Hier, le Centre de rétention de Melilla a connu une protestation violente de migrants. De jeunes ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répondu, comme le montre une vidéo, par des «tirs de balles en caoutchouc en l’air», selon les propos d'un policier.
Cette journée de colère s'est soldée par l'arrestation de 33 migrants et la blessure de 21 éléments de la police et des agents de sécurité, a indiqué la Délégué du gouvernement dans la ville à l’occasion d’un point de presse. Sabrina Moh a affirmé cet après-midi que les coupables de la «mutinerie seront punis».
La représentante de l’exécutif central a précisé, sur un ton ferme, que Madrid «ne cédera à aucune pression, à aucun acte violent, à aucun manquement de respect ou à aucune incivilité».
Le Parti Populaire de Melilla, par la voix du sénateur Juan José Imbroda (l'ancien président de la ville), s’est également saisi des incidents survenus le mercredi 26 août. Il a demandé, dans des déclarations à la presse, la démission des ministres de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et de l’Intégration, Sécurité sociale et Migration, José Luis Escrivá, pour «avoir abandonné Melilla seule face à l’immigration pendant la pandémie de la Covid-19».
Pour sa part, le président de Vox Santiago Abascal a été encore plus virulent. «Ce n'est pas de l'immigration. Il s'agit d'une invasion d’illégaux violents et de criminels dont la plupart des hommes en âge de combattre dans l’armée. Beaucoup d’entre eux sont infectés par le coronavirus. Et leurs complices sont les politiciens socialistes et communistes qui les appellent et leur ouvrent les portes de notre pays, de notre maison», a-t-il écrit sur Twitter.
Mercredi 26 août, quelques 200 migrants, dont une majorité de Marocains, ont organisé une protestation violente au centre de rétention de Melilla. La semaine dernière, ils ont réclamé lors de manifestations pacifiques leurs transferts en Espagne.
Ce jeudi, la Délégué du gouvernement a annoncé que 80 demandeurs d’asile et des personnes en situation de vulnérabilité seront évacués vers la péninsule ibérique, rapporte des médias à Melilla.