Une nouvelle association des droits humains a vu le jour hier dans les camps de Tindouf, baptisée le «Rassemblement des défenseurs des droits de l’Homme» (RDDH).
Parmi ses fondateurs, figure Moulay Abba Bouzid, emprisonné sans procès entre juin et novembre 2019 pour avoir condamné la corruption qui sévit dans les rangs du Polisario sur les réseaux sociaux et lors d’une manifestation devant la représentation du HCR dans les camps. La nouvelle ONG se veut un «cadre indépendant», loin de l’emprise du Front et des tribus sahraouies, qui jouent traditionnellement le rôle de médiateurs entre la direction et la population.
Pour débuter son action, le RDDH décoche déjà des flèches en direction «des associations gouvernementales sahraouies qui publient des rapports mensuels sur la situation des droits de l’Homme dans le territoire occupé et le Sud du Maroc mais ignorent ou ferment les yeux sur les droits des Sahraouis des camps de Tindouf». Une allusion aux ONG proches du Polisario au Sahara, à l'image du Collectif des défenseurs des droits de l’Homme (CODESA), dirigé par Aminatou Haidar ou encore l’Association sahraouie des victimes des violations des droits de l’Homme (ASVVDH) présidé par Brahim Dahan.
La création du RDDH intervient alors que les violations de droits de l’Homme dans les camps de Tindouf vont crescendo. En témoigne les manifestations qui se poursuivent, depuis dix jours, dénonçant le verdict du tribunal militaire condamnant, entre autre, le septuagénaire Mohamed Sellahi, à sept ans de prison.