Nouveau rebondissement dans l’affaire du pizzaïolo français reconnu coupable d'avoir foncé sur un troupeau de moutons, les écrasant volontairement à plage David près d’El Mansouria. Selon nos sources, Michel Schelle, libéré en juin après avoir purgé sa peine d’un mois, a déposé une plainte à l’encontre du jeune homme auteur de la vidéo qui a documenté cet acte et a été largement relayée sur les réseaux sociaux en mai dernier.
Dans une déclaration à Yabiladi ce vendredi, Mohamed Zerhani confirme. «Hier, j'ai reçu un appel de la Gendarmerie d’El Mansouria pour m’y rendre. Lorsque j’ai demandé plus de renseignement, on m’a dit qu’il s’agit d’une plainte déposée à mon encontre par le pizzaïolo français à cause de la vidéo que j’ai filmée», précise-t-il.
«J’ai demandé de ne pas faire de déclarations, jusqu’à ce que mon avocat soit présent. Ainsi, je me rendrai aujourd’hui à la Gendarmerie pour en savoir plus et donner ma déclaration», complète-t-il.
Pour sa part, Maître Youssef Rharib, qui est également l'avocat du propriétaire du troupeau de moutons écrasé, Hassan Chtioui, confirme ce vendredi, auprès de Yabiladi, qu’il représentera également Mohamed Zerhani dans cette affaire, après sa convocation hier.
Jugement attendu de la Cour d’appel mercredi prochain
Cette nouvelle affaire intervient alors que la Cour d’appel, saisi par la défense d’Hassan Chtioui, doit rendre la semaine prochaine son verdict. «Nous avons déjà interjeté appel de la décision (en mai dernier, ndlr) et attendons son examen par la Cour d'appel mercredi prochain», précise Me Youssef Rharib.
Cette affaire remonte au samedi 2 mai, lorsque Michel Schelle, Français établi au Maroc depuis quelques années, membre de la Pine Black Lotus Society, avait foncé sur un troupeau de moutons, menaçant le fils du propriétaire du troupeau, qui faisait alors paître les moutons en l'absence de son père. Les images violentes avaient provoqué l’indignation des internautes.
Le lendemain, le pizzaïolo a été entendu par la Gendarmerie. Le procureur du roi à Benslimane a alors ordonné son placement en garde à vue puis sa détention provisoire. Lundi 18 mai, après une première audience reportée, le juge du tribunal de première instance de Benslimane l’a ainsi condamné à un mois de prison ferme et à un dédommagement de 20 000 dirhams pour le propriétaire du troupeau. Ce dernier, tout comme son avocat avaient ainsi dénoncé un «jugement léger» et un «dédommagement dérisoire», ce qui les a poussés à faire appel.
Libéré en juin dernier, après avoir purgé sa peine, Michel Schelle reste cela dit interdit de quitter le territoire national, en attendant le verdict de la Cour d’appel.
Des sources proches du dossier avaient confié à Yabiladi, au début de cette affaire, que Michel Schelle, originaire de Lyon, ne serait pas à son premier crime contre les animaux. Il aurait «intentionnellement percuté et tué un chien en juin 2019», ajoute-t-on.
L’affaire avait suscité l’ire des associations de protection des animaux. Indignées, elles avaient ainsi affirmé à Yabiladi être prêtes à déposer plainte ou se constituer partie civile, saisissant l’occasion pour appeler à la révision des lois marocaines protégeant les animaux, «obsolètes et qui ne s’intéressent qu’aux animaux disposant d’un propriétaire».