l'était aussi dans le domaine des fatwas. Une fois, un musulman lui ayant demandé un avis religieux sur une question, Ibn Omar avait dit : « Je n'ai pas de connaissance sur ce que tu m'interroges. » Puis, tout content, il avait dit : « J'ai été interrogé sur ce que je ne sais pas et j'ai dit que je ne savais pas! » Ainsi, il craignait beaucoup de prendre l'initiative d'une fatwa, bien qu'il menât une vie conforme aux préceptes de la religion musulmane.

Sa crainte de Dieu lui dictait aussi de ne pas accepter la fonction de cadi. Il refusa cette fonction en dépit des demandes répétées du khalife Othman. Quand ce dernier lui dit : « Est-ce que tu me désobéis ? » Ibn Omar dit : « Pas du tout. Mais je sais qu'il y a trois types de cadis. Il y a le cadi qui juge par ignorance : celui-là ira au Feu. Il y a aussi le cadi qui juge par passion : celui-là ira au Feu. Et il y a le cadi qui fait effort et qui atteint le but : Celui-là a ce qui suffit pour survivre, sans fardeau et sans salaire... Au nom de Dieu, je te demande de m'en dispenser. »

Sur ce, Othman le dispensa de cette tâche si ingrate. C'est que Abdallah ben Omar préférait s'occuper de lui-même. Il recherchait toujours la chasteté, la purification permanente de son âme. Il était le compagnon de la nuit : il la passait en prières et en invocations pieuses.

Etant jeune, il avait vu un rêve, que le Prophète le lui avait interprété de la façon suivante : La prière de nuit serait la joie d'Ibn Omar. Celui-ci avait raconté son rêve ainsi : « Du vivant du Messager , je me suis vu en rêve tenant un morceau de brocard. Chaque fois que je voulais un endroit du Jardin, il m'y emmenait après m'avoir pris en vol. J'ai vu aussi deux (anges) venir à moi. Ils voulaient m'emmener au Feu, mais un autre ange s'est interposé et a dit : « N'aie pas peur. » Puis, tous deux m'ont laissé.

Hafsa (ma soeur) a raconté le rêve au Prophète qui a dit : « Quel excellent homme est Abdallah ! s'il faisait des prières la nuit et en multipliait. » Depuis ce jour-là, Ibn Omar ne rata aucune prière nocturne, qu'il fût chez lui ou en voyage. Il priait, récitait le Coran, invoquant beaucoup. Obayda ben Omayr avait dit : « Un jour, j'ai récité devant Abdallah Ibn Omar. "Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Muhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci ? Ce jour-là, ceux qui n´ont pas cru et ont désobéi au Messager, préféreraient que la terre fût nivelée sur eux et ils ne sauront cacher à Allah aucune parole." (Coran 4, v. 41-42). Alors, il s'est mis à pleurer si bien que ses larmes ont mouillé sa barbe. »

Une autre fois, alors qu'il était assis avec des musulmans, il récita : "Malheur aux fraudeurs, qui lorsqu'ils achètent aux gens leur prennent large mesure, et lorsqu'ils leur vendent, à la mesure ou au poids, leur font perdre. N'appréhendent-ils pas, ceux-là, d'être ressuscités, en un Jour solennel ? Un Jour où les hommes comparaîtront devant le Maître des univers." (Coran 83, v. 1 à 6). Puis, il se mit à répéter "Un Jour où les hommes comparaîtront devant le Maître des univers" pendant qu'il pleurait à chaudes larmes.

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Sa générosité, son ascétisme, sa piété agissaient en lui en une grande harmonie pour former les qualités de l'homme vertueux. En effet, Ibn Omar donnait sans compter parce qu'il était un généreux ; il donnait la chose bonne, licite parce qu'il était un pieux, et il ne se souciait pas que sa générosité le laisserait pauvre, parce qu'il était un ascète.

Certes, Ibn Omar avait des revenus appréciables - il était un commerçant - et aussi une pension que lui versait le Trésor public (Bayt al-Mal). Mais il ne réservait pas tout cela à lui seul. Au contraire, il en donnait aux pauvres, aux démunis, etc...

