Remontée contre le Maroc sur plusieurs dossiers, dont celui de la caserne militaire près de Jerada ainsi que le projet de résolution au Parlement européen contre le détournement des aides humanitaires destinées aux Sahraouis des camps de Tindouf, l’Algérie riposte médiatiquement.
Hier, son ambassadeur à Bruxelles, Amar Belani en a profité pour surfer sur des déclarations attribuées au Haut-représentant pour la politique étrangère et la politique de sécurité de l’Union européenne, Josep Borrell.
«L’Union européenne, par la voix de son haut représentant pour la politique étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, vient d’assener un coup mortel à la fiction de la marocanité du Sahara occidental», a-t-il lancé, dans une déclaration à l’agence de presse du Polisario, reprise par des médias algériens.
Et d’ajouter que «la multiplication des questions écrites (…) adressées par les eurodéputés, de tous bords politiques, à la commission européenne» témoigne de la «pression qui monte au sein de l’hémicycle européen sur la question du Sahara occidental».
«La commission européenne vient donc de réaffirmer que pour elle, ainsi que pour tous ses Etats membres, le Sahara occidental reste un territoire non autonome dont le statut final n’est pas encore fixé», a ajouté le diplomate algérien. Un «rappel officiel par l’UE des principes du droit international» qui «marque bien l’effritement des soutiens espérés par la puissance occupante dont les prétentions illégitimes recevront le coup de grâce à la fin de cette année, ou au début de l’année 2021», prédit-il, en rappelant que «les instances judiciaires européennes statueront définitivement sur l’annulation des accords scélérats conclus entre le Maroc et l’UE en matière agricole et de pêche».
Suite à plusieurs questions adressées par des eurodéputés connus pour leurs positions pro-Polisario, comme le Danois Nikolaj Villumsen ou l’Espagnol Miguel Urban Crespo, Josep Borrell, que le Polisario et l’Algérie accusent pourtant d’être proche du Maroc, a tenu de rappeler la position de l’UE soutenant les efforts de l’ONU quant au conflit.
«L’UE soutient les efforts du Secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, garantissant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a affirmé Haut-représentant pour la politique étrangère et la politique de sécurité de l’Union. C'est cette déclaration conforme aux usages diplomatiques onusiens qui a servi d'alibi pour la riposte du mouvement séparatiste et son parrain algérien.
Cette campagne faisant de «l’étiquetage des produits du Sahara» son fer de lance intervient alors que le Maroc est également mobilisé, sur un autre front, contre le Polisario et son parrain. Le 9 juillet, un groupe d’eurodéputés a déposé un projet de résolution condamnant le détournement des programmes d’assistance humanitaire européenne destinés à la population sahraouie des camps de Tindouf par Alger et le mouvement de Brahim Ghali.