L’Algérie pose à nouveau ses conditions à l’ouverture d’un éventuel dialogue avec le Maroc. Le voisin de l’Est s'est dit «favorable à toute initiative visant la réunification», a annoncé le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, dans une interview accordée à l’agence de presse russe Sputnik, dont des extraits ont été rapportés par l’APS.
Le responsable, qui connait très bien le Maroc pour s’y être rendu à maintes reprises lors de sa participation à des conférences, a plaidé «pour l’adoption du dialogue (...), de la transparence avec le respect des spécificités et de la souveraineté de chaque pays et des principes fondamentaux de la diplomatie algérienne, basés sur la non-ingérence dans les affaires internes des Etats».
Et d’expliquer que la diplomatie de son pays «obéit au respect total des chartes internationales et décisions de la communauté internationale en matière de protection des peuples et de consécration de leur droit à l'autodétermination comme c’est le cas pour la question sahraouie».
Le ministre a ainsi répondu à une question du média russe sur la position de son gouvernement à l'égard de la main tendue par le roi Mohammed VI le 6 novembre 2018. Pour mémoire, dans un discours donné à l’occasion de la commémoration du 43e anniversaire de la Marche verte, le souverain avait appelé le pouvoir algérien à la création d’un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» pour régler tous les différends entre les deux pays.
Force est de constater qu'Alger a toujours exigé que le royaume remplisse des conditions avant l’ouverture d’un dialogue. En 2013, elle les a annoncées publiquement, à savoir : l’arrêt des campagnes médiatiques, la lutte par Rabat contre l’infiltration de drogues sur le territoire algérien et surtout admettre que l’Algérie considère le dossier du Sahara occidental «comme une question de décolonisation, ne devant se régler qu’à l’ONU».
Ce que le Maroc avait rejeté dans un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. «Le principe même d’introduire une conditionnalité unilatérale dans la normalisation des relations bilatérales est une pratique d’un autre âge. Il dénote d’une culture politique d’une ère révolue, en totale déphasage avec les exigences et les perspectives du 21ème siècle», s’étonnait alors Rabat.