Le sort de la guerre au Sahara a été scellé à tout jamais lors de l’achèvement de la ceinture défensive en 1982. En effet dans la période 1976-1982 l’issue de la guerre n’était pas encore prévisible, malgré la supériorité numérique dont disposait les FAR.
L’option de l’autonomie comme solution au conflit au Sahara ne date pas de 2007. En 1996, le Maroc et le Polisario la discutaient déjà, en catimini, à Genève. A l’époque, le Front traversait une mauvaise passe. L’Algérie était enlisée dans sa guerre civile et le baril du pétrole ne dépassait pas les 20 dollars.
Profitant de la faiblesse de la position marocaine sur l’affaire Christopher Ross, le Polisario contre-attaque sur un dossier qui tient à cœur à Ban Ki-moon : l’élargissement des prérogatives de la Minurso.
Rabat et Washington ne partagent pas la même position sur ce qui est désormais appelée l’ «affaire Ross». Une divergence qui retarde la nomination d’un nouveau médiateur au Sahara. Apparemment, les Etats-Unis tiennent à ce que leur enfant accomplisse sa mission.
Février 2011, Genève abritait des pourparlers entre Maroc et le Polisario. Elle se concluait sur l’annonce de mesures à même de renforcer la confiance. Septembre de la même année, le Portugal accueillait, une rencontre sur «la culture hassanie». Du 3 au 6 juillet, les Açores est le lieu d’une réunion sur, cette fois-ci, «le rôle de la femme sahraouie dans la société.»
Après un mois et demi de l’annonce du retrait du Maroc de sa confiance en Ross, rien à signaler. Ban Ki-moon soutient fermement son envoyé personnel au Sahara et la réunion Clinton-El Otmani n’a pas encore lieu. Ce revers de la diplomatie s’accompagne par l'exclusion de Rabat de la réunion de Genève, 30 juin, consacrée à la Syrie.
Le gouvernement espagnol tient à garder sa «neutralité» dans le conflit du Sahara. Il vient de nuancer les critiques de José Margallo à la mission de Christopher Ross. A Rabat, l’équipe Benkirane, serait-elle en train de réviser sa position sur le même Ross ?
Presque un mois après que le Maroc ait retiré sa confiance en Christopher Ross, c’est le blocage qui commence à s’installer dans la durée. En attendant la prochaine réunion El Otmani-Clinton, le gouvernement marocain vient de frapper à la porte de l’ONU.
L’offensive diplomatique du Polisario, se poursuit. Après sa visite en Afrique du Sud, Mohamed Abdelaziz tente un nouveau coup médiatique, il vient de demander, dans une lettre publiée jeudi par le quotidien algérien Al Khabar, une médiation saoudienne.
Plusieurs pays africains plaident pour le retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA). Malgré ce lobbying sérieux et l’implication considérable du royaume dans le développement économique du continent, Rabat ne fléchit pas et maintien sa condition.