Melilla : Le décès de la Marocaine bloquée fera l’objet d’une enquête

Décédée le 15 mai dernier sans avoir souffert de problèmes de santé apparents, Aziza a été inhumée dans le cimetière musulman de l’enclave, sans que sa famille n’en soit informée et sans qu’une enquête ne détermine les raisons de sa mort. Deux mois plus tard, la police espagnole à Melilla a décidé d’entreprendre des investigations à ce sujet, a annoncé ce mardi l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador.

En effet, la section locale de l’ONG indique avoir adressé des courriers aux autorités espagnoles concernant ce décès, suite auxquels la police de Melilla a finalement ouvert une enquête judiciaire. Dans ce cadre, plusieurs personnes sont d’ores et déjà interrogées, notamment «la femme chez laquelle Hakima travaillait avec un salaire mensuel de 150 euros» et qui l’a virée sans hébergement, en pleine pandémie du nouveau coronavirus. La mère de la défunte a également été entendue par la police, au sujet des conditions de l’embauche de sa fille pour travailler à Melilla.

Dans un avis annonçant l’ouverture de l’enquête, l’AMDH-Nador exprime son espoir de voir les investigations aboutir à «lever le voile sur ce décès et sur tout le dossier de traite et d’exploitation de jeunes marocaines à Melilla».

Contactées par Yabiladi au lendemain de ce décès, des sources à Melilla ont confirmé que Hakima avait été retrouvée morte, près de la Place de Toros où étaient hébergés les Marocains bloqués dans la ville, depuis la suspension des voyages à cause de la pandémie du nouveau coronavirus. Les mêmes sources ont indiqué que le corps de la jeune femme a été trouvé dans une cabine des toilettes publiques.

Selon les mêmes sources, la femme de 35 a travaillé à Melilla dans une maison, avant d’être remerciée par les propriétaires, trouvant alors refuge dans cette place. Elle ne semblait pas souffrir de pathologies apparentes. Une radio locale avait alors suggéré que la cause de ce décès serait une attaque cérébrale.