A en croire un député de l’opposition, le gouvernement serait prêt à poursuivre en justice Nabil Ayouch pour un contrat qui remonte à 2007. Du côté du ministère de la Communication c’est le silence absolu sur ces révélations
Si Mustapha El Khalfi a interdit la diffusion du film «Much loved» dans les salles de cinéma au Maroc, Nabil Ayouch contourne la censure en diffusant via des écoles. Le ministre juge la manœuvre illégale et constituerait même «un défi à l’Etat de droit».
«Much Loved» a été l’origine d’un nouveau clash entre Mustapha Khalfi et 2M. Le gouvernement souhaite définitivement clore les débats autour du film polémique, du moins dans les médias officiels. Après la déprogrammation, mercredi, de «Moubacharatan Maâkom» de la chaîne TV 2M, le ministre de la Communication tire à boulets rouges sur une émission de Radio 2M.
Ce week-end n'aura pas été de tout repos pour Nabil Ayouch et l'équipe du film Much Loved. Après les fuites de plusieurs heures de rushs du film sur internet, les internautes -même ceux qui étaient du côté du cinéaste- ont exprimé leur colère.
Si s'opposer à la censure du film était une réaction saine en début de semaine - surtout au vu de la maladresse manifeste du ministre de la Communication - que dire après le visionnage de 3h20 des rushs du film ?
L’interdiction de Much Loved au Maroc continue de faire réagir même au-delà de nos frontières. En Europe, des producteurs et réalisateurs dénoncent cette censure estimant que le royaume fait preuve d’ «obscurantisme».
Dans son communiqué officiel annonçant l’interdiction de Much Loved de Nabil Ayouch mardi, le ministère de la Communication n’avait évoqué qu’un outrage grave aux valeurs morales et «une atteinte flagrante à l'image du Maroc». Contactée par nos soins, une source au sein du département de Mustapha El Khalfi en dit un peu plus sur les raisons de la censure.