Abdelilah Benkirane a rejoint la «coordination» hétéroclite réunissant des opposants à la «francisation» de l’enseignement. Il y a de tout : des islamistes de différentes obédiences, des conservateurs nationalistes et des représentants d’une gauche en voie de décomposition.
Le 17 octobre 2001, le roi prononçait à Ajdir (près de Khénifra) un discours annonçant la création de l’Institut royal de la culture amazighe. L’IRCAM, une des réalisations phares du début de règne de Mohammed VI, est sur le point d’être enterré, pour devenir une annexe du Conseil national des langues et de la culture marocaine.
Finalement, l’examen du projet de loi-cadre sur l’enseignement à la Chambre haute ne sera pas repoussé à la prochaine session d’automne du Parlement. Il a suffit d’une semaine pour que le texte soit adopté en commission. Ce soir, il sera approuvé en plénière.
Faites ce que je dis, mais ne dites pas ce que je fais... Il y a quatre ans, Abdelilah Benkirane avait ordonné aux députés du PJD d’adopter un projet de loi aux conséquences beaucoup graves sur les «valeurs de l’islam» que d’autoriser l’enseignement des matières scientifiques en «la langue du colon».
Très remonté contre la directive d’El Othmani poussant les députés du PJD à voter le projet de loi-cadre sur l’enseignement, Benkirane a publié, hier soir, une vidéo en live sur Youtube.
Le Mouvement Unicité et Réforme et le Collectif national pour la défense de la langue arabe ont été prompts à fustiger l’adoption du projet de loi-cadre 51-17 au sein de la commission parlementaire. Pour l’instant, silence de Abdelilah Benkirane.