Zakaria et Taline : Quand l’amour soulève des montagnes !

Lors de notre entretien, le champion du monde n’a pas cessé de répéter à plusieurs reprises que s’il est toujours vivant, aujourd’hui, c’était grâce à sa femme, Taline Moumni. «Quand je suis descendu de l’avion, je l’ai prise dans mes bras, et je me suis senti soudainement en sécurité», se souvient-il. «Elle ne s’est pas battue contre un seul individu mais bien contre un Etat tout entier», estime-t-il d’un ton fier. Il rappelle que c’est Taline qui a alerté les associations des droits de l’homme et les médias marocains et internationaux alors qu’il était en train de se faire torturer à Témara.

 Enragée

Trois jours après la disparition de Zakaria de l’aéroport de Rabat, la mobilisation de Taline porte ses fruits. Le quotidien arabophone Assabah publie en une photo de Zakaria avec sa médaille d’or titrant «où est passé Zakaria Moumni ?» Zakaria en est certain, c’est grâce à la parution de cet article que ses bourreaux ne le tueront pas sous la torture.

 «Je pensais à l'enfer qu'il vivait et ce qu'il devait endurer au quotidien et le mal qu'on lui a fait les premiers jours a Temara. J’essayais d'imaginer à quoi ressemblait sa vie, enfermé, privé de sa liberté, dans la prison et les souffrances qu'il vivait, confie Taline. J’avais une rage intérieure au fond de moi parce que je ne pouvais pas aller lui rendre visite, mais tout au long de ces mois j'ai essayé de rester rationnelle, forte et endurante. Cela n'a pas été facile et par moment je me sentais complètement épuisée. Cependant, dans ma tête, c'était clair et net : je n'arrêterai pas le combat tant que je n'aurai pas retrouvé ma moitié», ajoute-t-elle.

 Le couple Moumni envisage de prendre des vacances prochainement pour mieux se retrouver. Leur rêve serait de se couper du monde quelques jours en partant sur une île déserte, pour s’adonner aux petits plaisirs simples qu’ils adorent comme faire la sieste sur le sable ou jouer au squash.