Ayoub ben Wail racontait qu'Ibn Omar avait un jour reçu 4000 dirhams et une pièce de velours. Le jour suivant, il le vit au souk en train d'acheter à crédit une quantité de fourrage pour sa monture. Alors, Ayoub alla interroger la femme d'Ibn Omar : « N'a-t-il pas reçu 4000 dirhams ainsi qu'une pièce de velours ? - Oui, répondit-elle. - Je l'ai vu aujourd'hui au souk en train d'acheter du fourrage pour sa monture, sans en avoir le prix... - Il n'est rentré hier soir qu'après avoir distribué la somme. Puis il a pris la pièce de velours sur son épaule et il est sorti. A son retour, elle n'était plus avec lui. Nous lui avons posé la question et il a répondu qu'il en avait fait don à un pauvre. »

C'est vrai, Ibn Omar n'était pas un avare. Les biens matériels ne faisaient que passer par ses mains. Il en donnait toujours aux nécessiteux et aux pauvres. Et puis, il ne mangeait jamais seul. Il invitait régulièrement des orphelins ou des misérables. C'est pourquoi les pauvres se mettaient sur son chemin, pour être invités.

Le bien matériel était au service d'Ibn Omar, non un maître ; un moyen de vie, non de faste. Sa fortune n'était pas à lui seul mais aussi aux pauvres. C'était sa piété qui l'avait aidé à être généreux. Il ne se passionnait pas pour les biens de ce monde comme il ne les recherchait pas. Il se suffisait du simple vêtement pour s'habiller et de la nourriture pour dominer sa faim.

Une fois, un ami venant de Khorasan lui offrit un vêtement doux. Ibn Omar dit, en le touchant : « Est-ce de la soie ? » - Non, dit l'autre, c'est du coton. - Non, dit Ibn Omar en repoussant l'habit de sa main, je crains qu'il ne me transforme en un vaniteux. Alors que Dieu n'aime pas le vaniteux. »

Une autre fois, un ami à lui apporta un bol rempli et le lui offrit : « Qu'est-ce que c'est ? demanda Ibn Omar. - C'est un médicament très efficace, dit son ami. Je te l'apporte d'Irak. - Et que guérit ce médicament ? - Il aide à digérer les aliments. - Digérer les aliments? dit Ibn Omar en souriant, mais je ne me suis jamais rassasié depuis 40 ans. »

Ainsi, depuis une quarantaine d'années, il ne mangeait que pour tromper la faim. Il menait sa vie ainsi par piété et ascétisme. Il avait pour modèle le Messager et il craignait qu'on lui dît au Jour de la résurrection : "Vous avez épuisé vos bonnes actions durant votre vie d'ici-bas, à loisir vous en avez joui." (s. 46, v.20). Il savait bien qu'il n'était que de passage dans cet ici-bas.

Maymoun Ibn Mahran : « Je suis entré chez Ibn Omar et j'ai évalué ce qu'il y avait comme couche, couverture, tapis, etc. Tout cela n'équivalait pas les cent dirhams. » Cela n'était pas dû à la pauvreté, puisqu'Ibn Omar était riche, et cela n'était pas dû à l'avarice puisqu'Ibn Omar était généreux. Au contraire, cela était le résultat de l'ascétisme. Quand on lui parlait des plaisirs de ce monde, il disait : « Mes compagnons et moi, nous nous sommes unis pour une cause, et je crains, si je les contredis, de ne pas les rejoindre. »

* * *

Par ailleurs, Ibn Omar avait dit : « Ô Dieu! Tu sais bien que si ce n'est le fait que nous te craignons, sûr que nous ferons concurrence contre les nôtres que sont les Qoraychites. » En effet, si ce n'était la crainte de Dieu, il aurait disputé le pouvoir. Mais il n'avait pas besoin de se jeter dans la bataille pour cette vie d'ici-bas.

