Après avoir reçu l'autorisation de la gouverneure de Hay Hassani, Khadija Benchouikh, pour faire appel à un licenciement économique de 140 salariés, Royal Air Maroc (RAM) a adressé des lettres individuelles de licenciement aux personnes concernées.
«Après l’accord des autorités, nous sommes passés à un licenciement économique qui a concerné 140 personnes, dont 65 pilotes. Ils ont tous été notifiés et ont reçu leurs lettres de licenciement», nous confie ce jeudi une source au sein de la compagnie aérienne nationale.
Suite à la crise sanitaire du Covid-19 et ses conséquences sur le transport aérien, la RAM avait opté pour un plan social, prévoyant entre autres une «réduction de la flotte», une «fermeture de certaines représentations», une réduction de l’effectif, toutes catégories confondues et un plan de départ volontaire à la retraite. Annoncée au personnel en juillet, la décision qui attendait l’aval des autorités locales, conformément à la loi, a fini par obtenir le feu vert.
Pour notre source cependant, «les droits ont été respectés dans le cadre de ce processus que la loi autorise pour la RAM dans cette situation actuelle». «Pour les pilotes, qui ont des salaires faramineux, les personnes licenciées sont parties avec une moyenne de 4 millions de dirhams nets», souligne-t-elle. Et de préciser qu’«il en a même parmi les pilotes qui ont touché des chèques allant de 5 à 7 millions de dirhams chacun, surtout pour les plus anciens».
Interrogée sur la proposition de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), sur un accord de révision salariale comme solution alternative au licenciement, comprise dans le communiqué des pilotes publié la semaine dernière, notre source souligne qu’une «réduction des salaires n’a jamais été proposée». «AMPL a fait une proposition indécente, en suggérant de supprimer les primes. Or, ces primes arrivent suite à une rentabilité et un exercice positif et non pas avec la crise. D’ailleurs, avant même le Covid-19, l’exercice 2019 de la RAM n’a pas été positif et donc il n’y a pas eu de primes», insiste-t-elle. Et de conclure : «On ne peut pas supprimer quelque chose qui n’existe pas.»