On lui avait proposé le khalifat plusieurs fois, on avait bien voulu lui forcer la main par des menaces de mort au cas où il refusait le poste de khalife. Mais lui refusait. Al-Hasan rapporte : « Après l'assassinat de Othman Ibn Affan, ils ont dit à Abdallah Ibn Omar : "Tu es le seigneur des gens, ainsi que le fils de leur seigneur. Alors, sors pour que nous t'assurons l'allégeance des gens." Il a refusé. Sur ce, ils ont dit : "Ou tu sors ou nous te tuons sur ta couche!" Il leur a dit la même chose. Ils l'ont appâté, ils lui ont fait peur, mais ils n'ont rien eu de lui. »

Plus tard, quand les troubles devinrent plus graves, un homme alla le trouver et lui dit : « Il n'y a pas pire que toi pour la communauté de Mohammad. - Mais pourquoi ? Par Dieu ! Je n'ai pas fait couler leur sang, je n'ai pas divisé leurs rangs et je n'ai pas brisé leur union. - Si tu décides d'accepter le khalifa, il n'y aura même pas deux pour diverger à cause de toi. Je n'aime pas, quand j'obtiendrai le pouvoir, que quelqu'un dise : "Oui" et qu'un autre dise : "Non".

Plus tard encore, quand Mouawiya ben Yazid démissionna de son poste de khalife, Marouan alla proposer à Ibn Omar d'être le nouveau khalife. « Donne-nous la main pour te prêter allégeance. Tu es le seigneur des Arabes, ainsi que le fils de leur seigneur, dit Marouan. Que ferons-nous des habitants du Levant ? dit ibn Omar. - Nous leur frapperons le cou jusqu'à ce qu'ils prêtent allégeance ! - Par Dieu ! Je ne veux pas du tout (de ce pouvoir). »

* * *

Ibn Omar avait toujours condamné l'usage de la force entre les musulmans. C'est pourquoi il avait adopté une position de retrait, de neutralité quant au conflit sanglant entre les partisans de Mouawiya et les partisans d'Ali. Mais son non-alignement ne signifiait pas qu'il se taisait devant les injustices. Il avait maintes fois exprimé son opposition ou son désaccord contre Mouawiya alors que celui-ci était au sommet de sa puissance.

Un jour, al-Hajjaj avait dit dans un discours : « Ibn az-Zoubayr a procédé à des falsifications dans le Livre de Dieu. » Ibn Omar avait alors dit immédiatement, à voix haute : « Tu mens! tu mens! tu mens! »

Malgré son franc parler, il était très soucieux de ne pas avoir le moindre rôle dans le conflit armé qui secouait les musulmans. D'autre part, il était très peiné de voir les musulmans qui s'entretuaient.

Toutefois, son coeur était avec Ali. A la fin de sa vie, il avait dit : « J'ai de la peine pour une chose que j'ai laissé passer dans cet ici-bas. C'est que je n'ai pas combattu avec Ali le groupe injuste. » Quand il avait refusé de combattre avec le Calife Ali, qui avait le droit de son côté, il l'avait fait par refus des troubles dans la communauté musulmane. Lorsqu'il fut interrogé sur sa réserve à soutenir Ali, il avait dit : « Ce qui m'en empêche, c'est que Dieu a interdit de faire couler le sang du musulman. Dieu a dit "Combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus trouble, et que la religion soit rendue à Dieu." (Coran 2.193). Nous avons agi en conséquence. Nous avons combattu les polythéistes jusqu'au jour où la religion a été rendue à Dieu. Mais, aujourd'hui, pourquoi combattrions-nous ? J'ai combattu alors que les idoles remplissaient le Sanctuaire du coin jusqu'à la porte... Est-ce que je combattrai aujourd'hui celui qui dit : il n'est de dieu que Dieu ? »

Ainsi raisonnait-il, ainsi argumentait-il. Il refusait tout simplement la guerre civile dans la communauté musulmane. Il détestait qu'un musulman dégainât son sabre contre un autre musulman.


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Ma sha Allah
 
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